Cahier 2
Conseil
Auteur(s) :
CAHIERCOORDONNÉPARANNE-HÉLÈNE COLLINETALEXANDRA BLANC, PHARMACIENNES, SOUS LA RESPONSABILITÉ DE FLORENCE BONTEMPS, DIRECTRICE SCIENTIFIQUE
« J’AI OUBLIÉ LE RAPPEL ! »
VACCINS OBLIGATOIRES
DIPHTÉRIE, TÉTANOS, POLIOMYÉLITE (DTPOLIO)
SCHÉMA VACCINAL
La vaccination, réalisée sous forme combinée (avec la valence coquelucheuse), comporte deux injections à l’âge de 2 mois et de 4 mois, puis un rappel à 11 mois.VACCINS RECOMMANDÉS
COQUELUCHE (CA)
SCHÉMA VACCINAL
La vaccination est réalisée avec le vaccin acellulaire combiné à d’autres valences (notamment DTP), en 2 injections à deux mois d’intervalle (à 2 et 4 mois), suivies d’un rappel à 11 mois.HÆMOPHILUS INFLUEANZÆ B (HIB)
Hib est une bactérie responsable d’infections invasives. Avant la mise à disposition d’un vaccin, elle était la cause la plus fréquente de méningite bactérienne chez les enfants de moins de 5 ans.SCHÉMA VACCINAL
Vaccination recommandée chez tous les nourrissons sous forme hexavalente, (Infanrix Hexa, Hexyon : DTCa, Polio, Hib, Hep B) en 2 injections à 2 et 4 mois, et rappel à 11 mois. Les vaccins pentavalents (Infanrix Quinta, Pentavac, sans hépatite B) peuvent être proposés sur le même schéma.HÉPATITE B (HEP B)
Le virus VHB est très contagieux. Dans 10 % des cas, l’infection peut devenir chronique et potentiellement évoluer vers une cirrhose ou un carcinome. La vaccination est recommandée chez tous les nourrissons, en raison de son efficacité à cet âge, et indispensable chez les nouveau-nés de mères porteuses du virus.SCHÉMA VACCINAL
Le schéma préférentiel comporte 3 injections (à 2, 4 et 11 mois) sous forme combinée hexavalente. Avec le vaccin monovalent (Engérix B10, Genhevac B, HBVaxPro 5), il faut respecter un intervalle d’au moins 5 mois entre la 2e et la 3e injection.ROUGEOLE, OREILLONS, RUBÉOLE (ROR)
La rougeole (infection virale éruptive) peut se compliquer de pneumonies et d’encéphalites, les oreillons (inflammation douloureuse des glandes parotides d’origine virale) de méningites, surdité et stérilité masculine, et la rubéole (infection virale éruptive), survenant chez une femme enceinte, occasionne des atteintes fœtales cardiaques, cérébrales, oculaires et auriculaires.SCHÉMA VACCINAL
La vaccination trivalente (M-M-R-VaxPro, Priorix, vaccins vivants atténués) est conseillée dès 1 an avec une 2e dose entre 16 et 18 mois. La seconde dose n’est pas un rappel, mais constitue un rattrapage pour les enfants non séroconvertis (5 à 10 % des cas).EN PRATIQUE
Voies SC ou IM.PNEUMOCOQUE (PNC)
Le pneumocoque peut être cause d’otite, de pneumonie et de méningite (60 % des méningites bactériennes chez les nourrissons de moins de 1 an).SCHÉMA VACCINAL
Le vaccin conjugué 13-valent (Prevenar 13) est recommandé chez tous les enfants de moins de 2 ans, avec une primovaccination en 2 injections (à 2 et 4 mois) et un rappel à 11 mois. Pour les prématurés et les nourrissons à risque élevé d’infections invasives (drépanocytaires, immunodéprimés, infectés par le VIH…), une dose supplémentaire à 3 mois est recommandée.EN PRATIQUE
Voie IM.MÉNINGOCOQUE C (MNC)
Le méningocoque C est pourvoyeur de septicémie et de méningites létales dans 19 % des cas. Le vaccin MnC conjugué (Menjugate, Neisvac) est recommandé chez tous les enfants à partir de 1 an.SCHÉMA VACCINAL
Une dose à 1 an.EN PRATIQUE
Voie IM.VACCINATIONS CIBLÉES
BCG
Le BCG (Bacille de Calmette et Guérin), vaccin bactérien vivant atténué contre la tuberculose, n’est plus exigé à l’entrée en collectivité, mais reste recommandé dès la naissance dans certaines situations à risque : enfants nés ou devant séjourner dans un pays endémique, ou de parent originaire de ce même pays, enfants résidant en Île-de-France, Guyane, Mayotte, antécédents familiaux de tuberculose, précarité.FIÈVRE JAUNE
