PRENDRE SOIN DE L’OREILLE - Le Moniteur des Pharmacies n° 2909 du 10/12/2011 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2909 du 10/12/2011
 

Cahiers Formation du Moniteur

Conseil

BOUCHONS DE CÉRUMEN

« Une poire pour me nettoyer l’oreille »

Monsieur G., 58 ans, se présente au comptoir :

– Je voudrais une poire en caoutchouc pour me nettoyer les oreilles.

– Avez-vous une sensation d’oreille bouchée ?

– Oui, depuis quelques jours, j’ai l’impression de moins bien entendre de l’oreille droite.

– Je pense qu’un bouchon de cérumen s’est formé dans votre oreille. L’instillation d’eau ne suffira pas à l’éliminer. Utilisez cette solution pour ramollir le bouchon. La poire effilée que vous remplirez d’eau tiède permettra ensuite de l’évacuer.

CÉRUMEN

Origine

• Egalement appelé « cire », le cérumen est produit par les glandes cérumineuses et sébacées présentes dans le conduit auditif externe.

• De couleur jaunâtre, il est composé de divers acides gras qui lui donnent sa consistance visqueuse, variant de la forme « cérumen sec », plus fréquente dans les populations asiatiques, à la forme « cérumen humide », majoritairement rencontrée dans les populations européennes et africaines.

Rôle

• La fonction principale du cérumen est de protéger le conduit auditif externe en le lubrifiant.

• La pellicule de cérumen constitue une barrière vis-à-vis des corps étrangers comme les poussières et les agents infectieux.

• La particularité du conduit auditif est d’être autonettoyant : le cérumen est progressivement expulsé du fond du conduit vers l’extérieur lors du renouvellement de la peau du conduit et grâce aux mouvements de la mâchoire.

BOUCHON DE CÉRUMEN

Origines

• L’accumulation de cérumen et de peaux mortes dans le conduit auditif externe peut conduire à la formation d’un bouchon.

• Certains facteurs favorisent sa formation :

– l’hypersécrétion, d’origine génétique ou liée à un terrain atopique ;

– un obstacle à son écoulement : présence de poils à l’entrée du conduit, étroitesse du conduit (notamment chez les enfants) ou port d’une prothèse auditive ;

– des méthodes d’hygiène inadéquates.

• Sa présence peut entraîner différents symptômes : sensation d’oreille bouchée, perte d’audition unilatérale, bourdonnements, vertiges ou démangeaisons.

Elimination

Ramollir

• Le cérumen étant insoluble dans l’eau, le bouchon doit être d’abord ramolli par un produit céruménolytique. Celui-ci s’instille en bain d’oreille pendant quelques minutes, en maintenant la tête penchée.

• Une solution céruménolytique ne doit en aucun cas être instillée si le tympan est percé.

• Pour un meilleur confort, réchauffer le flacon ou la dosette entre les mains avant emploi.

• Si le bouchon est dur, renouveler les bains d’oreille deux ou trois fois par jour pendant trois jours. Au-delà, une consultation ORL s’impose.

Eliminer

Une fois ramolli, le cérumen s’évacue par lavage du conduit auditif à l’eau tiède ou au sérum physiologique. A l’aide d’une poire effilée remplie par aspiration ou d’une seringue nue, diriger doucement le jet vers le haut et non directement vers le tympan.

Contre-indications

Les instillations de céruméno-lytiques sont contre-indiquées en cas de perforation du tympan (vérification de l’intégrité du tympan au préalable), d’otite ou chez les porteurs d’aérateurs transtympaniques.

HYGIÈNE DE L’OREILLE

Afin d’éviter la formation d’un bouchon, il est recommandé de nettoyer l’entrée du conduit auditif régulièrement.

Solutions d’hygiène auriculaire

• Ces solutions salines ou d’eau de mer permettent d’émulsionner la cire récemment produite dans l’oreille et de favoriser son évacuation (Audiclean, Audispray, Céruspray, Docuspray, Physiomer hygiène de l’oreille, Quies spray auriculaire…).

• Ces solutions sont à utiliser une fois (ou deux fois maximum) par semaine.

• Elles peuvent être employées chez les enfants à partir de l’âge de 6 mois, 3 ans ou 6 ans selon les marques. Audibaby est destiné au nourrisson dès la naissance.

• Un jet d’eau tiède lors de la douche est également efficace.

• Penser à bien sécher l’entrée du conduit auditif avec une serviette éponge ou un coton.

Bâtonnets d’oreille

• Les bâtonnets d’oreille ne doivent servir qu’à nettoyer le pavillon de l’oreille. Leur utilisation intempestive dans le conduit auditif favorise la formation de bouchons en tassant le cérumen vers le tympan.

• Les bâtonnets Otospoon évitent de tasser les impuretés. Le côté coupelle permet d’évacuer facilement l’excédent de cérumen par un mouvement de rotation. Le côté coton est réservé au nettoyage soigné du pavillon et des contours de l’oreille.

• Le cure-oreille métallique en forme de boucle peut également être utilisé, avec précaution.

Cas particuliers

• Chez le nourrisson, l’eau du bain entrant naturellement dans les oreilles suffit à les nettoyer. Il faut alors sécher l’entrée du conduit et le pavillon avec du coton.

• Pour les porteurs de prothèses auditives, l’utilisation quotidienne de solution d’hygiène auriculaire permet d’éviter l’accumulation d’impuretés dans l’oreille et favorise le bon fonctionnement de l’appareillage.

