Épisode 10 Gros coup de soleil pour Lola - Le Moniteur des Pharmacies n° 3140 du 27/08/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des pharmacies n° 3140 du 27/08/2016
 
UNE ANNÉE DANS LA VIE DE MADAME MARTIN

Auteur(s) : ANNE DROUADAINE 

Au cours de sa dernière semaine de vacances, Lola 16 ans, la fille de Madame Martin a un peu abusé du soleil et revient dimanche soir avec des phlyctènes dans le dos.

Dimanche 28 août, fin d’après-midi

- Mme Martin à sa fille Lola, 16 ans : Alors ces vacances ?

- Lola : Trop cool ! On a fait du voilier avec le grand frère de Lisa, c’était super !

- Dis donc, tu as pris de belles couleurs.

-Oui, mais j’ai un peu mal en haut du dos. Ça chauffe.

- Ah oui, tu as carrément oublié la crème solaire ! c’est rouge écarlate. Et tu as même des cloques.

–Oh non… J’en ai mis pourtant !

– Sans doute pas assez, tu te souviens des conseils du pharmacien ? Tu sais, l’affiche rouge ! On avait pourtant eu le temps de la lire et la relire la dernière fois, tellement il y avait de monde à la pharmacie ! C’était jour de marché, il faut dire.

- Bon, pas de panique, je vais les percer et désinfecter. Je crois qu’il me reste un peu de Dakin. Et puis de la Biafine, pour bien hydrater.

Lundi 29 août le matin

A la pharmacie

–Dr Galien : Bonjour Madame Martin, bonjour Lola. Oh ! Tu as drôlement bronzé, dis donc !

– Valérie Martin : Oui, justement. Elle a un gros coup de soleil avec des cloques dans le haut du dos. Hier, je les ai percées. Mais elle a toujours mal et n’a pas très bien dormi. Elle dit que la Biafine la chauffe.

–Tout d’abord, il faut éviter de percer les cloques. La peau forme en effet un film qui permet de protéger contre une surinfection. Ensuite, la Biafine est plutôt indiquée pour les coups de soleil et brûlures du premier degré. Un coup de soleil avec cloques s’apparente à une brûlure du second degré et nécessite des soins différents.

–Lola : Pff... j’en étais sûre.

–Ah… mais j’ai désinfecté avec du Dakin. Il m’en restait un fond. J’ai vérifié la date de péremption, c’était indiqué : novembre 2016. La dernière fois qu’on l’avait utilisé, c’était pour mon fils Oscar en bains de pieds pour un ongle incarné.

–C’était il y a combien de temps ?

–L’année dernière à Noël.

–La péremption ne dépend pas que de la date inscrite sur l’emballage. Après ouverture, un flacon d’antiseptique se conserve 15 jours à 1 mois.

–Ah oui, ce n’est pas beaucoup quand même. Lola, tu me feras penser à vider le reste de la bouteille en rentrant.

–Surtout pas ! Les médicaments ne sont pas des déchets anodins. Qu’ils soient périmés n’enlève pas leurs effets toxiques pour l’homme et l’environnement. Rapportez le flacon à la pharmacie et retirez de votre armoire les médicaments périmés. Tenez, voilà un leaflet pour y penser.

–C’est vrai que ça fera du tri. Vous n’auriez pas un flacon d’antiseptique plus petit dans ce cas ?

–Si. Pour les cloques, il faudra les désinfecter avec de la chlorhexidine, par exemple. Je peux vous en proposer en dosettes. Mais, une fois ouverte, la dosette doit être jetée. Pas de réutilisation possible, même le lendemain. Ensuite, plutôt que la Biafine, je vous conseille de protéger les cloques sous un tulle gras ou un pansement hydrocolloïde vaseliné. Cela va créer un milieu humide favorisant la cicatrisation.

–On va prendre les dosettes et une boîte de tulles gras dans ce cas. J’ai encore des compresses et du sparadrap à la maison.

–Ça ne va pas faire mal quand il va falloir enlever le pansement ?

–Non, justement. Ces pansements n’adhèrent pas à la brûlure. Il faudra renouveler le pansement tous les jours au début afin de vérifier l’état de la brûlure. Lorsque les cloques auront disparu, vous pourrez appliquer une crème réparatrice. D’autre part, il faut vous hydrater correctement et, si c’est vraiment douloureux, vous pouvez prendre du paracétamol, 1 à 2 comprimés à 500 mg, 3 fois par jour. Encore une question, Madame Martin, le dernier rappel du vaccin contre le tétanos de Lola a bien été fait ?

–Oui, c’était au collège, il y a 3 ou 4 ans, elle avait 12 ou 13 ans.

- Très bien, une dernière chose, pas de nouvelle exposition au soleil jusqu’à la guérison !

L’après-midi, chez la garnd-mère de Lola

–Ah ! comme je suis contente d’avoir mes petits-enfants quelques jours avant la reprise de l’école. Mais ma pauvre Lola, tu as trop profité de l’été !

–Oui. C’est un peu douloureux par moments, mais ça va.

–Le pharmacien ne t’a rien donné contre la douleur ?

–Si du paracétamol.

–Ah mais attends, j’y songe, j’avais demandé à la pharmacienne, Mme Dorvault, quelque chose en homéopathie quand je m’étais brûlé avec le fer à repasser.

–Pourquoi pas, ça ne peut pas être pire de toute façon.

–Voilà, je l’ai retrouvé. Pour les cloques dues à des brûlures, 5 granules de Cantharis 5 CH 3 fois par jour. Tiens, finis donc le tube !

–Bon j’essaierai et je te donnerai des nouvelles…

D’après une idée originale de Sophie L’Hoste, dans le cadre du concours «   Ecrivez le prochain épisode du feuilleton du Moniteur des Pharmacies   ». Nous remercions le D r Brice Le Taillandier pour son aimable relecture. Sources : CCLIN Sud Ouest ; Fiche «   Conseils à un patient se plaignant d’un coup de soleil   », Thèse en pharmacie «   Les effets des rayonnements ultraviolets sur la peau : les conseils du pharmacien d’officine   » de Mélanie Deparois, 2014 ; Actualités pharmaceutiques, Stéphane Berthelemy, n°   527, juin   2013 ; Cespharm ; Cyclamed.

À RETENIR


•  Lors d’un érythème actinique avec phlyctènes (cloques), on ne doit pas percer les cloques. Désinfecter à l’aide d’un antiseptique incolore sans alcool et couvrir d’un tulle gras ou d’un pansement hydrocolloïde vaseliné.

•   Ne pas exposer la brûlure au soleil.

•  Apès ouverture, un antiseptique en flacon se conserve 2 semaines à 1 mois. Les conditionnements en dosettes sont à jeter immédiatement après usage.

•  Après une brûlure, il est important de vérifier le statut tétanique et de le mettre à jour si nécessaire.

•  Si la douleur est importante, la prise de paracétamol par voie orale est indiquée.

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