Le régime cétogène - Le Moniteur des Pharmacies n° 3079 du 09/05/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3079 du 09/05/2015
 

Comptoir

FICHE FORMATION

Auteur(s) : Domitille Darnis

Ce régime riche en lipides offre une alternative aux épilepsies pharmacorésistantes et à certaines maladies métaboliques rares. Il est initié en milieu hospitalier sous contrôle médical strict.

Qu’est-ce le régime cétogène ?

• Le régime cétogène est caractérisé par une forte teneur en lipides et une faible teneur en glucides avec un apport énergétique suffisant. Il permet de reproduire l’état physiologique du jeûne.

• Il repose sur la production en quantité massive de corps cétoniques. Utilisés comme source d’énergie par les différents tissus, dont les cellules du système nerveux, ils auraient une action anticonvulsivante. La diète cétogène agirait également par des propriétés neuroprotectrices et en favorisant la stabilisation du potentiel de membrane.

• Plus le ratio gras/non gras s’élève, plus le degré de cétose augmente, favorisant un meilleur contrôle des crises, voire leur suppression totale. L’amélioration de l’état neurologique ainsi que la modification du traitement antiépileptique (diminution des doses jusqu’à l’arrêt des médicaments) sont également recherchées.

A qui s’adresse ce régime ?

• Son intérêt a été démontré principalement chez l’enfant.

• Il s’agit d’un traitement alternatif des épilepsies pharmacorésistantes et de certains syndromes épileptiques.

• Le régime cétogène est également indiqué lors de la décompensation d’une épilepsie partielle non chirurgicale avec crises fréquentes ou au cours d’états de mal réfractaires.

• Il est utilisé en première ligne de traitement de certaines maladies métaboliques associées à des symptômes épileptiques comme la maladie de De Vivo (déficit en transporteur du glucose intracérébral) et le déficit en pyruvate déshydrogénase.

En quoi consiste-t-il ?

• L’instauration du régime cétogène se fait en milieu hospitalier, sous le contrôle du neuropédiatre et de diététiciens. La faisabilité et l’adhésion de l’enfant et sa famille au régime sont jugées par une visite initiale.

• Le régime est classiquement débuté au ratio 4 : 1 (4 portions de gras pour 1 portion de non gras). Une éducation soutenue est réalisée pour permettre la poursuite du régime au domicile.

• Un suivi clinique et biologique est assuré, mensuellement puis trimestriellement, afin d’évaluer l’efficacité et la tolérance. Le traitement est considéré inefficace si aucune amélioration neurologique n’est signalée au terme de 3 mois.

• Le régime cétogène est proposé pour 2 ans puis la transition vers une alimentation normale est conduite progressivement en un mois.

Quels sont les effets indésirables ?

• A court terme sont cités l’hypoglycémie, les troubles digestifs et le risque de somnolence.

• Paradoxalement, le bilan lipidique est peu perturbé en raison de la dégradation des lipides par la bêtaoxydation.

• Un retard de croissance staturopondéral, des lithiases rénales, des fractures et une ostéopénie peuvent être observés à long terme. Ces effets indésirables, liés aux carences vitaminiques, calciques et en oligoéléments, sont prévenus par une supplémentation adéquate.

Sources : Kossof E.H. and al., « Optimical clinical management of children receiving the ketogenic diet : recommandations of the Internation Ketogenic Diet Study Group », Epilepsia, 2009, 50 : 304-17 ; De Saint Martin A., Burger M.-C., « Le régime cétogène : un régime de l’extrême ? », Médecine des maladies métaboliques, 2013, vol. 7 (2) : pp. 139 à 143.

ATTENTION AUX EXCIPIENTS SUCRÉS !

• Les médicaments contenant des excipients sucrés (saccharose, lactose, polyol…), à des doses élevées peuvent perturber la cétose (Advilmed avec 746,30 mg/ml de saccharose, Dafalgan pédiatrique avec 500 mg/ml de saccharose, dans une moindre mesure Doliprane 2,4 % sans sucre avec 154,3 mg/ml de sorbitol…).

• Cet apport glucidique doit être pris en compte afin de rééquilibrer la proportionnalité de la part lipidique.

• En revanche, les maltodextrines, l’amidon et la cellulose, incorporés à de faibles doses, sont peu gênants, tout comme certains édulcorants (saccharine, aspartam et acésulfame).

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