LES PARASITES DE L’ENFANT - Le Moniteur des Pharmacies n° 2947 du 08/09/2012 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2947 du 08/09/2012
 

Cahiers Formation du Moniteur

Conseil

LES POUX

« Ce traitement ne fonctionne pas ! »

Madame J., maman de Lou-Anne, 4 ans :

– Vous m’avez vendu hier un flacon de produit asphyxiant pour les poux. J’ai lu qu’il faut mettre 75 ml de produit par application.

– Effectivement.

– Je n’ai appliqué que la moitié car j’ai eu peur que ce soit toxique.

– Rassurez-vous, le produit n’est pas toxique et la dose ne dépend pas de l’âge. Il doit imprégner complètement les cheveux pour être efficace.

LA PARASITOSE

Epidémiologie

• La pédiculose du cuir chevelu est due au pou de tête Pediculus humanus capitis. Elle est très contagieuse et touche surtout les enfants d’âge scolaire, avec une prévalence de 6 à 8 %.

• La transmission se fait par contact direct ou de manière indirecte (bonnets, peignes, brosses, écharpes…).

• La transmission par l’eau (piscine…) n’a pas été démontrée.

Biologie

• Le pou est un arthropode hématophage prenant de 1 à 4 repas par jour. Sa durée de vie est d’environ 1 mois et il ne peut survivre plus de 36 heures en dehors du cuir chevelu. Il mesure entre 1 et 4 mm et se tient au cheveu par l’intermédiaire de ses pinces.

• Il ne saute pas, ne vole pas (il n’a pas d’ailes) et nage très mal, mais résiste à une immersion prolongée dans l’eau.

• Le pou femelle pond environ 5 à 10 œufs par jour pendant 3 à 4 semaines : ce sont les lentes (grains ovoïdes brillants de couleur brune mesurant environ 1 mm et fixés à la racine du cheveu). Elles se situent principalement au niveau de la nuque et des oreilles.

• Elles donneront des larves puis des poux adultes après trois semaines. La coque blanche de l’œuf reste accrochée aux cheveux quand l’œuf a éclos.

Diagnostic

• Il est évoqué par l’observation d’un prurit au niveau des oreilles, des tempes, de la nuque, dû aux morsures des poux et à leur salive irritante.

• Il est confirmé par la présence de poux ou de lentes visibles à l’œil nu.

TRAITEMENT

Il est conseillé de renouveler le traitement à J7 et/ou J14 selon le produit utilisé.

Insecticides

Les insecticides présentent une certaine toxicité. Une bonne observance du traitement et des mesures d’hygiène associées permettent d’en limiter l’usage au strict minimum.

Malathion

• Le malathion est un insecticide organophosphoré (inhibiteur des cholinestérases). Son effet lenticide est total. Il est inflammable (ne pas utiliser de sèche-cheveux) et la durée d’application conseillée est longue (de 8 à 12 h).

• Ses effets indésirables sont un érythème, un prurit, des nausées, vomissements et céphalées.

• Avant l’âge de 2 ans, il est à utiliser sous surveillance médicale (risque de convulsions). Il faut diminuer le temps de contact au moins de moitié et ne pas utiliser la forme spray.

• En cas de passage systémique, on observe des troubles digestifs, respiratoires, neurologiques et cardiovasculaires.

Pyréthrinoïdes

• Les pyréthrinoïdes (perméthrine, phénothrine, dépalléthrine) ont un effet lenticide partiel et sont efficaces en une dizaine de minutes.

• De nombreux produits proposent une association à du butoxyde de pipéronyle. Cette molécule non insecticide inhibe les enzymes du pou qui détruisent les pyréthrinoïdes et potentialise ainsi leur action. Elle est irritante pour les voies respiratoires.

• Des réactions locales ont été décrites lors de l’application de produit contenant des pyréthrinoïdes : prurit, érythème, brûlure, œdème, irritation d’yeux…

Huile de neem

Le neem (Azadirachta indica) est un arbre originaire d’Inde. L’huile est extraite des graines et contient un insecticide (azadirachtine A) dont efficacité est largement documentée. Son utilisation est ancienne dans de nombreux pays.

Asphyxiants

Ils détruisent les poux par action mécanique (asphyxie). En pratique, ce sont des produits à appliquer toujours sur cheveux secs et en quantité suffisante pour bien les imprégner (50 ml à 100 ml). Ils ont l’avantage de ne pas induire de résistance chez les poux.

La diméthicone

• La diméticone est un dérivé de silicone. Son effet pédiculicide est comparable à celui des insecticides mais son effet lenticide est faible.

• Elle n’a pas d’odeur désagréable et peut s’utiliser chez l’enfant de moins de 2 ans. Ses effets indésirables sont une possible démangeaison du cuir chevelu, une desquamation de la peau et des irritations oculaires.

• Elle est inflammable.

Esters de triglycérides

• Ce sont l’oxyphthirine et la cyclophthirine.

• Leur efficacité, comparable à celle de la diméthicone, nécessite un temps de pose de 8 heures (traitement le soir sur cheveux secs). Les laboratoires revendiquent également un effet lenticide.

• Leur tolérance serait meilleure que celle de la diméthicone. Ils ne sont pas inflammables. Il est conseillé d’appliquer au moins 75 ml de produit.

Huiles

• Il existe des huiles minérales et des huiles végétales. Les produits qui en contiennent ont l’avantage de n’induire aucune résistance et de ne pas être inflammables.

• Elles sont efficaces à condition d’imprégner complètement les cheveux secs avec le produit et de respecter un temps de pose suffisant (au moins 15 minutes).

