LE PATIENT À DOMICILE - Le Moniteur des Pharmacies n° 2897 du 17/09/2011 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2897 du 17/09/2011
 

Cahiers Formation du Moniteur

Conseil

LE MAINTIEN À DOMICILE

« Mon mari va être hospitalisé à domicile »

La femme de Monsieur G., 65 ans :

– Mon mari va sortir de l’hôpital à la fin de la semaine « pour une hospitalisation à domicile », m’a dit le médecin. Il aura besoin d’un lit médicalisé et d’un fauteuil roulant. Il aura aussi de nombreux soins et une nutrition par sonde. Pouvez-vous me fournir tout cela ?

– Êtes-vous sûre que le médecin ait dit : « hospitalisation à domicile »?

– Oui, oui !

– Alors, votre mari sera pris en charge par l’hôpital. Vérifiez auprès du médecin hospitalier que tel est bien le cas.

NE PAS CONFONDRE HAD ET MAD

Hospitalisation à domicile

Un patient en hospitalisation à domicile (HAD) est pris en charge intégralement par un établissement spécialisé émanant de l’hôpital. Celui-ci « s’occupe de tout » en sous-traitant éventuellement certaines prestations.

A qui s’adresse l’HAD ?

L’HAD est réservée aux patients nécessitant, pour une période limitée, des soins médicaux et paramédicaux continus, coordonnés, fréquents et complexes, qui requièrent un encadrement hospitalier tout en pouvant être réalisés à domicile. L’HAD concerne la plupart des affections de la naissance à la fin de vie, pour une durée moyenne de 30 à 60 jours, mais variant de quelques jours pour des soins ponctuels (chimiothérapies) à des périodes plus longues pour les soins continus (soins palliatifs) ou de réadaptation. Ce système permet au patient d’être dans un milieu plus agréable qu’une chambre d’hôpital.

Quel est le rôle du pharmaciende ville ?

Sauf exception, le pharmacien n’est pas partie prenante d’une HAD. C’est la raison pour laquelle il doit bien faire préciser la demande de l’entourage d’un patient.

Maintien à domicile

A l’opposé de l’HAD, le maintien à domicile (MAD) relève pour l’essentiel du secteur libéral, notamment du pharmacien.

Définition

Le MAD représente l’ensemble des prestations techniques et médicales liées aux dispositifs médicaux (de l’enfile-bas au lit médicalisé) utilisés par une personne qui reçoit des soins à domicile, quotidiens ou non, lui permettant de rester le plus longtemps possible chez lui et ainsi d’éviter une maison médicalisée. Le patient a le libre choix des intervenants.

Cas de la personne âgée

Les personnes âgées en perte d’autonomie sont particulièrement concernées. Elles s’adressent directement ou par l’intermédiaire de leur entourage à l’officinal pour lui demander des conseils, du matériel et des aides techniques qui participent au maintien de leur autonomie dans les activités de la vie quotidienne et limitent les risques d’accident ou de chute.

RÔLE DU PHARMACIEN DANS LE MAD

• Une prise en charge de MAD par le pharmacien consiste à conseiller et à diriger l’organisation matérielle des soins à la sortie de l’hôpital, au retour d’un centre de moyen séjour ou encore à la suite d’une chute, d’un traumatisme ou en prévention, afin de maintenir le plus longtemps possible une personne à son domicile.

• Le pharmacien peut traiter ou sous-traiter intégralement ou en partie la fourniture du matériel dont le patient a besoin. Les membres de l’équipe doivent néanmoins savoir à l’avance comment procéder en cas de demande au comptoir, c’est-à-dire :

– recenser les besoins suivant la situation du patient à l’aide d’un questionnaire (voir page 16) ;

– distinguer ce qui est remboursé de ce qui ne l’est pas ;

– connaître ce qui est pris en charge à l’achat ou à la location ;

– connaître les modalités de prescription du matériel prévu au remboursement ;

– savoir ce que l’officine traite elle-même et ce qu’elle sous-traite.

MÉTHODE

Pour ne rien oublier, il est intéressant de s’appuyer sur un questionnaire (voir page 16). Celui-ci recense cinq items : le lit médicalisé et ses accessoires en fonction de l’état du patient, les transferts, la toilette, la continence, les besoins spécifiques. Cet arbre permet d’envisager une demande complète depuis la sortie de l’hôpital en se posant les bonnes questions :

– Le patient aura-t-il besoin d’un lit médicalisé ?

– Y a-t-il un risque d’escarres ? Celui-ci dépend du score de Norton (voir page 5), de l’existence de lésions médullaires et des antécédents éventuels d’escarres (voir page 5).

– Le patient restera-t-il au fauteuil plus de 10 heures par jour (coussin anti-escarres) ?

– Le patient a-t-il besoin d’aides au transfert ?

– Le patient a-t-il du mal à se déplacer ?

– Le patient a-t-il besoin d’aides pour la toilette ?

– Le patient a-t-il d’autres besoins spécifiques ?

Naturellement certaines demandes peuvent être partielles et concerner uniquement l’un des postes.

PRISE EN CHARGE AU REMBOURSEMENT

Le matériel pris en charge par la Sécurité sociale à l’achat ou à la location est inscrit sur la liste des produits et prestations remboursables (LPP). Cette liste est téléchargeable sur le site de l’Assurance maladie www.ameli.fr.

Matériel remboursable

A l’achat

– L’alèse imperméable réutilisable ou la housse de remplacement d’une housse d’origine d’un matelas ou d’un coussin.

– Le panier de perfusion.

– Le fauteuil garde-robe.

– Le matelas.

– Les coussins d’aide à la prévention des escarres.

– Les cannes et les béquilles.

