Le coenzyme Q10

Qu’est-ce que c’est ?

• Le coenzyme Q10 appartient aux ubiquinones, composés largement répandus dans la nature (ubiquité = omniprésence).

• C’est un composé liposoluble, retrouvé chez l’homme dans pratiquement toutes les membranes cellulaires, la membrane interne des mitochondries, ainsi que dans les lipoprotéines. Il est formé d’un noyau quinone et d’une chaîne de 10 unités isopréniques (d’où « Q10 »).

Où le trouve-t-on ?

• Une grande partie provient de la biosynthèse endogène (qui diminue avec l’âge, à partir de 40 ans environ). Il est présent dans tout l’organisme, et plus particulièrement dans les organes nécessitant beaucoup d’énergie pour leur fonctionnement : cœur, rein, foie et pancréas.

• L’autre partie est apportée par l’alimentation, essentiellement : la viande, le poisson, les graines de soja et les noix. L’alimentation fournit en moyenne 5 à 10 mg de coenzyme Q10 par jour (100 g de bœuf apportent environ 3 mg de CoQ10).

Quels rôles physiologiques joue-t-il ?

• Il est indispensable dans la fabrication d’ATP, donc d’énergie, en participant aux transferts d’électrons dans la chaîne respiratoire mitochondriale.

• C’est aussi un puissant anti-oxydant : il protège notamment dans l’organisme les lipides de la membrane cellulaire et les lipoprotéines plasmatiques de la peroxydation ainsi que les acides nucléiques et les protéines des dommages oxydatifs.

Quelles situations exposent à une carence ?

• Chez un individu en bonne santé, une alimentation variée suffit.

• De rares cas de maladies génétiques affectant sa biosynthèse ont été décrits.

• Une diminution du taux de CoQ10 a été observée dans des cas de diabète, cancer, insuffisance cardiaque, prise de statines, ainsi qu’avec l’âge.

Quelles sont les indications d’une supplémentation ?

• Elles sont nombreuses : insuffisance cardiaque, angor, hypertension artérielle, post infarctus, diabète, maladie de Parkinson, Huntington, dégénérescence neuronale, cancer, HIV, performances sportives, maladies parodontales, prévention des troubles musculaires dus à la prise de statines, etc.

• Cependant, des études supplémentaires sont encore nécessaires pour valider ces indications.

• La supplémentation a eu un effet significatif dans le seul cas des pathologies mitochondriales génétiques.

Quelles sont les doses usuelles ?

• Il n’y a pas de dose journalière recommandée.

• La dose usuelle en supplémentation est de 30 à 100 mg/jour et la dose maximale sécuritaire a été fixée à 1 200 mg/jour (dose utilisée lors de certains essais cliniques).

• L’absorption intestinale est faible, inférieure à 10 %. La prise lors d’un repas gras permet d’en augmenter l’absorption.

Quels en sont les inconvénients ?

• Par manque de données, l’utilisation chez la femme enceinte et allaitante est à déconseiller.

• Des interactions médicamenteuses ont été décrites avec les anti-vitamines K (diminution possible de l’action anticoagulante car leurs structures chimiques sont proches), les statines (diminution possible du taux de CoQ10 car les unités isopréniques de la chaîne latérale du CoQ10 sont les mêmes que celles servant à la synthèse du cholestérol, donc sous contrôle de l’HMGCo-A réductase), les anti-cancéreux (diminution possible de leur efficacité), les anti-hypertenseurs (diminution possible de la tension).