Autres produits

Huiles essentielles

• L’huile essentielle d’arbre à thé (Melaleuca alternifolia) a montré son efficacité pédiculicide dans plusieurs études, seule ou en association avec celle de lavande (Lavandula sp.). Son activité lenticide est négligeable.

• Il est recommandé de renouveler le traitement à J7 et J14 avec un produit contenant au moins 5 % d’huile essentielle de Melaleuca alternifolia.

• D’autres huiles essentielles sont utilisées sans que leur efficacité soit suffisamment documentée (anis, ylang-ylang, eucalyptus…).

• Les huiles essentielles sont inflammables.

Pamplemousse

L’extrait de pépin de pamplemousse a montré son efficacité pédiculicide dans une étude. Peu de données sont encore disponibles (concentration efficace, profil chimique de l’extrait…).

Peignes électroniques

• Les peignes électroniques revendiquent un effet immédiat par simple contact.

• Ils s’utilisent sur cheveux secs. Leur efficacité comparativement à un simple peignage méticuleux n’est pas suffisamment évaluée.

Traitement de suite

• Les baumes décolleurs de lentes mortes agissent sur la spumaline grâce aux substances (huiles végétales, acide acétique…) qu’ils contiennent.

• Un peignage soigneux avec un peigne antipoux très fin (métallique de préférence) élimine les lentes et les poux morts. Il peut être trempé dans de l’eau vinaigrée pour faciliter le décollage des lentes mortes.

Formes galéniques

Sprays

• Les sprays contenant des gaz propulseurs doivent être pulvérisés sur cheveux secs dans un endroit aéré à l’abri de toute source de chaleur car ils sont inflammables (ne pas utiliser de sèche-cheveux).

• Il convient de protéger les yeux, le nez et la bouche avec une serviette.

• L’application se fait en pulvérisant par pressions d’une seconde à quelques centimètres des cheveux, mèche après mèche, de façon à bien imprégner la totalité des cheveux et du cuir chevelu.

• Les sprays sont contre-indiqués en cas d’asthme ou de bronchite asthmatiforme chez le sujet parasité ou la personne qui effectue la pulvérisation.

Lotions

• Appliquer sur cheveux secs une quantité de produit proportionnelle à la longueur des cheveux puis procéder à une friction afin de bien imprégner toute la chevelure.

• La lotion apparaît comme la forme galénique la plus efficace en pratique.

Crèmes

Elles s’appliquent sur l’ensemble du cuir chevelu par massage.

Shampooings

• Appliquer comme un shampooing classique sur cheveux humides ou sur cheveux secs s’il contient un actif asphyxiant.

• Cette forme est efficace à condition de respecter le temps de pose indiqué et de ne pas mettre trop d’eau.

Baumes

Ils contiennent des décolleurs de lentes (baume KO Lentes, Pyreflor baume après-shampooing…) et s’utilisent sur cheveux humides après un traitement antipoux.

Traitement de l’environnement

Le traitement de l’environnement est indispensable :

– les linges de toilette et de lit doivent être lavés au début du traitement ;

– pour les articles fragiles (sièges auto, canapés, peluches…), un insecticide sous forme d’aérosol (A-Par aérosol, Pyreflor Environnement…) est utilisable.

• A défaut, on peut enfermer les articles fragiles dans un sac hermétique clos pendant 15 jours ou les placer 3 jours au congélateur.

LA PRÉVENTION

Les répulsifs

• Ce sont des sprays aux propriétés répulsives à pulvériser sur les cheveux et la nuque.

• Ils ne sont efficaces que quelques heures (6 à 12 h), ce qui limite fortement leur intérêt à moyen et long terme.

• Ils contiennent de l’IR3535, du DEET, du citriodiol ou des huiles essentielles (Kidna’poux répulsif, Parasidose spray répulsif antipou, Pouxit répulsif…).

Autres mesures

• Ne pas coiffer les enfants avec la même brosse.

• Attacher les cheveux longs. Les couper en cas d’infestation massive.

• Prévenir l’école ou la crèche dans le but de limiter la propagation de l’épidémie.

LES TIQUES

« Je ne sais pas retirer cette tique ! »

Monsieur R., vosgien, papa de Stéphane, 9 ans :

– Bonjour, nous sommes allés nous promener hier et mon fils a attrapé une tique. Pourriez-vous la retirer ?

– Je vais la lui enlever avec un tire-tique puis nous désinfecterons la morsure. Il faudra ensuite consulter votre médecin traitant afin qu’il effectue une surveillance clinique car les tiques peuvent transmettre des maladies si elles restent accrochées plus de 24 heures.

LE PARASITE

Généralités

• La tique est un arthropode hématophage appartenant à la sous-classe des acariens.

• Son activité est maximale entre mars et octobre.

• La tique aime particulièrement la chaleur et l’humidité. On la retrouve donc en abondance dans les forêts où elle se loge dans les herbes, les broussailles, les feuilles mortes, les brindilles, mais aussi dans les prairies, les jardins et les parcs.

• En France, elle est présente sur tout le territoire (sauf sur le littoral méditerranéen et en altitude au-dessus de 1 500 m) avec une prévalence accrue dans le nord du pays.

• Elle peut être vectrice de maladies chez l’homme. L’espèce responsable de ces maladies la plus souvent retrouvée est Ixodes ricinus.

Biologie

• La tique se nourrit de sucs végétaux et de sang. Pour prendre son repas sanguin, elle se laisse tomber sur son hôte, le mord et y reste accrochée jusqu’à la fin de son repas, qui dure plusieurs jours.

