S’installer en réseau de santé pluridisciplinaire - Le Moniteur des Pharmacies n° 3140 du 27/08/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3140 du 27/08/2016
 
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Auteur(s) : FRANÇOIS POUZAUD  

De la théorie à la pratique, il n’y a qu’un pas. Antoine Prioux vient d’acquérir une officine rurale en Corrèze. Il veut en pérenniser l’activité en même temps que celles d’autres officines en créant un réseau de coopération pharmaceutique et en nouant des liens avec les autres professionnels de santé.

Fils de pharmacien, Antoine Prioux aurait pu choisir la facilité en s’associant à son père installé à Faux-la-Montagne, dans la Creuse, et en se contentant de reprendre progressivement le flambeau. S’il l’a envisagé un instant, il a finalement choisi, sans s’éloigner du plateau de Millevaches où il a grandi, de s’installer, début juin 2016, dans une officine, à Bugeat (Corrèze) située à 30 km de celle son père.

Une thèse bien orientée

Ce diplômé de 30 ans, sorti de la faculté de pharmacie de Limoges en 2013 après avoir soutenu une thèse sur les réseaux de santé pluridisciplinaires et le rôle du pharmacien dans les enjeux territoriaux de santé publique, souhaite donner un sens à son installation en développant la coopération territoriale pharmaceutique. «   Ce que je théorisais dans ma thèse, je voulais le mettre en pratique le plus tôt possible   », déclare-t-il. Partant du principe que «   le pharmacien n’a plus d’avenir en tant que simple fournisseur de boîtes de médicaments   », l’évolution de son métier en réseau et l’intégration des nouveaux outils numériques est devenu une évidence pour Antoine Prioux.

Coopération interprofessionnelle

«   Mon objectif est de créer un miniréseau avec quatre autres officines faisant partie du périmètre du parc naturel de Millevaches, dont celle de mon père. Ces officines sont liées par des participations en SEL et SPF-PL. Les coopérations seront ainsi facilitées et permettront une diversification de l’offre de services, au travers de pharmacies spécialisées   », expose-t-il. Une stratégie qui repose sur l’interprofessionnalité pour lutter contre l’éffondrement de la démographie médicale.

Par ailleurs, Antoine Prioux peut compter sur la SISA Mille Soins qui regroupe, à ce jour, 4 médecins, 5 pharmaciens et 3 infirmières. Certes, il n’y a pas de lien direct entre le miniréseau et la SISA. Mais, dès lors que tous les pharmaciens du réseau adhèrent à la SISA, il n’est pas exclu qu’il y ait des actions coordonnées de soins primaires.

Le nouveau mode de rémunération de cette structure fera rapidement venir un jeune médecin sur sa commune. «   Dans quelques années, les deux médecins généralistes de Bugeat partent à la retraite. Il faut pouvoir proposer à leurs remplaçants des conditions d’exercice attractives. Car si c’est pour travailler de manière isolée, 70   heures par semaine, tout en gérant seul un planning surchargé, ils ne viendront pas   », explique-t-il.

Le numérique au cœur de sa stratégie

Si plusieurs banques ont accepté de financer son installation, «   c’est parce que l’intérêt des maisons de santé les interpelle. En effet, ce sont de formidables amortisseurs de la désertification médicale   », précise-t-il. Dans le cadre de son projet d’intégration des pharmacies du territoire haut-corrézien et creusois dans le réseau de santé du plateau, Antoine Prioux a développé un logiciel pluridisciplinaire de gestion du dossier médical numérique du patient, qu’il a testé avec sa mère, médecin généraliste. Une dématérialisation qui a le mérite de pouvoir développer l’interprofessionnalité, mais aussi d’ouvrir de nouvelles méthodes de travail. «   Une fois validée par le médecin, l’ordonnance numérique peut être transmise au pharmacien correspondant et traitée à l’officine avant l’arrivée du patient, ce qui permet de dégager du temps pour des actions à plus haute valeur ajoutée, telles que des entretiens individualisés avec le patient   », explique-t-il. Dans cette perspective, il envisage de faire aménager un espace de confidentialité, ou mieux encore, demander des travaux et un transfert dans des locaux totalement adaptés.

Antoine Prioux développe un miniréseau d’officines et se plonge dans la coordination interprofessionnelle.

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