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Médicaments
Auteur(s) : Afsané Sabouhi
A partir du 1er janvier 2016, la délivrance de valproate ne sera possible que si la patiente présente une prescription de spécialiste (neurologue, psychiatre ou pédiatre) et qu’elle a signé un accord de soins. Mais ces dispositions d’ores et déjà applicables depuis le printemps ne sont pas parvenues jusqu’à toutes les patientes. Selon un sondage auprès de 202 pharmaciens fin octobre, 94 % des patientes vues n’avaient pas signé d’accord de soins et 55 % avaient une ordonnance de leur généraliste sans savoir qu’elles devaient consulter un spécialiste.
Face à cette « situation préoccupante », le directeur général de l’agence, Dominique Martin, préconise aux pharmaciens qui se retrouveront dans « la situation contradictoire de ne pas pouvoir délivrer un médicament dont l’arrêt brutal serait extrêmement dangereux » de prendre contact d’urgence avec le prescripteur et de ne surtout pas laisser une patiente sans traitement. « Les interruptions brusques de traitement sont un des facteurs de risque majeur de mort subite épileptique », alerte le neurologue Arnaud Biraben, président de la Ligue française contre l’épilepsie. Mais son agenda, comme celui des quelque 250 épileptologues de France déborde, période des fêtes comprise. Il a donc obtenu de l’ANSM « quelques mois de souplesse pendant lesquels les pharmaciens pourront délivrer le médicament sous réserve d’un rendez-vous pris avec un spécialiste ».
Pour les pharmaciens, l’action de relais d’information en amont du 1er janvier est donc primordiale. « Dans chaque officine, on peut faire dès maintenant un état des lieux concernant les patientes régulières, conseille Valérie Bourey-De Cocker, membre du bureau du conseil national de l’Ordre. Mettre un commentaire d’alerte dans les fiches produits du logiciel permet également d’être sûr que chacun sera bien vigilant lors de la délivrance. Le valproate n’est pas le premier médicament à avoir une législation particulière. C’est un changement, mais les pharmaciens sauront gérer. »
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