• Elle peut se passer de repas sanguin pendant un an si elle ne rencontre pas d’hôte.

• Sa vie comporte trois stades de développement :

– la larve au sortir de l’œuf se nourrit sur de petits rongeurs (campagnols, mulots) ou certains oiseaux ;

– puis elle mue en nymphe (1 mm) qui se nourrit également sur de petits mammifères (lapins, écureuils, hérissons…) ou des oiseaux ;

– enfin, la nymphe mue en tique adulte (4 mm) qui se nourrit sur les grands mammifères domestiques et sauvages. Elle peut multiplier son poids par 100 ou 200 en se gorgeant de sang. Une tique femelle est capable de pondre entre 1 000 et 20 000 œufs.

• L’homme est un hôte accidentel qui peut héberger tous les stades de la tique, mais le plus souvent les nymphes et les adultes. Après avoir grimpé le long du corps, elle va se nicher dans des endroits protégés pour prendre son repas (aine, nombril, aisselles, oreilles, nuque).

MALADIES ASSOCIÉES

• La morsure de tique peut provoquer des réactions locales (douleurs, démangeaisons, œdèmes, inflammation, induration de quelques mm).

• La tique peut également transmettre au cours de son repas sanguin deux maladies dues à, respectivement, une bactérie et un virus contractés sur leurs hôtes : la maladie de Lyme et la méningoencéphalite à tiques.

• Plus la tique est âgée et plus elle risque d’héberger un agent pathogène.

• La probabilité de transmission augmente avec le temps de fixation de la tique. C’est pourquoi il est nécessaire d’éliminer une tique le plus rapidement possible.

Maladie de Lyme

Description

• La maladie de Lyme ou borréliose est transmise au cours de la morsure d’une tique contaminée par une bactérie du genre Borrelia.

• La tique infectée est contaminante après une fixation de 24 heures.

• Cette maladie évolue succinctement en 3 phases :

– la phase primaire : un érythème migrant est visible (pas toujours) au point d’inoculation entre 2 et 30 jours après morsure par une tique. C’est une lésion érythémateuse inflammatoire de quelques cm de diamètre généralement indolore et non prurigineuse. Elle peut s’associer à des arthralgies, myalgies, une fièvre et une asthénie. Sans traitement, cet érythème s’étend puis disparaît spontanément en 3 à 4 semaines ;

– la phase secondaire : la bactérie se dissémine dans le corps, le cerveau, le cœur et les articulations. En France, les manifestations neurologiques sont les plus fréquentes avec paralysie faciale, méningites, rares cas d’encéphalites ;

– la phase tertiaire : elle intervient en l’absence de traitement et donne des complications rhumatologiques (arthrite de Lyme), neurologiques et cutanées (acrodermatite chronique atrophiante).

Traitement

• La stratégie thérapeutique actuelle ne propose pas d’antibioprophylaxie systématique après morsure d’une tique.

• On effectue une surveillance clinique pendant 30 jours afin de détecter la survenue d’un érythème migrant. S’il apparaît, une antibiothérapie est mise en place.

• On utilise chez l’enfant de l’amoxicilline à raison de 50 mg/kg/jour en 3 prises pendant 14-21 jours.

• A partir de 8 ans, la doxycycline est utilisée à la dose de 4 mg/kg/jour en 2 prises, le maximum étant 100 mg/prise pendant 14-21 jours.

• Aux phases secondaire et tertiaire, le choix du traitement dépendra des complications apparues.

Méningoencéphalite à tique

• Cette maladie est due à un virus (Flavivirus) mais reste heureusement rare en France.

• La contamination nécessite une fixation de la tique d’au moins 48 à 72 heures.

• L’incubation dure de 1 à 2 semaines.

• Deux phases se succèdent :

– la première phase s’apparente à un syndrome grippal (fièvre, fatigue, myalgies, arthralgies, parfois nausées ou vomissements…) durant environ 5 jours ;

– la seconde phase est caractérisée par la reprise de la fièvre et l’apparition de signes méningés : méningite (le plus souvent chez l’enfant), méningoencéphalite et méningoencéphalomyélite (atteinte des nerfs crâniens se traduisant par une paralysie). Les symptômes sont plus sévères chez les adultes.

• Des séquelles peuvent apparaître dans 10 à 45 % des cas.

• Il n’existe pas de traitement spécifique. Seule la vaccination permet de protéger les enfants d’une encéphalite à tiques.

• Deux vaccins sont disponibles suivant l’âge de l’enfant : Ticovac 0,25 ml de 1 an à 16 ans (il existe le vaccin Ticovac pour adultes à la dose de 0,5 ml) et Encépur à partir de 12 ans, dont le schéma vaccinal est le même : 3 injections à M0, entre M1 et M3 puis entre M5 et M12.

Ces vaccins non remboursés sont recommandés pour tous les voyageurs séjournant en zone rurale ou forestière d’endémie (Europe centrale, orientale et septentrionale, nord de l’Asie centrale, nord de la Chine, nord du Japon) du printemps à l’automne.

PROPHYLAXIE

• Identifier les zones à risque de transmission des maladies : régions boisées et humides, en particulier dans l’est de la France.

• Identifier les activités à risque : activités de plein air, pratiquées en forêt ou en milieu humide, camping sauvage…

• Entretenir son jardin évite la prolifération des tiques (ôter les feuilles mortes…). Certaines plantes aromatiques sont réputées pour éloigner les parasites (absinthe, sauge, lavande…). Aucune étude ne peut confirmer cette hypothèse.

