L’AOMI - Le Moniteur des Pharmacies n° 3095 du 19/09/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3095 du 19/09/2015
 

Comptoir

FICHE FORMATION

Auteur(s) : Maïtena Teknetzian

Le plus souvent conséquence de l’athérosclérose, l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est corrélée à un risque cardiovasculaire mais aussi trophique élevé.

Qu’est-ce que c’est ?

• L’AOMI est caractérisée par un rétrécissement du calibre des artères des membres inférieurs, dont l’origine est le plus souvent athéromateuse. Plus rares (5 % des cas), les autres causes peuvent être tumorales, congénitales ou inflammatoires.

• Les facteurs de risque sont donc ceux de l’athérosclérose (tabagisme, diabète, HTA, dyslipidémies, surpoids, sédentarité, âge).

Quelles sont les complications ?

• La maladie athéromateuse peut diffuser et atteindre d’autres artères (carotides, coronaires, artères rénales, aorte abdominale).

• Un patient ayant une AOMI asymptomatique (prévalence de 20 % après 65 ans) a un risque de mortalité cardiovasculaire de 18 à 30 % à 5 ans.

• L’AOMI peut aussi être responsable de troubles trophiques liés à l’ischémie : peau sèche, ongles cassants, ulcères de jambe ou gangrène pouvant mener à une amputation.

Comment est posé le diagnostic ?

Index de pression systolique (IPS)

• Le diagnostic d’AOMI repose sur la mesure de l’IPS. Il s’agit du rapport entre la pression artérielle systolique mesurée à la cheville et celle mesurée au membre supérieur.

• Un IPS inférieur à 0,9 permet de poser le diagnostic (la normale est comprise entre 0,9 et 1,3).

Autres examens

• Le test de marche sur tapis roulant permet d’évaluer le périmètre de marche.

• L’écho-Doppler, l’angioscanner et l’angio-IRM ainsi qu’un ECG permettent de dépister l’extension de la maladie athéromateuse.

• Au plan biologique, la glycémie, le bilan lipidique et la fonction rénale sont contrôlés.

Quel est le traitement ?

Mesures hygiénodiététiques

• L’arrêt du tabac est impératif.

• La rééducation à la marche est essentielle pour développer une circulation collatérale qui permet de suppléer le réseau défaillant.

• Adopter une alimentation équilibrée pour lutter contre le surpoids et adaptée, le cas échéant, à un diabète, une HTA ou un excès de cholestérol.

Traitement médicamenteux

• Il associe un antiagrégant plaquettaire (75 à 160 mg/j d’aspirine, ou 75 mg/j de clopidogrel), un IEC (10 mg/j de ramipril instauré progressivement) et une statine (par ex. : 40 mg/j de simvastatine).

• En cas de contre-indication ou d’intolérance au ramipril, le telmisartan peut être utilisé.

• Le traitement d’une ischémie permanente nécessite une prise en charge hospitalière et un traitement héparinique, voire thrombolytique.

Revascularisation

• Elle se discute en cas d’ischémie permanente ou de symptomatologie restée sévère après 3 mois d’un traitement médicamenteux bien conduit.

• Deux techniques sont utilisées : la dilatation artérielle par angioplastie ou le pontage artériel.

• En cas d’impossibilité de revascularisation ou d’insuffisance des résultats, les analogues de prostaglandines (iloprost en IV) sont indiqués chez les patients à risque d’amputation.

Sources : « La prise en charge de votre artérite des membres inférieurs », guide ALD, HAS, novembre 2007 ; « Artériopathie oblitérante des membres inférieurs, guide ALD, HAS mars 2007 ; ALD n° 3 : « Artériopathie oblitérante des membres inférieurs – Actes et prestations », « Les parcours de soins », HAS, actualisation, juillet 2014 ; Vidal Recos, 4e édition ; macirculation.com

EN PRATIQUE

• Inciter au dépistage précoce, par la mesure de l’IPS chez les sujets à risque : diabétiques > 40ans, fumeurs > 50 ans, sujets > 65 ans avec au moins un facteur de risque cardiovasculaire, personnes âgées à risque d’escarres.

• Eduquer les patients à prendre soin de leurs pieds (l’ischémie peut aggraver des lésions même minimes) : ne pas marcher pieds nus, porter des chaussures confortables, assurer une hygiène rigoureuse…

• Apprendre aux patients à connaître les signes d’aggravation : diminution franche du périmètre de marche, apparition de douleurs nocturnes, cyanose du membre inférieur…

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