OTITES

« J’ai un rhume et mal à l’oreille ! »

Monsieur I., 45 ans :

– Je suis enrhumé depuis deux jours et à présent j’ai mal à l’oreille. Avez-vous des gouttes auriculaires pour me soulager ?

– Vous devriez consulter votre médecin.

– Pourquoi ? Je n’ai pas de fièvre.

– Je pense que vous souffrez d’une otite congestive consécutive à votre rhume. Je préfère que le médecin vérifie l’intégrité du tympan. En attendant, vous pouvez prendre du paracétamol.

OTITE EXTERNE

L’otite externe correspond à une infection bactérienne ou mycosique du conduit auditif externe. Il s’agit de la forme d’otite la plus fréquente et la plus douloureuse.

Origines

Le plus souvent, l’otite externe est due à des germes commensaux (Pseudomonas aeruginosa, Staphylococcus aureus) qui deviennent pathogènes sous l’effet de différents facteurs :

• traumatismes : grattage de l’oreille, nettoyages répétés entraînant une diminution du film lipidique protecteur ;

• épiderme déjà inflammatoire (eczéma, psoriasis…);

• baignades en piscine ou en mer, en particulier en milieu tropical (la chaleur favorise le développement des germes).

Signes cliniques

• L’otalgie est importante, augmentée lors de la mobilisation du pavillon de l’oreille.

• L’obstruction du conduit (œdème, débris purulents) peut entraîner un déficit auditif.

• Il n’y a pas de fièvre ni de perforation tympanique.

Traitement

Le traitement repose sur une antibiothérapie locale.

Antibiotiques locaux

• Les solutions auriculaires, sur prescription, associent un ou plusieurs antibiotiques, éventuellement un corticoïde, voire un antifongique (nystatine dans Auricularum). La durée du traitement est de 7 jours.

• Les préparations auriculaires renfermant des aminosides et/ou de la polymyxine B (antibiotiques ototoxiques) sont indiquées uniquement dans l’otite externe (Panotile, Polydexa…).

• Oflocet (ofloxacine) et Otofa (rifamycine) sont indiqués dans les otorrhées purulentes même lorsque le tympan est ouvert.

Eau oxygénée boratée

L’eau oxygénée boratée est prescrite pendant 2 à 3 jours pour nettoyer le conduit auditif avant instillation de la solution antibiotique (voir encadré page 5).

Prévention

• Pour éviter la stagnation de l’eau dans l’oreille, bien sécher le pavillon de l’oreille après chaque baignade ou douche.

• Eviter toute hygiène excessive : une solution d’hygiène auriculaire ne s’utilise pas plus d’une fois par semaine (2 fois par semaine pour les personnes sécrétant beaucoup de cérumen).

• Ne pas utiliser de Coton-Tige ou autre objet pouvant fragiliser le conduit auditif externe.

OTITE CONGESTIVE

• L’otite congestive correspond à une congestion bénigne des tympans, le plus souvent d’origine virale dans le cadre d’une rhinopharyngite.

• Le tympan apparaît rouge mais non bombé. L’otite régresse le plus souvent spontanément.

• Les solutions auriculaires disponibles en conseil peuvent aider à soulager la douleur, mais nécessitent de vérifier l’intégrité du tympan au préalable.

OTITE MOYENNE AIGUË

L’otite moyenne aiguë (OMA) a pour origine une infection de la muqueuse de l’oreille moyenne. Elle est plus fréquente chez l’enfant que chez l’adulte.

Signes cliniques

• L’otite moyenne aiguë est purulente et d’origine bactérienne : Haemophilus influenzae et Streptococcus pneumoniæ sont les germes les plus fréquents.

• Le tympan est opaque et rouge. Il est soit bombé (otite collectée), soit percé d’une perforation punctiforme (otite perforée spontanément).

• La fièvre est présente, parfois associée à d’autres symptômes : diarrhée, conjonctivite, toux…

Traitement

• L’antibiothérapie locale n’a pas sa place dans le traitement de l’otite moyenne aiguë. Les solutions auriculaires disponibles en conseil peuvent soulager la douleur d’une otite non perforée, après contrôle du tympan.

• Chez l’enfant de moins de 2 ans, l’antibiothérapie par voie générale est recommandée d’emblée. Chez l’adulte et l’enfant de plus de 2 ans, le traitement antibiotique s’impose en cas de fièvre élevée (> 38,5°C), d’otalgie importante, ou si le patient présente un risque infectieux particulier (immunodépression, antécédent de mastoïdite…). Dans les autres cas, il est possible de ne pas prescrire d’antibiotiques, sous réserve d’une amélioration clinique dans les 48 à 72 heures.

• Les corticoïdes et les AINS à doses anti-inflammatoires ne sont pas indiqués : leur utilisation isolée peut favoriser la diffusion de l’infection.

Prévention

• Inciter les enfants à se moucher régulièrement (nourrissons : utiliser le mouche-bébé).

• A la piscine, déconseiller la mise de la tête sous l’eau chez les patients sensibles (celle-ci, en entrant par le nez, peut provoquer un œdème des muqueuses avec obstruction de la trompe d’Eustache). L’eau de mer est en revanche bénéfique en terme de prévention des rhinopharyngites et des OMA.

OTITE SÉROMUQUEUSE

• L’otite séromuqueuse correspond à une inflammation chronique de la muqueuse de l’oreille moyenne.