Protection mécanique

• Les vêtements doivent être longs, clairs (permettant de repérer rapidement les tiques) et serrés au niveau des extrémités (pantalons, manches longues, chaussettes).

• Le port de chaussures fermées montantes ou bottes est également conseillé.

• L’utilisation d’un chapeau ou d’une casquette peut aussi s’avérer utile puisque les tiques peuvent s’agripper aux cheveux.

• En forêt, il est conseillé de marcher au milieu des sentiers tracés.

Les répulsifs

Ils sont des compléments de protection aux mesures générales, à réserver en cas d’exposition prolongée dans une zone à risque. Ce sont des insectifuges non insecticides (ils repoussent les insectes sans les tuer).

Les répulsifs cutanés

• Les molécules utilisées sont le DEET (diéthyltoluamide), l’IR3535, l’icaridine ou le citriodiol (extrait d’huile essentielle d’eucalyptus) sous forme de lotion à pulvériser ou non, de lait, de gel, de roll-on… (voir tableau p. 8).

• Ils sont toxiques par voie orale. Il faut donc les tenir hors de portée des enfants.

• La protection est rarement complète et dure de 4 à 8 heures.

• Ils interagissent avec les crèmes solaires en réduisant leur durée de protection : appliquer le répulsif 20 minutes après la crème solaire.

• Il ne faut pas les utiliser en cas d’asthme ou de pathologie pulmonaire.

• L’application doit être faite par un adulte sur les parties découvertes du corps, le visage compris, en évitant les muqueuses de la bouche ou des yeux (risque irritant). Déposer alors le produit sur les mains puis frictionner le visage de l’enfant.

• Ne pas appliquer sur les mains de l’enfant sur une peau lésée. Rincer avant la nuit afin d’éviter toute irritation cutanée dans les plis.

• Le nombre maximum d’applications à respecter par jour est de une de 6 mois à l’âge de la marche et de deux de l’âge de la marche à 12 ans quelle que soit la molécule utilisée. Mais l’application avant deux ans doit être réalisée uniquement en cas de nécessité absolue (séjour dans une zone infestée). Le DEET dosé à plus de 35 % est susceptible de provoquer des convulsions chez l’enfant.

• Le respect des mesures de protection mécanique chez l’enfant est en général suffisant pour une sortie dans la nature.

Les répulsifs à appliquer sur les vêtements

• Ils sont à base de perméthrine (pyréthrinoïdes) dosée 4 % ne présentant que peu d’effets indésirables en contact avec la peau et peu de risques de toxicité à cette dose (Insect Ecran vêtements tiques et aoûtats, Prébutix lotion tissus zones Europe et tropicale, Moustifluid lotion protectrice zones tempérées…).

• Ils protègent durant 1 mois ou 5 lavages et s’utilisent à partir de l’âge de 2 ans.

Votre conseil

A faire

• Au retour d’une zone à risque, la morsure de tique étant indolore, il est important d’inspecter minutieusement son corps et celui des enfants au niveau des zones sensibles (aisselles, plis, cuir chevelu…).

• S’il y a présence d’une tique, il faut la retirer dès que possible à l’aide d’un tire-tique comme le crochet Tire-Tic, adapté pour retirer la tique et minimiser le risque de contamination ; deux tailles existent : « normale » et « petites tiques » (nymphes ou larves).

• Désinfecter la plaie à l’aide d’un antiseptique puis contacter son médecin traitant pour une surveillance clinique dans les semaines qui suivent.

A ne pas faire

• Utiliser de l’alcool ou de l’éther pour tuer la tique car cela la ferait régurgiter et augmenterait les risques de contamination.

• Utiliser une pince à épiler qui ne permet pas de saisir correctement la tique, le rostre (parties buccales) pouvant rester dans la peau.

• Tirer la tique avec les doigts car la pression sur son corps ferait aussitôt régurgiter la tique.

LES VERS

« Nous n’avons pourtant pas d’animal ! »

La maman de Paul, 5 ans :

– Depuis la rentrée, je le trouve très énervé, il se gratte souvent les fesses.

– N’avez-vous rien remarqué dans ses selles ? Il est possible que Paul ait des vers. Il faudrait alors le vermifuger.

– Nous n’avons ni chien ni chat. Comment aurait-il pu s’infester ?

– Le milieu scolaire est l’endroit de prédilection de contamination par les oxyures. C’est une parasitose strictement humaine, très fréquente chez les enfants.

LES OXYURES

La parasitose

L’oxyurose est une parasitose digestive cosmopolite très contagieuse qui touche 1 enfant sur 2 au cours de sa vie. Elle est liée à la présence dans l’intestin de petits nématodes spécifiques de l’homme. L’oxyure (Enterobius vermicularis) est un ver rond blanc non segmenté de 0,5 à 1 cm de long.

Cycle parasitaire

Le cycle de l’oxyure est monoxène (1 seul hôte). Les œufs, ingérés par l’enfant, libèrent dans l’estomac des larves qui migrent vers la région iléocæcale où elles deviennent adultes en 3 semaines. Après accouplement, les femelles migrent du côlon jusqu’à la marge anale qu’elles atteignent le soir. Les œufs embryonnés sont libérés au niveau des plis radiés de l’anus et sont immédiatement infectants. D’où une réinfection ou une transmission facilitée.

Contamination

La contamination se fait par ingestion des œufs véhiculés par les mains sales, dans l’entourage familial ou scolaire. L’auto-infestation par grattage et portage buccal est fréquente.

