Homéopathie de l’été

PARTIR EN VOYAGE

Malade en voiture

Madame J., la mère de Chloé, 8 ans :

- Chloé est sujette au mal des transports. Nous partons en vacances la semaine prochaine, et elle appréhende déjà le voyage : elle a peur de vomir.

- Votre fille a-t-elle déjà pris un traitement préventif ?

- Oui, des comprimés de Cocculine. Mais la dernière fois, ses angoisses étaient tellement importantes que cela a failli ne pas suffire.

- Dans ce cas, il faut ajouter au traitement du mal des transports une souche homéopatique qui limite les angoisses de votre fille : Argentum nitricum si elle est agitée, Gelsemium dans le cas contraire.

Un voyage peut être à l’origine de désagréments comme le mal de transport, notamment quand une composante anxieuse s’y ajoute. L’homéopathie permet de limiter ses maux sans effets indésirables.

MAL DES TRANSPORTS

• Un voyage en voiture, en avion, en bateau ou en train peut provoquer un état de malaise associé à une pâleur, des sueurs, des vertiges, des céphalées et des nausées pouvant conduire aux vomissements. Le mal des transports est dû au contraste entre le mouvement perçu par les organes des sens (la vue) et l’immobilité du corps perçue par l’oreille interne.

• Le mal des transports est fréquent chez les enfants mais existe aussi chez les adultes, particulièrement les personnes de nature anxieuse. Plusieurs facteurs peuvent aggraver ce malaise : la chaleur, la fatigue, le manque de sommeil, l’excès alimentaire, les odeurs fortes…

Traitement homéopathique

• Le traitement homéopathique a la spécificité de ne pas entraîner de somnolence, contrairement aux traitements allopathiques classiques (antihistaminiques).

• Le choix des médicaments homéopathiques dépend des symptômes ressentis par le patient. Chez les jeunes enfants pour lesquels distinguer les symptômes est difficile, préférer une formule composée (Cocculine, Cocculus Complexe 73…).

• Le traitement est dans tous les cas à commencer la veille, à raison de 5 granules matin, midi et soir, et se poursuit toutes les heures le jour du départ.

• Pour réduire l’anxiété, l’ajout d’un médicament homéopathique adapté au patient (voir encadré ci-contre) est fortement conseillé car il augmente l’efficacité du traitement antinaupathique : prendre 5granules 3 fois par jour la veille et le jour du départ.

Médicaments de base

• Tabacum 9 ou 15 CH en présence de malaises intenses avec pâleurs, sueurs froides, améliorés à l’air frais, en fermant les yeux.

• Cocculus indicus 9 ou 15 CH si les malaises s’accompagnent de vertiges importants, avec aggravation au grand air, en mangeant et amélioration en milieu clos et allongé, les yeux fermés.

• Petroleum 9 ou 15 CH en cas de malaises avec sueurs froides, aggravés par les odeurs d’essence et de pots d’échappement et améliorés en mangeant.

Médicaments à associer

• En présence de nausées importantes et si les vomissements soulagent, ajouter Nux vomica 9 CH.

• En cas de mal de l’air ou de mer, proposer Borax 9 CH.

Conseils associés

• S’installer si possible dans le sens de la marche à l’endroit le plus stable du moyen de transport : à l’avant de la voiture ou du train, au milieu du bateau, entre les ailes de l’avion.

• Regarder l’horizon en choisissant des objets fixes, ou s’allonger, les yeux fermés. Eviter de lire sauf pour les personnes soulagées par Ignatia amara (voir encadré p. 2), de regarder un écran ou l’intérieur du véhicule.

• Se distraire en écoutant de la musique, en discutant…

• Rafraîchir le véhicule, voire ouvrir les fenêtres.

• Fractionner l’alimentation pendant tout le trajet, mais éviter d’être à jeun. Un estomac vide peut aggraver la sensation de mal être.

• Proscrire l’alcool et le tabac avant le départ.

• Pratiquer une respiration abdominale lente et profonde.