La fièvre jaune, due au virus amaril inoculé par piqûre de moustique, peut être responsable d’hépatonéphrite létale. La vaccination (Stamaril, vaccin vivant atténué, non remboursé, disponible uniquement en centre de vaccination) est obligatoire pour toute personne séjournant en Guyane ou y résidant et âgés de plus de 12 mois.HÉPATITE A
D’évolution favorable, l’hépatite A peut néanmoins se présenter sous forme fulminante (1 cas/10 000), menant à une insuffisance hépatique grave.GRIPPE SAISONNIÈRE
Chez les nourrissons, le vaccin contre la grippe peut être recommandé à partir de 6 mois, notamment en cas de mucoviscidose, d’asthme, de malformations pulmonaires, de cardiopathies, de drépanocytose.VARICELLE
La vaccination généralisée contre la varicelle n’est recommandée que chez les enfants à partir de 1 an, sans antécédent de varicelle (dont la sérologie est négative) et candidats receveurs de greffe ou en contact étroit avec des personnes immunodéprimées.
conseils pratiques
• Tous les vaccins sont susceptibles d’induire une hyperthermie à l’exception du BCG. Dans ce cas, le paracétamol est préconisé. Certaines études ont montré que la prise systématique de paracétamol après une vaccination pouvait diminuer son pouvoir antigénique sans conséquences démontrées.
• Pour pallier à la douleur de l’injection : une vaccination pendant une tétée au sein ou après la prise d’une solution sucrée est conseillée. Les crèmes ou patchs anesthésiques, bien que restant recommandés, ne sont pas toujours efficaces, car ils diminuent la douleur liée à l’effraction cutanée, mais pas celle liée à l’administration du vaccin. Ces topiques sont contre-indiqués en cas de vaccination BCG.
• Après un BCG : le bain et la douche sont autorisés le jour même, mais les baignades sont à proscrire en cas d’écoulement ou d’ulcération. Un éventuel abcès guérit spontanément en quelques mois. Les antibiotiques locaux ou généraux n’ont pas démontré d’intérêt. En l’absence d’écoulement, laisser à découvert (ou appliquer un pansement sec). En cas de gêne fonctionnelle ou d’une lésion de taille > 3 cm, un avis médical est nécessaire.
principe de la vaccination
• La vaccination consiste à introduire dans l’organisme un antigène viral ou bactérien, pour obtenir une immunité durable et spécifique vis-à-vis de certaines infections. L’objectif est de déclencher une réponse humorale (sécrétion d’anticorps par les lymphocytes B), et cellulaire (faisant intervenir les lymphocytes T).
• La primovaccination entraîne, après une période de latence de 24 heures à 2 semaines, une production d’Ig M, dont le taux va ensuite décroître. Une seule dose peut être suffisante pour induire la production d’anticorps protecteurs. Mais la plupart des vaccins nécessitent plusieurs doses pour acquérir une première immunité.
• Un rappel (réintroduction de l’Ag) déclenche une production rapide d’Ig G, grâce aux lymphocytes qui avaient gardé en mémoire l’Ag. Les Ig G confèrent une immunité durable.
qu’auriez-vous répondu ?
Mme A., maman de Guneer, 22 mois :
– Nous partons en Inde dans 2 semaines. On m’a conseillé le vaccin contre l’hépatite A. Est-ce trop tard pour vacciner Guneer ?
- Oui, c’est trop tard, la vaccination doit être réalisée au moins 1 mois avant le voyage.
Etes-vous d'accord avec votre confrère ?
Non. La vaccination contre l’hépatite A doit être réalisée au moins 15 jours avant le voyage. Mais les vaccins contre l’hépatite A sont très immunogènes, et même si ce délai est dépassé, il est préférable de se faire vacciner, même juste avant le départ.