Symptômes

Le prurit anal vespéral ou nocturne dû à la salive urticante des parasites femelles est caractéristique de l’oxyurose. Il entraîne des lésions de grattage, voire d’eczéma. Un prurit vulvaire peut se manifester chez la fillette. On note aussi des troubles intestinaux (diarrhées, douleurs abdominales) ou nerveux (insomnies, irritabilité).

Diagnostic

Il repose sur la mise en évidence des vers adultes dans les selles, visibles à l’œil nu, ou des œufs grâce au Scotch-test de Graham : un morceau de ruban adhésif transparent est appliqué le matin au réveil sur les plis radiés de l’anus. Les œufs sont visibles au microscope.

Traitement

• En présence de signes évocateurs, le traitement anthelminthique efficace dans l’oxyurose peut être conseillé par le pharmacien.

• Il doit être associé à des mesures strictes d’hygiène personnelle.

• Pour éviter les réinfections, il convient de traiter simultanément tous les membres de la famille et de renouveler le traitement après deux ou trois semaines

Médicaments

• Les médicaments les plus utilisés sont le flubendazole (Fluvermal) ou le pyrantel (Combantrin). Ils sont bien tolérés hormis de rares troubles gastro-intestinaux et d’exceptionnelles réactions d’hypersensibilité (voir tableau p. 10), et ils ont l’avantage d’être efficace en une prise unique.

• Le pyrvinium en comprimé (Povanyl) est une autre alternative en prise unique, mais il est réservé à l’enfant de plus de 6 ans, colore les selles en rouge et peut provoquer quelques troubles gastro-intestinaux (nausées, vomissements…) sans conséquences.

• La pipérazine (Vermifuge Sorin) est plus délicate à utiliser car elle impose 7 jours de traitement consécutifs. Elle présente aussi des contre-indications.

• L’albendazole (Zentel) est utilisée en prise unique, uniquement sur prescription médicale (liste 2).

Hygiène

• Les mesures d’hygiène permettent d’éviter la réinfestation pendant et après le traitement :

– couper et brosser les ongles de l’enfant ;

– lui apprendre à se laver soigneusement les mains plusieurs fois par jour et à ne pas les porter à la bouche ;

– effectuer un savonnage quotidien de la région périanale avec un pain sans savon et sans parfum, suivi d’un rinçage abondant ;

– du début du traitement jusqu’à son renouvellement, changer de sous-vêtements et de pyjama tous les jours ;

– laver les vêtements, linge de toilette, peluches et draps à 60 °C ;

– nettoyer les tapis et moquettes.

• Le nettoyage des jouets de l’enfant est recommandé.

LES ASCARIS

La parasitose

L’ascaridiose est une parasitose digestive cosmopolite peu fréquente en France et due à un nématode : l’ascaris (Ascaris lumbricoides). Il s’agit d’un ver rond blanc rosé non segmenté de 15 cm à 20 cm de long.

Rare en France métropolitaine, l’ascaridiose est plus fréquente dans les régions intertropicales humides (en particulier les départements et territoires d’outre-mer) et dans les familles où l’hygiène est rudimentaire.

Cycle parasitaire

• Le cycle monoxène dure 2 mois.

• Les adultes vivent dans l’intestin grêle ; les œufs pondus sont excrétés avec les selles et ne sont embryonnés qu’après une période de maturation extérieure de 3 semaines. L’auto-infection est donc impossible.

• Les œufs embryonnés sont ingérés avec les aliments souillés. Ils libèrent dans l’intestin des larves infectantes qui, en traversant la paroi intestinale, atteignent grâce au réseau sanguin veineux le cœur puis les poumons. Elles remontent ensuite jusqu’au pharynx avant de redescendre dans le tube digestif où elles atteignent leur maturité dans le jéjunum.

• La contamination se fait par l’ingestion d’eau ou de fruits et légumes souillés par des déjections humaines contenant des œufs embryonnés.

Symptômes

• En cas de faible parasitisme, l’ascaridiose est le plus souvent asymptomatique.

• Le syndrome de Loeffler désigne les symptômes pulmonaires précoces dus à la présence larvaire au niveau des alvéoles pulmonaires. Il s’agit d’un syndrome asthmatiforme caractérisé par des infiltrats pulmonaires associés à une toux sèche, dyspnée et fièvre.

• Les signes digestifs (diarrhées, vomissements, douleurs abdominales) et nerveux (irritabilité) prédominent lorsque le parasite devient adulte.

Diagnostic

• Le diagnostic biologique en phase de migration larvaire fait apparaître une hyperéosinophilie.

• Les parasites adultes peuvent être mis en évidence dans les selles ou les vomissements. Ils apparaissent sur le cliché du transit baryté de l’intestin grêle.

• La présence des œufs, caractéristique, peut être détectée dans les selles un mois environ après la phase larvaire.

Traitement

• Le schéma thérapeutique associe un traitement par les anthelminthiques et des mesures d’hygiène.

Médicaments

• Le pyrantel (Combantrin) et l’albendazole (Zentel) ont l’avantage d’être efficaces en une prise unique.

• Le flubendazole (Fluvermal) doit être pris pendant 3 jours et la pipérazine est efficace en une cure de deux jours.

Hygiène

Les mesures d’hygiène permettent d’éviter une contamination :

– apprendre aux enfants à se laver régulièrement les mains ;

– leur apprendre à ne pas consommer des fruits ou des légumes non lavés ;

– ne pas utiliser d’engrais d’origine humaine pour le jardin.

LES TÉNIAS

La parasitose

• La téniose désigne le parasitisme intestinal de vers plats segmentés, de la classe des cestodes.

