Tests couronnés

La glycémie reste le plus important marché de l’automesure (31,3 % de part de marché en valeur). Il avait trouvé son pic historique en mars 2011 puis subi le contrecoup de la « loi des 200 bandelettes » pour les patients non insulinodépendants. Le niveau le plus bas avait été atteint en 2012, avec 950 millions de bandelettes écoulées tout de même. 2013 termine à 995 millions, une hausse correspondant à l’évolution de la prévalence du diabète en France.

En ce qui concerne les lecteurs, le Top 5 reste constant : Lifescan (35,7 % de parts de marché en valeur) et Roche Diagnostics (35,8 %, en hausse de 3 % avec le succès d’Accu-Chek Mobile et le lancement d’un nouveau lecteur Accu-Chek Performa) se disputent la première place, suivis d’Abbott (12 %), Sanofi (7,8 %) et Bayer (4 %). Pour les consommables, le classement est similaire : Lifescan (41,1 %), Roche Diagnostics (32,2 %), Abbott (13,6 %), Bayer (5,6 %), Sanofi (3,7 %).

Ce marché pourrait être boosté dans les années à venir par les entretiens pharmaceutiques s’ils concernent le diabète et la glycémie connectée à travers notamment des solutions Cloud ou la mise en place d’applications pour smartphones. Par exemple, Roche a développé une appli de comptage des glucides: Gluci-Chek.

La loi du prix pour les thermomètres

Les thermomètres représentent quant à eux 19,3 % du marché de l’automesure en valeur. La segmentation traditionnelle persiste : les thermomètres digitaux classiques (2/3 du volume et 1/3 du chiffre d’affaires) constituent encore un achat privilégié, surtout en temps de crise, même si les thermomètres premium (sans contact, auriculaires, frontaux) sont leaders en valeur (1/3 des volumes, 2/3 du chiffre d’affaires). Ces thermomètres premium représentent ainsi un enviable chiffre d’affaires de 13 millions d’euros dans lequel se distinguent des marques comme Visiomed (26 % de part de marché) qui commercialise Thermoflash, La Cooper (14 %), qui consolide ses parts depuis le lancement en 2012 de deux thermomètres (temporal et sans contact), Magnien, Hartmann et l’OCP (10 % de PdM environ chacun). Sans oublier Braun, acteur historique avec ses différentes générations de ThermoScan.

Les classiques représentent 7 millions d’euros avec également des leaders historiques et une dizaine de marques de distributeurs (MDD). La Cooper reste en tête du classement avec 30 % de PdM en valeur, suivie de Pharméa/OCP (12 %) puis Gilbert (11 %) qui a progressé dans le classement après le lancement d’un classique à sonde flexible. Sur ce marché globalement stable depuis plusieurs années, les fluctuations s’expliquent par l’intensité de la pathologie hivernale. La Cooper a trouvé le filon pour animer le marché avec des éditions limitées ludiques : un thermomètre enfant sous licence Barbapapa ou des thermomètres adultes à motifs imprimés.

Le futur connecté des tensiomètres

Un marché de 451 000 unités en évolution de 3,6 % qui pèse 17,6 millions d’euros (+ 1,1 %). Voilà les chiffres clés de ce domaine, qui s’octroie 14,3 % (en valeur) du marché de l’automesure. Les messages diffusés par les médias grand public et les associations de patients, le travail constant de relais des pharmaciens dans le cadre du suivi de leurs patients lui ont profité. Les tensiomètres au poignet représentent toujours 2/3 des volumes même si le segment « bras » progresse plus vite en raison des préconisations des médecins. Selon les chiffres d’IMS, le leader, en valeur comme en unités, reste Hartmann/Tensoval (30 % de parts de marché, en hausse de 7 %), suivi d’Omron (11 %), OCP/Pharméa (10 %) et La Cooper (8 %). Omron signe une forte progression en 2013, qui a vu le lancement d’un tensiomètre bras « entrée de gamme » et un réajustement des prix sur les références « poignet ». En chiffre d’affaires, la marque s’offre même une troisième place sur le podium avec le modèle R2 poignet (derrière deux références de Hartmann). Sa progression est bien partie pour se confirmer en 2014 avec le relancement de la gamme de brassards et les propositions de versions connectées de ses M3 et M6 Confort. Le marché des autotensiomètres est d’ailleurs en attente des performances espérées sur la tensiométrie connectée encore balbutiante (smartphone, on-line).

Les tests de grossesse font le buzz

Ce marché de 5,2 millions d’unités et 43 millions d’euros de CA, deuxième segment de l’automesure (30,6 % du total), a été stable en 2013 et reste centré sur le test de grossesse (4,9 millions d’unités), même si les tests d’ovulation poursuivent lentement leur progression (193 000 ventes, + 6,8 % ; 5,5 millions de CA, + 18,1 %). Clearblue est en tête avec 28 % de parts de marché en volume, suivi de La Cooper (13 %), l’OCP (8 %), Gilbert et une myriade de MDD. Clearblue monopolise également le marché des tests d’ovulation (50 % de parts de marché), suivi de l’OCP (10 %) puis La Cooper.

Ainsi devrait-on subir en 2014 les premiers effets de la sortie du monopole des tests de grossesse et d’ovulation. Mercurochrome a annoncé le lancement de son test de grossesse en GMS aux environs de 5 euros. Leclerc ne s’est pas gêné pour proposer des tests de grossesse à 1 euro et Pharméa a quasi immédiatement répliqué avec un test de grossesse à prix coûtant en pharmacie: 0,99 euro. Dans ce condiv, il est probable que la pharmacie maintiendra ses volumes mais au prix d’une chute significative en valeur et d’une percée consécutive forte des MDD. La multiplication des canaux de distribution entraînera-t-elle une croissance globale du marché, tous circuits confondus ?