PÉNURIE DE VACCIN
VACCINS RECOMMANDÉS
RAPPEL DIPHTÉRIE-TÉTANOS-COQUELUCHE-POLIOMYÉLITE (DTCAPOLIO) OU (DTCAPOLIO)
SCHÉMA VACCINAL
Le 2e rappel recommandé à l’âge de 6 ans, s’effectue avec un vaccin tétravalent à doses normales en anatoxine diphtérique et antigènes coquelucheux DTCaPolio (Infanrix Tetra, Tetravac acellulaire, voie IM).CAS PARTICULIERS
– Recommandations provisoires : à la suite de contraintes d’approvisionnement, le rappel prévu à l’âge de 6 ans s’effectue avec les vaccins dTcaPolio. Le rappel à l’âge de 11-13 ans s’effectuera alors avec un vaccin DTCaPolio.PAPILLOMAVIRUS HUMAINS
Il existe plus de 150 types de papillomavirus humains dont environ 40 peuvent infecter les organes génitaux des femmes ou des hommes. Dans 10 % des cas, l’infection persiste et peut entraîner des lésions précancéreuses. La majorité des infections est liée aux sérotypes à « haut risque » HPV 16 et HPV 18 pouvant être à l’origine de lésions cancéreuses, et aux sérotypes à « bas risque » HPV 6 et HPV 11, responsables de condylomes bénins.SCHÉMA VACCINAL
La vaccination est recommandée chez les filles entre 11 et 13-14 ans (selon le vaccin) en raison d’une immunogénicité du vaccin maximale à cette période, et d’une efficacité d’autant plus marquée que les jeunes filles n’ont pas été exposées (relations sexuelles). Un rattrapage est possible entre 15 et 19 ans révolus.EN PRATIQUE
Voie IM.RATTRAPAGES
HÉPATITE B
Le rattrapage est recommandé pour les enfants et adolescents jusqu’à 15 ans révolus.MÉNINGITE À MÉNINGOCOQUE C
Une seule dose d’un vaccin conjugué (Neisvac, Menjugate, voie IM) est recommandée jusqu’à 24 ans inclus. La protection n’est pas toujours définitive et un rappel peut devenir nécessaire.ROUGEOLE-OREILLONS- RUBÉOLE (ROR)
Le rattrapage des adolescents, non vaccinés ou partiellement vaccinés, fait partie du plan d’éradication de la rougeole et de la rubéole. Le but est d’obtenir au total 2 doses du vaccin trivalent (M-M-RVaxPro, Priorix) quels que soient les antécédents vis-à-vis des 3 maladies :VACCINATIONS CIBLÉES
BCG
Il fait l’objet d’une recommandation forte pour les populations à risque élevé de tuberculose (voir p. 3).FIÈVRE JAUNE
La vaccination est obligatoire pour tout enfant résidant ou séjournant en Guyane.HÉPATITE A
La vaccination est notamment recommandée pour les enfants atteints de mucoviscidose ou de pathologies hépatobiliaires chroniques ou pour les enfants nés d’une famille originaire d’un pays de haute endémicité.GRIPPE SAISONNIÈRE
La vaccination est recommandée chez les enfants présentant un risque particulier (pathologies chroniques respiratoires, cardiovasculaires, métaboliques).VARICELLE
La vaccination contre la varicelle est recommandée pour :
INFOS CLÉS
• Vaccins obligatoires : rappels contre la poliomyélite jusqu’à 13 ans, fièvre jaune (Guyane)
• Les rattrapages de vaccination contre l’hépatite B, le HPV et le ROR sont fortement recommandés
qu’auriez-vous répondu ?
Mme G renouvelle le traitement de fond de l’asthme (Ventoline, Seretide) de son fils de 15 ans :
– L’infirmière scolaire a remarqué que Léo n’a reçu dans son enfance qu’une dose du vaccin ROR, au lieu des 2 recommandées. Le rattrapage est-il possible ?
– Il est recommandé d’obtenir 2 injections pour une protection optimale, mais Léo est sous corticoïde. Je pense que la vaccination avec un vaccin vivant comme le ROR est contre-indiquée.
Votre confrère a-t-il raison ?