• En France, l’espèce la plus répandue est Tænia saginata, communément appelée « ver solitaire » car l’intestin n’en héberge qu’un seul. Son hôte intermédiaire est le bœuf et son infection est peu symptomatique.

• Tænia solium est une autre espèce qui a pour hôte intermédiaire le porc. Son infection est plus rare dans les pays industrialisés où la viande de porc est bien cuite.

• Ces cestodes hermaphrodites se présentent sous forme d’une chaîne d’anneaux plats, longue de 4 à 10 mètres une fois adulte, avec une tête à ventouses ou à crochets, le scolex.

Cycle parasitaire

• Leur cycle est hétéroxène (il comporte 2 hôtes).

• Le ténia adulte est fixé sur la muqueuse de l’intestin grêle. Les anneaux mûrs les plus distaux de Tænia saginata se détachent et sont éliminés spontanément (souvent hors défécation) dans le milieu extérieur où ils libèrent des milliers d’œufs.

• Ingéré par le bœuf, l’œuf libère dans le tube digestif de l’animal un embryon ou larve qui migre dans le muscle de l’animal où il s’enkyste, formant un cysticerque contenant le proscolex.

• La contamination de l’homme se fait par ingestion de viande de bœuf ou de porc crue ou insuffisamment cuite et contaminée par le cysticerque.

• Le scolex libéré se fixe sur la muqueuse des intestins et les anneaux se forment par bourgeonnement.

• En milieu extérieur les œufs vivent plusieurs mois et résistent à de nombreux traitements chimiques.

• Si l’homme consomme des œufs de Tænia solium, il joue le rôle d’hôte intermédiaire ; on parle de cysticercose (voir encadré ci-dessus).

Symptômes

• Les signes sont le plus souvent absents avec Tænia saginata.

• L’enfant peut être irritable, se plaindre de douleurs abdominales, de nausées ou manifester des troubles de l’appétit (anorexie ou boulimie).

Diagnostic

• Le diagnostic est basé sur la mise en évidence des anneaux de Tænia saginata dans les selles de l’enfant. Les parents peuvent retrouver dans son lit ou ses sous-vêtements des anneaux (en « nouilles plates ») libérés en dehors de la défécation.

• Les anneaux et les œufs de Tænia solium sont retrouvés essentiellement dans les selles.

Traitement

• Le traitement de référence pour Tænia saginata repose sur le niclosamide (Trédémine) en deux prises le matin à jeun espacées d’une heure. La posologie est de un demi-comprimé par prise en dessous de 12 kg, un comprimé par prise entre 12 et 25 kg et deux comprimés par prise chez l’adulte et l’enfant de plus de 25 kg. Ce médicament agit sur le métabolisme du parasite en inhibant la fixation du glucose. Il faut rester à jeun au moins 3 heures après la dernière prise (ni eau, ni nourriture). Les comprimés seront écrasés pour les enfants de moins de six ans. Pour les adultes et les enfants de plus de six ans, ils seront mastiqués avant d’être avalés avec très peu d’eau.

• Le ténia meurt dans l’intestin et il est rejeté le plus souvent fragmenté dans les selles, le jour suivant le traitement.

• L’albendazole (Zentel) peut être utilisé en prise quotidienne pendant 3 jours dans le cas où d’autres parasitoses sensibles à l’albendazole sont associées. L’avantage est que ce traitement ne nécessite pas de purge ni de jeûne préalable.

Prévention

La prévention repose sur une cuisson suffisante de la viande de porc ou de bœuf. Les cysticerques sont détruits par la cuisson et inactivés par le froid. Il est recommandé de congeler la viande pendant une semaine avant de la consommer saignante.

LA GALE

« Les démangeaisons persistent ! »

Maya, 30 mois, et ses parents ont été traités pour la gale. Sa mère, inquiète, revient :

– Nous avons bien fait le traitement il y a 3 jours selon les recommandations du médecin. Pour nous ça va, mais Maya a encore des démangeaisons et des petits boutons sur le dos. Faut-il lui réappliquer de la lotion scabicide ?

– Le prurit peut se prolonger une semaine après le traitement. Laissez passer ce délai avant de revoir votre médecin. En attendant, continuez son traitement antihistaminique.

LA GALE

Caractéristiques

• La gale acarienne humaine est une dermatose contagieuse d’origine parasitaire due à un acarien, Sarcoptes scabiei.

• La contamination est interhumaine par contact direct cutané et prolongé (contact cutané intime durant un acte de maternage, de nursing, de rapport sexuel), plus rarement par le linge, la literie ou les vêtements.

• L’incubation est en moyenne de 3 semaines à l’issue desquelles surviennent les signes cutanés.

• La contagiosité, même faible, peut apparaître dès le début de l’incubation.

Symptômes

• Le prurit est quasi constant, à recrudescence nocturne, entraînant des troubles du sommeil. L’état général de l’enfant est affecté. Dormant peu, il est irritable et fatigué.

• Des lésions non spécifiques sont fréquentes et dues au grattage.? Elles sont, eczématiformes ou impétiginisées.

• Des lésions spécifiques apparaissent de façon non constante : sillons de 3 à 15 mm de long correspondant à la progression du parasite sous la peau.

Localisation

• Chez le jeune enfant et le nourrisson, les lésions touchent de manière caractéristique la plante de pieds et la paume des mains sous forme de vésiculopustules, évitant souvent les doigts. Elles peuvent s’étendre à des zones comme le torse, avec des nodules périaxillaires scabieux, la face ou le cuir chevelu.

