Des progrès fulgurants - Le Moniteur des Pharmacies n° 3056 du 22/11/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3056 du 22/11/2014
 
HÉPATITE C

Médicaments

Auteur(s) : Anne Drouadaine

Indépendamment du coût prohibitif de certains traitements, des polémiques et des questions éthiques qui vont avec, les progrès réalisés dans la prise en charge de l’hépatite C sont spectaculaires. Comme le montrent les résultats présentés au 65e colloque annuel de l’Association américaine pour l’étude des maladies du foie, qui vient de prendre fin à Boston.

En 2014, Sovaldi (sofosbuvir), Daklinza (daclatasvir) et Olysio (siméprévir) ont obtenu une AMM en France, bouleversant les protocoles. L’intérêt d’Incivo (télaprévir) et Victrelis (bocéprévir) dans la stratégie thérapeutique en a été restreint. Les associations suivantes sont actuellement proposées: sofosbuvir/peginterféron (Pegasys, Viraferonpeg)-ribavirine (Copegus, Rebetol) ou sofosbuvir-daclatasvir ou sofosbuvir-siméprévir ou sofosbuvir-ribavirine.

Lors du 65e colloque annuel de l’Association américaine pour l’étude des maladies du foie, des études ont montré que l’association sofosbuvir-daclatasvir donne de bons résultats avec une réponse virologique soutenue (absence de détection de l’ARN viral) 12 semaines après l’arrêt du traitement chez 90 % des patients naïfs de traitement (86 % pour des patients en échec thérapeutique). La cirrhose affecterait néanmoins significativement les résultats de ce traitement : seulement 63 % des patients cirrhotiques présentaient une réponse virologique soutenue.

L’association sofosbuvir-daclatasvir a également été administrée à 21 patients greffés réinfectés par VHC présentant une hépatite fibrosante cholestatique (complication posttransplantation 100% mortelle survenant dans 10 % des cas). Tous les patients traités ont survécu sans retransplantation, ce qui est une avancée pour ces patients qui étaient en impasse thérapeutique. Seul un patient a eu une rechute virologique.

Raccourcir les durées de traitement

Gilead (Sovaldi) a présenté la première association fixe d’antiviraux à action directe à base de sofosbuvir et lédipasvir : Harvoni, qui a obtenu une AMM aux Etats-Unis. En Europe, le comité des médicaments à usage humain a rendu un avis favorable en septembre. Une étude a été menée dans 20 centres hospitaliers français sur 155 patients cirrhotiques atteints de VHC-1 en échec d’une thérapie antérieure composée de peginterféron, ribavirine et inhibiteur de protéase. 96 % des patients traités pendant 12 semaines par Harvoni-ribavirine présentaient une réponse virologique soutenue 12 semaines après l’arrêt du traitement. Il en a été de même pour 97 % des patients traités par Harvoni seul pendant 24 semaines. Fatigue et maux de tête sont les deux effets indésirables relevés avec Harvoni.

Bristol-Myers Squibb a également présenté les résultats d’une trithérapie par daclatasvir, asunaprévir et béclabuvir. Menée sur 415 patients atteints de VHC-1 non cirrhotiques, l’étude révèle que 91 % des patients traités pendant 12 semaines par la trithérapie ont une réponse virologique soutenue à 12 semaines. Le succès est plus important chez les patients naïfs de tout traitement (92 % contre 83 % en cas d’échec à un premier traitement). 200 patients cirrhotiques ont également été traités par cette trithérapie avec ou sans ribavirine. Les résultats montrent des taux de réponse virologique soutenue 12 semaines après l’arrêt, allant de 87 à 93 %, ce qui constitue une bonne solution de traitement pour les patients cirrhotiques généralement moins répondeurs.

Enfin, une bithérapie de Merck associant grazoprévir et elbasvir a été combinée au sofosbuvir (Sovaldi) afin de raccourcir les durées de traitement. La trithérapie a été administrée à 102 patients infectés par un VHC-1 naïfs de tout traitement : entre 4 et 6 semaines pour les patients non cirrhotiques et 6 à 8 semaines pour les patients cirrhotiques. Il ressort de l’étude qu’il serait possible d’écourter à 8 semaines le traitement, le taux de réponse virologique soutenue ayant atteint 95 % pour les patients traités durant 8 semaines. Pour les patients traités durant 4 semaines, seuls 39 % ont obtenu une réponse virologique soutenue, ce qui reste d’une efficacité insuffisante.

Bientôt un vaccin ?

Une partie des personnes atteintes d’hépatite C aiguë guérit spontanément du fait d’une production élevée de lymphocytes T CD4 et CD8. Des chercheurs britanniques ont donc tenté de reproduire cet effet et ont conçu un vaccin induisant une forte réaction des lymphocytes T contre le VHC. Le vaccin cible le génotype 1b du virus, le plus fréquent. Ils ont publié les résultats de phase 1 de l’essai clinique sur ce vaccin dans la revue Science Transplantation Medicine du 5 novembre 2014. Cette étude a porté sur 15 consommateurs de drogues qui n’avaient pas contracté la maladie. La réponse immunitaire semble satisfaisante puisque des anticorps spécifiques étaient toujours visibles 30 semaines après la vaccination.

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