Le pharmacien a tort. Les vaccins vivants (ROR, varicelle, fièvre jaune, tuberculose) ne sont pas contre-indiqués chez l’enfant recevant des corticostéroïdes par voie locale (traitement de l’asthme, collyres…). En revanche la contre-indication existe pour une corticothérapie par voie orale à forte dose (corticothérapie à des doses supérieures ou égales à 20 mg/jour d’équivalent prednisone pour une durée supérieure à 14 jours).
COCOONING
VACCINS RECOMMANDÉS
RAPPEL DIPHTÉRIE-TÉTANOS-POLIOMYÉLITE (DTPOLIO)
SCHÉMA VACCINAL
Un rappel diphtérie-tétanos-poliomyélite est recommandé tous les 20 ans pour les adultes à partir de 25 ans et ce jusqu’à 65 ans, puis tous les 10 ans en raison de l’immunosénescence.EN PRATIQUE
Les rappels utilisent un vaccin combiné à dose réduite d’anatoxine diphtérique dTPolio (Revaxis, IM, SC), à raison d’une dose aux âges de 45, 65, 75, 85 ans…RAPPEL COQUELUCHE (CA)
SCHÉMA VACCINAL
Le rappel coquelucheux est recommandé à l’occasion du rappel dTPolio fixé à l’âge de 25 ans, excepté s’il y a eu une vaccination contre la coqueluche au cours des 5 dernières années.EN PRATIQUE
La vaccination s’effectue avec un vaccin quadrivalent dTcaPolio (BoostrixTetra, Repevax, voie IM).RATTRAPAGES
COQUELUCHE (CA)
Un rattrapage avec un vaccin dTcaPolio est prévu jusqu’à 39 ans révolus pour les adultes n’ayant pas reçu le rappel coquelucheux à 25 ans.ROUGEOLE-OREILLONS-RUBÉOLE (ROR)
Le rattrapage concerne toutes les personnes nées depuis 1980 qui n’ont pas reçu les 2 doses de vaccin trivalent ROR (M-M-RVaxPro, Priorix, vaccins vivants atténués). Si le patient n’a jamais été vacciné, les doses doivent être administrées avec au moins 4 semaines d’intervalle (IM, SC).MÉNINGITE À MÉNINGOCOQUE C
Pour les adultes non encore vaccinés, un rattrapage est possible jusqu’à 24 ans révolus avec une seule dose d’un vaccin conjugué (Neisvac, Menjugate, IM).VACCINATIONS CIBLÉES
COQUELUCHE (STRATÉGIE DU COCOONING)
La stratégie du cocooning consiste à vacciner l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois non encore protégés par la vaccination, et chez qui la coqueluche peut être grave, parfois mortelle.GRIPPE SAISONNIÈRE
La vaccination est recommandée chaque année chez les personnes âgées de 65 ans et plus, mais aussi chez les femmes enceintes et les personnes à risque (pathologies chroniques broncho-pulmonaires, cardiaques…, déficit immunitaire, drépanocytose, entourage des nourrissons de moins de 6 mois présentant des facteurs de risque de grippe grave, personnes obèses avec un IMC supérieur ou égal à 40…).HÉPATITE B
Le rattrapage est proposé aux personnes à risque élevé d’exposition : personnes ayant des relations sexuelles avec des partenaires multiples, usagers de drogue par voie parentérale, voyageurs dans les zones d’endémie, entourage proche d’une personne porteuse du VHB, sujets en attente de greffe ou susceptibles de recevoir des transfusions ou des médicaments dérivés du sang, détenus.PNEUMOCOQUE
La vaccination est recommandée chez tous les patients immunodéprimés présentant une brèche ostéo-méningée, un implant cochléaire, ou à risque (porteurs de cardiopathie, diabète, asthme sévère, insuffisance respiratoire, hépatopathie chronique…).VARICELLE
La vaccination contre la varicelle est recommandée pour les adultes immunocompétents sans antécédent de varicelle :ZONA
Plus de 60 % des cas surviennent après 45 ans et plus de 50 % des plus de 80 ans feront un zona. 20 % des adultes ayant développé un zona présentent des douleurs post-zostériennes.EN PRATIQUE
Depuis 2016, la vaccination contre le zona (Zostavax, en dose unique SC ou IM) est recommandée chez tous les adultes de 65 à 74 ans révolus et, jusqu’à publication du calendrier vaccinal 2017, il est possible de proposer cette vaccination aux adultes de 75 à 79 ans révolus.FIÈVRE JAUNE
Une dose de vaccin antiamaril (Stamaril, SC) est obligatoire pour toute personne résidant ou séjournant en Guyane. Depuis février 2016, les rappels tous les 10 ans ne sont plus obligatoires, les patients vaccinés après l’âge de 2 ans révolus étant considérés comme protégés à vie.
