Quelles officines au pilori ? - Le Moniteur des Pharmacies n° 3131 du 04/06/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3131 du 04/06/2016
 
FERMETURES

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TRANSACTIONS

Auteur(s) : François Pouzaud

L’année 2015 est marquée par une accélération des fermetures de pharmacies. Alors que les regroupements piétinent, les restitutions de licences sont plus nombreuses, suite à la hausse des rachats de clientèle et des fermetures « sèches » d’officines qui n’ont pas trouvé de repreneur.

Dans sa dernière enquête sur la démographie pharmaceutique, l’Ordre des pharmaciens constate 181 fermetures en 2015, contre 123 un an plus tôt. Une pharmacie baisse désormais le rideau tous les deux jours, contre une tous les trois jours en 2014. En nombre, ce sont Paris et le Val-de-Marne qui enregistrent les plus mauvais scores avec respectivement 10 et 8 fermetures sur l’année écoulée. Mais, en pourcentage, les départements les plus touchés sont exclusivement ruraux, avec la Corrèze (- 3,6 %), l’Orne (- 3 %) et la Haute-Marne (- 2,9 %).

Autre chiffre édifiant, au cours des cinq dernières années, la métropole a perdu près de 800 pharmacies dont 30 % en Ile-de-France (244).

Pour le moment, le maillage de proximité des officines n’est pas mis à mal. Mais, si cette tendance perdure, cela pourrait être le cas dans quelques années. Paradoxalement, la crainte d’une pénurie en zone rurale n’est pas la seule à cristalliser l’attention. « Sur le premier semestre 2015, les disparitions d’officines ont créé trois trous dans le maillage officinal », rapporte Isabelle Adenot, présidente du conseil national de l’Ordre des pharmaciens. La capitale, par exemple, a perdu plus de 200 pharmacies en dix ans. Malgré une surdensité d’officines à Paris (une pour 2 300 habitants), les rangs s’éclaircissent dans les 19e (une pour 4 400 habitants), 13e (une pour 3 500 habitants) et 20e(une pour un peu moins de 3 500 habitants) arrondissements. Si la contraction du réseau se poursuit, ces trois arrondissements devraient logiquement retrouver de l’attrait auprès des acquéreurs.

Les licences se rendent

L’analyse des modes de fermetures fait toujours la part belle aux restitutions de licences qui sont de plus en plus prédominantes (143 en 2015 contre 88 en 2014). Elles représentent 79 % des fermetures, dont 43 % sans revente du fonds, 27 % de rachats de clientèle et 9 % de liquidations judiciaires (ce dernier pourcentage étant inchangé depuis 2013). Le reste (21 %) est le fait des regroupements (38 au total). Ces derniers évoluent très peu (35 en 2014 et 30 en 2013). En raison des difficultés et du coût de ces opérations, les pharmaciens continuent de leur préférer les rachats et cessions de clientèle entre officines.

Autre enseignement : 45 % des fermetures se produisent dans des communes de plus de 16 000 habitants, ce qui semble assez logique car le surnombre d’officines y est généralement plus important. Enfin, contrairement aux idées reçues, il faut signaler qu’un tiers des fermetures concernent des officines à plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires. Pour l’heure, la capitale ne fait plus rêver les jeunes ou moins jeunes diplômés. « Ils s’installent partout et ne fuient pas les zones de ruralité » signale Isabelle Adenot. Ils ont été 700 l’an dernier à devenir titulaires.

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