• Souvent bilatérale, elle est fréquente chez l’enfant et rare chez l’adulte.

• Elle est consécutive à une mauvaise ventilation de l’oreille moyenne (via la trompe d’Eustache) et favorisée par une hypertrophie des végétations adénoïdes, par la prématurité, par des épisodes d’otite moyenne aiguë « à répétition », par des pathologies chroniques des sinus.

Signes cliniques

• L’otite séromuqueuse est peu douloureuse.

• Il n’y a pas de signes généraux. En revanche, il existe une baisse plus ou moins importante de l’audition, parfois difficile à repérer chez l’enfant, d’où un risque de retard d’apprentissage du langage ou de retard scolaire.

• Les adultes et les « grands enfants » peuvent également se plaindre d’une impression d’eau dans l’oreille, d’une sensation de bourdonnement, voire d’une impression de vertige.

Evolution

• L’otite séromuqueuse peut favoriser à son tour la survenue d’OMA à répétition.

• L’évolution est le plus souvent favorable lorsque l’enfant grandit. Dans des formes sévères, l’otite séromuqueuse peut évoluer vers une otite chronique (avec rétraction ou perforation tympanique…).

Traitement

Médicamenteux

Le traitement est fonction des troubles induits :

– antibiothérapie per os dans un condiv d’otites moyennes aiguës à répétition ;

– corticoïdes per os si besoin.

Aérateurs transtympaniques

Selon l’importance de la baisse d’audition, la pose d’aérateurs transtympaniques (ou « yo-yos », ou « diabolos »), souvent associée à une adénoïdectomie, est proposée. L’amélioration de l’audition est alors quasiment immédiate et dure tant que l’aérateur est en place.

En cas de complication

En cas d’écoulement au niveau de l’oreille chez un patient qui a des aérateurs, un traitement antibiotique local est nécessaire (éventuellement associé à des lavages de l’oreille à l’eau oxygénée boratée) : seuls l’ofloxacine (Oflocet) et la rifamycine (Otofa) sont indiqués. En cas d’échec, une antibiothérapie per os peut être proposée.

Conseils

• En cas de port d’aérateurs, aucune protection ne semble nécessaire lors de la douche, du shampooing ou de la piscine (en évitant de plonger) car la pression excercée par l’eau est insuffisante pour provoquer son passage à travers l’aérateur.

• Eviter d’immerger la tête dans l’eau du bain riche en germes issus de la peau.

• Ne jamais utiliser de Coton-Tige.

OTITE BAROTRAUMATIQUE

• L’otite barotraumatique est due à un dysfonctionnement transitoire de la trompe d’Eustache au décours d’une variation de pression dans un condiv de plongée ou de voyage en avion (décollage et surtout atterrissage) ou en train (TGV).

• Elle correspond à une atteinte aiguë de l’oreille moyenne. La douleur est plus ou moins vive, parfois associée à une sensation d’oreille bouchée ou de vertige, (atteinte de l’oreille interne).

• La survenue d’une otite barotraumatique est favorisée par une infection des voies aériennes supérieures (rhinite, rhinopharyngite…).

Traitement

Une corticothérapie courte per os associée à des vasoconstricteurs nasaux reperméabilise la trompe d’Eustache (sur ordonnance).

Prévention

• Pendant l’atterrisage, provoquer l’ouverture de la trompe d’Eustache en réalisant de fréquentes déglutitions (chewing-gum, biberon ou tétine). Si cela ne suffit pas, pratiquer la manœuvre de Valsalva (inspiration profonde suivie d’une expiration forcée bouche fermée en pinçant le nez).

• Avant un voyage, des bouchons d’oreille peuvent être recommandés (voir page 8). La prescription d’un vasoconstricteur nasal peut également être pertinente.

• En cas d’infection ORL, consulter avant de prendre l’avion et stopper toute activité de plongée jusqu’à guérison.

LES OTITES A L’OFFICINE

Traitement antalgique

• Proposer un traitement antalgique per os (paracétamol en première intention).

• L’association paracétamol-codéine est justifiée en cas de douleurs intenses.

• Conseiller l’application de chaleur au niveau de l’oreille (ex. : Coldhot, bouillotte) pour aider à soulager la douleur.

Solutions auriculaires

• Les solutions disponibles en conseil sont indiquées dans les otites externes, congestives, barotraumatiques (voir tableau).

• Elles sont contre-indiquées en cas de perforation du tympan : il est donc difficile de conseiller une solution auriculaire à l’officine.

Pas de solutions d’hygiène

• Suspendre l’utilisation des solutions d’hygiène auriculaire durant le traitement de l’otite.

• Eviter que l’eau ne pénètre dans l’oreille en utilisant des bouchons d’oreille lors de la douche.

PROTECTIONS AUDITIVES

« Les bouchons en mousse me gênent »

Léa, 18 ans :

– J’aimerais une protection auditive contre le bruit.

– Pour quel type d’utilisation ?

– C’est pour travailler à la bibliothèque.

– En avez-vous déjà utilisé ?

– J’avais des bouchons en mousse, mais ils me gênent et je ne les supporte pas.

– Il faut parfois faire plusieurs essais avant de trouver le bon. Je vais vous montrer un modèle en silicone.

