Premiers retours pratiques sur l’expérimentation

Menée en Ile-de-France, Limousin, Lorraine et Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’expérimentation sur la dispensation des antibiotiques à l’unité a débuté au cours de la première quinzaine du mois de décembre. « Les patients se disent satisfaits de n’avoir que la quantité de médicaments nécessaire », relève Monique Durand, présidente de l’Ordre des pharmaciens en Lorraine, qui a intégré une quinzaine de patients en un mois. Au niveau des équipes, le pli est pris. « Nous croisons deux élastiques sur les boîtes entamées », témoigne-t-elle. En pratique, cependant, des outils ont manqué aux expérimentateurs. « On ne nous a pas fourni de conditionnements. J’ai donc pris l’initiative d’insérer les blisters dans une enveloppe A5 sur laquelle j’édite le ticket Vitale. » Monique Durand a également ouvert un classeur de suivi des dispensations.

Une étude biaisée selon le syndicat UNPF

A Paris, Eric Myon, secrétaire général du syndicat UNPF, estime que l’étude est biaisée. « Elle n’apportera rien sur la consommation réelle d’antibiotiques et l’observance. » Dans son officine, un patient sur trois refuse d’intégrer le protocole (le plus souvent par méfiance vis-à-vis du déconditionnement) et, dans 90 % des cas, de formaliser sa non-adhésion. Il sort alors de l’enquête. « A contrario, s’il accepte d’être contacté par l’INSERM, il est déjà dans un certain état d’esprit. Et se dira sûrement observant alors qu’un pilulier électronique au domicile aurait permis d’en être certain… »