Vaccins et grossesse
• Diphtérie, tétanos, poliomyélite : non recommandés pendant la grossesse, mais reste possible selon le Centre de référence sur les agents tératogènes. En cas de blessure exposant à un risque de tétanos, la vaccination par anatoxine tétanique (Vaccin tétanique Pasteur) est possible et recommandée quel que soit le terme de la grossesse.
• Coqueluche : recommandé dans le post-partum immédiat. Non recommandé pendant la grossesse.
• Rougeole, oreillons, rubéole : contre-indiqué pendant la grossesse. Eviter toute conception dans le mois suivant la vaccination.
• Hépatite B : si risque élevé d’exposition, quel que soit le stade de la grossesse.
• Pneumocoque : si indication.
• Méningocoque : seulement si risque d’exposition clairement établi, quel que soit le stade de la grossesse.
• Varicelle : contre-indiqué. Eviter toute conception dans le mois qui suit la vaccination.
• Grippe saisonnière : recommandé quel que soit le trimestre de grossesse.
INFOS CLÉS
• Vaccin obligatoire : fièvre jaune (Guyane). Les rappels tous les 10 ans ne sont plus obligatoires.
• Les vaccins ROR et de la varicelle sont contre-indiqués chez la femme enceinte.
• Un rappel anti-coquelucheux est recommandé chez l’entourage d’un nourrisson (cocooning).
« VACCINER MALGRÉ UN RHUME ? »
POURQUOI LE CALENDRIER VACCINAL CHANGE-T-IL SANS CESSE ?
La politique de vaccination est élaborée par le ministre chargé de la santé après avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP). Les avis du HCSP se fondent sur les données d’évaluations et les données cliniques des vaccins disposant d’une AMM, sur leur intérêt dans la population résidant en France, le poids de la pathologie, leur impact dans les pays où ils ont été utilisés, les effets indésirables et les complications éventuels (séquelles, hospitalisations), afin d’établir une balance bénéfices/risques à titre collectif. Les études médico-économiques sont également prises en compte. Pour chaque vaccin sont définis : la population cible, le schéma vaccinal, la nécessité de rappels. Le calendrier vaccinal change ainsi en fonction des observations, de l’évolution des risques, des nouveaux vaccins… et est mis à jour chaque année.POURQUOI FAIRE DES RAPPELS ?
Certaines vaccinations, comme certaines maladies, apportent une protection au long cours, sinon à vie (vaccins vivants atténués notamment). Mais pour de nombreuses valences (coqueluche, diphtérie, tétanos, poliomyélite…) l'immunité vaccinale baisse progressivement avec le temps et doit être entretenue par des rappels qui relancent le taux d'anticorps permettant à l'organisme de réagir aussitôt en cas de maladie infectieuse.QU’EST-CE QU’UN ADJUVANT ? À QUOI SERT-IL ?
Un adjuvant permet de diminuer la dose d’antigènes injectée, tout en rendant la réponse de l'organisme plus efficace. L’ajout d’adjuvant dans les vaccins permet aussi de limiter le nombre de rappels, et d’augmenter leur efficacité chez les personnes qui répondent moins bien à la vaccination. Le processus immun provoqué par l'adjuvant est maintenant bien connu et, en l’état actuel des connaissances, sans effet indésirable autre que la réaction locale ; à ce jour les études et avis des instances médicales (HCSP, ANSM, Académie de médecine, Académie de pharmacie) ne peuvent incriminer l’aluminium et les autres adjuvants comme responsables du développement de pathologies graves (myofasciite à macrophages, maladie d’Alzheimer…).Y-A-T-IL ENCORE DU MERCURE DANS LES VACCINS ?