INDICATIONS

Contre le bruit

• Les protections auditives contre le bruit destinées au public permettent une atténuation du son comprise entre 18 et 37 décibels (dB). Elles sont souvent demandées pour atténuer les sons de la vie courante (la plupart compris entre 30 et 60 dB) : conversation, télévision, ronflements…

• En cas d’exposition à de fortes intensités (concerts), les protections auditives réduisent les risques, mais la protection n’est pas totale.

Contre l’eau

L’objectif est de limiter la pénétration de l’eau dans le conduit auditif pour différentes raisons : limitation de sensations désagréables d’oreilles bouchées, prévention des otites externes (la stagnation de l’eau dans l’oreille favorise le risque infectieux). Ce type de protection n’est pas indiqué au-delà d’une profondeur de 1 mètre.

Contre les variations de pression

La différence de pression entre l’oreille moyenne et l’extérieur, en avion (atterrissage ou décollage) ou lors de la traversée de tunnel à bord d’un TGV, crée une déformation du tympan à l’origine d’une douleur.

Autres

Certaines personnes utilisent des protections pour se prémunir du vent, de la poussière, du froid.

L’OFFRE

Protections en mousse

• La mousse de polyuréthane (ou latex) assure la meilleure protection contre le bruit (l’atténuation du son va jusqu’à 37 dB selon les modèles) et permet une certaine protection contre l’eau.

• Ces protections sont généralement lavables (mais ne pas trop les imbiber d’eau) et réutilisables (en moyenne 2 à 3 fois). Certains fabricants préconisent de ne pas les laver mais seulement de les nettoyer à l’aide d’un linge humidifié (pour ne pas altérer la mousse).

• Plusieurs formes existent : cylindrique, conique, modèles préformés (anatomiques…).

En silicone

• Etanche, le silicone est utilisé pour protéger de l’eau ou des variations de pression tout en maintenant une audition quasi normale (légèrement atténuée). Il peut également être utilisé pour atténuer le bruit mais avec une efficacité moindre que celle des protections en mousse.

• Les bouchons en silicone transparent peuvent être préférés pour leur discrétion.

• Le silicone est lavable. Il est légèrement adhésif : une protection qui n’adhère plus n’est plus efficace. Certains bouchons sont malléables, d’autres thermoformés.

• Les bouchons en élastomère thermoplastique (3M), lavables et réutilisables, ont des propriétés comparables.

• Les bouchons d’oreille pour musicien sont aussi en silicone. Au milieu, une tige en plastique munie d’un filtre permet une atténuation linéaire des sons pour restituer au mieux les fréquences musicales. L’atténuation globale est d’environ 20 dB.

• Contre les variations de pression, les modèles comportent un filtre ou un petit orifice permettant un échange progressif de l’air, ce qui permet au tympan de s’adapter progressivement aux variations.

En cire

La cire permet une atténuation du bruit. Les protections sont à usage unique.

Autres

• L’Auricular Plug et Le Pluggy (adapté aux enfants ou aux oreilles sensibles car plus souple) assurent une protection anti-eau. Ils sont composés de deux éléments : une matière plastique étanche, souple, évitant la macération et un cornet acoustique métallique (qui laisse passer les sons). Ces bouchons se découpent (en longueur et en largeur) pour s’adapter au conduit auditif.

• Ils sont lavables à l’eau et au savon. Leur durée d’utilisation est de plusieurs années.

Accessoires

• Une cordelette est parfois proposée pour permettre de garder les bouchons autour du cou en permanence (bricolage…).

• Certains bouchons préformés sont munis d’une tige pour faciliter leur insertion.

CRITÈRES DE CHOIX

• En règle générale, privilégier la mousse (ou la cire) pour une protection antibruit, le silicone pour une protection anti-eau. Toutefois, le confort et la tolérance de la protection priment : il peut être nécessaire d’essayer plusieurs types de protection (cire, mousse, silicone, bouchons malléables ou préformés) avant de trouver celle qui convient le mieux.

• Concernant les bouchons anti-bruit, l’atténuation indiquée (généralement entre 15 et 35 dB) se fonde sur une atténuation globale : les modèles n’atténuent pas toutes les mêmes fréquences avec la même intensité. Un modèle atténuant 15 dB peut mieux convenir pour atténuer certains bruits qu’un modèle atténuant 35 dB.

• Pour les enfants, orienter vers des modèles adaptés ou à découper (Le Pluggy…).

UTILISATION

• Se laver les mains avant toute manipulation.

• Protections malléables en mousse, en silicone et en cire (après avoir enlevé le coton) : modeler le bouchon avant introduction dans l’oreille. Tirer le pavillon ou le lobe de l’oreille pour faciliter l’introduction.

• Silicone, élastomère ou mousse préformée : introduire directement le bouchon.

• Antipression : placer la protection 5 minutes avant le décollage ou l’atterrissage. La retirer 5 minutes après le retour à une pression normale (elle peut être laissée en place durant tout le trajet sur des vols courts).

CONSEILS

• Pour être efficace, la protection doit être parfaitement mise en place et portée durant toute la durée d’exposition (bruit, eau). Ne pas prolonger le port lorsque ce n’est plus nécessaire : risque de formation de bouchons de cérumen en bloquant l’écoulement naturel des sécrétions, voire d’otites externes (en cas de protections mouillées).

• Protection anti-eau : on peut proposer un bandeau en Néoprène (matière étanche thermorégulatrice) qui recouvre les oreilles pour renforcer l’efficacité du bouchon d’oreille (Bandeau Quies). Ces bandeaux sont aussi utilisés pour protéger les oreilles du froid (ski, surf…).