– Le siège-coquille.

– L’arceau de lit.

– Les coussins de positionnement du patient.

– Les accessoires de prévention des escarres.

– Le couteau pliant.

A la location

– Le soulève-malade.

– L’aspirateur trachéal.

– Les générateurs d’aérosol.

– La potence sur pied.

A l’achat ou à la location

– La tige porte-sérum.

– Le lit médicalisé.

– Les fauteuils roulants.

– Le compresseur pour surmatelas pneumatique à pression alternée.

– Les déambulateurs.

Matériel non remboursable

Le matériel non remboursable n’est pas inscrit sur la LPP et concerne par exemple les aides techniques telles que les rehausseurs de WC ou les barres d’appui à poser dans les salles de bain ou les WC.

Forfait de livraison

Il est possible de facturer un forfait de livraison uniquement pour le matériel de location et pour :

– l’aérosol pneumatique ;

– l’aspirateur trachéal ;

– le déambulateur ;

– le fauteuil roulant ;

– le lit médicalisé ;

– la potence ;

– le soulève-malade ;

– la tige porte-sérum.

En cas de livraison de plusieurs articles chez le même patient, seul le forfait le plus élevé est pris en charge.

LES ORDONNANCES

Le matériel doit être prescrit sur une ordonnance à part et il est souhaitable de faire une ordonnance pour le matériel à l’achat et une pour le matériel en location en précisant la durée de celle-ci.

LA CHAMBRE DU MALADE

« Ce compresseur est trop bruyant ! »

Monsieur G. revient avec le compresseur du matelas alternating de sa femme :

– Ce compresseur est vraiment trop bruyant ! Aurait-il un défaut ?

– Non, je ne pense pas, je l’ai testé quand je vous l’ai installé.

– Existe-il une autre solution ?

– Le matelas gaufrier a l’avantage de ne pas avoir de compresseur et donc de ne pas générer de bruit.

Aménager le domicile d’un patient en MAD consiste pour l’essentiel à créer une chambre d’hôpital à domicile, c’est-à-dire à créer les conditions optimales de soins pour le malade, son entourage et les soignants.

LE LIT MÉDICALISÉ

Description

Le lit médicalisé est destiné aux personnes qui n’ont pas leur autonomie motrice. Il est indispensable en cas de prescription de matelas anti-escarres qui nécessite un plan dur, ce qui n’est pas le cas d’un lit classique.

Par ailleurs, la hdiv variable facilite les soins et les transferts pour les soignants.

Cas particuliers

• Il existe des lits adaptés pour les personnes de forte corpulence et pour les personnes de grande taille.

• Des lits dont la hdiv minimale est faible facilitent la manipulation des patients atteints de maladie d’Alzheimer (risque de chute minimisé).

Prise en charge

Pour être pris en charge au remboursement que ce soit en location ou à l’achat, le lit médicalisé doit posséder au moins deux fonctions non manuelles, commandées par une télécommande : hdiv variable prioritairement, la seconde étant le plus souvent le relève-buste ou le relève-jambe.

Location

Le lit est le plus souvent prévu à la location, ce qui est avantageux pour le malade qui bénéficie ainsi de la maintenance par le prestataire, y compris de la maintenance préventive. Le tarif inclut, quand ils sont prescrits, la plupart des accessoires nécessaires :

– la potence permet au patient de prendre appui dans son lit (la sangle est réglableen hdiv) ;

– les barrières, le plus souvent pliantes, sont à utiliser avec discernement, notamment chez les personnes âgées ou confuses, car des accidents peuvent survenir(ex. : fractures) ;

– la tige porte-sérum quand elle se fixe sur le lit ;

– le porte-bocal à urine…

Achat

Le lit peut être pris en charge à l’achat en cas d’affections neuromusculaires entraînant un déficit fonctionnel non régressif.

LE MATELAS « ANTI-ESCARRES »

Le matelas prescrit peut être en mousse lorsque le patient ne présente pas de risque d’escarres, mais le plus souvent ce matelas est spécifique pour prévenir l’apparition de celles-ci.

Principe de fonctionnement

Le matelas dit « anti-escarres » a pour but de :

– réduire la pression au niveau des proéminences osseuses par augmentation de la surface de contact ou redistribuer celle-ci par changement des points d’appui ;

– s’opposer aux facteurs extrinsèques d’apparition des escarres (cisaillements, frictions, macération).

Les classes des matelas

• Les matelas « anti-escarres » sont répartis en trois classes qui tiennent compte de la qualité des produits et de la fréquence autorisée de renouvellement.

• Ils sont pris en charge au remboursement avec généralement un prix limite de vente égal au tarif de remboursement, sauf pour les matelas à cellules pneumatiques télescopiques.

Classe I

Classe IA

Les plus classiques sont le matelas gaufrier et le matelas « alternating ». Le renouvel-lement est possible tous les ans.

• Matelas gaufrier

• Comme son nom l’indique, le matelas gaufrier a l’allure d’un gaufrier sur lequel les plots subissent des mouvements indépendants les uns des autres, ce qui induit une bonne répartition des pressions et limite les forces de cisaillement et de friction. La bonne circulation de l’air entre les plots limite la macération. Il est présenté en un seul élément ou en trois parties plus faciles à transporter.

• C’est un matelas léger, simple à manipuler, le plus souvent dispensé en première intention et généralement bien accepté par le patient. Il est en revanche difficile à nettoyer et la mousse peut s’effriter en vieillissant.

• Ce matelas est toujours fourni avec une alèse de dimensions très supérieures à celles du lit et qu’il ne faut pas border serrée afin de permettre les mouvements des plots dont dépend l’action du matelas.

