Le coquelicot - Le Moniteur des Pharmacies n° 3100 du 24/10/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3100 du 24/10/2015
 

Comptoir

FICHE INGRÉDIENT

Auteur(s) : Chantal Ollier

Qu’est-ceque c’est ?

• Présent dans le monde entier, le coquelicot (Papaver rhœas L, Papaveraceæ) est devenu rare dans les champs de céréales en raison de l’utilisation des herbicides, et pousse en particulier sur les talus, jachères et endroits où la terre a été fraîchement retournée, jusqu’à 1 700 m d’altitude.

• C’est une plante herbacée annuelle dont la tige de 25 à 60 cm de haut est velue et contient un latex blanc. Les feuilles, également velues, sont finement découpées. Les fleurs isolées sont constituées d’un calice à 2 sépales caducs, de 4 pétales ovoïdes de couleur rouge écarlate souvent tachés de noir à la base à préfloraison chiffonnée et de nombreuses étamines. Ces fleurs ne durent que peu de temps. Le fruit est une petite capsule contenant de nombreuses graines.

• La partie utilisée est constituée par les pétales récoltés au moment de la floraison et rapidement séchés. Ils prennent alors une couleur plus foncée lie-de-vin, mais ne doivent pas noircir (monographie de contrôle à la Pharmacopée européenne).

Quelles sont ses indications ?

• En France, le coquelicot est traditionnellement utilisé par voie orale :

– dans les troubles de l’éréthisme cardiaque de l’adulte (cœur sain),

– pour réduire la nervosité des adultes et des enfants en particulier en cas de troubles mineurs du sommeil,

– dans le traitement symptomatique de la toux.

• En Allemagne, son efficacité n’est pas reconnue.

Quelle est sa composition ?

Les pétales de coquelicot contiennent :

– des anthocyanosides (hétérosides de la cyanidine en particulier), responsables de la couleur,

– des alcaloïdes isoquinoléiques (environ 0,07 %) : rhœadine principalement,

– des mucilages,

– des flavonoïdes.

Quel est son mécanisme d’action ?

• Le coquelicot se montre sédatif mais n’est pas inducteur du sommeil ; la rhœadine pourrait être impliquée dans cette action.

• Les mucilages, émollients, permettent de calmer les toux sèches en formant un film adoucissant à la surface des muqueuses.

• Le coquelicot n’a pas fait l’objet d’études cliniques. Selon l’expérience des phytothérapeutes, il est plus adapté à l’enfant nerveux et émotif, excité ou énurétique et aux personnes âgées fragilisées. Il était très utilisé dans la coqueluche.

Quelle est sa posologie ?

Le coquelicot peut s’employer en infusion de 15 min à 20 g/l, 250 à 500 ml à boire dans la journée en cas de toux, nervosité ou palpitations ; après le repas du soir et 30 min avant le coucher en cas de troubles du sommeil.

Quels sont ses risques ?

• Le coquelicot est déconseillé en cas de grossesse et allaitement faute de données suffisantes.

• Il est généralement bien supporté. Toutefois des cas d’intoxication chez l’enfant sont rapportés dans certains ouvrages de phytothérapie et il convient d’éviter les fortes doses.

Sources : Jacques Fleurentin, J.-C. Hayon, Les Plantes qui nous soignent, Ed. Ouest-France, 2007 ; L. Girre, Infusions et plantes de santé en France, Ed. Ouest-France, 2000 ; P. Lieutaghi, Le Livre des bonnes herbes, collection « Marabout Service », 1978 ; J.-M. Morel, Traité pratique de phytothérapie, Ed. Grancher, 2008 ; J. Pothier, N. Galand, « Les Papavéracées sédatives : le coquelicot et le pavot de Californie », La Phytothérapie européenne, 2003, 17, 25-28 ; M. Rombi, D. Robert, 120 Plantes médicinales, Ed. Alpen, 2007 ; M. Wichtl, R. Anton, Plantes thérapeutiques. Ed. Tec et Doc, Paris, 2003.

EN PRATIQUE

• Le coquelicot n’est plus guère employé de nos jours dans les médicaments de phytothérapie, sauf parfois dans le cadre de prescriptions magistrales à visée sédative pour les enfants. Il peut être associé à Tilia tomentosa Bg MG.

• Il faisait partie des espèces pectorales avec bouillon-blanc, mauve, guimauve, pied de chat tussilage, violette et entrait dans la composition du sirop de Desessartz ou sirop d’ipéca composé utilisé contre la toux.

• Actuellement, le coquelicot est utilisable en préparation pour améliorer l’aspect des mélanges pour tisanes préparés à l’avanceà l’officine. Il est aussi commercialisé sous forme de compléments alimentaires et entre dansla composition de tisanes respiratoires ou sédatives prêtes à l’emploi.

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