Ritaline : Méthylphénidate - Le Moniteur des Pharmacies n° 3025 du 29/03/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3025 du 29/03/2014
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STIMULANT DU SNC

Nouveaux produits

Médicaments à délivrance particulière

Auteur(s) : Frédéric Chauvelot*

Comment délivrer ?

• Stupéfiant.

• Remb. SS à 65 %.

• Prescription sur ordonnance sécurisée limitée à 28 jours.

• Prescription initiale hospitalière annuelle réservée aux spécialistes et/ou aux services spécialisés en neurologie, psychiatrie, pédiatrie et aux centres du sommeil.

• Le nom du pharmacien chargé de la délivrance doit être mentionné par le prescripteur sur l’ordonnance pour la prise en charge du traitement par l’assurance maladie.

• A chaque délivrance, le patient doit présenter l’ordonnance sécurisée initiale hospitalière datant de moins d’un an et l’ordonnance sécurisée en cours.

• L’ordonnance ne peut être exécutée dans sa totalité que si elle est présentée dans les 3 jours suivant sa date d’établissement. Au-delà de ce délai, elle n’est exécutée que pour la durée du traitement restant à courir.

• Mentionner sur chacune des ordonnances la date de dispensation, la quantité délivrée en unités de prise, le numéro d’ordonnancier et apposer le tampon de l’officine.

• Remettre au patient l’original de l’ordonnance sécurisée et conserver une copie de l’ordonnance pendant 3 ans.

A savoir au comptoir

Indications

Le méthylphénidate est un stimulant du système nerveux central. Ritaline est indiqué :

• dans les troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité modérée ou sévère chez l’enfant de plus de 6 ans, sans limite supérieure d’âge. Ces troubles peuvent notamment être caractérisés par un manque d’attention soutenue, une incapacité à se concentrer, une instabilité émotionnelle et une impulsivité ;

• dans la narcolepsie avec ou sans cataplexie, en cas d’inefficacité du modafinil, chez l’adulte et l’enfant de 6 ans et plus.

Posologie

• Troubles de l’attention

La posologie quotidienne efficace est comprise entre 0,3 et 1 mg/kg/jour, sans dépasser 60 mg par jour (6 comprimés). Elle est adaptée individuellement, avec ce comprimé à 10 mg à libération immédiate, en fonction des besoins et de la réponse clinique du patient. Le traitement est instauré en milieu hospitalier à faible posologie : un demi-comprimé à 10 mg (5 mg) matin et midi. La dose quotidienne est ensuite augmentée de 1/2 à 1 comprimé par semaine (5 à 10 mg). S’il n’y a pas d’amélioration clinique après 1 mois d’ajustement de traitement, interrompre ce dernier.

Une fois la posologie optimale atteinte, le passage à la forme LP (gélules) est envisagé, en conservant la même dose journalière mais en l’administrant en une seule fois par jour au lieu de deux.

• Narcolepsie

Chez l’enfant, la posologie sera identique à celle exprimée ci-dessus. Chez l’adulte, le traitement débutera avec 1 à 11/2 comprimé par jour (10 à 15 mg) pour atteindre une posologie moyenne de 2 à 3 comprimés par jour (20 à 30 mg). La dose quotidienne n’excédera pas 6 comprimés par jour (60 mg).

Grossesse et allaitement

• La grossesse est déconseillée pendant le traitement.

• L’allaitement est contre-indiqué pendant le traitement.

Contre-indications

• Phéochromocytome.

• Hyperthyroïdie.

• Glaucome.

• Présence ou antécédents de dépression sévère, anorexie mentale ou troubles anorexiques, tendances suicidaires, symptômes psychotiques, troubles de l’humeur sévères, manie, schizophrénie, trouble de la personnalité psychopathique ou limite (« borderline »).

• Présence ou antécédents de trouble affectif bipolaire épisodique et sévère (de type 1) non contrôlé.

• Hypertension sévère, insuffisance cardiaque, artériopathie occlusive, angor, cardiopathie congénitale, cardiomyopathie, infarctus du myocarde, arythmies, canalopathies pouvant mettre en jeu le pronostic vital (sous réserve de l’avis d’un spécialiste en cardiologie).