• Le matelas gaufrier est indiqué chez le patient alité de 10 à 15 heures par jour, pouvant se mouvoir seul avec difficulté, sans troubles neurologiques importants, sans artériopathie et avec un état général de bon à moyen.

• Matelas « alternating »

• Le matelas alternating est constitué d’une enveloppe en PVC avec deux circuits indépendants reliés à un compresseur qui gonfle alternativement l’un ou l’autre circuit. Ainsi, aucune partie du corps ne reste en appui plus de dix minutes.

• Le compresseur, légèrement bruyant, peut gêner le malade. Par ailleurs, la nécessité du courant électrique est problématique en cas de pannes de courant, voire du compresseur.

• Ce matelas a les mêmes indications que le précédent. Les moins épais sont réservés aux personnes ne dépassant pas 80 kilos.

Classe IB

Les matelas de la classe IB, renouvelables tous les deux ans, comprennent essentiellement :

– le matelas en mousse structurée, de l’aspect d’un gaufrier mais formé de modules de densité ou de hdiv variable avec une adaptation possible des plots à l’état du patient. Ce matériel nécessite une bonne connaissance du produit au moment de l’installation des plots ;

– le matelas à fibres siliconées : il est constitué d’une enveloppe de tissu aéré contenant des fibres creuses en polyester enduites de silicone favorisant leur glissement les unes sur les autres. Ce matelas est très confortable et convient aux personnes maigres. Il facilite mobilisations et transferts et procure un effet « cocoon », recommandé pour les patients algiques.

Classe II

• Le plus utilisé est le matelas à mémoire de forme. Il est efficace et très confortable pour le malade, bien davantage que le matelas gaufrier. Composé d’une mousse viscoélastique, il épouse la forme du corps et ne reprend que très lentement sa forme initiale. Les frictions et les cisaillements sont ainsi diminués. Toutefois, la mousse viscoélastique diminue la possibilité de mobilisation volontaire au lit pour les personnes à mobilité déjà réduite et le phénomène de macération est significatif : ce support ne convient pas aux personnes qui transpirent beaucoup.

• Le matelas à mémoire de forme est indiqué pour un patient levé dans la journée et alité plus de quinze heures. Il est souvent présenté sous forme d’un surmatelas viscoélastique reposant sur un support en mousse, le tout englobé sous une housse.

• Parmi les matelas de classe II, le matelas à cellules pneumatiques téléscopiques est peu utilisé en raison de son coût (voir Coussins anti-escarres page 9).

• Le renouvellement est possible tous les trois ans.

Classe III

• Le matelas de classe III est formé de trois couches de mousse de densité différente : la mousse supérieure est très souple, à faible portance, assurant la répartition des pressions ; la couche intermédiaire sous forme de gaufrier augmente la surface portante, assure la circulation de l’air, et limite les forces de cisaillement ; la mousse inférieure de haute résilience assure la stabilité du matelas.

• Sans effet de moulage ou d’inertie, il semble être le meilleur matelas statique en mousse.

• Le matelas de classe III est indiqué chez le patient levé dans la journée mais alité plus de quinze heures par jour. Le poids du patient doit être inférieur à 120 kilos.

• Ce matelas efficace n’est renouvelable que tous les cinq ans. S’il est structuré en trois parties (tête, corps, pieds), leur rotation optimise sa durée de vie.

Les matelas « perfectionnés »

Certains matelas perfectionnés avec ordinateur et capteurs de pression de type « Nimbus » s’adaptent aux mouvements du patient ou remplacent les changements de position de ceux qui ne peuvent pas bouger. Ces matelas ne sont pas pris en charge par la Sécurité sociale.

LES AUTRES PROTECTIONS ANTI-ESCARRES

Coudières et talonnières

A condition qu’elles soient réalisées dans les mêmes matériaux que les coussins ou les matelas anti-escarres pris en charge au remboursement, certaines protections sont remboursées, notamment les coudières et les talonnières.

Coussins de positionnement

Les coussins de positionnement des hanches et des genoux pour patients polyhandicapés en position allongée sont le plus souvent réalisés dans ces mêmes matériaux et sont pris en charge par la Sécurité sociale. Ils ne constituent pas à proprement parler du matériel anti-escarres, mais ils permettent au malade d’être dans une position confortable et de préserver une bonne répartition des pressions en alternant toutes les deux à trois heures la position.

AUTOUR DU LIT

Table

La table de malade, bien que non prise en charge, facilite certains actes de la vie quotidienne du patient, par exemple la lecture ou la prise de repas. Elle doit être stable et pouvoir se placer comme le patient le souhaite. Elle peut être fixe ou, le plus souvent, à roulettes. Elle est réglable en hdiv et en inclinaison.

Arceau de lit

Le cerceau, ou arceau de lit, protège le pied ou la jambe du poids du drap. Constitué d’un fil métallique blanc en demi-cercle de différentes tailles, il est utile notamment chez les patients atteints de goutte.

Ce matériel n’est remboursé qu’à l’achat.

Siège-coquille

• Doté d’une prise en charge significative dans le cas de malades incapables de se maintenir en position assise sans un soutien, le siège-coquille est très apprécié des personnes grabataires car il leur permet de ne plus être confinées au lit. Ce siège est réalisé sur mesure et possède un capitonnage intérieur en mousse. Il repose sur un pied comportant 5 roulettes et peut pivoter sur son axe.

• Le modèle simple bénéficie d’un remboursement auquel il faut ajouter le pied télescopique, les cales et le maintien auto-accrochable. En option, on peut ajouter un repose-tête, un repose-pieds réglable avec coussin de protection, des poignées de poussée ou une tablette amovible.