STRESS DE L’AVION

Traitement homéopathique

• Un voyage en avion peut déclencher chez certaines personnes une anxiété, un stress, des angoisses. Un traitement préventif peut alors être conseillé selon les manifestations du patient (voir encadré p. 2).

• Une dose d’Aconitum 30 CH à renouveler au bout de 30 minutes est à prévoir si une crise de panique est à craindre. Si le patient souffre de claustrophobie, administrer Argentum nitricum 15 CH, 5 granules 3 fois par jour la veille et le jour du vol.

Conseils associés

Pour limiter le stress :

• Bien dormir la veille du départ.

• Préférer un repas léger avant le vol.

• Porter des vêtements décontractés.

• Prévoir une marge de sécurité pour arriver à l’aéroport afin d’éviter un stress supplémentaire.

• Se concentrer sur le moment présent.

• Se divertir : lire, écouter de la musique, regarder un film…

TROUBLES CIRCULATOIRES

Traitement homéopathique

• La station assise prolongée est à l’origine d’une stase veineuse. Une thrombose veineuse peut notamment survenir lors d’un voyage aérien de plus de 7 heures. Le port de chaussettes de compression est alors fortement conseillé, surtout en présence de varices ou de pesanteur dans les jambes.

• Il est également possible d’y associer Vipera redi 9 CH à raison de 5 granules 3 à 4 fois par jour la veille et le jour du voyage, ou un complexe tel que L28, 30 gouttes 3fois par jour (adulte).

Conseils associés

• Porter également des vêtements amples et légers pour limiter la sensation de chaleur.

• S’hydrater régulièrement pour réduire le dessèchement lié à la pressurisation de la cabine.

• Se déplacer dans l’avion toutes les 2 heures ou effectuer des flexions et des extensions du pied en cas de turbulences. Ne pas croiser les jambes.

OTALGIE BAROTRAUMATIQUE

• Les voyages en avion, et dans une moindre mesure en TGV lors d’un passage dans un tunnel, peuvent induire des variations rapides de pression entre l’air ambiant et des cavités corporelles semi-closes, en particulier l’oreille moyenne. Certaines personnes, dont les enfants, peuvent alors ressentir une sensation transitoire d’oreille bouchée, une otalgie par distension de la membrane tympanique qui se rétracte. L’absence de perméabilité de la trompe d’Eustache peut conduire à une otite barotraumatique.

• Déglutir régulièrement pour favoriser l’ouverture de la trompe d’Eustache.

• Proposer aux nourrissons un biberon ou une tétine et aux enfants plus grands un bonbon ou un chewing-gum pour favoriser la déglutition.

• Conseiller également Ferrum phosphoricum 9 CH et Kalium muriaticum 9 CH : 5 granules de chaque avant le trajet et 3 à 4 fois par jour si troubles. A noter, la déglutition est moins fréquente lors du sommeil.

• Si cela ne suffit pas, des manœuvres de Valsalva sont alors nécessaires (inspiration profonde, suivie d’une expiration bouche fermée en pinçant le nez) ; elles permettent un passage actif forcé d’air du cavum vers la caisse du tympan.

DÉCALAGE HORAIRE

Pour limiter les effets d’un décalage horaire, conseiller 5 granules au coucher de Cocculus indicus 9 ou 15 CH. Coffea cruda 9 CH favorise également le sommeil (5 granules 2 fois par jour), notamment en cas d’excitation liée au voyage.

TROUBLES ALIMENTAIRES ET DIGESTIFS

Constipation de voyage

Madame L., 34 ans, en vacances :

- Je suis toujours constipée au début d’un voyage. D’habitude, je prends Bryonia 5 CH, mais mes selles ne sont pas dures et sèches. Dois-je continuer ?

- Quel aspect ont vos selles ?

- Plutôt collantes.

- Continuez Bryonia et ajouter Platina 5 CH, 5 granules matin et soir pendant toute la durée de votre séjour.

