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Temps Forts
Focus
Auteur(s) : FRANÇOIS POUZAUD
Pierre Clément, pharmacien titulaire à Lyon, a 56 ans. Comme bon nombre de confrères de sa génération qui cesseront leur activité dans une dizaine d’années, il se préoccupe de savoir quel sera le montant de sa retraite. Par curiosité, il est allé simuler sa retraite sur le site de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP). Stupéfaction ! S’il devait s’arrêter à la fin de l’année, il toucherait, pour la partie retraite complémentaire par capitalisation, une rente de 5 772 € par an ! « Il faudrait donc que je vive encore au moins 27 ans pour toucher l’intégralité de mon capital acquis, hors intérêts », calcule-t-il. L’inquiétude de Pierre Clément reflète celle de nombreux pharmaciens. En particulier, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2017 qui risque de bouleverser la donne. Mais comme le rappelle la CAVP, qui a présenté les chiffres clés lors de ses Rencontres le 24 novembre, le régime de retraite des pharmaciens fait figure de modèle, avec un état de comptes équilibré dans le paysage des régimes de retraite des professionnels libéraux. « La CAVP a constitué des réserves permettant de garantir les droits de ses affiliés jusqu’en 2040, précise Monique Durand, présidente de la CAVP. Ceux qui partiront dans cet intervalle peuvent se faire une idée de ce qu’ils toucheront à leur retraite au travers des trois cas pratiques proposés (voir ci-contre). Alors que certains régimes de retraite des libéraux sont aux abois (les médecins), celui spécifique aux pharmaciens n’est pas en danger… raison de plus pour le préserver et le promouvoir », estime la CAVP.
Président de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL), Michel Chassang est plus prudent. « La réforme des retraites prévoit, en cas d’alternance politique, l’allongement de l’âge de départ à la retraite. Ce qui ne sera pas sans conséquences sur les régimes de base des professionnels libéraux, au moment où ils pourront liquider leur retraite de base et leur retraite complémentaire, car tout est lié ». De la même manière, la contraction du réseau est une volonté politique affichée à droite, comme à gauche. « La disparition annoncée de 5 000 officines dans les prochaines années constitue un risque important de déséquilibre financier du régime complémentaire par répartition », admet Monique Durand.
Une autre inquiétude est celle liée à l’évolution du rapport démographique de la profession et à la réduction, sans discontinuité depuis 2012, des effectifs des cotisants, que ce soit au régime de base par répartition (- 442 cotisants actifs sur un an d’après des données de la CAVP arrêtées au 30/06/2016), au régime complémentaire par répartition (- 427 cotisants) ou au régime complémentaire par capitalisation (- 48 cotisants). « A l’horizon 2021, on comptera un pharmacien actif pour un pharmacien retraité », annonce-t-elle. Le ratio était encore de deux cotisants pour un allocataire en 2006. La pharmacie libérale occupe ainsi l’avant-dernière place en termes de rapport démographique au sein de la CNAVPL (Caisse nationale d’assurance vieillesse des professions libérales). « Au problème démographique, s’ajoute celui des rendements en baisse des placements retraite », souligne Gilles Bonnefond, président de l’USPO. La CAVP gère à ce jour un portefeuille de 7,8 Mds€ (au 31/12/2015), principalement composé d’obligations, d’actions et d’actifs immobiliers. Mais son travail risque d’être rendu plus difficile par un projet de décret qui prévoit de restreindre les possibilités de placements des caisses de retraite des libéraux, en fixant de nouvelles règles d’investissement et en imposant un représentant de l’Etat aux commissions de placement. Si l’heure n’est pas encore à l’inquiétude, la vigilance est de mise à la CAVP. En effet, la situation des retraites risque de se compliquer si la filière officine continue de ne plus attirer les jeunes diplômés. Au rythme où vont les choses, la question d’engager une nouvelle réforme pour sauvegarder le régime de retraite des pharmaciens après 2040, et reconstituer des actifs à hdiv des besoins de financement des futures pensions, n’est donc pas à exclure.
Gilles Bonnefond en appelle à la « solidarité intergénérationnelle. Tout le monde doit faire des efforts, les actifs, ceux qui s’apprêtent à partir à la retraite, et les retraités qui reçoivent des pensions élevées et dont la revalorisation se fait à des niveaux confortables qui ne sont plus supportables aujourd’hui ».
Une solution irrecevable pour Philippe Gaertner, président de la FSPF : « La constitution d’une retraite complémentaire relève de choix individualisés ; introduire de la solidarité à partir des comptes personnels des pharmaciens serait injuste pour ceux qui ont consenti des efforts d’épargne importants. »
Sans présager des solutions futures, Monique Durand mesure l’ampleur du nouveau chantier qui attend la CAVP : « Les projections démographiques sur le long terme sont complexes, il est donc très difficile de modéliser l’avenir de la profession ».
À RETENIR
LES QUATRE POINTS CLÉS DE LA CAVP
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