Expertise
Nouvelle molécule
Auteur(s) : ANNE DROUADAINE
Iclusig, composé de ponatinib, est indiqué chez les patients adultes atteints de leucémie myéloïde chronique, en phase chronique, phase accélérée ou phase blastique en cas de mutation T315l, de résistance ou d’intolérance au dasatinib (Sprygcel) ou au nilotinib (Tasigna).
Il est aussi indiqué dans le traitement de la leucémie aiguë lymphoblastique à chromosome Philadelphie, en cas de mutation T315l, de résistance ou d’intolérance au dasatinib.
Initialement, la posologie recommandée est de 45 mg de ponatinib, une fois par jour. Le traitement est poursuivi tant qu’aucun signe de progression de la maladie ou de toxicité inacceptable n’apparaît. En l’absence de réponse hématologique complète après 3 mois de traitement, l’arrêt d’Iclusig doit être envisagé.
En cas de toxicité hématologique et extra-hématologique, des ajustements de la posologie voire une interruption de traitement doivent être envisagés.
Les comprimés doivent être avalés entiers, ni écrasés ni dissous. Ils peuvent être administrés au moment ou en dehors des repas.
Prudence lors de l’administration chez des patients atteints d’une insuffisance hépatique sévère et en cas d’insuffisance rénale terminale ou de clairance de la créatinine estimée à moins de 50 ml/mn.
L’hypersensibilité au ponatinib ou à un excipient (présence de lactose) contre-indique le traitement.
Iclusig ne doit pas être prescrit chez les patients ayant des antécédents d’infarctus du myocarde, de revascularisation ou d’accident vasculaire cérébral, sauf si le bénéfice attendu est supérieur aux risques potentiels.
Iclusig ne doit être utilisé durant la grossesse que lorsque cela est absolument nécessaire. La patiente doit être informée d’un risque potentiel (inconnu).
En l’absence d’informations sur l’excrétion du ponatinib dans le lait maternel, l’allaitement doit être interrompu durant le traitement.
Les femmes en âge de procréer et les hommes traités par Iclusig ne doivent pas concevoir d’enfant durant le traitement. En l’absence d’études d’interactions entre le ponatinib et les contraceptifs oraux systémiques, une méthode de contraception alternative ou supplémentaire doit être utilisée.
Parmi les effets indésirables très fréquents, on note des signes généraux (perte de l’appétit, asthénie, insomnie, œdème périphérique, pyrexie, céphalées, étourdissements), des algies (douleur osseuse, arthralgie, myalgie, douleur des extrémités, douleur dorsale, spasmes musculaires) et des symptômes gastro-intestinaux (douleur abdominale, diarrhée, vomissements, constipation, nausées).
Surviennent également très fréquemment des anomalies sanguines et biochimiques (anémie, thrombopénie, neutropénie, taux de lipase augmenté, augmentation d’ALAT et ASAT), une hypertension artérielle, des signes d’affections respiratoires (dyspnée, toux, infection des voies respiratoires hautes) et des signes cutanés (éruption cutanée transitoire, sécheresse cutanée).
Le ponatinib est métabolisé par le CYP3A4.
Eviter l’administration concomitante d’inducteurs puissants du CYP3A4 (carbamazépine, phénobarbital, phénytoïne, rifampicine, millepertuis).
Une réduction de la posologie initiale d’Iclusig à 30 mg doit être envisagée en cas d’administration concomitante d’inhibiteurs puissants du CYP3A4 (clarithromycine, indinavir, ritonavir, saquinavir, itraconazole, kétoconazole, télithromycine, voriconazole, jus de pamplemousse).
Le ponatinib étant, in vitro, inhibiteur de la glycoprotéine P (P-gp) et de la protéine de résistance au cancer du sein (BCRP), une surveillance clinique étroite est recommandée en cas d’administration de substrats de la P-gp (digoxine, dabigatran, colchicine, pravastatine) ou de la BCRP (méthotrexate, rosuvastatine).
Dépistage d’une infection par le VHB avant l’initiation du traitement. Consultation d’un médecin spécialisé en hépatologie avant l’instauration pour les patients présentant une sérologie VHB + ou lorsque la sérologie devient positive au cours du traitement.
Suivi des patients porteurs du VHB jusqu’à plusieurs mois après la fin du traitement.
Avant l’instauration d’Iclusig, l’état cardiovasculaire (antécédents et examen clinique) doit être évalué, et les facteurs de risque cardiovasculaires doivent être contrôlés et pris en charge. Surveillance cardiovasculaire à poursuivre durant le traitement.
Hémogramme toutes les 2 semaines pendant les 3 premiers mois, puis chaque mois.
Surveillance de la tension artérielle et prise en charge, si nécessaire.
Surveillance des symptômes évocateurs d’insuffisance cardiaque.
Contrôle du taux de lipase sérique toutes les 2 semaines durant les 2 premiers mois, puis périodiquement. §
DITES-LE AU PATIENT
FICHE TECHNIQUE
L’AVIS DE LA HAS
DÉLIVRANCE
LA LEUCÉMIE MYÉLOÏDE CHRONIQUE
PHARMACOLOGIE
1 COMMENT AGIT LE MÉDICAMENT ?
Le chromosome de Philadelphie caractérisant la leucémie myéloïde chronique (LMC) résulte d'une translocation réciproque voyant deux segments des chromosomes 9 et 22 échanger leur place : il en découle la fusion d’une partie du gène BCR (Breakpoint cluster region) du chromosome 22 avec une partie du gène ABL (Abelson) du chromosome 9. La protéine de fusion issue de ce gène, dite « protéine BCR-ABL », a une activité tyrosine kinase augmentée par rapport à celle de la protéine exprimée normalement, et agit sans activation préalable. Elle accélère la vitesse de division et de prolifération cellulaires et inhibe la réparation de l'ADN, causant une instabilité génomique à l'origine de la crise blastique de la LMC.2 SON ACTION EST-ELLE ORIGINALE ?
Le ponatinib est un ITK-BCR-ABL appartenant à une famille pharmacologique inaugurée par l’imatinib (Glivec) à la fin des années 1990 et largement étoffée depuis.3 QUEL EST LE VERDICT DES ÉTUDES CLINIQUES ?
L’efficacité et la tolérance du ponatinib ont été évaluées dans une étude (PACE) de phase II non comparative sur des patients atteints de LMC en phase chronique (LMC-PC), en phase accélérée (LMC-PA) ou en phase blastique (LMC-PB) ou de leucémie aiguë lymphoblastique à chromosome Philadelphie (LAL Ph+), et présentant une résistance ou une intolérance au dasatinib ou au nilotinib ou exprimant la mutation T315I. Les résultats sont issus d’un suivi de 9,9 mois.Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?
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