« Du passage, une croix verte, une blouse blanche, quelle richesse ! » - Le Moniteur des Pharmacies n° 3025 du 29/03/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3025 du 29/03/2014
 
JULIEN PAPELIER, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE COSMÉTIQUE ACTIVE FRANCE (L’ORÉAL)

Entreprise

Auteur(s) : Laurent Lefort

En dépit d’une conjoncture difficile, le marché de la cosmétique tire son épingle du jeu. Sur ce marché, Cosmétique Active France obtient à travers ses différentes marques des taux de croissance enviables. Interview de son directeur général, Julien Papelier.

LE MONITEUR : Le marché dans lequel évolue Cosmétique Active France est un marché de l’envie plus que du besoin, mais la crise s’éternise. Vos résultats s’en ressentent-ils ?

JULIEN PAPELIER : Il y a une crise économique, c’est vrai, mais le marché de la dermopharmacie (circuit de la pharmacie et parapharmacie) est resté très dynamique en 2013, signant une croissance à 3,5 %*. On voit là toute la légitimité de la pharmacie. Sur ce marché, Cosmétique Active réalise une performance à + 8,3 %…

A quoi attribuez-vous cette légitimité ?

Elle est multifactorielle : la proximité des pharmacies avec les consommateurs, leur identification à des valeurs fortes comme le conseil, l’éthique, la sécurité, le référencement de marques de qualité. Ajoutons à cela la montée des préoccupations liées à la santé, le besoin de sécurité qui conduisent tout droit à franchir la porte de l’officine. Enfin, les prescripteurs sont un soutien, en particulier les dermatologues, qui ont une culture plus forte de la cosmétique que dans d’autres pays.

Marque par marque, quel est le bilan 2013, aussi bien qualitatif que quantitatif ?

La Roche-Posay, marque des peaux sensibles et des dermatologues, reste la locomotive de la division avec une croissance de + 8,1 % en 2013. L’un des projets qui nous tient à cœur cette année est celui de l’oncologie. Nous travaillons depuis des années avec des instituts d’oncologie qui testent nos produits et les dermatologues n’ont cessé de nous demander de renforcer notre présence aux côtés des patientes atteintes de cancer. Dans un tout autre domaine, la performance de Sanoflore, en croissance de 24 %, nous réjouit. Nous ouvrons des points de vente et, plutôt que d’en capter chez nos concurrents, nous tenons à ce que la marque permette aux pharmaciens de recruter de nouveaux clients, venant notamment de la parfumerie sélective. Quant à Vichy, c’est une marque généraliste au sens positif du terme, c’est-à-dire réconciliant efficacité, sécurité et promesses de plaisir. Elle croît de 7,8 %.

Vichy est une marque qui revient de loin…

Effectivement Vichy a beaucoup souffert mais se porte de mieux en mieux depuis 3 ans. Déjà, en 2012, la marque signait un + 6,6 %. Nous avons encore du travail. Restons humbles.

Comment se sont comportées les marques dont les volumes sont plus discrets ?

Roger et Gallet – qui n’est pas seulement une marque de savons ! – est à + 8,4 %, ce qui montre que la pharmacie peut trouver des relais de croissance avec les eaux parfumées et les parfums. Skinceuticals est en hausse de 5 %, avec une diversité de dynamiques selon les points de vente, car ces soins ont besoin d’une mise en scène très qualitative et d’une prise en charge de conseil très forte. Enfin, nous avons opéré un recentrage de la marque Innéov avec la fermeture de très nombreux points de vente, d’où un sell out en baisse de 13 %, mais en augmentation significative à point de vente comparable. Si l’on devait faire notre autocritique, je dirais que le complément alimentaire est un métier à part entière qui suppose de comprendre aussi bien les effets des formules que les régimes alimentaires des clientes. Mais notre ambition est intacte, celle de faire d’Innéov un complément alimentaire de beauté.

L’Oréal est aussi très présente en GMS, quelles recettes gagnantes importer en pharmacie ?

Comme en GMS, les pharmaciens doivent faire des choix, affiner leur gestion, établir des plans marketing annuels. Et puis, cela s’arrête là ! La pharmacie est un circuit à forte image de conseil qu’aucun écran ne remplacera. Certes, il y a des menaces, mais les plus forts atouts on les gagne auprès de ses consommateurs. Or, dans la majorité des cas, les études montrent que les clientes ont vécu des expériences plus riches en parfumerie qu’en pharmacie. Il faut changer cela et penser au « service cosmétique rendu » et pas seulement au nombre de boîtes vendues. Mais il y a de quoi rester enthousiaste : du passage, une croix verte, une blouse blanche, quelle richesse !

* Tous les chiffres sont exprimés en valeur.

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