SURDITÉ ET AUDIOPROTHÈSES

« Mes piles sont déchargées »

Monsieur L. revient avec son blister de piles :

– Je vous ai acheté des piles la semaine dernière. Aucune d’elles ne fonctionne !

– Où les stockez-vous ?

– Dans mon porte-monnaie pour en avoir toujours à disposition.

– Vous ne devez pas conserver vos piles près d’objets métalliques. Sinon, en effet, elles se déchargent.

ORIGINES DE LA SURDITÉ

• Une déficience auditive peut exister dès la naissance, s’installer brusquement ou apparaître de façon progressive.

• En France, le nombre de personnes présentant des difficultés d’audition est estimé à environ 5 millions.

Degrés de surdité

• Surdité légère (perte de 20 à 40 dB) : les sons faibles ne sont plus entendus, mais le handicap est minime. Une aide auditive améliore le confort d’écoute.

• Surdité modérée (perte de 40 à 70 dB) : la compréhension de la parole est souvent difficile, surtout en milieu bruyant. Le handicap est incontestable.

• Surdité sévère (perte de 70 à 90 dB) : le handicap est important. Le port d’une aide auditive est indispensable pour améliorer la communication.

• Surdité profonde (perte supérieure à 90 dB) : la parole est souvent remplacée par le langage gestuel. Les aides auditives peuvent avoir une certaine efficacité, mais sont parfois remplacées par l’implant cochléaire. Chez l’enfant, l’absence totale de stimulation sonore précoce entraîne la mutité (impossibilité de parler).

Types de surdité

La localisation de l’altération auditive permet également de classer les surdités.

Surdité de transmission

• La surdité de transmission fait suite à une atteinte du tympan ou des osselets.

• La perte auditive est légère ou modérée. Elle se manifeste par une diminution de l’audition par voie aérienne, l’audition par voie osseuse étant conservée.

• L’audition peut être retrouvée après une intervention chirurgicale ou facilement compensée par le port d’audioprothèse.

Surdité de perception

• La surdité de perception a pour origine une altération des cellules sensorielles par le bruit, certains médicaments, certaines pathologies.

• Le vieillissement altère aussi ces cellules, provoquant une surdité due à l’âge : la presbyacousie.

• La surdité de perception est caractérisée par une perte auditive importante qui compromet gravement la compréhension de la parole dans le bruit. Elle suscite souvent une hypersensibilité aux sons forts.

• Cette surdité n’est pas opérable et ne peut être qu’appareillée.

Surdité mixte

Il s’agit d’une combinaison des deux types de surdité précédents.

APPAREILLAGE

Prothèses auditives

• Les prothèses auditives sont applicables aux surdités de transmission et de perception. Seules des pathologies de l’oreille externe peuvent en limiter le port.

• Ces appareils agissent par amplification du son. Leur efficacité varie en fonction du type de surdité, de la personne appareillée et des conditions acoustiques ambiantes.

• Chaque appareil est composé :

– d’un microphone pour capter le son et le transformer en signal électrique ;

– d’un système d’amplification ;

– d’un écouteur pour renvoyer le signal dans l’oreille ;

– d’une pile.

Contours d’oreille

• Les contours d’oreille sont portés sur le pavillon. Ils sont reliés au conduit auditif par un tube terminé par un embout sur mesure qui assure le maintien et l’étanchéité nécessaires pour éviter l’effet Larsen.

• Avantages : une taille suffisante permettant l’utilisation des meilleurs systèmes électroniques ainsi que la manipulation aisée par une personne âgée ; la possibilité d’utiliser un embout dit ouvert, qui ne bouche pas le conduit auditif (plus confortable); l’option microphone directionnel, mieux adapté lors de conversations en groupes.

• Inconvénient : l’esthétique.

Intra-auriculaires

• Les audioprothèses intra-auriculaires sont enfoncées dans le conduit auditif.

• Avantage : invisibles de l’extérieur, elles sont plus facilement acceptées.

• Inconvénients : elles sont moins performantes en raison de leur petite taille ; les manipulations sont plus difficiles ; ces appareils obstruent souvent le conduit provoquant des problèmes de résonance dans le conduit.

• Ces audioprothèses sont surtout indiquées pour les surdités légères à moyennes qui ne nécessitent pas un conduit auditif ouvert.

Implants cochléaires

• Les implants cochléaires s’adressent à des adultes et des enfants atteints de surdité de perception bilatérale sévère à profonde.

• Ce système électronique stimule directement les terminaisons du nerf auditif.

• L’implant cochléaire se compose d’une partie interne et d’une partie externe :

– le processeur contour d’oreille capte le son, le numérise et l’envoie par l’antenne au récepteur de l’implant qui est situé sous la peau, au niveau de l’os temporal ;

– l’implant transforme ensuite l’information numérique en signal électrique qui est envoyé au porte-électrodes inséré dans la cochlée ;

– les électrodes correspondant à la fréquence du signal capté stimulent le nerf auditif.

• L’implantation nécessite une intervention chirurgicale sous anesthésie générale. Des séances d’orthophonie sont également nécessaires.

AU JOUR LE JOUR

Piles

• Les prothèses auditives utilisent des piles (ou plus rarement des accumulateurs rechargeables). Leur durée de vie varie de 5 à 40 jours selon le type de prothèse auditive, le type de pile, sa capacité en milliampères par heure (mAh) et la durée d’utilisation.

