Une population qui vieillit

Aujourd’hui en France, 150 000 personnes sont porteuses du VIH dont 40 % d’hommes et 26 % de femmes de plus de 50 ans. Vieillir avec le sida était inimaginable il y a une dizaine d’années. Pourtant, en 2020, la moitié des personnes vivant avec le VIH aura plus de 50 ans. L’apparition de la trithérapie en 1996 a permis de prolonger considérablement l’espérance de vie des malades, faisant de l’infection une pathologie chronique.

Selon une étude du réseau SIS (Santé Info Solidarité) portant sur 194 questionnaires recueillis via Sida Info Service, les participants vivent en moyenne depuis 18 ans avec le VIH et sont traités par antirétroviraux depuis 12,5 ans. Près de 9 répondants sur 10 se déclarent satisfaits de leur suivi du VIH, mais pratiquement tous (91,7 %) sont préoccupés par la question du vieillissement.

Les points évoqués sont notamment l’acceptation des personnes séropositives dans les EHPAD, l’isolement et la précarité, ainsi que le vieillissement précoce lié au virus. Chez ces patients, l’avancée en âge s’accompagne en effet des conséquences à long terme des traitements antirétroviraux, toujours mal connues, et de l’état inflammatoire persistant à bas bruit du fait de l’infection. Autant de points qui expliquent en partie pourquoi la mortalité des personnes vivant avec le VIH est toujours plus élevée que celle de la population générale.

« Chez les patients séropositifs, les comorbidités sont plus fréquentes et surviennent plus tôt que chez les patients séronégatifs. Elles augmentent avec l’âge », détaille le D^r Valérie Martinez (hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris). D’ici 2030, 84 % des personnes vivant avec le VIH présenteront une comorbidité liée à leur âge. De quoi ouvrir de nouveaux champs de recherche, alors que s’annonce la Journée mondiale de lutte contre le sida le 1^er décembre.