La gale - Le Moniteur des Pharmacies n° 3057 du 29/11/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3057 du 29/11/2014
 

Comptoir

FICHE FORMATION

Auteur(s) : Nathalie Belin*, Pascal Delaunay**

La gale, ou scabiose, est une parasitose cutanée, prurigineuse et contagieuse qui ne guérit pas spontanément. Le traitement concerne simultanément le patient et son entourage proche.

De quoi s’agit-il ?

• La gale est due à Sarcoptes scabiei var. hominis, acarien spécifique de l’homme. En dehors de l’hôte, le sarcopte reste infestant pendant 48 à 72 heures.

• Le parasite vit dans la couche cornée de l’épiderme. La femelle y creuse un sillon où elle pond 2 à 3 œufs par jour pendant 1 mois environ.

En 2 semaines, la larve devient un acarien adulte.

• La transmission se fait par contact étroit « peau à peau » : vie familiale, contacts sexuels, vie en collectivité.

• Le risque de transmission indirecte (linge, literie) est faible, sauf dans les formes hyperkératosiques ou profuses (infestation parasitaire massive), rares.

Quels sont les signes cliniques ?

• Gale commune de l’adulte : le prurit, à recrudescence nocturne, siège surtout au niveau des espaces interdigitaux des mains, de la face antérieure des poignets, des coudes, des plis abdominaux, inguinaux et fessiers, du dos, des aisselles, des organes génitaux masculins ou des seins chez la femme. Visage et cou sont souvent épargnés. Les lésions spécifiques (sillons scabieux – ce sont des lésions sinueuses de quelques millimètres –, vésicules ou nodules prurigineux) ne sont pas toujours retrouvées.

Des lésions de grattage, d’impétiginisation ou d’eczématisation sont souvent présentes.

• Chez le nourrisson : les lésions siègent souvent sur tout le corps avec une prédominance au niveau des zones palmoplantaires. Visage et cou sont atteints dans un tiers des cas.

• Gale hyperkératosique ou croûteuse : elle atteint les sujets immunodéprimés ou âgés. L’absence de prurit n’est pas rare. La peau devient souvent sèche et se recouvre parfois de lésions croûteuses et squameuses.

Comment se fait le diagnostic ?

Le diagnostic peut être complexe. Il est préférable d’adresser le patient à un médecin expérimenté. Le prurit, la topographie des lésions et la notion de contage orientent le diagnostic. Un diagnostic de certitude est établi par dermoscopie ou prélèvement parasitologique, en cas d’épidémie au sein d’une collectivité.

Quelle est la prise en charge ?

Traitement médicamenteux

Il est local et/ou oral et concerne le patient et les sujets contacts, même asymptomatiques.

• Gale commune : chez une personne âgée, devant un nombre important de personnes à traiter, en cas d’échec du traitement local ou si celui-ci semble difficile à appliquer correctement, le traitement oral est privilégié. Une éviction scolaire de trois jours est recommandée.

• Gale profuse ou hyperkératosique : l’isolement et l’hospitalisation du patient sont nécessaires. En cas de gale hyperkératosique, la vaseline salicylée à 10 % permet de traiter l’hyperkératose avant l’application du scabicide.

Environnement

Ne pas nettoyer toute la maison sans discernement :

– le linge en contact avec la peau de toutes les personnes vivant sous le même toit, utilisé les dernières 72 heures doit être lavé en machine à 60 °C : vêtements, linge de lit, linge de toilette…

– les tissus ne pouvant être lavés à 60 °C (coussins, doudous…) peuvent être placés dans un sac avec un acaricide (type A-Par) pendant une nuit.

L’acaricide doit également être pulvérisé sur les canapés, siège auto, poussettes (attendre 12 heures avant la réutilisation).

Sources : VidalRecos ; « Conduite à tenir devant un ou plusieurs cas de gale », avis du Haut Conseil de la santé publique, novembre 2012 ; « Ectoparasitose cutanée. Gale et pédiculose », La Revue du praticien, vol. 61, juin 2011 ; « La prise en charge de la gale », Le Généraliste, mars 2013.

EN PRATIQUE

• Le prurit peut persister plusieurs jours après le traitement (un anti-H1 par voie orale est parfois prescrit). S’il persiste plus de deux semaines, il faut évoquer une mauvaise observance ou une réinfestation précoce. Recommander de couper les ongles courts.

• Traitements locaux : toutes les régions du corps (incluant parfois le cuir chevelu), à l’exception du visage et des muqueuses pour la gale commune, doivent être traitées. Le visage ne doit être traité que dans les formes hyperkératosiques et profuses, en protégeant les yeux et la bouche.

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