• Quelques conseils sont à apporter au patient :

– remplacer les piles lorsque les sons sont distordus ou que le volume doit être augmenté ;

– conserver les piles de rechange loin d’une source de chaleur et loin des objets métalliques (ex. : pièces de monnaie), pour éviter de les décharger ;

– ne pas enlever les languettes de protection, au risque que la pile se décharge ;

– ouvrir le compartiment à piles pendant la nuit pour permettre à l’humidité de sortir et éviter ainsi la corrosion des piles qui pourrait endommager l’aide auditive ;

– bien se laver les mains avant de remplacer les piles car la présence de graisse et de poussière sur les piles peut endommager l’aide auditive.

Entretien des prothèses

• Avoir une bonne hygiène de l’embout auriculaire ou de la coque pour éviter les infections de type otite externe.

• Eviter les chocs, les préserver de l’eau, de la poussière et de l’humidité (oxydation de certains éléments). Quelques appareils, destinés aux enfants, sont étanches et supportent la douche ou les activités de baignade.

• Pour l’entretien régulier, différents produits sont disponibles chez les audioprothésistes : serviettes désinfectantes, nettoyant ou dépoussiérant en aérosol, capsule de silice contre l’humidité…

PRÉVENTION DU BRUIT

Le travail et les loisirs sont les principales sources de sons nocifs.

Bruit au travail

• En France, un quart des ouvriers de l’industrie (chaudronnerie, tôlerie…) sont confrontés de manière prolongée à des bruits dépassant 85 dB (limite de nocivité pour l’oreille). La surdité est la deuxième maladie professionnelle et 750 cas sont recensés chaque année.

• La réglementation impose une protection aux ouvriers exposés à des niveaux sonores supérieurs ou égaux à 90 dB, ainsi qu’un contrôle périodique de leur audition. Les bouchons d’oreille et les casques antibruit apportent une atténuation de 20 à 30 dB.

Bruit dans les loisirs

• Les activités de loisirs (chasse, tir…) et la musique amplifiée (baladeurs, concert, discothèque…) sont à l’origine de troubles auditifs : audition perturbée ou acouphènes.

• Le danger de la musique est sournois. Le risque auditif est indépendant de la qualité du son, du plaisir de l’écoute ou de la qualité de l’amplification. Il résulte uniquement de la combinaison du niveau sonore avec la durée d’exposition.

• La prévention repose donc sur quelques gestes simples : éviter les établissements pratiquant un niveau sonore élevé, s’éloigner suffisamment des enceintes acoustiques pendant les concerts, réduire autant que possible le son du baladeur, de la chaîne hi-fi ou de l’autoradio. Si besoin, porter des bouchons d’oreille et réduire la durée d’exposition.

DÉPISTAGE CHEZ LE NOURRISSON

• La surdité permanente néonatale (SPN) est un déficit assez fréquent (au moins 1 pour 1 000 naissances).

• Chez l’enfant, elle entraîne des perturbations au niveau de l’apprentissage du langage et du développement cognitif.

• Près d’un enfant sur deux présentant une surdité sévère n’est actuellement dépisté qu’après l’âge de 12 mois après un questionnement des parents. C’est pourquoi la HAS recommande depuis 2007 que le dépistage systématique de la SPN soit mis en œuvre au niveau national dans les maternités.

• Les tests audiologiques objectifs spécialisés (recherche d’otoémissions acoustiques provoquées ou enregistrement des potentiels évoqués auditifs) permettent d’affirmer et de quantifier la gravité de l’atteinte auditive.

ACOUPHÈNES

« J’entends du bruit dans mes oreilles »

Valentin, 22 ans, fatigué :

– Je suis allé à un concert rock et depuis j’entends un bruit continu.

– De quand date le concert ?

– Avant-hier.

– Il s’agit d’acouphènes. Ce phénomène survient souvent après une exposition à des niveaux sonores élevés. En général, l’acouphène est transitoire. Si cela fait plus de 24 heures, il est préférable que vous consultiez votre médecin.

DEUX TYPES D’ACOUPHÈNES

Acouphène objectif

Rare, l’acouphène objectif peut être entendu par le médecin grâce au stéthoscope appliqué dans la région de l’oreille. Il est semblable à une pulsation cardiaque ou un souffle, synchrone ou non du pouls, et lié à une anomalie vasculaire.

Acouphène subjectif

• Très fréquent, l’acouphène subjectif est lié à un trouble au niveau de la cochlée. La personne atteinte est la seule à l’entendre.

• Celui-ci peut être temporaire, après un effort ou une exposition à un niveau sonore élevé. Il peut être également perçu sans interruption, jour et nuit.

• Ces sons ont des intensités variées, différentes d’un jour à l’autre, et reproduisent des bruits courants : sifflement, musique, bruit de moteur…

• Les acouphènes affectent environ 15 ??% de la population à un moment ou l’autre de la vie. Dans 95 ??% des cas, ils n’ont aucune gravité.

ORIGINES

Les étiologies des acouphènes sont variées et pas toujours identifiables.

Age

Même s’ils peuvent survenir à tout âge, les acouphènes apparaissent plus fréquemment après 60 ans. Ils accompagnent souvent la perte auditive sur les hautes fréquences liée au vieillissement (presbyacousie).

