Plaies royales

En 2013, les pansements cicatrisants nouvelle technologie ont dominé le marché (459 millions d’euros, près de 80 % de part de marché en valeur) et enregistré des croissances à deux chiffres (+ 10 % en valeur, + 13,6 % en volume). Les pansements du conseil pour crevasses, ampoules, ongles… n’ont pas eu le même rayonnement (+ 1,5 % en valeur, + 0,8 % en volume).

Après une reprise technique en 2012 (+ 1,2 % en CA), les pansements adhésifs classiques (bandes et prédécoupés) enregistrent un nouveau coup de mou (– 0,2 % en valeur, – 2,3 % en volume). Le marché en GMS baisse également en raison d’une météo peu propice aux activités de plein air. Enfin, les pansements stériles secs cicatrisants ont stoppé leur hémorragie du CA (– 0,8 % après – 8 % en 2012) et sauvent les apparences en volume (+ 0,3 % en unités vendues en 2013). La croissance du marché est donc plus concentrée sur son segment leader qui s’adjuge 48 % des ventes totales en pharmacie.

Urgo reste leader du marché des pansements grand public avec 67,9 % de parts de marché (PdM) en valeur (+ 2,2 points). Tricostéril est en baisse à 5,2 % de PdM (– 3,6 points), tandis que Nexcare est stable à 6,9 % (+ 0,1 pt). « Urgo a notamment beaucoup gagné en parts de marché pendant l’été, notamment grâce à une nouvelle saga publicitaire sur les pansements Filmogel et Ampoules, mais aussi grâce à un soutien en points de vente constitué de présentoirs spécifiques à cette gamme », indique Marie Cousin, chef de groupe du marché des pansements chez Urgo.

Compeed règne sur l’ampoule et les cors

Avec 67 % de PdM en valeur sur le segment des ampoules et 28 % en volume sur celui des cors, Compeed est en tête des pansements spécifiques. Sur un marché des pansements pour ampoules de 14 millions d’euros, la marque, avec une progression de 4 %, conforte un leadership difficilement contestable. En effet, le premier poursuivant, Urgo, reste à bonne distance avec 24 %. Viennent ensuite Paul Hartmann et Epitact, au coude à coude avec chacun 2 % de PdM, et Scholl (1 %). « Urgo a beaucoup progressé en 2013 (+ 1,1 point de PdM) en relançant complètement sa gamme en mai », précise Marie Cousin.

Contre les cors et callosités (18 millions d’euros), la suprématie de Compeed (+ 2 %, 28 % de parts de marché en volume) est plus fragile puisque Epitact le talonne avec 24 % de PdM. « Nous sommes le seul parmi les acteurs majeurs à être en croissance sur ce segment », nuance toutefois Pauline Durand, chef de produit Compeed. Ce marché est réparti plus équitablement entre les cinq premiers acteurs. En effet, Urgo arrive en troisième position avec 19 % de part de marché, juste devant Gilbert (15 %) et Scholl (12 %). « Compeed est la première marque ­recommandée par les pharmaciens et, en termes d’image, auprès des consommateurs », précise Pauline Durand. Compeed peut compter également sur une bonne fidélité à la marque, quel que soit le segment : 74 % sur l’ampoule, 77 % sur le cor et 75 % sur le bouton de fièvre. Enfin, Compeed n’a pas lésiné sur les investissements sur le point de vente (meubles de sol, présentoirs de comptoir, barquettes, entretien et organisation du linéaire par des prestataires merchandising, campagnes vitrines) et en TV pour gagner en visibilité ­(budget de millions d’euros en 2013 sur le marché de l’ampoule contre 602 000 € pour Urgo).

Sur le marché de l’onychomycose (19 millions d’euros à + 10.8 %), Urgo est en tête avec 29,7 % de parts de marché (– 2,5 points). Une perte qui s’explique par l’arrivée de nouveaux intervenants, Excilor et Naloc, qui ont fortement communiqué en télévision. « Les nouveaux entrants réalisent souvent une très bonne année mais s’essoufflent ensuite, ainsi Urgo retrouve une excellente part de marché à 34,7 % dès décembre 2013 », souligne Marie Cousin. Enfin, sur le segment des pansements liquides pour crevasses (8 millions d’euros, stable en 2013), Urgo gagne des parts (+ 2,3 pts à 89,2 %). Et sur celui du bouton de fièvre, en régression de 5,5 % à 19 millions d’euros, la marque se maintient à 8,1 % (+ 0,2 point).