Infection invasive à méningocoques - Le Moniteur des Pharmacies n° 3051 du 18/10/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3051 du 18/10/2014
 

Comptoir

FORMATION

Auteur(s) : Patricia Willemin

L’infection invasive à méningocoques est une maladie contagieuse d’apparition brutale dont l’évolution peut être fatale en 24 heures. Elle constitue donc une urgence diagnostique et thérapeutique.

De quoi s’agit-il ?

• Les infections invasives à méningocoques (IIM) sont dues à des bactéries, Neisseria meningitidis. Cet agent pathogène possède une capsule polyosidique qui détermine son sérogroupe : A, B et C (prédominants en France), Y et W135.

• Il existe deux formes cliniques principales :

– la méningite, la plus fréquente, dont l’évolution est favorable dans 5 cas sur 6 ;

– la méningococcémie, dont la forme la plus grave est le purpura fulminans, pouvant venir compliquer une méningite, conduire au décès ou laisser d’importantes séquelles.

• L’IIM touche majoritairement les nourrissons (< 1 an), les jeunes enfants (1-4 ans) et les adolescents (15-19 ans).

• C’est une maladie soumise à déclaration obligatoire (559 cas ont été notifiés en 2012).

Quel est le mode de transmission ?

• Le méningocoque est un agent pathogène exclusivement humain. Très fragile, il ne survit pas en dehors de son environnement naturel, l’oropharynx.

• Sa transmission interhumaine nécessite un contact proche (< 1 m), prolongé (> 1 h) et répété ; elle se fait par le biais des sécrétions oropharyngées du sujet infecté.

• La contagiosité débute 7 jours avant le début de la maladie.

Quels sont les signes cliniques ?

• Une méningite se manifeste par l’apparition d’un syndrome infectieux (fièvre, maux de tête, vomissements, courbatures) associé à un syndrome méningé (raideur de la nuque, photophobie, troubles de la conscience voire coma). Chez le nourrisson, ces symptômes peuvent être moins francs (cris geignards, alternance de somnolence et d’agitation, convulsions, bombement de la fontanelle…).

• L’apparition de taches rouges ou violacées (purpura fulminans) associé à un choc septique signe une méningococcémie, mortelle dans 20 % des cas ou pouvant entraîner des séquelles sévères : surdité, amputation de membres, troubles neurologiques, insuffisance rénale.

Quel est le traitement ?

L’IIM nécessite l’instauration en urgence, par voie IV de préférence, d’une antibiothérapie par une céphalosporine de 3e génération – ceftriaxone ou, en cas d’indisponibilité, céfotaxime – ou par une pénicilline – amoxicilline (non utilisée en première intention car risque de résistance).

Quels sont les vaccins disponibles ?

Sérogroupe C (vaccins conjugués) : Méningitec, Menjugatekit, Neisvac (indiqués à partir de 2 mois).

Sérogroupe A, C, Y, W135 (vaccins conjugués) : Nimenrix (à partir de 1 an) et Menvéo (à partir de 2 ans).

Sérogroupe A et C : vaccin méningococcique non conjugué A + C (à partir de 2 ans. Peut être utilisé entre 6 mois et 1 an contre le méningocoque A).

Sérogroupe B : Bexsero (à partir de 2 mois).

• La vaccination avec une unique dose de vaccin méningococcique C conjugué est recommandée dans la stratégie généralisée de prévention pour tous les enfants à l’âge d’un an et en rattrapage jusqu’à l’âge de 24 ans (coadministration possible avec la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole).

• Les autres vaccins disponibles s’adressent à des populations ciblées dans le cadre de situations spécifiques (sujet contact, voyageurs de certaines provenances, situations épidémiques, personnels de laboratoire, personnes ayant reçu une greffe de cellules-souches hématopoïétiques…).

Sources : instruction n° DGS/RI1/2011/33 du 27 janvier 2011 relative à la prophylaxie des infections invasives à méningocoque ; dossier « Méningite », www.sante.gouv.fr ; « Méningocoque, un germe d’actualité », La Revue du praticien, tome 26, n° 883, juin 2012 ; « Vaccination contre la méningite », lettre d’information du réseau Sentinelles, mars 2014 ; « Infections invasives à méningocoques en France en 2012 », BEH, 7/1/2014.

Prophylaxie indiquée à l’entourage proche

• L’antibioprophylaxie doit être instaurée si possible dans les 24 à 48 heures suivant le diagnostic : administration de rifampicine 2 fois/j pendant 2 jours à la dose de 600 mg/prise chez l’adulte, 10 mg/kg/prise chez l’enfant de 1 mois à 15 ans et 5 mg/kg/prise chez le nouveau-né < 1 mois. En cas de contre-indication et/ou de résistance, la ciprofloxacine orale ou la ceftriaxone injectable, en dose unique, peuvent être prescrites.

• En complément, la vaccination est recommandée dans certains cas au plus tard dans les 10 jours après le contact avec le malade par un vaccin adapté au sérogroupe identifié.

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