Le mélanome cutané - Le Moniteur des Pharmacies n° 3036 du 14/06/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3036 du 14/06/2014
 

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Auteur(s) : Anne-Gaëlle Harlaut

Ces dernières décennies, le mélanome présente la plus forte augmentation d’incidence parmi l’ensemble des cancers. Une surveillance régulière de la peau permet un dépistage précoce et un meilleur pronostic.

De quoi s’agit-il ?

• Le mélanome est une tumeur maligne qui se développe à partir des cellules productrices de mélanine, les mélanocytes, essentiellement présentes dans l’épiderme cutané.

• Minoritaire par rapport aux carcinomes (90 % des cancers cutanés), il est néanmoins plus agressifs et son incidence est en constante augmentation (plus de 8 000 nouveaux cas en France chaque année).

• Il survient en grande majorité chez l’adulte : l’âge moyen du diagnostic se situe autour de 60 ans.

Quels sont les symptômes ?

• Typiquement, il se manifeste par l’apparition progressive d’une tache pigmentée foncée aux contours irréguliers, par la modification d’aspect d’un nævus ou, sous l’ongle, par une bande foncée longitudinale.

• Il survient sur peau saine ou, dans 20 % des cas, à partir d’un nævus existant.

Quels sont les différents types ?

Quatre types principaux sont décrits :

• superficiel extensif (70 à 80 %), lié à des coups de soleil importants notamment dans l’enfance, localisé généralement sur le cou, le tronc et les jambes ;

• de Dubreuilh (5 à 10 %), lié à des expositions répétées aux UV, localisé le plus souvent au niveau du visage, du cou, des mains ;

• acrolentigineux, non lié aux UV, surtout palmoplantaire, se manifestant surtout sur des peaux foncées ;

• nodulaire (4 à 18 %), s’étendant rapidement en profondeur sur toutes les régions cutanées, y compris non exposées aux UV.

Quelle est l’évolution ?

• Les mélanomes se développent d’abord lentement sur quelques mois à quelques années, puis rapidement.

• La plupart s’étendent horizontalement dans l’épiderme (dits in situ) puis en profondeur dans le derme et l’hypoderme.

• Les cellules cancéreuses peuvent ensuite migrer via les voies sanguines et lymphatiques, envahir les ganglions proches, puis d’autres tissus ou organes générant des métastases « en transit » (cutanées ou sous-cutanées) ou « à distance » (le plus souvent les poumons, le foie et le cerveau).

Comment se fait le diagnostic ?

• Après évaluation clinique par le dermatologue, l’exérèse diagnostique de la lésion suspecte et son examen anatomopathologique permettent de confirmer le diagnostic et d’évaluer les caractéristiques d’extension (épaisseur, ulcération…). -?Le bilan d’extension peut ensuite se poursuivre par des examens d’imagerie (échographies, scanners, IRM…) et exérèse du ganglion sentinelle.

• Selon l’évolution, on distingue différents stades : Stade I : mélanome localisé de faible épaisseur ou non ulcéré, sans atteinte des ganglions ni métastases.

Stade II : mélanome localisé épais ou ulcéré, sans atteinte des ganglions lymphatiques ni métastase.

Stade III : mélanome, quelle que soit l’épaisseur, avec atteinte des ganglions ou métastases « en transit ».

Stade IV : mélanome, quelles que soient l’épaisseur et l’atteinte ganglionnaire, avec métastases à distance.

Quel est le traitement ?

• Il dépend du type de mélanome, de sa localisation et de son stade d’évolution. Il est essentiellement chirurgical avec exérèse de la lésion et des tissus proches (marge de sécurité), éventuellement des ganglions lymphatiques et des métastases.

• Dans certains cas, une immunothérapie adjuvante par interféron alpha et/ou une radiothérapie externe est proposée pour réduire le risque de récidive.

• En cas de métastases, une radiothérapie ou une chimiothérapie classique, essentiellement palliatives, visent à limiter la progression du cancer.

• L’espérance de vie des patients a été allongée par le développement de nouveaux traitements : anticorps anti-CTLA-4 (ipilimumab) et inhibiteurs de la protéine-kinase BRAF (vémurafénib, dabrafénib).

Sources : dossier « Mélanome de la peau », Institut national du cancer, www.e-cancer.fr ; « Les traitements du mélanome de la peau », Cancer Info, octobre 2010 ; « La prise en charge de votre mélanome cutané », guide patient de la HAS, 2010 ; « Prise en charge du mélanome », La Revue du praticien, vol. 64, janvier 2014 ; « La situation du cancer en France en 2012 », « Les données du cancer », Institut national du cancer.

EN PRATIQUE

• Les facteurs de risque sont : l’exposition au soleil et aux UV artificiels, les phototypes de peau I et II (peau claire ou très claire, ne bronzant pas ou peu, cheveux et yeux clairs…), un nombre élevé de grains de beauté, des antécédents personnels ou familiaux de mélanome.

• Les signes en faveur d’un mélanome suivent la règle ABCDE : Asymétrie, Bords irréguliers, Couleur non homogène, Diamètre > 6 mm, Evolution (taille, forme, couleur). Ils doivent pousser à consulter.

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