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Expertise
PHYTOTHÉRAPIE
Auteur(s) : Chantal Ollier
L’écorce et la graine du marronnier d’Inde sont utilisées dans les troubles circulatoires d’origine veineuse. Seule la graine a fait l’objet d’études cliniques justifiant un usage bien établi.
Spontané dans les Balkans, le marronnier d’Inde est un arbre ornemental remarquable par sa taille (jusqu’à 30 m de haut), ses feuilles opposées composées en forme de palme et ses fleurs odorantes réunies en thyrses coniques à l’extrémité des rameaux. Le fruit est une capsule épineuse renfermant 1 à 3 graines globuleuses à tégument marron luisant avec un hile sous forme d’une large tache blanchâtre (marrons d’Inde).
• Æscine (minimum 3 %) : mélange de 30 saponosides triterpéniques.
• Flavonoïdes (0,3 %) : hétérosides de la quercétine et du kaempférol.
• Tanins de type procyanidol B-2.
• Amidon (50 à 60 %).
• Huile grasse (2 à 3 %).
• Le marron d’Inde se montre anti-inflammatoire et anti-œdémateux. Il augmente le tonus veineux et la contractilité de la veine, diminue la perméabilité capillaire.
• Le mécanisme d’action est incertain : augmentation de la synthèse de PGF2α (veinotonique), inhibition de la libération d’IL-6 (pro-inflammatoire), inhibition d’enzymes impliquées dans la dégradation des parois capillaires (hyaluronidase, hydrolases).
• L’æscine n’aurait qu’une faible part dans ces effets contrairement aux observations faites in vitro.
• Les études cliniques menées chez des personnes souffrant d’insuffisance veineuse chronique (IVC) soulignent une efficacité équivalente à celle de la contention sur le volume de la jambe, la circonférence du mollet, l’œdème, le prurit et la douleur. Il semble n’y avoir aucun bénéfice significatif en termes de crampes et de sensation de jambes lourdes.
• Insuffisance veineuse chronique, voie orale :
– pas d’utilisation en tisane.
– extrait sec hydroalcoolique (40 à 80 % éthanol) titré en æscine (16 à 28 %) : équivalent à 50 mg d’æscine, 2 fois par jour.
Durée du traitement : 4 semaines au minimum pour un bénéfice optimal.
Traitement à long terme possible sur avis médical.
• Crise hémorroïdaire, voie orale : spécialités (Intrait de marron d’Inde ; en association dans Histofluine P, Phytomélis…). Le traitement doit être de courte durée.
• Sensation de jambes lourdes, contusions (hématome, œdème local), usage local : crème ou gel à 20 % de teinture (1/5, solvant d’extraction éthanol 50 %) : 1 à 3 applications par jour en couche mince sur la zone concernée.
Durée du traitement : 2 semaines en cas de jambes lourdes, 5 jours en cas de contusion.
• Voie orale : possibilité de troubles gastro-intestinaux, maux de tête, vertiges, prurit, réactions allergiques.
• Usage local : possibilité de réactions d’hypersensibilité (prurit, érythème).
• Ne pas appliquer sur peau lésée, autour des yeux ou sur les muqueuses.
• Déconseillé en cas de grossesse et allaitement faute de données suffisantes.
• En cas de contusion : pas d’utilisation chez les enfants de moins de 12 ans faute de données suffisantes.
• Le marron d’Inde n’est pas destiné à traiter l’IVC ou la sensation de jambes lourdes chez les moins de 18 ans.
Aucune connue.
Sources : EMA, Community herbal monograph et Assessment report on Æsculus hippocastanum L semen, 16.7.2009 ; J. Fleurentin, J.-C. Hayon, Plantes médicinales, Traditions et thérapeutiques, Ed. Ouest France, Rennes 2008 ; M. Wichtl, R. Anton, Plantes thérapeutiques, Ed. Tec et Doc, Paris, 2003.
Nom latin : Æsculus hippocastanum L.
Famille botanique : Hippocastanaceæ.
Drogue : graine (marron d’Inde).
Monographie de contrôle : Pharmacopée européenne, y compris extrait sec titré.
Propriétés pharmacologiques démontrées :
– anti-inflammatoire et anti-œdémateux,
– veinotonique,
– diminution de la perméabilité capillaire.
Utilisations :
– Usage bien établi, voie orale : traitement symptomatique de l’insuffisance veineuse chronique.
– Utilisation traditionnelle, usage local : sensation de jambes lourdes, contusions.
– Utilisation traditionnelle en France par voie orale et en usage local : symptomatologie hémorroïdaire, fragilité capillaire.
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