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FICHE FORMATION
Auteur(s) : Patricia Willemin
Infection virale cutanée très contagieuse, généralement bénigne, elle peut être plus grave avec des formes profuses chez les patients immunodéprimés.
• Le molluscum contagiosum est une infection virale de l’épiderme, très répandue chez les enfants de 1 à 10 ans. Ces lésions s’observent également chez les adultes actifs sexuellement et chez les patients immunodéficients en particulier chez ceux infectés par le VIH.
• La survenue de molluscum chez l’adulte doit faire rechercher une immunodépression.
• L’agent pathogène est le poxvirus.
• Le molluscum peut apparaître n’importe où sur la peau, parfois en grand nombre, sauf sur les paumes des mains et la plante des pieds.
• La période d’incubation varie de 2 semaines à 4 mois.
• La contamination est interhumaine, elle se fait par contact direct via une lésion cutanée ou un objet (jouets, serviettes, vêtements).
• L’auto-inoculation est fréquente par grattage, surtout chez l’enfant, expliquant les diverses localisations : cou, visage, tronc, aisselles, plis de flexion des coudes et des genoux.
• Chez les adolescents et les jeunes adultes, le virus est transmis plutôt par voie sexuelle donnant des lésions au niveau de l’aine, des cuisses et dans la région périgénitale.
• Le diagnostic est clinique, aucun examen complémentaire n’est nécessaire.
• Les molluscum contagiosum se présentent sous forme de papules hémisphériques fermes, translucides, rosées ou de couleur chair, ombiliquées en leur centre. Leur taille varie de 1 à 5 mm de diamètre.
• Elles sont disposées en groupes, en ligne ou peuvent être isolées. Elles ne provoquent en général ni symptôme ni douleurs mais posent surtout des problèmes d’ordre esthétique.
• Chez les patients atopiques, les lésions de grattage conduisent à une auto-inoculation, une eczématisation et une surinfection fréquente.
• Chez les patients infectés par le VIH, les lésions sont souvent profuses, de grande taille et persistantes.
• Chez les patients sains, l’abstention thérapeutique est souvent préférée en raison de la bénignité des lésions et de leur guérison le plus souvent spontanée en quelques mois ou années.
• Néanmoins, un traitement peut être décidé afin d’éviter la dissémination par grattage, de raccourcir la durée naturelle de l’évolution et d’éviter la contamination de l’entourage.
• Plusieurs traitements peuvent être proposés :
– l’exérèse par curetage est la technique de choix ;
– la cryothérapie par azote liquide est une autre alternative mais elle peut laisser des cicatrices et oblige souvent à plusieurs séances (ces deux méthodes sont réalisées après application sur les lésions d’une crème anesthésiante sous pansement occlusif une heure avant l’intervention pour limiter la douleur) ;
– les topiques locaux kératolytiques à base d’hydroxyde de potassium à 5 % (Molutrex, Poxkare), à appliquer 2 fois par jour jusqu’à l’apparition d’une inflammation (entre 4 et 10 jours), annonçant la guérison dans un délai de 2 à 6 semaines.
• Chez les patients immunodéprimés présentant des lésions extensives et/ou récalcitrantes, un traitement plus agressif avec le laser, l’imiquimod, une thérapie antivirale ou une association de ceux-ci peut se justifier.
Sources : « Molluscum contagiosum », La Revue du praticien, tome 20, juin 2006 ; « Molluscum contagiosum », Thérapeutique dermatologique, mars 2013 ; « Traitement des molluscum contagiosum dans les populations adultes, pédiatriques et immunodéficientes », J. cutan. med. surg., 18 (5), 2014.
• Les rassurer : les lésions sont bénignes, disparaissent spontanément en moins d’un an ne nécessitant dans la majorité des cas aucun traitement.
• Eviter le grattage des lésions.
• Conseiller de couvrir les lésions à l’aide de vêtements ou de pansements, éviter le partage des objets personnels (serviettes)…
• L’éviction scolaire n’est pas nécessaire, mais conseiller d’éviter la piscine.
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