Anticiper son départ - Le Moniteur des Pharmacies n° 3082 du 30/05/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3082 du 30/05/2015
 
RETRAITE

Transactions

Auteur(s) : François Pouzaud

Dès 55 ans, il est toujours prudent de se dessiner une stratégie de sortie. A fortiori dans cette période où les prix baissent et où les offres de reprise d’une pharmacie se raréfient.

Plusieurs facteurs conduisent à anticiper le départ à la retraite :

– la saturation professionnelle du dirigeant (lassitude, fatigue, baisse de performance…) ;

– l’évolution économique de l’officine car la valorisation des fonds a tendance à baisser ;

– une opportunité de reprise, de regroupement ou d’association ;

– le niveau des prestations retraite à taux plein ;

– les considérations fiscales, avec les exonérations pour départ à la retraite. Selon une approche uniquement financière, le premier conseil est parfois d’accepter d’anticiper très largement la vente de l’entreprise, alors même que le pharmacien n’aura pas cotisé assez ni fini de rembourser ses emprunts. « Il faut saisir ou provoquer les occasions quand elles se présentent et sortir la calculette », conseille Olivier Delétoille, expert-comptable au cabinet AdequA. Bref, savoir lâcher prise à temps, sans attendre des jours meilleurs.

« Certains pharmaciens ne vendent pas, faute d’avoir trouvé un candidat aux conditions financières qu’ils imposent mais qui sont déconnectées du marché, tandis que d’autres n’acceptent pas de réaliser une moins-value », remarque Olivier Delétoille. Tous ces pharmaciens devront rapidement se rendre à la raison.

Partir en retraite tout en continuant à travailler

Il peut aussi être envisagé de vendre et de rester en activité, salarié ou titulaire en association pour plusieurs années (via une vente du fonds à une nouvelle société ou par cession partielle de titres). « C’est un bon compromis pour réaliser son capital aujourd’hui de continuer à travailler et de s’épanouir professionnellement, de cotiser encore à la retraite et de bénéficier d’une certaine protection sociale », souligne Olivier Delétoille.

Sauf changement législatif, le dispositif sur les exonérations en cas de départ à la retraite est pérenne. Il n’est pas prévu dans les divs qu’il ne sera pas reconduit après 2017. « Cependant, la question de savoir s’il est nécessaire d’accéder aux droits à la retraite à taux plein, pour prétendre à l’exonération, est controversée », précise Olivier Delétoille. Il faut veiller à respecter les conditions attachées à ce régime de faveur, c’est-à-dire avoir exercé des fonctions de direction dans l’entreprise cédée, cessé toute fonction dans l’entreprise cédée et fait valoir ses droits à la retraite, 24 mois avant ou après la vente…

Dès lors qu’il entend conserver un emploi salarié ou non salarié dans l’entreprise, au-delà du délai de 24 mois suivant la cession, le dirigeant ne pourra prétendre à cette exonération. L’instruction administrative du 20 mars 2007 (cotée 4 B-2- 07 n° 88) précise : « dans les 24 mois qui suivent ou qui précèdent la cession, le cédant doit cesser toute fonction dans l’entreprise cédée. Par fonction, il convient d’entendre toute fonction de direction ainsi que toute activité salariée au sein de l’entreprise ». « Ainsi, la détention par le titulaire, futur retraité, d’une fraction minoritaire au capital de la société qui accueille l’officine n’est pas un obstacle à l’exonération imaginée, souligne Olivier Delétoille. C’est la poursuite d’une activité en son sein qui l’est. »

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