Changements d’environnement, modifications des habitudes de vie et bouleversements alimentaires : les voyages peuvent être responsables de troubles digestifs. Certains médicaments homéopathiques sont alors intéressants à utiliser.

CONSTIPATION

La constipation correspond à une diminution de la fréquence des selles (moins de 3 par semaine) avec difficulté d’émission. Un inconfort, des ballonnements ou des spasmes intestinaux peuvent y être associés.

Premiers conseils

• Le traitement passe d’abord par le respect de certaines règles hygiénodiététiques : boire suffisamment, veiller à avoir une alimentation riche en fibres, conserver un activité physique quotidienne.

• Consulter si la constipation dure depuis plus de 15 jours et si des symptômes sont associés : présence de sang dans les selles, absence totale de gaz, douleurs abdominales importantes…

Traitement homéopathique

En cas de constipation lors d’un voyage, conseiller systématiquement Platina 5 CH, 5 granules 2 ou 3 fois par jour, associé au médicament homéopathique correspondant aux symptômes ressentis par le patient. A espacer selon amélioration.

Absence d’envie

• Alumina 5 CH en cas de gros efforts même pour une selle molle, en présence de fissure anale (personne âgée).

• Hydrastis canadensis 5 CH si les selles forment des morceaux durs et recouverts de glaires (enfant ou après un abus de laxatif).

• Opium 9 CH en présence de selles en forme des scybales (formes rondes, dures, déshydratées, de petites taille) noires, sensation de blocage.

Envies peu efficaces (selles incomplètes)

• Lycopodium 9 CH en cas de ballonnement important.

• Nux vomica 9 CH si l’anus semble contracté avec sensation permanente d’exonération insuffisante.

Evacuation difficile

• Antimonium muriaticum 5 CH en présence de selles émiettées et de sensations de brûlure.

• Bryonia alba 5 CH si les selles forment de grosses selles dures et sèches avec une sensation de soif.

• Magnesia muriatica 5 CH en cas de selles en forme de crottes de moutons avec douleurs crampoïdes, flatulence et borborygmes.

Hémorroïde associée

• Ajouter Aesculus composé 3 fois par jour, ainsi que Arnica montana 5 CH et Nux vomica 5 CH toutes les heures, ou conseiller un complexe : L28, 30 gouttes 3 fois par jour (adulte) ou HoméoRyl, 3 granules 3 fois par jour (dès 12 ans).

Localement, administrer Avenoc, spécialité homéopathique existant sous forme de suppositoires (matin et soir) et de pommade (3 à 4 fois par jour).

TURISTA

• La diarrhée du voyageur, ou « turista », peut apparaître brutalement 3 à 5 jours après l’arrivée dans un pays à risque. Elle s’accompagne de douleurs abdominales, et parfois de nausées et d’une fièvre modérée. Les symptômes disparaissent spontanément en 3 à 5 jours.

•  Consulter en présence de sang et de glaires dans les selles, en cas de risque de déshydratation (nourrisson, personne âgée…), en l’absence d’amélioration des symptômes au bout de 24 heures de traitement.

Premiers conseils

S’hydrater et adopter un régime adapté (féculents, viandes maigres, fromages à pâte cuite, yaourts, bananes, coings…).

Traitement homéopathique

Systématiquement

Administrer une dose d’Arsenicum album 15 CH à renouveler si nécessaire 3 heures après.

Selon les symptômes

Y associer au rythme des diarrhées et/ou des vomissements :

- diarrhées abondantes : Podophyllum 9 CH si douloureuses ou China rubra 9 CH si peu douloureuses ;

- vomissements : Nux vomica 9 CH si les vomissements soulagent ou Ipeca 9 CH s’ils ne soulagent pas.

• Ajouter Cuprum metallicum 9 CH en cas présence de douleurs crampoïdes, Veratrum album 15 CH en cas de malaises avec sueurs froides.

