Traitement hormonal de la ménopause - Le Moniteur des Pharmacies n° 3131 du 04/06/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3131 du 04/06/2016
 
DUAVIVE

Expertise

Nouvelle molécule

Auteur(s) : Anne Drouadaine

Duavive est une association d’estrogènes conjugués dosés à 0,45 mg et de bazédoxifène 20 mg. Le bazédoxifène appartient à la classe des modulateurs sélectifs des récepteurs aux estrogènes (SERM), tout comme le raloxifène dont il se rapproche, ou le tamoxifène utilisé en cancérologie.

INDICATION

• Duavive est indiqué dans le traitement des symptômes (bouffées de chaleur…) liés au déficit en estrogènes chez les femmes ménopausées non hystérectomisées, et pour lesquelles une thérapie hormonale contenant des progestatifs n’est pas appropriée.

• Le traitement est instauré seulement si les symptômes affectent la qualité de vie. Il devrait être prescrit à la plus faible dose efficace, pour la durée la plus courte possible, avec une évaluation minutieuse des risques et des bénéfices au moins une fois par an.

POSOLOGIE

La dose recommandée est de un comprimé une fois par jour, à n’importe quel moment, sans tenir compte des repas.

CONTRE-INDICATIONS

Duavive ne doit pas être administré en cas de :

• cancer du sein connu ou suspecté,

• antécédents de cancer du sein,

• présence, suspicion ou antécédents de tumeurs malignes estrogéno-dépendantes (cancer endométrial…),

• saignement génital non diagnostiqué,

• hyperplasie endométriale non traitée,

• porphyrie,

• antécédents de thromboembolie veineuse,

• thromboembolie veineuse en cours (thrombose veineuse profonde, embolie pulmonaire, thrombose veineuse rétinienne…),

• troubles thrombophiliques connus (déficit en protéine C, protéine S ou antithrombine…),

• antécédents de maladie thromboembolique artérielle,

• maladie thromboembolique artérielle en cours (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde…),

• maladie hépatique aiguë,

• antécédents de maladie hépatique (tant que les tests de la fonction hépatique ne reviennent pas à la normale),

• hypersensibilité aux principes actifs ou à l’un des excipients. Duavive contient du lactose, du saccharose, du glucose et du sorbitol. Ce médicament est donc contre-indiqué chez les femmes qui présentent une intolérance au galactose ou au fructose, un déficit en lactase de Lapp ou un syndrome de malabsorption du glucose et du galactose.

GROSSESSE ET ALLAITEMENT

L’utilisation de Duavive est réservée aux femmes ménopausées. Elle est contre-indiquée chez les femmes enceintes ou en âge de procréer, ainsi que pendant l’allaitement.

EFFETS INDÉSIRABLES

• L’effet indésirable le plus fréquent (observé chez plus de 10 % des patientes) est une douleur abdominale.

• Une candidose vulvo-vaginale, des troubles digestifs (constipation, diarrhée, nausées), des spasmes musculaires ou une hypertriglycéridémie sont souvent observés.

• Une somnolence, des troubles de l’acuité visuelle ou une vision trouble ont été rapportés. Ces effets peuvent influer de façon mineure sur l’aptitude à conduire des véhicules ou à utiliser des machines.

INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

• Le traitement par Duavive contre-indique la prise de progestatifs, d’autres estrogènes ou de modulateurs sélectifs des récepteurs aux estrogènes.

• Le métabolisme des estrogènes et du bazédoxifène peut être augmenté par le phénobarbital, la phénytoïne, la carbamazépine, la rifampicine, le millepertuis…

CONSERVATION

La plaquette doit être utilisée dans les 60 jours qui suivent l’ouverture du sachet. Elle est à conserver à une température inférieure à 25 °C.

FICHE TECHNIQUE

Estrogènes conjugués 0,45 mg et bazédoxifène 20 mg pour un comprimé à libération modifiée, ovale et rose.

Boîte de 28 comprimés, liste I, PPHT : 24,88 €, non remb. SS, AMM : 34009 300 092 1 5.

MSD : 01 80 46 40 00

DITES-LE AU PATIENT

– En cas d’oubli, prendre immédiatement le comprimé oublié. Ne jamais doubler la dose quotidienne habituelle.

– Arrêter le traitement et contacter immédiatement le médecin si un gonflement douloureux d’une jambe, une douleur soudaine dans la poitrine ou une dyspnée surviennent (risque thromboembolique). Idem en cas d’augmentation importante de la pression artérielle, d’apparition pour la première fois de céphalée de type migraineuse, d’ictère ou de dégradation de la fonction hépatique.

– Arrêter le traitement 4 à 6 semaines avant une intervention chirurgicale programmée entraînant une immobilité prolongée.

– Bouger régulièrement pendant de longs voyages.

LA MÉNOPAUSE

• Qu’est-ce que la ménopause ?

La ménopause est un phénomène physiologique qui correspond à un arrêt de l’activité ovarienne : arrêt de production de la progestérone et des estrogènes. La femme ne peut alors plus concevoir. La ménopause se manifeste par un arrêt des menstruations et est diagnostiquée après 12 mois d’absence de ces dernières. La ménopause survient généralement autour de 50 ans et est le plus souvent précédée par la périménopause, qui se caractérise par une irrégularité des menstruations et l’apparition des premiers troubles du climatère.

• Comment se manifeste-t-elle ?

Les déséquilibres hormonaux sont responsables d’un certain nombre de symptômes : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, sécheresse vaginale -cause de dyspaneurie- et cutanée, troubles de l’humeur voire dépression, insomnie…

Environ la moitié des femmes souffrirait de ces troubles, le plus fréquent étant représenté par les bouffées de chaleur.

Si la majorité de ces symptômes tend à diminuer en fréquence et en intensité avec le temps, ils restent toutefois présents 10ans après le début de la ménopause chez environ une femme sur quatre. La carence en estrogènes entraînant une hyperactivité ostéoclastique, la ménopause accélère l’ostéoporose.

Mais le risque de fractures à la ménopause est plurifactoriel et majoré par une ménopause précoce ainsi que par la présence d’autres facteurs de risque (maigreur, antécédent familial de fracture du col du fémur sans traumatisme, tabagisme, corticothérapie durant plus de 3 mois).

La ménopause serait également associée à une augmentation du risque cardiovasculaire.

DELPHINE GUILLOUX

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