Les produits de santé ne sont pas sacrifiés - Le Moniteur des Pharmacies n° 2936 du 02/06/2012 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2936 du 02/06/2012
 
CONSOMMATION

Entreprise

Auteur(s) : Stéphanie Bérard

Une enquête menée par des étudiants de l’université Pierre-et-Marie-Curie à Paris révèle que les consommateurs ne rechignent pas sur le prix, pourtant de plus en plus élevé, des produits de santé. Une vraie carte à jouer pour les équipes officinales.

Selon une étude menée par les étudiants du master marketing de la santé de l’université Pierre-et-Marie-Curie à Paris, 80 % des consommateurs se plaignent de la cherté des produits de santé. Ainsi, pour un même type de produit, ils ont identifié que les prix pouvaient varier de 1 à 3. Les produits de santé les plus chers ? La parapharmacie (pour 78 % des sondés), loin devant les médicaments sans ordonnance (48 %) et sur ordonnance (30 %). Pour autant, « les variations de prix n’affectent pas le pouvoir d’achat de 60 % des usagers », rassure Deborah Wallet-Wodka, maître de conférences à l’université Pierre-et-Marie-Curie. En dépit de la crise économique, les consommateurs n’entendent donc pas sacrifier leur budget santé.

A la question « Achèteriez-vous un médicament réputé cher et efficace si vous deviez le payer de votre poche ? », seuls 13 % des consommateurs répondent par la négative et 35 % par l’affirmative. Paradoxalement, ils restent persuadés que le prix d’un médicament n’est pas lié à son efficacité (pour 70 %), mais qu’il dépend de sa marque (63 %). Mais alors, sur quels critères choisissent-ils d’acheter un produit de santé ? Pour les médicaments sans ordonnance, l’étude révèle que le conseil du pharmacien (60 %) et la prescription du médecin (57  %) sont bien plus importants que le prix (30 %). En revanche, l’absence d’efficacité peut être dissuasive (58 %).

Preuve que les médicaments ne sont pas des produits comme les autres, 64 % des personnes interrogées rechignent à en comparer les prix d’une officine à l’autre. D’ailleurs, seuls 16 % connaissent les prix des produits achetés en officine. Mais cette proportion est supérieure quand il s’agit de médicaments courants non remboursés. Par exemple, 63 % des personnes interrogées connaissaient le prix des pastilles Strepsils (non remboursées), contre 31 % pour Tahor (remboursé à 65 %).

Le déremboursement modifie l’acte d’achat

Le remboursement des produits de santé constitue donc un argument de poids pour acheter un médicament: si seulement 2 % déclarent qu’ils arrêteraient le traitement si leur médicament habituel n’était plus remboursé, 59 % s’en feraient prescrire un autre. « Le déremboursement peut conduire à une modification du comportement, mais la prescription du médecin reste le premier facteur d’achat, même pour les médicaments non remboursés », explique Deborah Wallet-Wodka. De même, le prix des génériques séduit : 56,5 % des personnes interrogées ont pu constater d’importantes différences de prix entre princeps et génériques, si bien que seulement 27 % rechignent à adopter le générique sans ordonnance.

Par ailleurs, les produits de parapharmacie sont plus chers en officine que dans la grande distribution, de l’avis de 48,7 % des personnes interrogées. « Néanmoins, 55 % des usagers préfèrent acheter la parapharmacie dans les officines pour les conseils du pharmacien et 37 % pour la qualité des produits », note l’étude de l’université Pierre-et-Marie-Curie. D’ailleurs, les consommateurs restent fidèles à leur officine (90 %). S’ils poussent la porte de la pharmacie moins d’une fois par mois en majorité (57,5 %), ils sont 85 % à acheter des médicaments avec ou sans ordonnance.

Les équipes officinales disposent donc d’une belle marge de manœuvre pour mettre en avant leur rôle de conseil. En effet, 41,4 % des personnes interrogées choisissent leur officine pour les conseils de leur pharmacien.

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !