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Auteur(s) : Louise Triquet
La scarlatine, maladie bactérienne rare, expose, en l’absence d’un traitement antibiotique adapté, au risque de complications post-streptococciques.
Maladie infectieuse bactérienne due à un streptocoque bêtahémolytique du groupe A (Streptococcus pyogenes), la scarlatine survient surtout chez les enfants de 5 à 10 ans au cours des périodes froides. Ses symptômes sont liés à la sécrétion bactérienne d’exotoxines pyrogènes.
La transmission se fait par voie aérienne (toux, éternuements, postillons) ainsi que par contact des muqueuses avec des mains ou des objets fraîchement souillés par les sécrétions oropharyngées d’une personne infectée ou porteuse. Les sujets atteints sont contagieux dès que la bactérie est installée dans le pharynx, c’est-à-dire avant même l’apparition des premiers symptômes.
La période d’incubation est de 2 à 5 jours ; la maladie débute brutalement avec une fièvre à 39°-40 °C accompagnée de frissons, de douleurs pharyngées et abdominales, de vomissements ainsi que d’adénopathies sous-maxillaires.
Survient ensuite la phase d’état en 24 à 48 heures :
• L’érythème cutané est diffus, touchant le tronc et les plis de flexion puis le visage et les membres, épargnant les paumes et plantes ainsi que la région péribuccale.
• L’énanthème associe quant à lui une pharyngite, une angine et une atteinte linguale caractéristique : la langue est d’abord recouverte d’un enduit blanchâtre. Cette phase est suivie d’une desquamation (langue framboisée) puis d’une dépapillation.
Après quelques jours, l’exanthème s’atténue et laisse place à une desquamation cutanée, fine au niveau du tronc et de la face, en « doigts de gants » au niveau des extrémités. La langue reprend quant à elle son aspect initial en deux semaines. Les complications (glomérulonéphrite, rhumatisme articulaire aigu) sont rares chez les personnes correctement traitées.
Les formes atténuées, qui semblent actuellement les plus fréquentes, présentent des signes généraux moins marqués, un exanthème moins typique, parfois localisé, avec une desquamation discrète.
L’énanthème reste quant à lui caractéristique.
Les formes sévères sont beaucoup plus rares.
La scarlatine, comme toutes les angines à streptocoque bêtahémolytique, est détectée par les tests de dépistage rapide (TDR) réalisés à l’officine.
La prise en charge de la scarlatine repose sur une antibiothérapie identique à celle de l’angine streptococcique :
• En première intention : amoxicilline pendant 6 jours
• En cas d’allergie aux pénicillines, le recours aux céphalosporines (céfuroxime axétil, cefpodoxime proxétil, céfotiam hexétil) est possible.
• En dernière intention, en cas d’allergie documentée aux bêtalactamines, un traitement court par un macrolide (azithromycine, clarithromycine ou josamycine) est envisageable (à restreindre, le taux de résistance atteignant 16 à 31 % pour les streptocoques du groupe A).
Il n’y a pas de vaccin contre la scarlatine. La principale mesure de prévention, lorsqu’un cas est déclaré dans l’entourage, reste l’éviction. La contagiosité de la maladie étant considérablement réduite par l’antibiothérapie, cette période d’éviction est aujourd’hui limitée aux 48 heures qui suivent l’instauration du traitement (elle est de deux à trois semaines chez les sujets non traités). En ce qui concerne les sujets exposés, c’est-à-dire ayant été en contact étroit et répété avec un malade dans les 48 heures précédant l’éruption et jusqu’à 48 heures après le début du traitement, il n’existe pas à l’heure actuelle de consensus en faveur d’une antibiothérapie préventive.
Sources : A. Bourrillon, « La scarlatine en 2009 », La Revue du praticien-Médecine générale, juin 2009 ; Agence nationale des médicaments et produits de santé, « Antibiothérapie par voie générale en pratique courante au cours des infections respiratoires basses de l’adulte et de l’enfant » ; guide EFICATT « Streptococcus pyogenes », http://www.inrs.fr : Ameli-sante.fr, « Scarlatine », www.ameli-sante.fr/scarlatine.html
Conseils à l’entourage du patient
• Respecter la période d’éviction et la durée du traitement antibiotique.
• Surveiller la température (donner du paracétamol si besoin) et assurer une bonne hydratation.
• Privilégier un régime léger, avec des aliments faciles à avaler (purées…) ; éviter les aliments solides, trop chauds ou épicés. Le froid peut calmer la douleur (glaces, glaçons…).
• Pour les sujets exposés : consultation médicale en cas d’apparition de symptômes.
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