• Il est aussi possible de conseiller un complexe :

- L107 (adulte), 10 gouttes après chaque selle liquide, traitement maximal de 5 jours ;

- Diaralia, 1 comprimé à sucer, 4à 6 fois par jour (à partir de l’âge de 6 ans), 3 jours maximum; cesser le traitement dès la disparition des symptômes ;

- Aloe composé, 5 granules 2 fois par jour ou plus souvent si nécessaire, à espacer selon amélioration.

Convalescence

Pour reprendre des forces, conseiller 5 granules avant chaque repas de China rubra 9 CH (asthénie après pertes liquidiennes), et éventuellement Avena sativa 6 DH en cas de manque d’appétit pendant 10 jours.

En prévention

• Eviter l’ingestion d’eau non bouillie, de glaçons, de fruits non pelés, de crudités.

• Ajouter éventuellement la prise quotidienne de 5 granules de Parathyphoidinum B 30 CH pendant le séjour.

DYSPEPSIES ACIDES

• La prise de certains aliments ou le stress occasionné lors de certains voyages peut favoriser la survenue de troubles dyspeptiques acides. Dans tous les cas, associer Iris versicolor 9 CH et Robinia 9 CH, 5 granules de chaque 3 fois par jour.

• Ajouter systématiquement matin et soir en fonction des troubles émotionnels :

- Argentum nitricum 15 CH pour une personne anxieuse, pressée, phobique ;

- Nux vomica 15 CH en cas d’irritabilité, d’impatience et de colère ;

- Lycopodium 15 CH chez un patient hyperémotif, ballonné, susceptible et manquant de confiance en lui.

• En cas de dyspepsie (y compris ballonnement), un complexe peut également être utilisé :

- Gastrocynésine, 2 comprimés à sucer 2 ou 3 fois par jour, de préférence avant le repas, dès 6 ans. Espacer les prises dès amélioration.

- L114, 30 gouttes 3 fois par jour ; quart ou demi-dose chez l’enfant selon l’âge (pas avant 2 ans).

- HoméoRégul, 3 granules 3 fois par jour, dès 6 ans.

• Manger lentement et fractionner les repas si besoin. Eviter certains aliments à risque (épices, boissons gazeuses, aliments acides, tabac, alcool), les vêtements serrés à la taille, la position penchée vers l’avant après les repas. Respecter un délai de deux à trois heures avant de s’allonger après un repas, et surélever la tête du lit de 10 à 15 cm.

BALLONNEMENTS

Traitement homéopathique

• Choisir un médicament homéopathique selon la localisation de la gène : estomac, bas de l’abdomen ou ensemble de l’abdomen.

• Associer systématiquement un médicament symptomatique à un médicament régulateur de l’état émotionnel, à raison de 5 granules 3 fois par jour, 10 minutes avant les repas.

Estomac

• Aérophagie avec spasme de l’œsophage : Asa foetida 9 CH.

• Estomac très gonflé, gênant la respiration surtout la nuit : Kalium carbonicum 9 CH.

• Ajouter : Argentum nitricum 15 CH si patient anxieux, agité, phobique (éructations acides et bruyantes) ou Nux vomica 15 CH si patient irritable, coléreux (estomac ballonné 1 h après le repas avec une tendance à la somnolence postprandiale).

Bas de l’abdomen

• Abdomen gonflé dès la fin du repas avec une sensation de plénitude : Lycopodium 9 CH.

• Flatulences accompagnées de borborygmes : Thuya 9 CH.

• Ajouter Lycopodium 15 CH (patient émotif, anxieux).

Ensemble de l’abdomen

• Ventre gonflé et très sensible à la palpation : China rubra 9 CH.

• Ventre très gonflé avec flatulences importantes : Carbo vegetabilis 9 CH.

• Ajouter Ignatia amara 15 CH (patient hypersensible, spasme, sensation de boule à l’estomac).

