SOUS ÉTREINTE CONSTANTE - Le Moniteur des Pharmacies n° 3058 du 06/12/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3058 du 06/12/2014
 

Économie

Remboursements

Auteur(s) : FRANÇOIS POUZAUD

L’Assurance maladie veille au grain. L’année 2013 confirme le retournement de tendance intervenu depuis deux ans. Après la stabilité enregistrée en 2011 et une baisse de 0,8 % en 2012, les dépenses de médicaments de ville chutent à nouveau, de 0,4 % à 22,6 milliards d’euros d’après les chiffres de la CNAM.

Sur le seul champ des médicaments délivrés en officine, la décroissance des dépenses est de 0,3 %. Les dépenses liées à la rétrocession hospitalière ont également baissé de 1,9 % par rapport à 2012. Au total, sur l’année 2013, les dépenses de l’assurance maladie obligatoire au titre des médicaments délivrés en officine ou rétrocédés ont diminué de 95 millions d’euros, témoignant du virage engagé sur ce poste.

Si le recul des montants remboursés est légèrement moindre qu’en 2012, c’est parce que la baisse des volumes de prescription n’est pas au rendez-vous en 2013, alors que l’impact des baisses tarifaires sur le médicament remboursable est d’une ampleur comparable à 2012 (économie de 853 M€, soit une baisse de 3,8 %, d’ailleurs légèrement plus élevée que celle de 2012 qui se situait à 3,6 %). C’est aussi parce que les médicaments génériques ont permis d’infléchir les dépenses de 2,2 % en 2013. Les copies des princeps ont en effet généré une économie de 1,6 Md€ contre 1,46 Md€ en 2012.

Au contraire, l’assurance maladie enregistre pour l’année écoulée une augmentation du nombre de boîtes remboursées de l’ordre de + 1,2 %. Cette augmentation des volumes s’explique en partie par un condiv conjoncturel défavorable, l’hiver 2012-2013 ayant été marqué par de nombreuses épidémies de grippe et de gastroentérites.

LUCENTIS TIENT TOUJOURS LA CORDE

La récession s’est amplifiée sur le marché du médicament de ville par les baisses de prix qui se sont intensifiées, masquant les hausses de volumes remboursés sur certaines classes thérapeutiques utilisées dans les pathologies aiguës (+ 4,9 % sur les antalgiques, + 2,9 % sur les antiacides et antiulcéreux, + 5,4 % sur les anti-inflammatoires, + 5,7 % sur les antitussifs). L’an dernier, trois classes thérapeutiques ont particulièrement contribué au recul en montants remboursés, sous la combinaison des baisses de prix et de la progression importante du taux de substitution. Il s’agit des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP), dont les dépenses ont connu la plus forte diminution en pourcentage et en valeur (- 24,2 %, - 176 M€), des antihypertenseurs (- 6,8 %, - 152 M€ dont 120 M€ pour les seuls IEC-sartans, en chute de 10 %) et des hypolipémiants (- 8,6 %, - 113,8 M€).

Les 10 médicaments les plus prescrits en montant totalisent 2,80 milliards d’euros de remboursements, un résultat en légère évolution par rapport à 2012 (à 2,74 Md€).

Le médicament le plus remboursé en ville, Lucentis, affiche encore une progression de 10,2 % en termes de montants remboursés, malgré une seconde baisse de prix en février 2013. Humira, deuxième médicament du top-10, est en croissance soutenue (+ 10,6 %). Au pied du podium, en quatrième place juste derrière Crestor, Doliprane continue d’enregistrer une hausse importante de ses dépenses remboursées (+ 14,1 % en 2013 après + 19,3 % en 2012). Outre une hausse tendancielle des volumes prescrits de paracétamol (+ 5 % à 6 % annuels) qui ne se dément pas, cette spécialité phare doit là encore sa croissance à la poussée de pathologies hivernales longue et intense. On n’ose imaginer les effets d’une baisse de prix et/ou de la générication de cette molécule !

REPÈRES

Légère reprise liée à la rétrocession au premier semestre 2014

Les remboursements de médicaments délivrés en ville ont baissé de 0,2 % à fin juin 2014, en données corrigées des jours ouvrés et des variations saisonnières, d’après des chiffres publiés à mi-parcours par la Caisse nationale d’assurance maladie. Mais, en rythme annuel, leur progression est de 0,2 % en données corrigées des jours ouvrés. Les remboursements de rétrocession continuent à fortement augmenter en juin. Ainsi, pour l’ensemble des remboursements de médicaments, rétrocession incluse, la progression est de 1,7 % au premier semestre 2014. Cependant, les dépenses de médicaments évoluent toujours en retrait par rapport aux dépenses de soins de ville qui, elles, ont augmenté de 2,8 % sur les six premiers mois de cette année et de 2,4 % en rythme annuel. Et, en parallèle, les dépenses du régime général ont augmenté de 2,5 % au premier semestre et de 2,1 % en rythme annuel.

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