Huiles essentielles à coumarines - Le Moniteur des Pharmacies n° 3130 du 28/05/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3130 du 28/05/2016
 

Expertise

AROMATHÉRAPIE

Auteur(s) : Anne-Hélène Collin

Les coumarines ne sont présentes qu’en très faible quantité dans les HE, principalement dans les essences de zestes d’agrumes, mais leur activité sur le système nerveux central ou la coagulation sanguine est remarquable. Un inconvénient : elles peuvent être photosensibilisantes.

PROPRIÉTÉS

• Sédatives, hypnotiques : les HE à coumarines sont de puissants calmants du système nerveux central. Elles diminuent l’excitabilité réflexe au niveau central et induisent un sommeil profond et réparateur. Elles possèdent aussi des propriétés anticonvulsivantes.

• Anticoagulantes et fluidifiants sanguins. Les coumarines agissent à différents niveaux de la coagulation : action antivitamine K, réduction de la synthèse de prothrombine, diminution de la transformation de la prothrombine en thrombine.

• Autres propriétés : hypotensives (vasodilatatrices), hépatostimulantes.

• Propriétés spécifiques : la visnagine est antispasmodique et agit comme vasodilatatrice coronarienne, bronchodilatatrice et uretérodilatatrice.

INDICATIONS

Elles sont définies par les deux grands tropismes des HE à coumarines :

– dystonies neurovégétatives : insomnies, stress, anxiété, asthénie…

– stase veineuse : insuffisance veineuse, hématomes, hémorroïdes, couperose…

POSOLOGIE ET VOIES D’ADMINISTRATION

• Diffusion atmosphérique : pour leur parfum et leurs propriétés relaxantes. Quelques gouttes dans un diffuseur pour huiles essentielles pendant 10 à 15 minutes.

• Inhalation sèche (quelques gouttes sur un mouchoir) pour une action apaisante rapide.

• Application cutanée : 1 à 2 gouttes de préférence diluées dans une huile végétale, à appliquer sur les plexus nerveux pour une action relaxante rapide ou en massage localisé en cas de troubles de la circulation veineuse.

• Eventuellement par voie orale : 1 à 2 gouttes sur un support, à renouveler 2 fois dans la journée si nécessaire.

PRINCIPAUX EFFETS INDÉSIRABLES

• Phototoxicité : sous l’action des UVA, les furo- et pyrocoumarines génèrent en quelques heures une réaction cutanée douloureuse, érythémateuse, de type dermite aiguë, limitée aux zones exposées. Une hyperpigmentation peut également apparaître et persister quelques semaines voire plusieurs mois. La réaction soleil-furocoumarines ou soleil-pyrocoumarines favorise également la carcinogenèse.

• La phototoxicité est avérée en cas d’application cutanée ; elle reste possible en cas d’administration par voie orale, voire par diffusion ou inhalation.

• A noter : le risque de phototoxicité serait minime avec l’essence de zeste de mandarine. Les concentrations en furocoumarines sont, selon certains divs, insuffisantes pour déclencher une réaction. Toutefois, par mesure de précaution, l’éviction solaire sera aussi recommandée.

• Les coumarines seraient potentiellement allergisantes.

PRÉCAUTIONS D’EMPLOI, CONTRE-INDICATIONS

• Eviction solaire (y compris les cabines de bronzage) pendant toute la durée de traitement, quelle que soit la voie d’administration choisie. Bien que les effets apparaissent habituellement dans les premières 24 heures, une phototoxicité différée reste possible 36 à 72 heures après l’application d’HE à coumarines.

• Contre-indication chez les patients sous anticoagulants : fluidifiantes, les HE à coumarines potentialisent les effets des AVK et des anticoagulants oraux directs.

• Voie orale à utiliser avec précaution chez les patients sous inhibiteurs de la recapture de la sérotonine ou sympathomimétiques indirects: possibles interactions médicamenteuses.

Sources: P Franchomme, D Pénoël, L’aromathérapie exactement, édition Roger Jollois, 1990 ; MFaucon, Traité d’aromathérapie scientifique et médicale, éditions Sang de la terre et Médial, 2012 ; D Baudoux, Les cahiers pratiques d’aromathérapie selon l’école française, tomes 1 et 5, 2002 et 2006; R Tisserand, R Young, Essential oil safety, 2e édition, Churchill Livingstone Elsevier, 2014 ; ansm.sante.fr ; www.naha.org.

PRINCIPALES HE

Bergamote (zeste, expression à froid)

Citrus aurantium ssp bergamia (Rutaceæ).

Bergaptène, bergamottine, bergaptol, limettine, psoralène, 5-géranyloxy-7-methoxycoumarine

Citron (zeste, expression à froid)

Citrus limonum (Rutaceæ).

Bergamottine, bergaptol, bergaptène, limettine, isopimpinelline, 8-géranyloxypsoralène, 5-géranoxy-7-methoxycoumarine

Mandarine (zeste, expression à froid)

Citrus reticulata (Rutaceæ).

Bergamottine, bergaptène

Khella (semences)

Ammi visnaga (Apiaceæ).

Visnagine, marmesine, 8-hydroxybergaptène, khellactone, samidine

Angélique (racine)

Angelica archangelica (Apiaceæ).

Angélicine, psoralène, bergaptène

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