Le mercure était présent dans les vaccins sous forme de thiomersal, un dérivé mercuriel utilisé comme conservateur. Depuis 2009, l’ANSM a invité tous les fabricants de vaccins à retirer ce composant. Il semblerait qu’aujourd’hui plus aucun vaccin ne contienne du thiomersal sauf Spirolept (contre la leptospirose). De multiples études avaient conclu à l’absence d’accumulation du thiomersal dans l’organisme et à l’absence de complications liées à sa présence dans les vaccins.À QUOI EST DUE LA RÉACTION POST-VACCINALE ?
La réaction post-vaccinale (douleur et/ou rougeur au point d’injection, léger fébricule, fatigue passagère…) est due le plus souvent au geste invasif pratiqué (piqûre) et à une réaction inflammatoire locale bénigne des tissus, due aux adjuvants ou aux conservateurs, qui permet de lancer le processus d'immunisation ; on parle de « tatouage vaccinal ».POURQUOI VACCINER SI TÔT LES NOURRISSONS ?
Les nourrissons sont en grande partie protégés par l'immunité transmise en fin de grossesse par leur mère, qui s'estompe au fil des semaines et des mois qui suivent la naissance. Du fait de la gravité des maladies durant la première année de vie, il est indispensable que le relais vaccinal soit rapidement pris, permettant à l'organisme du nourrisson de construire sa propre immunité. La vaccination doit débuter dès l’âge de deux mois (voire dès la naissance pour le BCG).AUTANT DE VACCINS EN UNE SEULE FOIS, EST-CE RAISONNABLE ?
Selon le calendrier vaccinal, sept valences sont recommandées à 2, 4 et 11 mois : le système immunitaire est capable de réagir à des millions d’agressions en même temps, une vaccination avec 6 ou 7 valences est donc bien supportée. La quantité d'antigènes vaccinaux apportés, du fait de l'évolution des techniques de production vaccinale, est maintenant très faible. Ainsi, la vaccination multiple a pour avantage de diminuer le nombre d’injections et de consultations.LES MALADIES ONT DISPARU… LES VACCINS SONT-ILS VRAIMENT INDISPENSABLES ?
Certaines maladies (diphtérie, tétanos…) ont presque disparu dans certains pays, et ce, grâce à la vaccination. Les progrès liés à l’hygiène ont également permis une diminution de l’incidence des maladies infectieuses mais si la couverture vaccinale baisse, certaines maladies infectieuses peuvent réémerger, comme la rougeole par exemple. De plus, il paraît nécessaire de maintenir la couverture vaccinale au plus haut car certaines maladies en voie d’éradication sous nos latitudes sont encore endémiques dans certains pays (diphtérie…).QUE FAIRE SI LA VACCINATION N’EST PAS À JOUR ?
Toute dose vaccinale injectée compte. Il n'est jamais nécessaire de reprendre à zéro un schéma vaccinal. Une immunité mémoire se construit au fil des injections qu’il suffit de relancer grâce au calendrier vaccinal de rattrapage qui permet de compenser les doses oubliées : s’en reporter au praticien qui déterminera la marche à suivre.QUELLES SONT LES CONTRE-INDICATIONS À LA VACCINATION ?
Il existe peu de contre-indications à la vaccination : maladie fébrile aiguë sévère ou d’antécédents de réaction allergique grave à l’un des composants du vaccin donné. Il existe par ailleurs des contre-indications spécifiques à chaque vaccin (grossesse et immunodépression pour les vaccins vivants par exemple). En revanche, l’apparition d’une fièvre > 40 °C à la première injection ou des réactions locales (inflammation aggravée et persistante au point d’injection) ne constituent pas une contre-indication pour la suite de la vaccination : les injections ultérieures seront décidées au cas par cas en fonction de la balance bénéfices/risques.QUEL RISQUE COURT UN PARENT QUI REFUSE DE FAIRE VACCINER SON ENFANT ?
Des mesures pénales sont prévues par la loi en cas de refus des vaccins obligatoires (6 mois d’emprisonnement et 3 750 € d’amende). Mais le plus gros risque est pour l’enfant : celui de contracter la pathologie, surtout si la couverture vaccinale est insuffisante. Une réflexion nationale est en cours afin d'établir les vaccinations indispensables pour chaque individu et les vaccinations exigibles pour éviter la diffusion d'épidémies. INTERVIEW
L’ESSENTIEL À RETENIR
Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?
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