Conseils associés

Respecter les règles hygiéno-diététiques : manger dans un lieu calme, prendre son temps pour bien mâcher, éviter certains aliments comme les gommes à mâcher et les boissons gazeuses, aliments fermentables…

DIGESTION DIFFICILE

• Suite à un repas trop copieux, trop gras ou trop alcoolisé, associer 5 granules d’Antimonium crudum 5 CH et de Nux vomica 9 CH toutes les heures.

• Il est aussi possible de conseiller un complexe : Carominthe (40 gouttes 2 fois par jour ; quart de dose ou demi-dose selon l’âge chez l’enfant à partir de 2 ans), Digestodoron (adulte et enfant de plus de 12 ans : 8 à 15 gouttes, 3 fois par jour, à espacer selon amélioration. La durée du traitement ne doit pas dépasser un mois), ou Chelidonium composé (5 granules ou 10 gouttes avant les 2 principaux repas pendant 15 jours. A renouveler si nécessaire).

PIQÛRES ET MORSURES

Morsure d’araignée

Monsieur G., un retraité passionné par le jardinage :

- Je me suis fait mordre par une araignée des jardins. Je n’avais pas de doses, alors j’ai tout de suite pris 10 granules d’Apis mellifica 30 CH. Et maintenant ?

- Continuez avec Apis 15 CH, 5 granules toutes les demi-heures, et ajoutez Tarentula cubensis 9 CH. La lésion est-elle gonflée ?

- Non, mais c’est douloureux, et chaud.

- Alternez Apis avec Belladonna 9 CH. Consultez en l’absence d’amélioration.

La principale plainte après piqûre ou morsure correspond aux démangeaisons et/ou la douleur provoquée par le venin ou la salive (animal), les poils urticants ou les substances irritantes (végétaux). Une réaction allergique et une surinfection sont toujours à craindre.

LIMITES DU CONSEIL

• Un avis médical est recommandé en présence d’une piqûre buccopharyngée d’hyménoptère ou en présence d’un risque d’allergie au venin.

• Par ailleurs, un œdème qui ne diminue pas, une plaque rouge qui apparaît et s’élargit, un membre très dur ou chaud, ou la présence de symptômes généraux (maux de tête, fièvre, douleur abdominale, vomissement, fatigue anormale…), doivent inciter le patient à consulter.

TRAITEMENT DE PREMIÈRE INTENTION

• Penser à désinfecter la lésion et à vérifier si la vaccination antitétanique est à jour. Vérifier l’absence d’aiguillon. Sinon, l’enlever avec une pince à épiler.

• Les démangeaisons et la douleur, ainsi que la rougeur et l’œdème associés, peuvent être soulagés par l’administration immédiate d’une dose d’Apis mellifica 30 CH, puis 5 granules d’Apis mellifica 15 CH toutes les demi-heures. Appliquer du froid en cas de forte douleur.

• Ensuite, ajouter le médicament homéopathique correspondant à l’agent responsable de la piqûre ou la morsure (voir tableau), à raison de 5 granules à alterner avec ceux d’Apis. Espacer selon amélioration.

TRAITEMENT COMPLÉMENTAIRE

• Selon les cas, les symptômes peuvent différer. Ajuster alors (5 granules 3 ou 4 fois par jour) :

- plaie douloureuse avec un œdème modéré : Ledum Palustre 5 CH ;

- la peau est rouge, chaude, douloureuse et tuméfiée : Belladonna 9 CH ;

- démangeaisons avec sensation de brûlures (améliorées par la chaleur) : Urtica urens 5 CH ;

- cloques associées : Cantharis 5 CH.

• Localement, il est possible d’appliquer un topique homéopatique : piqûres d’insecte et de végétal (Urtikium, Urtigel…), piqûres d’insecte (Cicaderma, Dapis Gel…).

SOLEIL ET CHALEUR

Oubli de crème solaire

Loic, 22 ans, véliplanchiste, recouvert de coups de soleil sur les bras :

- J’ai négligé la protection solaire parce que j’avais une combinaison, et je me retrouve avec un coup de soleil sur les parties découvertes. J’ai appliqué une crème apaisante, mais ça me brûle toujours.