TRANSFERT ET MOBILITÉ

« Le soulève-malade est coincé ! »

Le mari de Madame P., 79 ans :

– Le soulève-malade que vous m’avez livré hier ne passe pas les portes. Comment emmener ma femme dans la salle de bain ?

– L’embase forme-t-elle un U ou un V ?

– Un V, je crois.

– L’embase est donc ouverte pour une meilleure stabilité. Pour passer les portes, vous devez resserrer les deux barres de l’embase.

TRANSFERTS

Dès lors qu’un patient est en perte d’autonomie à domicile, l’aménagement des transferts (lit au fauteuil, à la salle de bains, aux WC…) doit être envisagé avec soin afin qu’ils soient les moins contraignants pour le patient, son entourage et les soignants.

Soulève-malade

Le soulève-malade permet de soulever une personne pour la déplacer. Il doit descendre bas et monter suffisamment pour le transfert depuis un lit médicalisé. Les possibilités varient suivant les modèles.

Caractéristiques

• Le soulève-malade est porté par une embase ayant quatre à huit roulettes autorisant les déplacements, que les soignants guident par l’intermédiaire d’une poignée de conduite.

• Un levier, ou des pédales, permet d’écarter les deux barres de l’embase pour accroître la stabilité ou faciliter les mouvements de ramassage.

• Un système de sangles, de différentes formes, s’adapte sur les bras latéraux ou sur la potence.

• Cet appareil est animé par des batteries et actionné par une télécommande.

Critères de choix

Embase

• Il faut être attentif à la largeur et à la hdiv de l’embase. La hdiv conditionne les passages sous le mobilier, le lit, la baignoire… La largeur, si elle n’est pas réglable, conditionne les passages de porte.

• Les modèles les plus courants sont pliables et compacts, ce qui facilite leur transport.

Choix des sangles

Les sangles sont placées sous le malade et choisies en fonction de son état.

• La sangle universelle comprend une sangle dorsale appelée dossier qui passe sous les aisselles, et une sangle fessière plus large appelée siège. Elle est indiquée pour les personnes ayant un bon maintien du tronc.

• La sangle en une seule pièce, en forme de U, ou le hamac complet, est très utile pour les personnes obèses ou lorsque le malade est dépourvu d’autonomie.

• Pour les personnes n’ayant pas un bon maintien de la tête, on choisit une sangle avec têtière.

Prise en charge

• Le soulève-malade n’est pas pris en charge à l’achat. Il fait l’objet d’une inscription à la LPP pour la location avec un tarif dégressif après la 32e semaine.

• Les sangles bénéficient d’une participation à l’achat.

• Le soulève-malade fait l’objet d’un forfait pour les frais de livraison.

Les différentes aides techniques aux transferts

Il existe de nombreuses aides aux transferts qui répondent à quasiment toutes les situations. Cependant, ces aides sont rarement prises en charge par la Sécurité sociale. Le pharmacien doit les connaître et si possible en avoir quelques-unes en stock.

Les barres d’aide au déplacement

• Barres d’appui : de différentes dimensions, elles peuvent être placées dans la salle de bain, dans les toilettes ou dans les endroits les moins accessibles. Certaines sont amovibles et peuvent être emmenées lors de voyage.

• Main courante : le long des murs, elle permet de prendre appui tout le long du trajet.

• Barres de relèvement : elles peuvent être placées de part et d’autre des toilettes qui peuvent elles-mêmes être rehaussées par un rehausse-WC.

Planches de transfert

Les planches de transfert se placent entre deux éléments, lit et fauteuil par exemple, pour permettre au patient de glisser de l’un à l’autre.

Plateaux tournants

Les plateaux tournants sont constitués de deux disques superposés, le plateau supérieur tournant sur le plateau inférieur fixe. Ils permettent de faire pivoter le malade sur lui-même, notamment quand l’espace est restreint. Ils sont utilisables sur le sol ou sur un siège.

Draps de transfert

Les draps de transfert permettent, grâce à des revêtements réduisant les frictions, de changer aisément les patients de position.

Elévateurs de bain

Les élévateurs de bain se présentent sous différentes formes : matelas élévateur branché sur l’arrivée d’eau qui permet de rehausser le fond de la baignoire, siège de bain à fonctionnement hydraulique ou sur batterie. Ils facilitent l’entrée et la sortie de la baignoire.

Monte-escalier

L’aménagement du domicile peut être complété par la mise en place d’un siège élévateur glissant sur une rampe d’escalier ou sur un rail fixé dans les marches. Penser à orienter les patients vers les prestataires.

MOBILITÉ

Cannes

Cannes simples

Il existe des cannes simples avec différents types de poignées utilisées par les personnes ayant des difficultés de marche. Elles sont prises en charge par la Sécurité sociale à l’achat si elles sont réglables en hdiv.

Cannes anglaises

• Les cannes anglaises sont les cannes les plus vendues. Elles sont prises en charge uniquement à l’achat et intégralement pour les plus simples.

• Suivant les marques et les prix, ces cannes sont plus ou moins confortables, notamment au niveau de la poignée. Il faut également être attentif au poids maximal supporté.

Cannes tripodes et quadripodes

• Ces cannes souvent utilisées par les patients hémiplégiques, et, reposant sur un ensemble de trois ou quatre pieds, possèdent une stabilité supérieure à celle d’une canne anglaise, mais ne permettent pas une déambulation aussi aisée.

• Par ailleurs, l’appui est différent et se fait à l’aide d’une poignée. Il est cependant possible d’adapter la partie haute d’une canne anglaise sur la partie basse d’une canne tripode ou quadripode.

• La Sécurité sociale prévoit leur remboursement à la vente, mais le patient doit acquitter un dépassement.

