Molluscum contagiosum - Le Moniteur des Pharmacies n° 3069 du 28/02/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3069 du 28/02/2015
 

Comptoir

FICHE FORMATION

Auteur(s) : Patricia Willemin

Infection virale cutanée très contagieuse, généralement bénigne, elle peut être plus grave avec des formes profuses chez les patients immunodéprimés.

De quoi s’agit-il ?

• Le molluscum contagiosum est une infection virale de l’épiderme, très répandue chez les enfants de 1 à 10 ans. Ces lésions s’observent également chez les adultes actifs sexuellement et chez les patients immunodéficients en particulier chez ceux infectés par le VIH.

• La survenue de molluscum chez l’adulte doit faire rechercher une immunodépression.

• L’agent pathogène est le poxvirus.

• Le molluscum peut apparaître n’importe où sur la peau, parfois en grand nombre, sauf sur les paumes des mains et la plante des pieds.

Quel est le mode de transmission ?

• La période d’incubation varie de 2 semaines à 4 mois.

• La contamination est interhumaine, elle se fait par contact direct via une lésion cutanée ou un objet (jouets, serviettes, vêtements).

• L’auto-inoculation est fréquente par grattage, surtout chez l’enfant, expliquant les diverses localisations : cou, visage, tronc, aisselles, plis de flexion des coudes et des genoux.

• Chez les adolescents et les jeunes adultes, le virus est transmis plutôt par voie sexuelle donnant des lésions au niveau de l’aine, des cuisses et dans la région périgénitale.

Quels sont les signes cliniques ?

• Le diagnostic est clinique, aucun examen complémentaire n’est nécessaire.

• Les molluscum contagiosum se présentent sous forme de papules hémisphériques fermes, translucides, rosées ou de couleur chair, ombiliquées en leur centre. Leur taille varie de 1 à 5 mm de diamètre.

• Elles sont disposées en groupes, en ligne ou peuvent être isolées. Elles ne provoquent en général ni symptôme ni douleurs mais posent surtout des problèmes d’ordre esthétique.

• Chez les patients atopiques, les lésions de grattage conduisent à une auto-inoculation, une eczématisation et une surinfection fréquente.

• Chez les patients infectés par le VIH, les lésions sont souvent profuses, de grande taille et persistantes.

Quand faut-il traiter ?

• Chez les patients sains, l’abstention thérapeutique est souvent préférée en raison de la bénignité des lésions et de leur guérison le plus souvent spontanée en quelques mois ou années.

• Néanmoins, un traitement peut être décidé afin d’éviter la dissémination par grattage, de raccourcir la durée naturelle de l’évolution et d’éviter la contamination de l’entourage.

Quel est le traitement ?

• Plusieurs traitements peuvent être proposés :

– l’exérèse par curetage est la technique de choix ;

– la cryothérapie par azote liquide est une autre alternative mais elle peut laisser des cicatrices et oblige souvent à plusieurs séances (ces deux méthodes sont réalisées après application sur les lésions d’une crème anesthésiante sous pansement occlusif une heure avant l’intervention pour limiter la douleur) ;

– les topiques locaux kératolytiques à base d’hydroxyde de potassium à 5 % (Molutrex, Poxkare), à appliquer 2 fois par jour jusqu’à l’apparition d’une inflammation (entre 4 et 10 jours), annonçant la guérison dans un délai de 2 à 6 semaines.

• Chez les patients immunodéprimés présentant des lésions extensives et/ou récalcitrantes, un traitement plus agressif avec le laser, l’imiquimod, une thérapie antivirale ou une association de ceux-ci peut se justifier.

Sources : « Molluscum contagiosum », La Revue du praticien, tome 20, juin 2006 ; « Molluscum contagiosum », Thérapeutique dermatologique, mars 2013 ; « Traitement des molluscum contagiosum dans les populations adultes, pédiatriques et immunodéficientes », J. cutan. med. surg., 18 (5), 2014.

QUE DIRE AUX PATIENTS ?

• Les rassurer : les lésions sont bénignes, disparaissent spontanément en moins d’un an ne nécessitant dans la majorité des cas aucun traitement.

• Eviter le grattage des lésions.

• Conseiller de couvrir les lésions à l’aide de vêtements ou de pansements, éviter le partage des objets personnels (serviettes)…

• L’éviction scolaire n’est pas nécessaire, mais conseiller d’éviter la piscine.

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