- Dans ce cas, prenez des granules d’Apis mellifica 15 CH et de Belladonna 9 CH toutes les demi-heures, puis espacez en fonction de l’amélioration des symptômes.

L’homéopathie ne remplace pas la prévention solaire, mais peut s’avérer intéressante pour réduire les méfaits du soleil et de la chaleur.

COUPS DE SOLEIL

• Le coup de soleil correspond à une brûlure plus ou moins grave de la peau induite par les rayons UVB qui se manifeste généralement par un érythème douloureux, avec œdème dans les cas les plus sévères. La peau se desquame ensuite.

• Consulter en cas de surface brûlée importante (10 % et plus chez l’adulte, 20 % chez l’enfant) associée à des phlyctènes (cloques), de fièvre, de frissons, de faiblesse.

Traitement homéopathique

• Associer 5 granules d’Apis mellifica 15 CH et de Belladonna 9 CH toutes les demi-heures, puis espacer en fonction de l’amélioration des symptômes.

• Si des phlyctènes apparaissent, ajouter 5 granules de Cantharis 9 CH 3 fois par jour.

• Localement, appliquer un topique cicatrisant au calendula (Cicaderma…) deux fois par jour.

Prévention

• Ne pas exposer les jeunes enfants. Eviter le soleil ente 12 et 16 heures. Se protéger à l’aide de vêtement long, de chapeau à bord large, sans oublier les lunettes de soleil à verres filtrants.

•  Se méfier du soleil qui se réfléchit sur le sable et dont les parasols ne protègent pas.

• Rappeler qu’un bronzage peut être obtenu sans coup de soleil, en s’exposant progressivement après application de crème solaire adaptée.

COUPS DE CHALEUR

• L’élévation de la température du corps (> 40 °C) suite à une exposition excessive à la chaleur peut conduire à un syndrome d’épuisement avec crampes, céphalées, vertiges, nausées, voire vomissements, dyspnée, tachycardie, perte de connaissance.

• Un avis médical est nécessaire dans tous les cas. Appeler le 15 en cas de fréquence respiratoire supérieure à 40 mouvements par minute, de perte de connaissance ou de convulsion.

Premiers soins

• Allonger le patient dans un endroit frais et aéré. Le découvrir et l’asperger d’eau froide

• Le faire boire.

Traitement homéopathique

Il est possible de prendre 5 granules de Belladonna 9 CH et de Glonoïnum 9 CH toutes les heures, associées à 5 granules de Gelsemium 15 CH en cas d’abattement (patient hébété désirant rester seul tranquille, face rouge, absence de soif) ou d’Aconitum napellus 15 CH (patient anxieux et qui ne transpire pas) si la personne est agitée.

LUCITE ESTIVALE BÉNIGNE

• La lucite estivale bénigne se manifeste sous la forme d’une éruption de petits boutons prurigineux, notamment aux endroits les plus exposés au soleil à l’exception du visage (décolleté, haut du dos, avant-bras, jambes). Elle apparaît 2 à 3 jours après le début de l’exposition solaire et s’atténue progressivement en 5 à 15 jours.

• Une consultation est nécessaire en cas d’éruption invalidante.

Traitement préventif

• Le traitement préventif repose sur un traitement de terrain. Deux médicaments homéopathiques sont principalement prescrits :

- Natrum muriaticum 30 CH en présence d’un terrain allergique, d’une maigreur, de frilosité,

- Sulfur 30 CH en cas de terrain allergique et de thermophobie. Ils sont administrés à raison d’une dose par semaine, à débuter 1 mois avant l’exposition solaire et à poursuivre au moins les 15 premiers jours.

• Y associer Hypericum perforatum 15 CH, Muriaticum acidum 9 CH et Poumon histamine 15 CH, 5 granules matin et soir.

Traitement curatif

En cas d’éruption, associer 5 granules d’Apis mellifica 15 CH, de Muriaticum acidum 9 CH, et de Poumon histamine 15 CH, selon l’intensité des symptômes : toutes les heures s’ils sont intenses, 3 fois par jour s’ils sont plus légers.