Déambulateurs

• Plusieurs types de déambulateurs, ou cadres de marche, sont remboursés sur la même base par la Sécurité sociale, à la vente ou à la location (avec un forfait de livraison), à la condition d’être réglables en hdiv.

• Le choix entre les différents modèles est fonction de la capacité de préhension du patient, du poids du matériel, de sa largeur permettant ou non le passage dans le domicile, de son usage extérieur et/ou intérieur… et de son coût.

Cadre de marche fixe

• Le cadre de marche fixe est le plus utilisé et le seul à être vendu sans dépassement.

• Sa hdiv est réglable et il existe des modèles pliables facilitant le rangement et le transport.

• Certains modèles présentent également des poignées à mi-hdiv permettant une étape intermédiaire pour se relever en toute sécurité.

• Toutefois, le patient doit posséder une force et une capacité de préhension suffisantes pour se saisir de ce cadre et le soulever malgré sa légèreté. De plus, l’équilibre est précaire lorsque le malade soulève le déambulateur, les quatre patins étant décollés du sol.

Cadre de marche articulé

Un système d’articulation permet d’alterner l’avancée de chaque côté sans nuire à la rigidité de l’ensemble, en gardant en permanence deux patins au sol. Par ailleurs, une simple pression sur l’un des côtés et un relâchement de l’autre suffisent pour déplacer l’appareil.

Déambulateur à roulettes

Muni de deux roulettes à l’avant et de deux patins à l’arrière, le déambulateur à roulettes, ou rollator, est d’un emploi aisé car il suffit de le pousser légèrement en soulevant l’arrière.

• Il est très utilisé, mais sa largeur, souvent importante, peut rendre difficile le passage des portes. De plus, le fait de soulever l’arrière libère les roues et fait avancer l’appareil plus ou moins rapidement suivant la position du corps de l’utilisateur. Certaines personnes âgées hésitent parfois à l’utiliser de peur de perdre l’équilibre et de tomber en avant, entraînées par l’appareil.

• Certains modèles comportent sur le devant, une tablette rembourrée pouvant se mettre à l’horizontale à l’arrêt et permettre ainsi de s’asseoir pour se reposer.

Rollators à trois ou quatre roues

• Le rollator à trois roues ou trilator est équipé d’une roue à l’avant et de deux à l’arrière ainsi que de freins commandés par des poignées.

• Il permet notamment aux femmes âgées très penchées en avant de conserver leur autonomie, de pouvoir sortir et faire leurs courses d’autant plus qu’il possède un panier métallique à l’avant.

• Il est davantage prévu pour un usage extérieur mais comme il est extrêmement maniable, il peut s’utiliser à l’intérieur.

• Le rollator à quatre roues est légèrement moins maniable et moins utilisé, bien qu’il existe dorénavant des modèles pliants.

Les fauteuils roulants

VHP

• Il existe une grande variété de fauteuils roulants, ou véhicules pour handicapés physiques (VHP), pris en charge à la location et intégralement à la vente pour les plus courants.

• Lors d’une demande de VHP à l’officine en l’absence d’ordonnance, le pharmacien doit déterminer s’il s’agit d’une demande ponctuelle, c’est-à-dire une location ou d’une demande d’un fauteuil à l’achat.

• En cas de location, l’officinal doit déterminer la largeur d’assise du fauteuil, s’assurer que le patient n’a pas besoin d’un repose-jambe (droite ou gauche) pour une jambe plâtrée par exemple, ou de deux repose-jambes, et vérifier que le patient a l’usage de ses deux mains. Il peut alors fournir le fauteuil s’il en dispose ou se le procurer auprès de son prestataire.

• En cas de fauteuil à l’achat, le pharmacien doit éventuellement se rendre au domicile du patient afin de déterminer le type de fauteuil à commander suivant des critères liés à l’utilisateur et à l’utilisation.

Fauteuils de confort et gériatriques

Les fauteuils roulants de confort et gériatriques permettent aux patients de passer une grande partie de la journée dans leur fauteuil et de pouvoir s’y reposer. Ils ne sont pas pris en charge intégralement.

LES AIDES TECHNIQUES

« Comment fixer les barres au mur ? »

La fille de Monsieur P., 85 ans :

– Mon père a beaucoup de difficultés à entrer et à sortir de sa baignoire. Auriez-vous une solution à me proposer ?

– Oui, il est possible de mettre un tabouret de bain dans la baignoire pour que votre père ne soit pas assis jusqu’au fond. Vous pouvez également fixer des barres d’appui au mur.

– Je n’ai personne pour le faire !

– Dans ce cas, vous pouvez utiliser une barre d’accès au bain qui se fixe sans outils sur le rebord de la baignoire.

INTERÊT

Conserver l’autonomie

• Une aide technique est destinée à compenser une limitation d’activité rencontrée par une personne du fait de son handicap.

• En lui permettant de réaliser, si possible seule, un certain nombre d’activités de la vie de tous les jours, ces accessoires l’aident à maintenir son autonomie, par exemple pour se laver seule ou pour aller seule aux toilettes, et à conserver ainsi l’image et l’estime d’elle-même.

Quels domaines ?

• Les aides techniques existent pour tous les domaines de l’activité quotidienne : toilettes, habillage, repas…

• Certaines sont destinées à assurer la sécurité de la personne ou à faciliter l’intervention des aidants qui l’accompagnent.

• L’aide technique doit être appropriée aux besoins de la personne qui doit l’accepter et l’intégrer dans ses habitudes et son environnement.

Rôle de l’officinal

Parmi le grand nombre d’aides techniques existantes, l’officinal peut étudier les catalogues des fournisseurs pour proposer des aides à l’entourage des patients qui en font la demande. Il doit faire preuve d’écoute et d’empathie pour comprendre la demande et y répondre au mieux.

