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Temps Forts
Focus
Auteur(s) : MYRIEM LAHIDELY
On entend souvent ce discours de médecins sur la désertification, or aujourd’hui une pharmacie ferme tous les deux jours et on n’en avait aucune cartographie » résume Kevin Phalippon. Ce jeune pharmacien préside l’association Efferve’Sens(1), qui coordonne des projets de recherche en santé et vieillissement.
Pour une étude(2), il s’est associé à un géographe de la santé, Pierre-Marie Chapon qui explique : « Les politiques n’ont pas perçu l’enjeu de ce maillon essentiel, les officines, dans l’offre de soins des territoires vieillissants. » Selon une méthodologie combinant pour la première fois deux facteurs déterminants, la distance et le temps, utilisant la modélisation du réseau routier et la vitesse, ils ont révélé les zones touchées dans chaque département. « Nous avons quantifié le nombre de personnes se trouvant dans une zone de tension, à 15 minuntes en voiture d’une pharmacie, ou dans un désert pharmaceutique, à 30 minutes minimum », explique Kevin Phalippon. En tout, 70 000 personnes sont touchées. L’Ardèche, la Drôme, la Savoie et la Haute-Savoie sont concernées, alors que le Rhône n’a pas de zone de tension. Olivier Rozaire, président de l’URPS-Pharmaciens, seul partenaire financier institutionnel de l’étude, observe : « Plutôt que de pointer les pharmacies qui ont fermé, cette étude montre lesquelles créeraient un désert pharmaceutique si elles venaient à disparaître ».
Ce pharmacien exerce dans la Loire, un département qui a perdu 10 % de ses officines en dix ans. « Il serait inquiétant de croire en des solutions en dehors du réseau officinal, avec la Poste par exemple, ou une société de distribution de médicaments qui ne remplaceront pas l‘accompagnement du patient, s’alarme-t-il. La disparition d’une pharmacie n’est pas seulement due au départ du médecin, mais aussi à celui de la population. La solution est peut-être dans le renforcement de l’attractivité officinale. » Parmi les solutions : les mini-laboratoires de biologie médicale, les projets de santé comme la vaccination, les dépistages, la prévention avec le support des nouvelles technologies et d’outils modernes comme la télémédecine. Norbert Flaujac, président de l’ordre régional des pharmaciens, présent au comité de pilotage, observe que « la loi sur les transferts évolue. Cette cartographie sert d’appui à une réorganisation du maillage et permet de bien définir les territoires où doivent être transférées des pharmacies ou des activités officinales annexes. » L’ARS Auvergne Rhône-Alpes a validé la méthodologie – transposable partout ailleurs – de cette étude qui vient tout juste d’être remise à l’ordre national des pharmaciens. « Nous ne pouvons pas conclure que le maillage est mauvais, mais seulement qu’il s’est dégradé, avec des territoires éloignés vieillissants », note Kevin Phalippon.
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