La trichinellose

Qu’est-ce que c’est ?

• Les trichines sont des nématodes de quelques millimètres de long dont les espèces les plus répandues sont Trichinella spiralis (cosmopolite, liée au porc) et Trichinella britovi (européenne, liée aux carnivores sauvages).

• L’homme est un hôte accidentel et représente une impasse parasitaire. Une fois ingérées sous forme de kystes dans les muscles striés des animaux, les larves sont libérées dans l’intestin grêle et deviennent adultes en 24 à 36 heures. Les femelles émettent des larves 4 à 10 jours après l’infestation. Ces larves vont emprunter la circulation sanguine et/ou lymphatique et migrer vers les muscles squelettiques striés pour s’y enkyster en 3 semaines. Ces kystes peuvent alors demeurer dans les muscles squelettiques plusieurs années et se calcifier.

• Les trichines peuvent infester tous les mammifères carnivores et omnivores sous toutes les latitudes. Dans nos régions, elles sont présentes notamment chez le sanglier, le porc, le rat, les oiseaux et de façon erratique chez le cheval. Leur présence chez l’animal est asymptomatique.

Quels sont les symptômes ?

Après une incubation silencieuse, l’infection par les trichines se déroule en 4 phases :

• phase d’invasion intestinale souvent discrète mais pouvant se traduire par des diarrhées, des vomissements et des douleurs abdominales si l’infestation est massive ;

• phase de dissémination larvaire marquée par une fièvre et des myalgies importantes, une altération de l’état général, des œdèmes et des manifestations allergiques ;

• phase d’enkystement où la fièvre diminue mais la fatigue, les myalgies et les manifestations allergiques persistent. Des lésions cardiaques (myocardite), pulmonaires (embolie) et neurologiques peuvent apparaître ;

• phase chronique où les douleurs musculaires peuvent persister plusieurs années.

Comment faire le diagnostic ?

Le diagnostic repose sur le tableau clinique associé à des signes biologiques : hyperéosinophilie sanguine et augmentation des enzymes musculaires (CPK, myokinase, aldolase…). Une sérologie spécifique (ELISA) peut être réalisée 15 jours après l’infestation mais l’apparition d’anticorps sériques est parfois tardive.

Une biopsie musculaire permet de visualiser les larves à partir de la troisième semaine de contamination.

Quel est le traitement ?

L’albendazole – Zentel 800 mg par jour en 2 prises, pendant 10 à 15 jours, au cours du repas (absorption augmentée avec un repas riche en lipides), permet d’éradiquer les vers adultes au niveau intestinal, mais aucun traitement curatif ne permet d’éliminer les larves enkystées. Une corticothérapie peut être associée afin de prévenir les complications neurologiques et cardiaques. Le traitement est d’autant plus efficace qu’il est débuté précocement.

Comment éviter la contamination ?

• Au niveau individuel, une cuisson suffisante de la viande (65 °C pendant plus de 2 minutes, viande grise à cœur) est la méthode de prévention la plus efficace. La congélation, le fumage ou la saumure ne permettent pas de tuer les larves enkystées.

• Au niveau collectif, un contrôle systématique des viandes à risque (porc, sanglier, cheval) avec un test de détection directe doit être réalisé obligatoirement à l’abattoir. Sur le marché du gibier sauvage, cette réglementation s’applique également et le chasseur doit être en mesure de fournir les documents établissant la recherche de trichines.

Sources : dossier « Trichinellose », ministère de la Santé, www.sante.gouv.fr/trichinellose.html ; « La trichinellose », ANSES, www.anses.fr/fr/content/la-trichinellose ; « Trichinellose », Association française des enseignants de parasitologie et mycologie (ANOFEL), 2014, http://bit.ly/Uc6xsC.