Cahiers Formation du Moniteur
Entreprise
Auteur(s) : CHLOÉ DEVIS
BÂTIR SA STRATÉGIE DIGITALE
DÉFINIR SES BESOINS
« Les outils numériques doivent être mis au service des orientations commerciales et stratégiques de l’officine », rappelle la consultante Hélène Decourteix. Il convient donc, en amont, de mettre à plat ses priorités : développement de telles gammes ou spécialités, acquisition de nouveaux patients, refonte du merchandising…MONTER EN RÉGIME PROGRESSIVEMENT
Un écosystème digital se bâtit pas à pas. Hélène Decourteix préconise de commencer par le back office en automatisant un maximum de tâches à faible valeur ajoutée. L’installation d’un robot pourra ainsi précéder celle d’un linéaire digital qui lui sera relié, un service de réservation d’ordonnance sera prolongé par la mise en place d’une borne de gestion des files d’attente…SE FAIRE ACCOMPAGNER
Difficile de faire cavalier seul face aux multiples défis de la révolution numérique. Les groupements en ont fait, à juste titre, leur nouveau cheval de bataille, et un certain nombre de prestataires se sont également positionnés dans l’accompagnement des équipes officinales.QUELQUES EXEMPLES - UNE OFFICINE À DOMINANTE « PARA » POURRA TENTER L’AVENTURE DU E-COMMERCE. - UNE OFFICINE À DOMINANTE MÉDICALE PRIVILÉGIERA LA PRISE DE RENDEZ-VOUS EN LIGNE POUR DES ENTRETIENS THÉRAPEUTIQUES. - UNE OFFICINE RURALE PROPOSERA DES SERVICES DE SUIVI DES PATIENTS À DISTANCE VIA LES OBJETS CONNECTÉS. - UNE OFFICINE DE CENTRE-VILLE METTRA EN PLACE LA RÉSERVATION D’ORDONNANCE, LE CLICK & COLLEC POUR SES CLIENTS PRESSÉS. - UNE OFFICINE AU BUDGET SERRÉ PEUT SE LANCER EN CONSEILLANT DES « APPLIS » SANTÉ, UN INVESTISSEMENT À ZÉRO EURO.
Quelques exemples - Une officine à dominante « para » pourra tenter l’aventure du e-commerce. - Une officine à dominante médicale privilégiera la prise de rendez-vous en ligne pour des entretiens thérapeutiques. - Une officine rurale proposera des services de suivi des patients à distance via les objets connectés. - Une officine de centre-ville mettra en place la réservation d’ordonnance, le click & collec pour ses clients pressés. - Une officine au budget serré peut se lancer en conseillant des « applis » santé, un investissement à zéro euro.LES OUTILS SUR LE POINT DE VENTE
LES LINÉAIRES DIGITAUX
Ils participent également à la théâtralisation du point de vente, mais représentent aussi, comme leur nom l’indique, une extension de la surface de vente. Sous forme de murs tactiles, ils donnent accès aux visuels, descriptifs et prix de l’ensemble des produits OTC et de parapharmacie référencés par l’officine. « Les contraintes liées à la gestion des linéaires et des stocks physiques sont éliminées avec un gain de temps et de rentabilité à la clé », fait valoir François Legaud, directeur commercial de BD Dispensing. Ces dispositifs peuvent être connectés à un automate. Aussi, le pharmacien peut « appeler » directement les produits, ce qui lui évite de laisser ses patients seuls au comptoir. Il gagne aussi de la place pour l’installation de cabines de confidentialité ou la création de zones d’accueil personnalisées, par exemple. La dématérialisation de l’offre représente un intérêt particulier dans certaines spécialités comme le MAD. Autre atout, le conseil associé est facilité avec la mise à disposition de contenus informatifs et promotionnels. L’officine peut enfin communiquer sur ses services et événements, faire passer des messages de prévention… Comme avec les écrans classiques, le contenu peut être modifié au fil de la journée en fonction des profils de clientèle.LES BORNES INTERACTIVES
Elles remplissent quasiment les mêmes fonctions, mais sous la forme d’équipements accessibles aux clients dans l’espace de vente. Ces derniers peuvent ainsi s’informer sur les produits, en toute autonomie, ou accompagnés par un membre de l’équipe officinale. Là encore, de nombreuses fonctionnalités peuvent être proposées pour renforcer le conseil : diagnostics, vidéos, recommandations associées… Le client peut également remplir un panier virtuel, et dans certains cas, payer directement à la borne. Autant de leviers favorables à l’achat d’impulsion.LA RENTABILITÉ
Selon les mesures réalisées par Futuramedia, l’affichage dynamique peut entraîner une hausse des ventes de 15 % à 30 % sur des produits OTC, et jusqu’à 50 % en parapharmacie. Le retour sur investissement des linéaires digitaux reste plus difficile à évaluer actuellement, faute de recul. Selon François Legaud, en Allemagne et en Italie, on constate une augmentation de 7 à 13 % du CA sur les produits mis en avant, sur une moyenne de 250 pharmacies équipées.EN PRATIQUE
Côté back office, le linéaire digital est relié au système d’automatisation de l’officine pour la délivrance des produits. Le pharmacien paramètre sa sélection de produits et ses promotions, et peut également suivre les ventes ainsi qu’optimiser l’affichage en temps réel. Les prestataires prennent en charge l’installation technique et la maintenance. Sur ce dernier point, la vigilance est de mise en ce qui concerne ses conditions : la téléassistance, les délais d’intervention, les mises à jour logicielles. Rien de plus contre-productif qu’un écran noir !LES OBJETS CONNECTÉS
Les objets connectés en santé ont toute leur place dans les rayons des pharmacies : « Les grandes enseignes de distribution qui ont investi le marché ne maîtrisent que la partie technique, pas la partie médicale », souligne Hélène Decourteix. Or, « les sondages témoignent de l’intérêt croissant des patients pour un suivi de leurs pathologies par le biais de ces dispositifs », pointe Eric Sebban. A terme, le développement de services associés à ces objets au sein de l’officine est donc indispensable pour en faire un nouveau canal de fidélisation, voire une source de rémunération. Pour se lancer, « trois linéaires suffisent », estime Camille Freisz, dirigeante de Valwin. Les incontournables : le lecteur de glycémie, le tensiomètre, la balance et le tracker d’activité. Attention : pour pouvoir être vendu en pharmacie ces appareils doivent disposer du statut DM.FOCUS PRODUITS
Focus produitsLES OUTILS EN LIGNE
UN IMPACT À DÉTERMINER
En complément, les réseaux sociaux offrent une plus-value en matière d’interactivité et de convivialité. Ce canal se prête ainsi à l’organisation de sondages, de jeux-concours dans un périmètre hors monopole pharmaceutique. Les règles en matière de communication digitale sont amenées à évoluer dans les prochains mois.UN INVESTISSEMENT EN TEMPS
Créer soi-même son site requiert des compétences techniques et du temps. Le faire sur mesure fait vite grimper la note à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Reste l’option du « clé en main » qui n’exclut pas la personnalisation : de nombreuses SSII, spécialisées ou pas dans l’univers pharmaceutique, proposent des interfaces pour une large gamme de budgets et fournissent des prestations qui permettent à l’équipe de consacrer un minimum de temps à la gestion de l’outil. Une attention particulière sera accordée au respect des obligations administratives et réglementaires : agrément HD, dossier ARS et déclaration CNIL. DEUX OFFRES À LA LOUPE
Deux offres à la loupeQUATRE CLÉS POUR FAIRE VIVRE SA STRATÉGIE DIGITALE
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