AIDES À L’HYGIÈNE

Rehausse WC

Le rehausse WC est demandé notamment pour les personnes ayant subi une opération de la hanche ou ayant des difficultés à se relever de la cuvette des WC. Cet article se place par emboîtement sur toutes les cuvettes standards afin d’augmenter leur hdiv de 7 à 15 cm.

Différents modèles

Il en existe différents modèles :

– classique qui se pose simplement sur la cuvette et ne glisse pas grâce à un moulage spécifique ;

– avec des pattes de fixation, ce qui rassure les utilisateurs quant à la stabilité ;

– possédant un abattant et des accoudoirs ;

– en mousse injectée, ce qui facilite le nettoyage et accroît le confort du malade car la surface est moins froide.

Prise en charge

Le rehausse WC n’est pas pris en charge au remboursement.

Autres aides à l’hygiène

Bassin de lit

Le bassin de lit, le plus souvent en plastique, permet de récupérer les selles. Il ne doit pas être laissé trop longtemps sous le malade pour éviter la survenue d’escarres.

Urinal

L’urinal, ou « pistolet », dont il existe un modèle homme et un modèle femme, est destiné à recueillir les urines d’une personne alitée. Pour éviter les désagréments d’un retournement de ce récipient dans le lit, certains modèles sont dotés d’un système antireflux.

AIDES À LA TOILETTE

Aides pour le bain

Les aides pour le bain répondent aux différentes difficultés rencontrées lorsqu’une personne âgée ou handicapée veut prendre un bain :

– enjamber une baignoire ;

– s’y maintenir en position assise ou semi-allongée ;

– se relever pour en sortir ;

– éviter de glisser…

Tapis de bain antidérapant

Le tapis de bain antidérapant limite les risques de chute. Il possède des ventouses antidérapantes et se fixe au fond de la baignoire.

Barre d’accès au bain

La barre d’accès au bain fournit un point d’appui pour enjamber le rebord de la baignoire et éviter de glisser.

Amovible, elle se fixe sans outils sur le côté externe de la baignoire. Son réglage par pince lui permet de s’adapter à toutes les situations.

Barre d’appui

La barre d’appui amovible peut être emportée lors d’un voyage. A ventouse, elle se fixe sans percer, ni visser. Un indicateur vert et rouge indique le niveau d’adhésion.

Planche de bain

Les planches de bain permettent d’accéder à la baignoire par translation. Le patient peut rester assis sur cette planche et l’utiliser comme un siège pour se doucher au-dessus de la baignoire.

Tabouret de bain

• Les tabourets de bain permettent au patient, soit de gagner une dizaine de centimètres en hdiv par rapport au fond de la baignoire, soit de n’être immergé que de quelques centimètres dans l’eau.

• Certains modèles permettent de pivoter au-dessus de la baignoire pour faciliter l’accès. Certains sièges plus onéreux ont une possibilité d’élévation par un système pneumatique ou sur batterie étanche.

Aides pour la douche

Elles ont les mêmes fonctions et les mêmes indications que les aides techniques pour le bain.

Siège ou tabouret de douche

Le siège ou tabouret de douche permet de prendre une douche en position assise. Il repose sur quatre pieds munis de ventouses ou de patins, parfois de roulettes. Ce siège est dépourvu de dossier. Il existe des modèles fixables sur le mur et rabattables.

Fauteuil garde-robe

Un modèle de fauteuil garde-robe entièrement en plastique et remboursable peut être utilisé sous une douche.

Autres aides à la toilette

• Les éponges de bain, les gants de toilette, les peignes et les brosses, tous montés sur de longs manches, facilitent les soins de toilette pour les personnes ayant des déficits d’amplitude articulaire ou de préhension.

• Le bidet portable, souvent muni d’un porte-savon, se pose sur la cuvette des WC.

AIDES À LA PRÉHENSION

Pince de préhension

• De différentes longueurs, la pince de préhension est une pince légère en aluminium munie d’un long manche et commandée par une gâchette.

• Elle compense les déficits d’amplitude dans les mouvements et permet de se saisir des objets à distance et de ramasser les objets sans se baisser.

• Elle peut être munie d’un aimant pour les petits objets métalliques.

Porte-stylo

Le porte-stylo facilite la prise en main d’un crayon ou d’un stylo en augmentant le diamètre de celui-ci et en améliorant l’ergonomie.

AIDES À L’HABILLAGE

S’habiller sans difficultés suppose l’intégralité de ses capacités physiques et intellectuelles et d’avoir conservé un périmètre de marche minimal. Les aides à l’habillage suppléent aux diverses déficiences.

Chausse-pied prolongé

Le chausse-pied prolongé muni d’un long manche, évite de se baisser pour enfiler ses chaussures.

Lacets élastiques

Les lacets élastiques ont l’apparence des lacets classiques. Une fois mis en place, il n’est plus nécessaire d’y toucher pour enfiler ou retirer ses chaussures.

Enfile-bas

L’enfile-bas ou l’enfile-chaussette est formé d’une base en plastique reliée à des sangles et sur laquelle on met en place le bas ou la chaussette. Le patient, après avoir posé le pied sur cette base, tire sur les sangles pour faire monter le bas le long de la jambe. Il existe également sous forme double pour les collants.

AIDES AU REPAS

Les aides au repas suppléent à toutes les difficultés :

– couper les aliments ;

– s’en saisir ;

– les porter à la bouche en tenant les couverts d’une façon stable ;

– les ingérer.

Quelques exemples

Un certain nombre d’aides sont constituées de couverts à manche grossi ou allongé, de poignées amovibles pour verres et tasses, de couverts ergonomiques.