• Chez l’adulte, les sillons interdigitaux sont caractéristiques. La plante des pieds, les paumes, le torse, la face et le cuir chevelu sont épargnés.

Diagnostic

Le diagnostic doit être établi par le médecin et repose avant tout sur l’examen clinique par la découverte de signes spécifiques (sillons scabieux chez un sujet atteint de prurit).

TRAITEMENT

• Il n’y a pas de guérison spontanée de la gale.

• Le traitement doit être appliqué à l’enfant, au sujet-contact s’il est identifié et à son entourage.

Traitement local

• Le benzoate de benzyle (Ascabiol) est le traitement de référence, mais il est susceptible de provoquer, en particulier chez le nourrisson, une irritation cutanée avec sensation de cuisson ou une eczématisation des lésions. L’utilisation de corticoïdes locaux peut être utile pour faire régresser ces effets indésirables.

• Chez le nourrisson, une dilution du produit est parfois proposée par le médecin afin de réduire le risque d’irritation et de brûlure, mais cette dilution n’a pas de fondement scientifique.

• Une pyréthrine (Sprégal) d’efficacité équivalente est mieux tolérée que le benzoate de benzyle. Ce produit, sous forme de spray, est contre-indiqué lorsque l’enfant ou la personne réalisant l’application du produit est asthmatique ou a un antécédent de bronchite dyspnéisante.

Traitement oral

• Il fait appel à l’ivermectine (Stromectol), médicament ayant une AMM pour la gale, en prise unique chez l’adulte et l’enfant de plus de 15 kg. Il est bien toléré chez les jeunes enfants.

• Son efficacité sur les œufs est médiocre et implique une seconde prise à 15 jours d’intervalle.

• L’ivermectine peut être utilisée comme alternative aux topiques, lorsque le traitement local est difficile (gale étendue) ou mal toléré.

Traitements complémentaires

• Un traitement antibiotique peut être instauré en cas de gale infectée 48 heures avant le traitement scabicide.

• Un antihistaminique H1 est généralement prescrit pour atténuer le prurit. La méquitazine (Primalan) a un effet sédatif à prendre en compte. La desloratadine (Aerius) est prescrite à partir de 1 an et la cétirizine (Virlix) dès 2 ans.

• L’efficacité des antihistaminiques H1 n’a pas été évaluée dans le prurit lié à la gale.

EN PRATIQUE

L’observance

• Afin d’améliorer l’efficacité du traitement :

– Préparer la peau au traitement en effectuant une toilette complète de l’enfant par un bain tiède (traitement à réaliser de préférence le soir).

– Couper les ongles pour éviter les réinfections et les surinfections par le grattage.

– Bien sécher et appliquer le produit scabicide sur tout le corps, en insistant au niveau des organes génitaux, des plis, de l’ombilic et des ongles, et en évitant le visage et le cuir chevelu (sauf dans les formes profuses, fréquentes chez le nourrisson).

– Respecter le temps de pose prescrit.

• La répétition du traitement après 24 h ou 48 h n’est pas indiquée et peut accroître le risque d’effets indésirables.

• Le prurit peut se prolonger au maximum 15 jours après le début du traitement lié à des nodules postscabieux prurigineux. Au-delà, il est conseillé de consulter le médecin (risque de réinfection ou persistance de la gale).

Hygiène

• Des mesures d’hygiène sont à respecter, surtout durant les 3 jours qui suivent le traitement :

– se laver les mains souvent, le rinçage permettant d’éliminer mécaniquement les parasites ;

– changer tous les vêtements chaque jour ;

–  effectuer le lavage des vêtements, du linge de toilette et des draps à 60° C si possible ;

– traiter la literie, les poussettes et landaus par la pulvérisation d’insecticide A-Par (néopyramine, sumithrine). Attendre 12 heures avant leur réutilisation.

• Une éviction scolaire de 3 jours au début du traitement est recommandée.

L’INTERVIEW Pr Gilles Dreyfuss PROFESSEUR DE PARASITOLOGIE À LA FACULTÉ DE PHARMACIE DE LIMOGES

« Les résistances réelles aux insecticides sont rares »

Le Moniteur : Faut-il privilégier les asphyxiants ou les insecticides pour traiter la pédiculose du cuir chevelu en première intention ?

Gilles Dreyfuss : Il n’y a pas de réponse absolue. Le problème avec les asphyxiants est qu’il y a encore peu de recul sur leur utilisation. Les insecticides ont un intérêt certain par rapport aux autres produits : ils ont un faible coût et leur efficacité est prouvée. Les résistances réelles aux insecticides sont rares. Celles évoquées par les parents sont souvent le fait d’une mauvaise utilisation du produit. La réussite du traitement dépend de la forme galénique.

Quelle est selon vous la forme la plus adaptée chez l’enfant ?

Pour que le produit soit efficace, il doit être en contact avec tous les poux. La forme aérosol est la plus appréciée car elle est plus simple à utiliser pour les parents, mais il est quasi impossible de l’appliquer sur toutes les zones du crâne et sur les cheveux. Les formes shampooing et lotion sont appliquées uniformément. Elles ont une bonne efficacité si le temps de pose est scrupuleusement respecté, ce qui est probablement plus difficile avec les shampooings. Finalement, la forme lotion est la plus efficace en pratique.

Quelles sont les principales mesures d’accompagnement à conseiller en complément du traitement ?

En règle générale, il faut insister sur les mesures indispensables qui permettent d’éviter les réinfections après le traitement : rechercher le sujet contaminant, surveiller l’entourage familial et le traiter en même temps. Enfin, un simple lavage des draps et des habits en machine permet d’éliminer les poux de façon mécanique.