• Troubles cérébrovasculaires.

• Enfant de moins de 6 ans.

• Sujet âgé.

Interactions médicamenteuses

• Association contre-indiquée avec :

– les IMAO irréversibles (iproniazide). Du fait de la longue durée d’action des IMAO, cette interaction est encore possible 15 jours après l’arrêt de l’IMAO ;

– les autres sympathomimétiques indirects (bupropion, cafédrine, éphédrine, phényléphrine, pseudo-éphédrine) ; les sympathomimétiques alpha par voie orale et/ou nasale (étiléfrine, midodrine, naphazoline, oxymétazoline, tuaminoheptane) en raison du risque de vasoconstriction et/ou de poussée hypertensive.

• Association déconseillée avec les alcaloïdes de l’ergot de seigle (bromocriptine, cabergoline, DHE, ergotamine, lisuride, méthylergométrine, méthysergide), les IMAO-A réversibles (bleu de méthylène, linézolide, moclobémide) en raison du risque de vasoconstriction et/ou de poussée hypertensive.

• L’association avec les anesthésiques halogénés nécessite d’interrompre le traitement quelques jours avant l’intervention en raison du risque de poussée hypertensive peropératoire.

Conservation

Conserver les comprimés à température inférieure à 30 °C et à l’abri de l’humidité.

Modalités d’administration

• Avaler les comprimés avec un verre d’eau.

• Indiquer au patient ou à son entourage familial que la posologie doit être répartie en 2 prises aux repas du matin et du midi. Exceptionnellement, un schéma à 3 prises quotidiennes peut être envisagé chez les patients présentant un effet rebond en fin de journée (insomnie, nervosité), en évitant la prise au coucher.

Effets indésirables

• Expliquer aux parents qu’il est recommandé d’interrompre le traitement durant les vacances scolaires et/ou les week-ends de façon à pallier les retards de croissance parfois observés, en accord avec le prescripteur.

• Indiquer aux parents ou au patient devant recevoir une anesthésie générale programmée d’avertir l’anesthésiste-réanimateur de la prise de ce médicament et de la nécessité de l’arrêter 24 à 48 heures avant l’intervention.

• On aura une attention toute particulière si le patient présente des antécédents de dépendance aux médicaments, drogues et alcool, lequel est d’ailleurs formellement déconseillé pendant le traitement.

• Il est recommandé de prendre le traitement au cours des repas en cas de troubles digestifs, du type nausées, vomissements, diarrhée, douleur abdominale, gêne épigastrique.

• Indiquer au patient sportif que ce médicament peut induire une réaction positive des tests pratiqués lors des contrôles antidopage.

• Prévenir le patient et/ou les parents du risque de vertiges, somnolence, troubles de la concentration ou troubles visuels pour la conduite, y compris d’un vélo, ou l’utilisation de machines requérant l’attention, monter à cheval ou grimper aux arbres.

Suivi thérapeutique

• Concernant les troubles de l’attention chez l’enfant, ce traitement doit être intégré dans une stratégie globale de prise en charge psychothérapeutique et éducative. On suivra les patients en milieu hospitalier pendant les deux premiers mois afin de contrôler l’efficacité du traitement et la posologie.

• Surveillance continue de la croissance, de l’état psychiatrique et cardiovasculaire :

– pression artérielle et pouls : avant traitement, à chaque adaptation posologique, puis au moins tous les 6 mois ;

– croissance de l’enfant (taille, poids, appétit) : avant traitement, à chaque adaptation posologique, puis au moins tous les 6 mois ;

– apparition de nouveaux troubles psychiatriques ou aggravation de troubles préexistants : à chaque adaptation posologique, puis au moins tous les 6 mois et à chaque visite.

– Surveillance régulière de la NFS.

Pharmacien praticien hospitalier, div de l’ouvrage Les Médicaments à délivrance particulière paru aux éditions du Moniteur des pharmacies

FICHE TECHNIQUE

Méthylphénidate 10 mg pour un comprimé sécable,boîte de 30, 6,76 €, AMM : 34009 339 294 0 4.

Novartis Pharma SAS 01 55 47 66 00

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Les patients intolérants au lactose ne doivent pas prendre ce médicament.

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