Les jeunes rongent leur frein - Le Moniteur des Pharmacies n° 3043 du 23/08/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3043 du 23/08/2014
 
PRIMO-INSTALLATION

Transactions

Auteur(s) : François Pouzaud

L’installation des jeunes diplômés demeure un évènement trop rare, comme en témoignent les dernières statistiques de l’ordre des pharmaciens. Cependant, le développement des SEL, des SPF-PL et le renouvellement naturel de la profession devraient à terme booster les chiffres de la primo-installation.

Le faible nombre des primo-installations de jeunes diplômés en 2013 reflète bien les difficultés actuelles du marché de la transaction de pharmacies. A la baisse du nombre de mutations (790 répertoriées par l’Ordre) correspond un recul de 12,5 % du nombre des adjoints devenus titulaires. Seulement 662 se sont installés en 2013 contre 756 en 2012. Près de 60 % d’entre eux se situent dans la tranche d’âge 24-35 ans, alors qu’en 2012 environ la moitié des nouveaux installés avaient moins de 36 ans. La part d’installations dans les dix premières années d’exercice augmente donc en valeur relative mais décroit en valeur absolue (385 en 2012, 375 en 2013).

L’attentisme joue en défaveur des acquéreurs. Plus les adjoints avancent en âge, moins ils sont nombreux à tenter l’aventure. Ceux qui se sont installés ­entre 36 et 46 ans n’étaient que 238 en 2012, et ils ne sont plus que 182 en 2013. Les installations sur le tard, entre 47 et 61 ans, suivent la même tendance (133 en 2012, 105 en 2013).

Une mauvaise cote auprès des banques

Demeurant logiquement à un niveau faible, le nombre de primo-inscrits en section A (sans passer par la section D) est tombé de 77 en 2012 à 54 en 2013. Aujourd’hui, entrer dans la profession en étant directement titulaire d’officine relève de l’exception.

88,9 % des nouveaux accédants à la propriété des officines ont moins de 36 ans en 2013. « De moins en moins de pharmaciens de cette tranche d’âge décident de s’installer compte tenu des incertitudes qui pèsent sur la pharmacie », observe Jean-Charles­Rochard, secrétaire général du Conseil national de l’ordre des pharmaciens.

Et pourtant…

Pourtant, les intentions ne manquent pas mais les projets ne se concrétisent pas du fait du refus des banques. « Les officines ont une mauvaise cote auprès des établissements financiers, qui estiment qu’il y a trop d’incertitudes sur les plans de financement présentés par les pharmaciens », rapporte-t-il. Préoccupé par cette situation, l’Ordre a demandé à ses conseils régionaux de lancer des appels en direction des médiateurs du crédit pour que les banques jouent leur rôle de financeur.

Les jeunes installés privilégient toujours la moitié nord de la France et la ruralité, en particulier l’Ouest normand et le quart Nord-Est (Picardie, Nord, Lorraine, Alsace…). Certains cabinets de transactions, bien implantés dans ces fiefs, ont fait de la première installation leur spécialisation. A l’inverse, le Sud-Ouest, le Centre, la Corse et l’Ile-de-France peinent à devenir terres d’accueil des primo- installations pour des diverses raisons : prix élevés, concurrence importante et densité trop forte d’officines ; à l’opposé, trop grand isolement géographique…

Une note d’espoir

La préférence désormais très marquée pour l’exercice en association, notamment en SEL (6925 en 2013, soit vingt fois plus qu’en 2000) et l’attrait croissant pour les SPF-PL (140 en 2013 et presque autant de nouvelles inscriptions sur le premier semestre 2014) devraient contribuer à l’installation des jeunes. Les pharmaciens de 60 ans et plus, qui représentent 15 % des inscrits en section A, ne pourront pas repousser sans cesse leur départ à la retraite.

Selon les prévisions de l’Ordre, le vieillissement de la population pharmaceutique devrait se poursuivre quelques années pour ralentir aux alentours de 2021 sous un double phénomène : le départ à la retraite de la génération qui est actuellement la plus nombreuse (32 % des titulaires ont plus de 56 ans) et ­l’arrivée relativement importante d’une population de jeunes pharmaciens grâce à la réévaluation du numerus clausus intervenue en 2004.

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