Prévention

• S’exposer progressivement au soleil en évitant la plage horaire de 12 à 16 h.

• Appliquer une protection solaire d’indice élevé et à spectre large de manière régulière (toutes les deux heures et après chaque baignade).

• Hydrater et nourrir la peau le soir.

BLESSURES ET TRAUMATISMES

Bleu

Madame J. et son fils de 10 mois, Paul :

- A la plage, mon fils a reçu un ballon sur la tête. Je voudrais un gel d’arnica.

- Les gels à base d’arnica ne doivent pas être utilisés avant l’âge d’un an. Il est préférable d’administrer à Paul des granules d’Arnica 9 CH.

- Mais Paul peut-il prendre des granules par voie orale ?

- Oui, il suffit de les faire fondre dans un peu d’eau.

Les traumatismes (hématomes, entorses, coupures…) sont fréquents l’été, entre voyage et sports de plein air. Les médicaments homéopathiques permettent de soulager rapidement la douleur et l’inflammation. Ils participent également à la réparation tissulaire. Le traitement est d’autant plus efficace qu’il est administré rapidement. Il est à espacer dès amélioration des symptômes.

TRAUMATISMES CUTANÉS

Coups, bleus

• Conseiller la prise immédiate d’une dose d’Arnica montana 9 CH éventuellement associée à l’application d’un topique à base d’arnica (à partir de 1 an : Arnigel, Arnica gel naturel, Contusium…). De la glace dans un linge placée sur la contusion aide également à soulager la douleur et limiter l’hématome.

• Ensuite continuer Arnica montana 9 CH à raison de 5 granules 3 à 6 fois par.

Si l’hématome persiste, conseiller 5 granules de Ledum palustre 9 CH 3 fois par jour.

• Ce traitement peut être remplacé par un complexe : Arnica complexe n° 1 (adultes : 20 gouttes à renouveler 4 ou 5 fois le 1^er jour, puis 3 fois par jour les jours suivants ; enfants de 30 mois à 12 ans : 5 gouttes par jour). En spécialité : Arnicalme (adulte : 2 comprimés 3 fois par jour, demi-dose pour les enfants à partir de 18mois, à diluer dans de l’eau si besoin ; ne pas dépasser 7 jours)…

Ampoules

• Proposer 5 granules de Cantharis 9 CH 3 fois par jour. Ajouter Pyrogenium 9 CH si l’ampoule est ouverte pour limiter les risques de surinfection.

• L’application d’un topique au calendula (Cicaderma, Calendula Naturel crème…) favorise la cicatrisation. Ne pas oublier de nettoyer la zone à l’eau savonneuse, de désinfecter et de protéger avec un pansement.

Coupures superficielles

• Le choix du médicament dépend de l’aspect des bords de la lésion : Staphysagria 15 CH en cas de bords nets, Arnica montana 9 CH si les bords sont lacérés. La posologie est de 5 granules matin et soir pendant 3 jours.

• Localement, nettoyer à l’eau et au savon puis désinfecter, et appliquer un topique au calendula. Vérifier la validité de la vaccination antitétanique.

TRAUMATISMES ARTICULAIRES ET MUSCULAIRES

Entorse

• Tout d’abord, appliquer le protocole GREC (Glace, Repos, Elévation et Contention).

• Ensuite, dans l’attente d’une consultation, il est possible d’administrer 5 granules d’Apis mellifica 15 CH à renouveler tous les quarts d’heure à 5 reprises pour limiter l’inflammation, ainsi que 5 granules d’Arnica montana 9 CH 3 fois par jour pendant 2 jours, pour ralentir l’apparition d’un éventuel hématome.

• Ajouter 5 granules en alternance 3 fois par jour pendant 5 jours de Bryonia alba 9 CH et Ruta graveolens 9 CH pour favoriser la guérison.

