Huiles essentielles en inhalation - Le Moniteur des Pharmacies n° 3149 du 03/11/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3149 du 03/11/2016
 

Expertise

Aromathérapie

Auteur(s) : ANNE-HÉLÈNE COLLIN  

L’inhalation est une technique à privilégier lors des affections ORL et bronchiques. Quelle que soit la méthode, la prudence s’impose dans le choix des HE.

POUR QUI ?

Pour adultes et enfants de plus de 12 ans.

L’inhalation sèche peut cependant être proposée chez les enfants plus jeunes (pas avant 3 ans) : utiliser des HE non agressives et les diluer dans une huile végétale.

COMMENT ?

En inhalation humide ou fumigation, qui consiste à respirer une vapeur d’eau chaude chargée d’HE, de préférence à l’aide d’un inhalateur. Il est également possible d’utiliser un bol et se couvrir la tête d’une serviette (fermer les yeux).

En inhalation sèche, en respirant un support (mouchoir, tissu…) imprégné d’HE.

A QUELLE POSOLOGIE ?

Inhalation humide

Chez l’adulte, verser 3 à 5 gouttes d’HE dans un bol d’eau frémissante (non bouillante). L’utilisation d’un dispersant est facultative. Les séances durent 5 à 10 min. A renouveler 1 à 2 fois dans la journée.

Chez l’enfant à partir de 12 ans : même principe, mais les HE sont mélangées à un dispersant comme l’alcool à 90° (2 gouttes d’HE dans 20 gouttes de dispersant). Pour plus de sécurité, l’usage de l’inhalateur est obligatoire. La séance dure de 3 à 10 minutes et peut être renouvelée une fois dans la journée.

A noter : nettoyer les fosses nasales avant la séance (eau de mer, hydrolat…).

Inhalation sèche

Chez l’adulte : quelques gouttes sur un mouchoir, un stick à inhaler ou sur un tissu, à respirer, plusieurs fois par jour.

Chez l’enfant : HE non agressives diluées au préalable dans une huile végétale (10 %).

INTÉRÊTS

Rapidité d’action pour les pathologies pulmonaires, rhino-pharyngiennes et sinusiennes, par contact direct des HE avec les muqueuses.

Autres utilisations : gestion du stress (inhalation sèche), cosmétique (sauna facial, inhalation humide).

Praticité de l’inhalation sèche en ambulatoire : le tissu ou mouchoir reste imprégné d’HE pendant plusieurs heures.

LIMITES

Irritation de la peau et des muqueuses : en inhalation humide, les vapeurs atteignent aussi le visage et la muqueuse oculaire. Pour limiter le risque d’irritation, utiliser l’inhalateur. Pour les mêmes raisons, éviter tout contact direct avec la peau ou la muqueuse nasale lors de l’inhalation sèche. Toute sensation de gêne ou d’irritation impose l’arrêt de la séance.

Eviter toute sortie en extérieur dans l’heure qui suit une inhalation humide : la muqueuse nasale, dilatée par la chaleur, est plus sensible, plus irritable, plus perméable aux agents infectieux.

Populations sensibles :

– les inhalations ne sont pas recommandées chez la femme enceinte ou allaitante, ou en cas de convulsions ;

– sur avis médical chez les patients asthmatiques ou à sensibilité respiratoire.

L’inhalation humide est à éviter chez les patients atteints de couperose, d’irritation ou d’hyperréactivité au niveau du visage. 

  • Sources : P Franchomme, D Pénoël, , édition Roger Jollois, 1990 ; Collectif sous la coordination de D Roux-Sitruk, «   Conseil en aromathérapie   », 2 e édition, coll. «   Pro-Officina   », Édition Le Moniteur des pharmacies, 2008 ; F Millet, «   Le grand guide des huiles essentielles   », Marabout, 2015 ; R Tisserand, R Young, «   Essential oil safety   », 2 sd édition, Churchill Livingstone Elsevier, 2014.

HE À ÉVITER

Les HE suivantes ne doivent pas être utilisées pures en inhalation ; elles peuvent être utilisées si nécessaire en petites quantités dans un complexe d’huiles essentielles douces. Pour certaines (HE à phénols, HE de cannelle, HE riches en cétones), l’inhalation est contre-indiquée.
HE agressives à l’encontre des muqueuses :
– HE à phénols : giroflier (Eugenia caryophyllata), origan compact (Origanum compactum), sarriette des montagnes (Satureja montana), thym à thymol (Thymus vulgaris CT thymol)…
– HE à aldéhydes : cannelle de Ceylan (Cinnamomum zeylanicum ou Cinnamomum verum, écorce), lemongrass (Cymbopogon flexuosus)…
– HE à monoterpènes : pins, sapins, zestes d’agrumes…
HE potentiellement neurotoxiques :
– HE à cétones, dont camphre : menthe poivrée (Mentha x piperita), lavandin super (Lavandula hybrida clone super), romarin à camphre (Rosmarinus officinalis CT camphre)…
Liste non exhaustive

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