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Auteur(s) : Laurent Lefort
Pas un princeps, pas un générique. Remsima (infliximab), commercialisé par Biogaran, est le premier biosimilaire d’anticorps monoclonal autorisé par l’Agence européenne du médicament. Ce biosimilaire de Remicade, développé en partenariat avec Celltrion, un laboratoire pharmaceutique de Corée du Sud, est par ailleurs déjà prescrit dans 12 pays. Remsima concrétise « le choix stratégique de Biogaran de se positionner comme un acteur essentiel et pérenne des biosimilaires. Notre objectif est de constituer une gamme large de biosimilaires », explique Pascal Brière, président de Biogaran.
La filiale du groupe Servier, qui a réalisé 732millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice clos à fin septembre 2014, envisage de réaliser, d’ici 5 ans, un chiffre d’affaires de 150 à 200 millions d’euros grâce aux biosimilaires.
Remsima est lancé sur le marché hospitalier, au même titre que Remicade dont il est le biosimilaire. En ce qui concerne les molécules disponibles à l’officine, le brevet de l’étanercept (Enbrel) vient d’arriver à échéance le 1er février dernier. Le 22 août 2017, ce sera le tour du pegfilgrastim (Neulasta), avant l’adalimumab (Humira) le 16 avril 2018.
Si les biosimilaires, ces « copies » de biomédicaments, n’ont représenté, selon le cabinet Xerfi, que 75 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014, le marché pourrait atteindre 1,4 milliard d’euros en 2019. Et la projection d’économies grâce aux biosimilaires pour les systèmes de santé en Europe est évaluée entre 11 et 33 milliards d’euros, avec des économies majeures pour la France, l’Allemagne et l’Angleterre.
Pascal Brière juge cependant que les règles de substitution des médicaments biosimilaires (voir Le Moniteur n° 3068 du 21 février 2015) sont encore trop complexes en France : « On s’achemine vers un décret qui va bloquer la situation. » Le président de Biogaran propose même « d’attendre de voir la dynamique de ce marché avant de légiférer ».
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