• Symphytum 5 CH et de Calcarea phosphorica 5 CH peuvent être conseillés en complément de la prise en charge d’une fracture, 5 granules 2 fois par jour jusqu’à consolidation.

Crampes et contractures

• Conseiller la prise d’une dose d’Arnica montana 9 CH, associée à 5 granules de Cuprum metallicum 9 CH, toutes les 10 minutes la première heure, puis 3 fois par jour.

• Appliquer localement de la chaleur et étirer le muscle pour favoriser le relâchement des fibres musculaires. Effectuer également des massages avec un topique à base d’arnica.

Courbatures

• Pour réduire la durée des douleurs musculaires (3 à 7 jours), proposer 5 granules Arnica montana 9 CH 5 fois par jour en curatif. Alterner avec Rhus toxicodendron 9 CH si les douleurs sont améliorées par le mouvement, ou au contraire Sarcolacticum acidum 7 CH si les courbatures sont aggravées par le mouvement (5 granules 3 fois par jour).

• Appliquer de la chaleur et masser avec une pommade à l’arnica, 2 à 3 fois par jour.

• Reprendre une activité modérée le lendemain.

INTERVIEW
NOËLLE DAVOUST, pharmacienne titulaire, professeur associé à la faculté de pharmacie de Rennes et pharmacien formateur au Centre de formation en homéopathie (CDFH)

« L’homéopathie est un médicament, ce qui implique sécurité et monopole pharmaceutique »

Pourquoi conseiller l’homéopathie ?

Je pars du principe que l’homéopathie fait partie de l’arsenal thérapeutique du pharmacien dans le soin de premier recours : c’est un médicament, avec tout ce qu’il implique, sécurité, réservé au monopole pharmaceutique avec possibilité d’inscription au dossier pharmaceutique.

L’homéopathie est-elle un conseil de première intention, un conseil de complément ou un choix par défaut ?

C’est vrai qu’il n’y a pas de contre-indications, pas d’effets indésirables attendus, la balance bénéfice-risque est positive, il n’y a pas d’accoutumance. C’est vrai aussi que cela en fait une thérapeutique élective pour certains patients : enfants et nourrissons, femmes enceintes et allaitantes, personnes âgées polymédicamentées. Mais ce n’est pas une solution de secours ni une solution par défaut. L’homéopathie s’adresse à tous, et pas seulement aux patients qui en font la demande. Il faut savoir passer à l’acte de conseil, détaché du faux débat dépassé du « j’y crois ou je n’y crois pas ». Le pharmacien qui développe l’homéopathie fidélise par cette valeur ajoutée une patientèle.

Comment conseiller ?

La démarche est la même que pour l’allopathie : la méthode ACROPOLE (Accueillir, Collecter, Rechercher, Ordonner, Préconiser, Optimiser, Libeller, Entériner), avec orientation vers la consultation médicale dans un exercice coordonné quand les limites du conseil sont atteintes. L’homéopathie fait partie de la boîte à outils de la médication officinale : elle peut être conseillée seule ou associée à d’autres thérapeutiques (allopathie, mais aussi phytothérapie, aromathérapie…), en traitement préventif, curatif, en aigu. Le traitement de fond, qui implique la notion de terrain, est réservé à la consultation médicale homéopathique.

Les spécialités OTC homéopathiques donnent des recettes efficaces et pratiques quand on ne sait pas conseiller les souches unitaires. Proposer des unitaires permet de faire du sur mesure et d’ « individualiser » le conseil, ce qui passe par une démarche de formation pour connaître la matière médicale homéopathique.

Quelles sont les limites ?

L’homéopathie a en effet ses conditions et ses limites : pathologies avec médication substitutive (insuline) ou antagonistes (antibiotiques). En cas de pathologies avec mise en jeu du pronostic vital (cancer…), elle peut accompagner la prise en charge classique mais ne peut s’y substituer. Il ne faut pas dire que l’homéopathie peut tout traiter. Ce serait contraire à l’éthique.

L’ESSENTIEL À RETENIR