Pathologies

Les acouphènes peuvent être un symptôme associé à différentes pathologies : troubles de l’oreille externe, moyenne ou interne, syndrome de Ménière (crises récurrentes de vertige), neurinome de l’acoustique (tumeur bénigne du nerf auditif), traumatisme crânien, hypertension, troubles endocriniens…

Médicaments

Les médicaments ototoxiques (aminosides, antipaludéens, certains médicaments anticancéreux, aspirine…) peuvent être responsables d’acouphènes et doivent être évités chez les patients souffrant déjà d’acouphènes.

Bruit

L’existence de traumatismes sonores chroniques, professionnels (tôleries, chaudronneries…) ou de loisirs (baladeurs, tir…), est en forte corrélation avec l’apparition d’acouphènes.

TRAITEMENT

Ressenti des patients

Le retentissement de l’acouphène est très variable : de la simple gêne à l’intrusion permanente selon les individus. L’acouphène peut affecter la qualité de vie (difficultés pour s’endormir, pour se concentrer) et provoquer des états d’anxiété pouvant mener à une dépression.

Consultation médicale

Il est important de consulter rapidement son médecin traitant. Après quelques examens, il orientera rapidement vers un médecin ORL afin d’éliminer les très rares causes graves d’acouphènes et celles, peu nombreuses, relevant de la chirurgie. Cette visite a aussi pour but de rassurer le patient sur le caractère bénin de son acouphène, condition essentielle pour apprendre à le gérer sereinement.

Ignorer les acouphènes

• En effet, le sujet doit apprendre à mettre progressivement à distance cette perception parasite, à l’ignorer. Il s’agit d’un processus d’habituation. Pour cela, différentes techniques existent, associées à une aide psychologique :

– prothèses auditives : les sons amplifiés par la prothèse diminuent la détection de l’acouphène ;

– thérapie par le bruit : évitement du silence, écoute volontaire quotidienne de bruits blancs ou personnalisés (générateurs de bruits) afin de confondre l’acouphène et de le dédramatiser ;

– appareils combinés (prothèse et générateur de bruit).

• Quoi qu’il en soit, pour apprendre à gérer ses acouphènes, il faut leur accorder le moins d’importance possible, et mener une vie normale, en ne modifiant pas ses habitudes, si ce n’est en se protégeant des expositions sonores excessives.

L’INTERVIEW Dr Jean-Marc Juvanon OTO-RHINO-LARYNGOLOGUE, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’OTO-RHINO-LARYNGOLOGIE

« L’intégrité du tympandoit être vérifiée par un médecin »

Le Moniteur : Les solutions auriculaires peuvent-elles être conseillées à l’officine ?

Dr Juvanon : Pour instiller des solutions auriculaires, il est important de vérifier si le tympan est intact. En cas de tympan ouvert, les solutions à base d’anesthésiques locaux que l’équipe officinale a la possibilité de conseiller peuvent atteindre le vestibule et provoquer un vertige.

Ces solutions pourraient être proposées dans le cadre d’une otite externe car le tympan est en général intact. Toutefois, il est difficile pour l’officinal de poser un diagnostic.

Les céruménolytiques peuvent-ils être conseillés sans risques ?

Si le patient est sujet à des bouchons de cérumen à répétition, un céruméno-lytique associé à un lavage auriculaire peut lui être conseillé. Cependant, un patient qui se plaint de ne pas entendre et d’avoir l’oreille bouchée ne souffre pas forcément d’un bouchon de cérumen. Il peut s’agir d’une surdité brutale sensorielle pour laquelle une consultation médicale en urgence est nécessaire.

Une mycose peut également donner une impression d’oreille bouchée. Dans ce cas, les céruménolytiques ne sont pas adaptés.

Une otite séreuse à la suite d’un rhume ou d’un barotraumatisme peut être responsable de résonance au niveau de l’oreille. Il peut également s’agir d’un corps étranger.

La vérification du tympan est-elle nécessaire en cas de bouchon de cérumen ?

Ce serait plus prudent car, en cas de tympan ouvert, le cérumen dissous risque de pénétrer dans l’oreille moyenne et de déclencher une infection profonde. Ce risque est majoré si l’on pratique un lavage évacuateur. Celui-ci peut d’ailleurs provoquer une perforation si le tympan est très fin ou déformé. Attention également avec les patients diabétiques insulinodépendants ! Un lavage auriculaire sur un conduit auditif déjà inflammatoire peut entraîner une otite externe qui, chez ce type de patient, peut être responsable d’une gravissime otite externe nécrosante à Pseudomonas aeruginosa avec ostéite et lyse osseuse. Le pronostic vital peut être engagé.

L’essentiel à retenir

Bouchon de cérumen

• Ramollir le bouchon de cérumen avec une solution céruménolytique utilisée en bain d’oreille (contre-indication : tympan perforé ou port d’aérateur transtympanique).

• Eliminer le cérumen avec de l’eau tiède ou du sérum physiologique à l’aide d’une poire effilée ou d’une seringue nue, le jet d’eau dirigé vers le haut et non vers le tympan.

• Ne pas utiliser de Coton-Tige. Préférer les solutions d’hygiène auriculaire 1 fois (ou 2 fois) par semaine.

Protections auditives

• Privilégier les bouchons en silicone pour éviter que l’eau n’entre dans les oreilles, et les bouchons en mousse pour atténuer le bruit. Toutefois, le patient doit choisir ses protections auditives en fonction de son confort.

• Ne pas prolonger le port des protections auditives (risque de bouchon et d’otite externe).

