La mélisse - Le Moniteur des Pharmacies n° 3114 du 06/02/2016 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3114 du 06/02/2016
 

Comptoir

FICHE INGRÉDIENT

Auteur(s) : Chantal Ollier

Qu’est-ceque c’est ?

• Spontanée dans toute la France, la mélisse, Melissa officinalis L., Lamiaceæ, est une plante herbacée robuste à tige carrée et ramifiée pouvant atteindre 90 cm de haut. Les feuilles opposées, ovoïdes (2 à 6 cm de long sur 4 cm de large), ont un limbe gaufré à bord crénelé avec la face supérieure plus foncée que la face inférieure. Les fleurs regroupées en verticilles à l’aisselle des feuilles sont blanc bleuté. Toute la plante dégage une forte odeur de citronnelle.

• La partie utilisée est constituée par la feuille séchée récoltée avant la floraison et par temps sec (monographie de contrôle à la Pharmacopée européenne).

Quelle est sa composition ?

La mélisse a une composition classique des Lamiacées :

– huile essentielle mais en faible quantité (0,05 à 0,3 %) contenant principalement des aldéhydes terpéniques : citral (néral + géranial), qui lui confère son odeur, et citronellal ;

– « tanins des labiées » : acide rosmarinique (0,1 % minimum), acides chlorogénique et caféique ;

– flavonoïdes (0,2 à 0,7 %) : hétérosides de la lutéoline, de l’apigénine ;

– acides triterpéniques (acides ursolique et oléanolique) et triterpènes sulfatés.

Quelles sont ses indications ?

La mélisse est traditionnellement utilisée :

– pour réduire les symptômes mineurs liés au stress mental et faciliter l’endormissement,

– dans le traitement symptomatique des douleurs gastro-intestinales légères, dont les flatulences et les éructations.

Quel mécanisme d’action ?

• Par sa saveur aromatique, la mélisse favorise la digestion.

• Elle est sédative et inductrice du sommeil par son HE et en administration prolongée réduit les taux de corticostérone. L’HE interagit avec les récepteurs au GABA. Un extrait titré en acide rosmarinique revendique une action anxiolytique.

• L’HE semble encore à l’origine de son action antispasmodique.

• Sous forme d’extrait hydroalcoolique, elle se montre antalgique, protectrice hépatique et antiulcéreuse (flavonoïdes, action antioxydante).

• L’extrait aqueux obtenu à froid inhibe chez l’animal l’action de la TSH sans que l’on puisse en apprécier les conséquences chez l’homme. La chaleur détruit les principes actifs.

• La mélisse est souvent considérée comme la plante du stress urbain (rythme de vie frénétique…). Des études pilotes plaident en faveur de cette action antistress : elle semble procurer une plus grande sensation de calme, améliorer l’attention et l’humeur, réduire l’état de vigilance. Elle a également un effet positif sur le statut antioxydant et sur les fonctions cognitives, mais ces données obtenues chez des patients atteints d’Alzheimer nécessitent confirmation, de même que l’action anxiolytique attribuée à l’extrait titré.

Quelle est sa posologie ?

• A partir de l’âge de 12 ans, 1,5 à 4,5 g par tasse (1 cuiller à café = 1 g) en infusion pendant 5 à 10 minutes ;

– en cas de troubles du sommeil : 1 tasse après le repas du soir et 1 tasse 30 minutes avant le coucher ;

– en cas de stress, nervosité : 1 tasse 3 fois par jour dont une 30 minutes avant le coucher ;

– en cas de douleurs abdominales d’origine digestive : 1 tasse au moment des troubles ou après les repas, jusqu’à 3 tasses par jour.

• Si les symptômes persistent au-delà de 2 semaines de traitement, il est conseillé de consulter un médecin.

Quels sont ses risques ?

• La mélisse est une plante sans risques dans des conditions normales d’utilisation.

• Elle est toutefois déconseillée chez l’enfant de moins de 12 ans et en cas de grossesse ou d’allaitement faute de données suffisantes.

• La mélisse peut chez certaines personnes sensibles altérer la capacité à conduire.

Sources : EMA, Community herbal monograph on Melissa officinalis L, folium. Assessment report on Melissa officinalis L folium, 14 mai 2013 ; J. Fleurentin, J.-C. Hayon, Les Plantes qui nous soignent, « Traditions et thérapeutiques », Ed. Ouest France, Rennes, 2007 ; M. Rombi, D. Robert, 120 Plantes médicinales, Ed Alpen, Monaco, 2007 ; E. Teuscher, R. Anton, A. Lobstein, Plantes aromatiques, Ed. Tec et Doc, Paris, 2005 ; M. Wichtl, R. Anton, Plantes thérapeutiques, Ed. Tec et Doc, Paris, 2003.

ACTIVITÉ ANTIHERPÉTIQUE DE LA MÉLISSE

• Les acides phénol confèrent à la mélisse une action antivirale. Une pommade à base d’extrait sec aqueux purifié a fait l’objet d’études cliniques : son application sur des lésions d’herpès buccal a permis de réduire la durée d’évolution et les récidives de cette affection.

• Une spécialité à visée antiherpétique est commercialisée dans plusieurs pays.

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