Syndrome de l’intestin irritable - Le Moniteur des Pharmacies n° 3063 du 17/01/2015 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3063 du 17/01/2015
 

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Fiche formation

Auteur(s) : Nathalie Belin

Le syndrome de l’intestin irritable (SII) affecte environ 5 à 10 % des Occidentaux. D’évolution bénigne, il a néanmoins un fort retentissement sur la qualité de vie.

Qu’est-ce que c’est ?

• Le SII, encore appelé colopathie fonctionnelle ou troubles fonctionnels intestinaux, est caractérisé par une douleur ou un inconfort abdominal chronique associé à des troubles du transit.

• Affection multifactorielle, il associe des troubles de la sensibilité viscérale, des anomalies de l’intégration centrale de la douleur et des modifications du microbiote.

• Son évolution est marquée par des épisodes d’exacerbation. L’anxiété semble jouer un rôle dans l’apparition des symptômes.

Comment se fait le diagnostic ?

• Le diagnostic repose sur la présence depuis au moins 6 mois d’une douleur abdominale ou d’un inconfort digestif survenant au moins 3 jours par mois les 3 derniers mois, et associé à au moins 2 des critères suivants : une modification de la fréquence des selles, de leur consistance, une amélioration des symptômes par la défécation. Il existe 4 formes cliniques de SII : à constipation prédominante, à diarrhée prédominante, avec alternance de diarrhée-constipation et sans troubles du transit.

• Le bilan biologique standard (numération-formule sanguine, CRP) a pour but d’éliminer une atteinte organique (anémie, syndrome inflammatoire). Le dépistage d’une maladie cœliaque, plus fréquente chez les patients souffrant d’un SII, peut être demandé. L’intolérance au lactose n’est pas plus fréquente que dans la population générale.

• Des signes cliniques d’alarme doivent faire réaliser des explorations complémentaires (dont une coloscopie) : sang dans les selles, diarrhée chronique et abondante, amaigrissement, apparition ou modification persistante de symptômes anciens chez un sujet de plus de 50 ans, antécédents familiaux de cancers colorectaux.

Quels conseils diététiques ?

• Un apport limité en fibres limite les ballonnements. En cas de constipation, elles ont un effet bénéfique : celles hydrosolubles sont à privilégier (voir encadré). En cas de diarrhées, il faut limiter leurs apports.

• La réduction de l’apport en FODMAP – acronyme anglo-saxon qui désigne des oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols fermentescibles par la flore intestinale – paraît bénéfique.

Quels traitements ?

• Le traitement est symptomatique. Il peut être nécessaire d’en essayer plusieurs et d’en changer avec le temps.

– En première intention

Douleurs et ballonements : antispasmodiques (trimébutine, mébévérine, phloroglucinol…) seuls ou associés à la siméticone ou à des pansements gastro-intestinaux.

Constipation : laxatifs de lest type ispaghul, sterculia ou les macrogols qui ne font pas l’objet de fermentation contrairement aux polyols (sorbitol, lactulose…).

Diarrhée : lopéramide utilisé à dose minimale et adapté pour éviter une constipation.

– En deuxième intention : antidépresseurs et antiépileptiques hors AMM agissent sur la composante neuropathique et relèvent d’un avis spécialisé.

• Certains probiotiques (Bifidobacterium infantis 35624) ont notamment montré un effet bénéfique sur l’inconfort et la douleur.

Sources : « Traiter le syndrome de l’intestin irritable », La Revue du praticien, novembre 2013; Les Entretiens de Bichat 2012, « Syndrome de l’intestin irritable (SII) : Actualités thérapeutiques », 13.9.2012 ; « Colopathie fonctionnelle », La Revue du praticien, mars 2010 ; www.digestscience.com ; Le Centre de recherche et d’information nutritionnelles (CERIN), www.cerin.org

À SAVOIR

• L’activité physique semble jouer un rôle bénéfique.

• Prendre ses repas à heure régulière. Des suppressions et réintroductions progressives d’aliments peuvent être testées. En pratique, il faut mettre en garde contre des exclusions trop larges qui peuvent aboutir à des carences. L’avis d’un diététicien est recommandé.

• Les fibres hydrosolubles (psyllium, avoine, orge…) sont mieux tolérés que les fibres insolubles (blé, son de blé, graines de lin, épeautre…) qui aggravent les ballonnements. L’apport en fibres doit, dans tous les cas, être progressif.

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