Que faut-il penser des extraits végétaux (huile de neem, huiles essentielles, pamplemousse) ?

L’huile de neem a fait la preuve de son efficacité. Elle est utilisée depuis très longtemps dans d’autres pays. Concernant les autres produits, ils peuvent intéresser les personnes qui ne veulent pas utiliser de pesticides chimiques.

INFOS CLÉS

• Traiter l’environnement et surveiller les personnes en contact avec l’enfant pour éviter la réinfestation.

• Les sprays insecticides contenant un gaz propulseur sont contre-indiqués chez les asthmatiques.

SPUMALINE

Colle naturelle sécretée par le pou et maintenant fortement la lente au cheveu.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Madame D., maman de Quentin, 5 ans, revient à la pharmacie 10 jours après lui avoir acheté un traitement pédiculicide :

– Mon fils a encore des poux vivants, je pense qu’il faudrait changer de traitement, vous ne croyez pas ?

– Vous avez raison, les poux doivent être résistants. Je vous propose d’essayer un autre produit.

Le pharmacien a-t-il bien répondu ?

Non, la stratégie thérapeutique n’est pas celle-ci. La présence de poux vivants 10 à 12 jours après le traitement indique que le produit à un effet lenticide insuffisant. Il faut donc renouveler le même traitement. En revanche, la présence de poux vivants deux jours après prouverait très probablement une résistance au produit ou une mauvaise utilisation du produit.

INFOS CLÉS

• La tique est responsable de la transmission de la maladie de Lyme et de la méningoencéphalite à tiques.

• Le port de vêtements long et l’utilisation de répulsifs limitent les contaminations.

• La vaccination est recommandée pour les personnes exposées à l’encéphalite à tiques.

ACRODERMATITE CHRONIQUE ATROPHIANTE

Tache cutanée rougeâtre ou violacée de quelques cm2 au niveau de laquelle la peau perd sa souplesse et prend un aspect de papier froissé.

TESTEZ-VOUS

Faut-il désinfecter la zone de morsure de la tique :

a) avant de la retirer ?

b) après l’avoir retiré ?

Réponses : b. Sous l’effet du désinfectant, la tique peut régurgiter et favoriser ainsi la transmission éventuelle d’agent pathogène.

INFOS CLÉS

• L’oxyurose est une parasitose digestive très contagieuse et très fréquente chez l’enfant.

• Le lavage des mains et des aliments permet d’éviter la transmission des vers.

• Les anthelminthiques en prise unique favorisent une bonne observance.

• La cysticercose est une parasitose cosmopolite due au développement chez l’homme de la forme larvaire de T. solium et non de sa forme intestinale, comme dans la téniose. Elle est associée au manque d’hygiène et à la promiscuité entre le porc et l’homme. Extrêmement rare en France, elle peut être observée chez des personnes ayant vécu à l’étranger.

• La contamination se fait par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par les œufs de T. solium (c’est une maladie du « péril fécal » et des mains sales). Les œufs libèrent des larves migrant dans différents tissus de l’homme, formant les cysticerques, qui finissent par se calcifier.

• La gravité des manifestations dépend du nombre de cysticerques et de leur localisation. Les localisations les plus fréquentes sont les tissus sous-cutanés, les muscles, le système nerveux (provoquant des troubles neurologiques, crises d’épilepsie, céphalées) et l’œil.

• Le traitement fait intervenir l’albendazole (Zentel), sous contrôle médical en cas de localisation neurologique.

Testez-vous

Au bout de combien de temps faut-il renouveler le traitement de l’oxyurose :

a) deux jours ?

b) dix jours ?

c) deux à trois semaines ?

Réponse : c

Le parasite : fiche d’identité

• Nom : Sarcoptes scabiei var. hominis.

• Description : arthropode de forme globuleuse de 0,25 à 0,35 mm muni de 4 paires de pattes courtes.

• Cycle : l’accouplement a lieu sur la peau de l’hôte. Les femelles fécondées pénètrent dans les couches supérieures de l’épiderme entre la couche cornée et la couche de Malpighi, pour se nourrir en creusant des galeries (les sillons), progressant de 1 à 2 mm/jour. Chaque femelle y pond 3 à 5 œufs par jour durant ses 4 à 6 semaines de vie. Chaque œuf donne naissance à une larve qui se transforme en adulte en 2 à 3 semaines.

• Survie hors de l’hôte : de 1 à 2 jours pour le sarcopte adulte, moins de 5 jours pour la larve, 10 jours pour l’œuf.

• Destruction : en quelques minutes à une température de 60°C.

INFOS CLÉS

• La contamination par la gale est interhumaine et se fait essentiellement par contact cutané.

• Il n’y a pas de guérison spontanée.

• Le traitement local (Ascabiol ou Sprégal) est à appliquer sur tout le corps sauf le visage.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Madame L., 68 ans, a rendu visite il y a trois semaines à une amie en maison de retraite. Elle a appris ce matin qu’un cas de gale s’y était déclaré la semaine dernière :

– Est-ce que ma petite fille peut-être contaminée, je la garde tous les jours.

– Rassurez-vous, il n’y a aucun risque car votre petite fille n’a pas été directement en contact avec votre amie.

Le pharmacien a-t-il bien répondu ?

Non, car il y a trois semaines, son amie a pu lui transmettre le parasite. Or la contagiosité peut apparaitre avant la 3e semaine. Il faut lui recommander de se faire examiner ainsi que sa petite fille.

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