Corée du Sud, berceau du ginseng rouge

Le ginseng cru (« susam »), une fois cuit à la vapeur puis séché, devient du « ginseng rouge », ou « hongsam », et peut être conservé plus longtemps, stocké, offert ou transformé. Le ginseng cru, qui ne peut être conservé qu’une semaine, est utilisé en cuisine.

Le ginseng est vendu tant dans les pharmacies à l’« occidentale » que dans celles de médecine traditionnelle. Il se décline sous diverses formes: gélules, sirops, infusions, jus, shampooings, cosmétiques. Il peut aussi être confit dans du miel, ou… mariné dans du soju (l’alcool de riz local). Entre autres. Il est même commercialisé dans les épiceries fines, tel un produit de luxe à offrir à ses proches.

Ce n’est pas un hasard si Geumsan (20 000 âmes) et les champs alentour sont devenus La Mecque coréenne de la culture de ginseng. Situés entre les montagnes, à faible altitude (entre 200 et 300 m), les champs (3 heures de route au sud de Séoul) bénéficient d’un climat extrême avec des hivers très froids (- 20 °C) et enneigés, et des étés très chauds et humides où les températures culminent à 40 °C. Ces écarts seraient favorables à sa culture. Le ginseng s’épanouit sur un sol peu acide et bien drainé. Il pousse pendant quatre à six ans, dans un premier temps sous un paillage puis sous des panneaux de toile, maintenant la plante à l’abri de la neige et du soleil. La récolte a lieu en octobre après au moins trois années de croissance.

Cette usine de transformation de ginseng exporte chaque année 10 % de sa production. Le marché du ginseng en Corée se chiffre à 820 millions d’euros. En 2013, les exportations s’élevaient à 125 millions d’euros, avec une progression de 16 % par rapport à l’année précédente. Un marché dynamique. Les plus grands marchés à l’export pour le ginseng coréen sont la Chine (1379 tonnes) et Hongkong (197 tonnes). A titre de comparaison, la France, en 2013, n’en a importé que 14 tonnes.

Le ginseng reste un élément important de la médecine traditionnelle asiatique. Il a de tout temps bénéficié de la réputation de guérir de nombreux maux (fatigue, impuissance, rhume…). Aujourd’hui, la recherche scientifique s’emploie à découvrir ses réels bénéfices. Signe de modernisation de la filière en Corée, les producteurs sont désormais équipés de véritables laboratoires. A ce jour quelque 6 000 articles scientifiques ont été publiés dans le monde sur les bienfaits de la plante. Certains prétendent que la saponine permettrait de lutter contre le stress, stimulerait les défenses immunitaires, la concentration, l’appétit sexuel, soignerait les cirrhoses, le diabète de type 2 et ralentirait les effets du vieillissement sur le cerveau. En France, la communauté scientifique reste prudente devant ces études qui souffriraient de « graves lacunes méthodologiques », précisant que les propriétés du ginseng sur l’homme sont encore « impossibles à confirmer ».