Tasse canard

La tasse canard, gobelet fermé par un couvercle muni d’un bec et éventuellement de deux anses, est une aide permettant au patient de boire sans en renverser le contenu.

Bavoir long

Le bavoir long et lavable protège les vêtements du patient.

Couteau-cuillère

• Le couteau-cuillère ou couteau-fourchette, éventuellement pliant, présente deux parties utilisables sur le même couvert et permet de n’utiliser qu’une seule main pour couper les aliments et pour les manger.

• Les couteaux et les fourchettes de cuisine fonctionnant sur le principe de la scie à bois ont une poignée anatomique et une longue lame ou une longue fourchette.

Assiette à rebord

L’assiette à rebord facilite la prise des aliments en offrant un butoir contre lequel ramasser ou piquer les aliments. Cette assiette peut offrir d’un côté un bord abrupt et de l’autre un bord en pente douce, ce dernier permet à la personne de faire glisser le couvert sans soulever le bras. Elle peut être séparée en plusieurs parties et posséder un réservoir dans lequel verser de l’eau chaude pour conserver les aliments à bonne température le temps du repas.

Le rebord d’assiette s’adapte sur les assiettes ordinaires et remplit cette fonction de butoir.

Autres aides

• De nombreux outils ont des présentations destinées à un usage avec une seule main : ouvre-boîtes, ouvre-bouteilles, poêles à frire, pinces culinaires à auto-ouverture, ciseaux…

• D’autres aides comme les pailles avec bille anti-retour, les verres avec base antidérapante facilitent la prise des repas.

• Il est également possible d’ajouter un revêtement antidérapant sur la table et sur les accessoires (ex. : bandes adhésives sur les manches des couverts ou sur les ustensiles de cuisine).

Prise en charge

La LPP prévoit une prise en charge du couteau et du couteau-fourchette pliants avec étui.

L’INTERVIEW Dr Catherine Pruvost MÉDECIN CONSEILLER TECHNIQUE DE LA MAISON DÉPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPÉES (MDPH) DE PARIS

« Personnes handicapées ou âgées : des aides différentes »

Le Moniteur : Existe-t-il des aides financières pour les personnes âgées, lorsque les aides techniques dont elles ont besoin ne sont pas remboursées ?

Dr Catherine Pruvost : Quand les aides techniques ne sont pas prises en charges par la Sécurité sociale, le premier réflexe à avoir est de contacter sa mutuelle, si l’on en possède une : celle-ci peut aider au financement de certains frais spécifiques ou de matériels (frais liés à l’incontinence, fauteuil et matériels spécifiques…). Sinon, pour les personnes à faibles ressources, le centre d’action sociale de la Mairie peut proposer une aide sociale « extralégale » permettant de financer tout ou partie du matériel.

Enfin, il existe l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour les personnes âgées de plus de 60 ans, dont la demande se fait également auprès du centre d’action sociale de la Mairie. L’APA peut être utilisée pour financer une aide humaine et/ou des aides techniques. Toutefois le montant attribué mensuellement est variable car il tient compte des ressources de la personne et également du degré de perte d’autonomie de cette dernière.

Existe-il des aides spécifiques pour les personnes handicapées ?

Créées en 2005, les maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) proposent aux personnes handicapées une prestation appelée Prestation de compensation du handicap (PCH). Pour les personnes reconnues éligibles à cette prestation, la PCH permet de prendre en charge les aides humaines dont elles ont besoin, des aides techniques, l’aménagement du logement ou du véhicule, ainsi que de nombreux frais non pris en charge par d’autres organismes (forfait incontinence, abonnement téléalarme, frais de pédicurie…)

Pour les aides techniques (fauteuil roulant, soulève-malade, chaise de douche, rehausse WC…), un ergothérapeute se déplace au domicile pour analyser les besoins de la personne : pour les aides techniques vendues en pharmacie, le pharmacien doit établir un devis que l’usager adresse à sa MDPH.

INFOS CLÉS

• Le patient en hospitalisation à domicile dépend exclusivement de l’hôpital.

• La prise en charge d’un patient en maintien à domicile recense cinq items : le lit et son environnement, les transferts, la toilette, la continence, les besoins spécifiques.

COMMENT AURIEZ-VOUS FAIT ?

Ma mère de 85 ans, opérée de la hanche, doit sortir de l’hôpital. Elle se déplace difficilement et reste presque toute la journée au lit ! Elle est aussi incontinente.

LA LISTE DES BESOINS

La patiente a-t-elle besoin d’un lit médicalisé ?

Oui, avec une potence pour prendre appui dans son lit et des barrières pour empêcher les chutes. Penser aussi à une table de lit.

Y a-t-il un risque d’escarres ?

Oui. Elle a donc besoin d’un matelas anti-escarres de classe I car elle présente des risques d’escarres mais sans antécédents.

Restera-t-elle au fauteuil plus de 10 heures par jour ? Non.

A-t-elle besoin d’aides au transfert ou à la mobilité ?

Oui. Prévoir un déambulateur, un fauteuil garde-robe à roulettes et un fauteuil roulant si des sorties sont envisagées.

A-t-elle besoin d’aides à la toilette ?

La toilette sera sûrement effectuée au lit par une tierce personne.

Est-elle incontinente ?

Oui, elle a besoin d’un appareillage palliatif : couches ou changes complets.

La patiente a-t-elle d’autres besoins spécifiques ?

A priori non.

ORDONNANCES

• A la location pour une durée de six mois, une ordonnance pour un lit médicalisé électrique à hdiv variable avec potence, barrières et tige porte-sérum, et un fauteuil roulant.

