La césarienne - Le Moniteur des Pharmacies n° 3022 du 08/03/2014 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 3022 du 08/03/2014
 

Comptoir

FICHE FORMATION

Auteur(s) : Maryne Thierry Duriot

Acte chirurgical courant, la césarienne est parfois mal vécue. Toute femme enceinte doit être informée de ce mode d’accouchement pour s’y préparer.

De quoi s’agit-il ?

En France, une femme sur cinq accouche par césarienne. Cette intervention chirurgicale permet d’extraire le fœtus après incision de la paroi abdominale et de l’utérus, lorsque les conditions ne sont pas favorables à la voie naturelle. Elle est généralement réalisée sous anesthésie locorégionale (péridurale ou rachianesthésie). L’hospitalisation peut varier entre 4 et 7 jours.

Quand est-elle pratiquée ?

• La césarienne en urgence est réalisée quand une tentative d’accouchement par voie basse échoue et/ou en cas de mise en jeu du pronostic vital de la mère et/ou de l’enfant (éclampsie, souffrance fœtale…). Plus de 50 % des césariennes se font en urgence.

• La césarienne peut être programmée. Le rapport bénéfice/risque versus la voie basse est évalué tout au long de la grossesse et discuté avec la patiente. La césarienne est recommandée notamment en cas de risque de transmission d’infections maternelles (infection à VIH en cas de charge virale > 400 copies VIH/ml, coïnfection VIH/VHC et primo-infection herpétique après 35 semaines d’aménorrhée), de macrosomie (poids fœtal ≥ 5 kg hors diabète et poids fœtal ≥ 4,5 kg en présence d’un diabète) et d’antécédents de trois césariennes ou plus. La décision est prise au cas par cas devant un utérus cicatriciel, une grossesse gémellaire ou une présentation par le siège.

• La césarienne est parfois demandée par la patiente pour des raisons non médicales : peur de l’accouchement, crainte de la douleur, expérience antérieure traumatisante. Sa réalisation est une décision partagée entre le médecin et la patiente, après évaluation du rapport bénéfice/risque. L’obstétricien peut refuser et doit orienter vers un confrère.

Quels sont les risques ?

Au cours de l’intervention, des complications peuvent survenir très exceptionnellement : lésions d’organes au voisinage de l’utérus (vessie, voies urinaires, vaisseaux sanguins…), hémorragie au niveau de l’utérus, nécessitant une prise en charge chirurgicale spécifique.

A court terme, le risque d’accident thromboembolique veineux (à type de thromboembolie veineuse profonde et d’embolie pulmonaire) est augmenté. Un traitement par HBPM est instauré pendant l’hospitalisation. Des antalgiques sont souvent nécessaires dans les 24 premières heures. Une cystite, un hématome et/ou un abcès au niveau de la cicatrice, une occlusion intestinale, une infection sévère, une hémorragie peuvent également survenir dans les jours suivant l’intervention. A long terme, le risque de complications lors d’une future grossesse est augmenté : placenta prævia, placenta accreta (accolement excessif du placenta à la cicatrice de l’utérus). Il existe un risque d’échec d’accouchement par les voies naturelles et de rupture utérine.

Quelles sont les suites ?

Après une césarienne :

– l’allaitement est possible, malgré une montée de lait souvent retardée ;

– des saignements vaginaux modérés peuvent persister pendant 6 semaines ;

– il faut éviter de porter des poids plus lourds que le bébé au cours du premier mois ;

– il est préférable d’attendre la fin des saignements pour reprendre une activité sexuelle ;

– la douche est possible le lendemain de l’opération ; attendre 3 semaines avant de prendre un bain ;

– une rééducation périnéale est recommandée ;

– la cicatrice ne nécessite pas de soin particulier. Des spécialités à base d’acide hyaluronique ou de gel de silicone permettent d’accélérer et d’améliorer la cicatrisation.

Sources : « La césarienne » (brochure patient), HAS, 2013 ; « Indications de la césarienne programmée à terme », HAS, 2012 ; Centre de référence sur les agents tératogènes, « Douleur et allaitement », http://bit.ly/1evaVdm ; Collège national des gynécologues-obstétriciens français, Le Grand Livre de ma grossesse, édition 2013-2014, p. 247.

EN PRATIQUE

• En cas de douleurs postopératoires, la prise de certains antalgiques et AINS sont compatibles avec l’allaitement : paracétamol, ibuprofène, diclofénac…

• Orienter la patiente vers une consultation médicale, en cas d’apparition de douleurs, de saignements importants, de vomissements, de fièvre, de douleur au mollet.

• Un accouchement par voie basse est possible après un accouchement par césarienne.

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