Les compléments alimentaires ne sont pas anodins - Le Moniteur des Pharmacies n° 3152 du 24/11/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3152 du 24/11/2016
 
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

Expertise

Ouverture

Auteur(s) : YOLANDE GAUTHIER 

Des chercheurs israéliens se sont intéressés aux interactions possibles entre médicaments et compléments alimentaires ou produits de phytothérapie. Leur étude, publiée dans le British Journal of Clinical Pharmacology, estime que ces intéractions pourraient être responsables d’une hospitalisation sur 55 parmi les 927 patients inclus.

L’interaction la plus grave concernait la méthadone et la sauge, plante susceptible d’inhiber le CYP 2D6 qui métabolise la méthadone. Avec, à la clé, une défaillance respiratoire et une hypercapnie (excès de CO2 dans le sang) sévère.

Les graines de lin, les oméga-3 ou la camomille, aux propriétés antiagrégantes plaquettaires pourraient accroître les saignements en cas d’association à la warfarine, l’aspirine ou l’enoxaparine. Même chose pour le curcuma et le clopidogrel.

La prise de calcium ou de fer avec la lévothyroxine réduit l’absorption digestive de celle-ci.

Enfin, le thé vert diminue le taux de digoxine par inhibition des polypeptides transporteurs d’anions organiques.

Ces interactions survenaient plus souvent chez les personnes plus âgées, présentant des comorbidités ophtalmo-logiques ou gastro-intestinales.

De tels résultats doivent inciter à se pencher sur l’utilisation par les patients de compléments alimentaires. Dans son compte-rendu du congrès ASCO 2016 (American Society of Clinical Oncology), l’EPCO (Européenne de pharmacie clinique officinale) note que 40 à 80 % des patients traités par inhibiteurs de tyrosine kinase font appel à la médecine complémentaire pour réduire l’inconfort lié à la maladie et au traitement. «   Dans ce cadre, le questionnement ouvert est primordial, d’autant plus qu’il s’agit souvent de patients bien connus à la pharmacie   ». L’EPCO rappelle que des outils tels le NCCIH (National Center for Complementary and Integrative Health) ou le Natural Medicines Comprehensive Data base aideront l’équipe à évaluer la situation. §

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