• Il existe des bouchons d’oreille spécifiques contre les variations de pression, pour les musiciens…

INFOS CLÉS

• L’instillation d’un céruménolytique, en bain d’oreille pendant quelques minutes, permet de ramollir un bouchon de cérumen.

• Un jet d’eau tiède (poire effilée, seringue nue) permet son évacuation.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Yohann, 21 ans, un coton dans l’oreille.

– J’ai éraflé mon conduit auditif avec un Coton-Tige. Je n’ai pas mal, mais je saigne un peu. Pourrais-je avoir de la chlorhexidinepour désinfecter ?

– Oui. Mais préférez à l’avenir une solution d’hygiène auriculaire aux Coton-Tige, vous éviterez ce type d’incident et limiterez le risque de bouchon d’oreille.

Que pensez-vous de la réponse de votre confrère ?

La chlorhexidine ne doit pas être appliquée dans un conduit auditif en raison de son ototoxicité en cas de tympan perforé. Il est préférable d’utiliser de l’eau oxygénée éventuellement boratée. En cas de douleur, une consultation médicale s’impose pour vérifier l’intégrité du tympan.

Quels sont les signes de gravité ?

• En cas de fièvre ou d’otorrhée, en cas de perforation du tympan ou d’antécédents de perforation du tympan.

• En cas d’otite chez le jeune enfant (moins de 7 ans : grande fréquence des otites moyennes aiguës), chez le sujet immunodéficient (diabète, sujet âgé…).

• En présence de signes cliniques évocateurs d’un traumatisme : baisse brutale d’audition, acouphènes…

• Si les douleurs ne s’atténuent pas après 48 à 72 heures d’automédication.

INFOS CLÉS

• Les solutions auriculaires en conseil, indiquées dans les otites externes, l’otite congestive et l’otite barotraumatique, nécessitent la vérification préalable du tympan.

• Port d’aérateurs transtympaniques : protéger les oreilles de l’eau (risque d’infection).

Les aérateurs transtympaniques

Deux types d’aérateurs transtympaniques sont employés.

• Les aérateurs courts type Shepard (photo) s’expulsent spontanément au bout de 15 jours à 6-7 mois environ. Ils se posent généralement à l’automne. Une fois expulsé dans le conduit auditif, l’aérateur est retiré par l’ORL.

• Les aérateurs de longue durée type T-tube sont mis en place pour 18 mois environ. Ils ne s’expulsent spontanément que dans 10 % des cas et sont donc retirés en consultation, sous prémédication. Ils sont indiqués en cas d’otite séreuse risquant de se prolonger.

Eau oxygénée boratée

• L’eau oxygénée boratée est utilisée pour nettoyer le conduit auditif externe en cas d’otorrhée (sur aérateur transtympanique, en cas d’OMA perforée spontanément ou d’otite externe).

• En cas de perforation du tympan, l’instillation peut être douloureuse.

• La solution préparée de manière extemporanée se conserve une semaine.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Madame G. prépare son voyage en Egypte :

– Mon mari va faire de la plongée durant 3 semaines. Peut-il utiliser de l’eau oxygénée boratée en prévention des otites externes ?

– L’eau oxygénée boratée est employée par les plongeurs mais pas de façon prolongée. Mieux vaut utiliser quelques gouttes d’huile d’amande douce.

Etes-vous d’accord avec votre confrère ?

Oui, il a raison. Le pouvoir asséchant de l’eau oxygénée boratée peut, en cas d’utilisation prolongée, altérer le film lipidique protecteur, d’où un risque d’otite externe ! En cas de baignades fréquentes ou avant chaque plongée, il est conseillé d’instiller dans le conduit auditif 1 goutte d’une solution huileuse (amande douce) pour le protéger du milieu extérieur. On peut aussi faire régulièrement des lavages d’oreille à l’aide d’une solution acide (vinaigre d’alcool blanc diluée 4 à 5 fois avec de l’eau), pour limiter la prolifération des bactéries. Penser dans tous les cas à bien sécher le conduit auditif après chaque baignade.

INFOS CLÉS

• En règle générale, privilégier les bouchons en silicone pour une protection anti-eau et ceux en mousse (qui apporte l’atténuation « globale » la plus importante) pour une protection antibruit. Dans tous les cas, la tolérance prime.

• Ne pas prolonger le port : risque de bouchons de cérumen ou d’otite externe.

Testez-vous

a) Les protections en mousse sont généralement lavables et réutilisables.

b) Les protections en silicone assurent une meilleure protection contre le bruit que celles en mousse.

c) Le port des protections auditives doit rester occasionnel.

Réponses : a) vrai ; b) faux ; c) vrai.

INFOS CLÉS

Selon le type de surdité, deux appareillages sont disponibles :

• la prothèse auditive, qui amplifie le son ;

• l’implant cochléaire, qui stimule le nerf auditif dans la cochlée.

Le rayon des audioprothèses

• Seuls les audioprothésistes peuvent procéder à l’appareillage des déficients de l’ouïe. Le pharmacien doit donc passer un diplôme d’Etat d’audioprothésiste (3 ans d’études) ou embaucher un collaborateur diplômé.

• L’activité comprend le choix, l’adaptation, la délivrance, le contrôle d’efficacité immédiate et permanente de la prothèse et l’éducation prothétique du patient.

• Le Code de la Santé publique impose un local réservé et aménagé selon des règles strictes, ainsi qu’une liste de matériel obligatoire.

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