• A l’achat, une ordonnance pour un matelas anti-escarres de classe ? I de type gaufrier, un cadre de marche fixe et un fauteuil garde-robe à roulettes (pour faciliter les déplacements dans le logement).

• Le matériel non remboursé : une table de malade et des couches ou changes complets.

Matelas et surmatelas

La LPP ne différencie pas clairement matelas et surmatelas. Cependant, un matelas en mousse classique ne peut être pris en charge en plus d’un surmatelas, auquel il servirait de support (et ce quel que soit le surmatelas). En revanche, pour les « surmatelas » à pression alternée et ceux à mousse viscoélastique (remboursés) un support pour surmatelas de 5 cm d’épaisseur peut être pris en charge à ce titre.

INFOS CLÉS

• Le lit médicalisé est essentiellement pris en charge à la location.

• La prescription d’un support anti-escarres dépend du risque d’escarre du patient et d’antécédents éventuels.

L’échelle de Norton

L’échelle de Norton est une grille utilisée pour évaluer les facteurs de risque d’escarres. Elle permet d’attribuer une note sur 20 en fonction de cinq critères : la condition physique, l’état mental, l’activité, la mobilité, la continence. Chaque critère est noté de 4 (bon état) à 1 (état déficient). Il existe un risque d’escarres pour un score total inférieur ou égal à 14.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

La fille de Monsieur et Madame G., respectivement 92 et 89 ans.

– Mes parents ont besoin d’un lit médicalisé. Existe-t-il des lits doubles médicalisés ?

– Non, mais nous pouvons accoler deux lits médicaux.

Ce confrère a-t-il raison ?

Non, il existe bien des lits doubles médicalisés conçus pour les couples. Ceux-ci sont pourvus de deux sommiers indépendants permettant à chacun des patients de régler le relève-buste et le relève-jambe à sa convenance. S’y ajoutent deux matelas choisis en fonction des besoins de chacun. Il est possible d’ajouter les mêmes accessoires que sur un lit simple.

INFOS CLÉS

• Aides au transfert : soulève-malade, planche de transfert, plateau tournant, barre d’appui, fauteuil garde-robe à roulettes…

• Aides à la mobilité : canne simple, anglaise ou tri- ou quadripode, déambulateur fixe, articulé ou à roulettes, fauteuil roulant.

Coussins anti-escarres

• Il n’existe que deux classes de coussins avec deux sous-classes en classe I. Leurs conditions d’attribution sont les mêmes que celles des matelas de classe correspondante. En revanche, les patients restant plus de dix heures par jour au fauteuil ont automatiquement droit à un coussin de classe II.

• Les principaux coussins utilisés sont les coussins gel ou mousse et gel de classe IB et les coussins de classe II à mémoire de forme ou à cellules pneumatiques télescopiques. Ces derniers sont très utilisés par les paraplégiques jeunes qui ne veulent pas « alourdir » leurs fauteuils roulants légers. Soyez attentif à la stabilité du patient sur le coussin.

• Comme les lits, les coussins ont un tarif de vente égal au prix de remboursement, sauf ceux à cellules pneumatiques. Les coussins à eau ainsi que les coussins percés ne sont plus pris en charge au remboursement.

QU’AURIEZ-VOUS RÉPONDU ?

Monsieur H. a de plus en plus de mal à se déplacer dans sa maison. Sa fille vient à la pharmacie à la recherche d’une solution.

– Mon père a besoin d’un fauteuil roulant pour que je puisse le déplacer chez lui, mais j’ai peur que celui-ci soit peu maniable et encombrant.

– Vous pourriez utiliser un fauteuil garde-robe à roulettes. Cela lui permettrait en plus de ne pas aller jusqu’aux toilettes la nuit.

Que pensez-vous de la réponse de ce confrère ?

Le fauteuil garde-robe à roulettes constitue une excellente aide aux transferts en raison de sa maniabilité et de son encombrement minimal. Egalement appelé « chaise percée », il se caractérise par une assise percée sous laquelle est placé un seau hygiénique. Un coussin de recouvrement permet au patient de s’asseoir confortablement quand la fonction sanitaire n’est pas utilisée. La chaise percée avec roulettes est le plus souvent munie d’une barre ou de poignées de poussée. Les repose-pieds sont individuels ou sous forme de tablette. Certaines chaises sont équipées de roulettes anti-bascule. Les accoudoirs peuvent être relevables pour faciliter les transferts, voire escamotables pour faciliter le passage des portes ou des endroits étroits.

INFOS CLÉS

Une aide technique n’est jamais banale. Elle permet à une personne handicapée de maintenir son autonomie et très souvent de conserver l’estime d’elle-même. Les aides techniques concernent les domaines suivants : hygiène, habillage, repas, préhension, sécurité, communication…

Aides à la sécurité

Pour les personnes vivant seules et isolées, ce qui est souvent le cas pour les personnes âgées, différents systèmes d’alarme à distance sont proposés par les prestataires. Par exemple, la téléalarme est composée d’un émetteur que le patient garde sur lui, et qui, lorsque l’on appuie sur sa touche alarme, déclenche, via un transmetteur, un appel téléphonique automatique à une plate-forme qui prend immédiatement en charge l’appel 24 heures sur 24, peut entrer directement en communication avec la personne par l’intermédiaire d’un haut-parleur et décider des interventions nécessaires.

Testez-vous

Quel est cet objet ?

Réponse : Il s’agit d’un verre tronqué. La découpe nasale permet de boire tout en gardant la tête droite. il est à conseiller chez les personnes ayant des problèmes aux vertèbres cervicales.

L’essentiel à retenir

Prévoyez-vous de fermer votre officine le 30 mai prochain en signe de protestation ?


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