Un antiépileptique autorisé par la FDA - Le Moniteur des Pharmacies n° 3092 du 29/08/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3092 du 29/08/2015
 
IMPRESSION 3D

Médicaments

Auteur(s) : Yolande Gauthier

Après la chirurgie réparatrice ou reconstructrice pour la création de prothèses, d’exosquelettes ou de vertèbres, le premier médicament fabriqué grâce à une imprimante 3D vient de recevoir une autorisation de commercialisation aux Etats-Unis. Son fabricant ne veut pas en rester là.

L’Agence américaine des produits alimentaires et des médicaments (FDA) a approuvé début août Spritam, un antiépileptique à base de lévétiracétam. Son originalité ? Les comprimés sont produits grâce à la technologie d’impression en 3D ZipDose permettant, selon la société Aprecia Pharmaceuticals qui en est à l’origine, de concilier fortes doses de principe actif et facilité de prise. Les comprimés obtenus ont une structure extrêmement poreuse puisqu’il n’y a pas d’étape de compression de la poudre (voir ci-dessous). Pris avec une gorgée d’eau, ils se désintègrent très rapidement dans la bouche en petites particules pouvant être avalées, en l’espace de 11 secondes en moyenne d’après la notice du médicament. Les personnes qui présentent des troubles de la déglutition (Alzheimer, AVC, atteintes neurologiques…), les enfants et les seniors sont les principales populations susceptibles de bénéficier d’une telle innovation.

Individualiser le traitement de chacun

« Les comprimés normaux de lévétiracétam (Keppra et génériques) sont très gros. Avec la rapidité de dissolution de Spritam, on rejoint une forme de type sirop. Plus faciles à transporter et plus discrets, ces comprimés peuvent avantageusement remplacer la forme liquide », estime le Dr Arnaud Biraben, neurologue au CHU de Rennes, qui n’y voit toutefois pas une révolution pour les patients. Mais qui note cependant un autre avantage de l’impression en 3D : la possibilité de fabriquer des comprimés sur mesure, individualisés pour le traitement de chacun. « On peut imaginer dans le futur que les personnes disposant d’une imprimante en 3D obtiendraient facilement des comprimés à des doses parfaitement adaptées à leurs besoins, à l’hôpital ou en ville… »

Spritam devrait être mis à disposition aux Etats-Unis au premier trimestre 2016 sous 4 dosages (250, 500, 750 et 1 000 mg). L’opportunité d’un lancement dans d’autres pays est actuellement évaluée. Aprecia Pharmaceuticals ne compte pas en rester là. La société entend bien appliquer sa technologie à d’autres médicaments du système nerveux central hautement dosés et couramment prescrits, en particulier en neurologie.

Comment se passe une impression 3D ?

L’impression tridimensionnelle repose sur la conception couche par couche du produit souhaité (ici un comprimé). Conçu préalablement sur un écran d’ordinateur via un logiciel, le médicament est ensuite produit par une imprimante dont les cartouches contiennent soit du principe actif, soit des excipients. Ainsi le principe actif (ici le lévétiracétam) est tout d’abord répandu en fine couche 1, puis un liquide est déposé, liant les particules en une couche fine et poreuse2. La formule de ce liquide reste confidentielle, mais parmi les excipients de Spritam se trouvent notamment la glycérine, la cellulose, le sucralose, la silice colloïdale ou encore l’arôme menthe. Le processus est ainsi répété plusieurs fois jusqu’à obtenir le dosage souhaité.

Anne Drouadaine

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