Retour des tropiques - Le Moniteur des Pharmacies n° 2742 du 06/09/2008 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2742 du 06/09/2008
 

Cahiers Formation du Moniteur

Conseil

transmission orofécale - au comptoir

« J'ai une diarrhée depuis mon retour du Mali »

Je viens de passer une semaine au Mali et, depuis ce matin, j'ai de la diarrhée. Puis-je prendre du lopéramide ? »

Votre réponse

« Il est préférable de consulter un médecin, même sans fièvre. Il est possible que vous ayez attrapé une bactérie ou un parasite. Il faut d'abord faire un diagnostic précis. »

Le « péril fécal » désigne les risques pour l'homme liés à la consommation d'aliments ayant été souillés, directement ou indirectement, par des excréments humains. Il se contracte lors de voyages dans des pays où les conditions d'hygiène de vie sont précaires.

Diarrhée du voyageur

Symptômes

- La diarrhée du voyageur ou turista survient le plus souvent dans les 10 jours suivant l'arrivée dans le pays (pic vers le 3e jour). Elle se traduit par des selles liquides et fréquentes (supérieures à 3 par jour) accompagnées de douleurs abdominales, de nausées et vomissements, et parfois d'une fièvre.

- Une diarrhée non sanglante, non glaireuse, peut signer la présence de virus (Rotavirus) ou de bactéries sécrétant souvent des entérotoxines (Escherichia coli entérotoxinogène). Une diarrhée glairosanglante présume d'une infection invasive par des salmonelles, des shigelles, Campylobacter, des parasites (amibes...).

- La diarrhée du voyageur bénigne dure de un à quatre jours.

Prise en charge

Le traitement est essentiellement symptomatique.

- Réhydratation orale : des solutions prêtes à l'emploi existent. Toutefois, il est possible de composer une solution soi-même : cinq cuillères à café de sucre et une demi-cuillère à café de sel pour un litre d'eau désinfectée.

- Pansement gastro-intestinal et/ou antisécrétoires (racécadotril sur prescription) sont à préférer aux ralentisseurs du transit intestinal (lopéramide), lesquels entraînent une rétention intestinale des germes (contre-indication en cas de glaires et de sang dans les selles).

- Antiémétique si nausées.

- Antipyrétique en cas de fièvre (attention : devant toute fièvre, penser systématiquement au paludisme !).

- Antibiotique en cas de sang, de mucus ou de pus dans les selles, chez les personnes immunodéprimées, en l'absence d'amélioration après 24 ou 48 heures, en présence d'une fièvre > 38,5 °C ou de crampes abdominales.

Risques

Près de la moitié des voyageurs présente une diarrhée au cours d'un séjour tropical (étiologie bactérienne à 80 %, principalement E. coli, virale à 10 à 20 %, parasitaire à moins de 5 % : Giardia intestinalis, Cryptosporidium...). Le risque est proportionnel à la différence de niveau d'hygiène entre le pays d'origine et le pays visité. L'Amérique latine, l'Afrique et l'Asie du Sud-Est sont des zones à haut risque.

Mesures de prévention

Plus que l'eau de boisson, ce sont surtout les aliments qui sont porteurs de ces germes. Il est donc important de respecter des règles d'hygiène.

Hépatite A

Symptômes

L'hépatite A, dont la période d'incubation varie de 2 à 6 semaines, débute par une fièvre, une asthénie, un manque d'appétit, des nausées et une gêne abdominale. Quelques jours après, un ictère apparaît. Due au virus VHA, la maladie peut être bénigne (1 à 2 semaines) ou invalidante (fatigue durant plusieurs mois). Une hépatite fulminante peut entraîner le décès.

Prise en charge

Le traitement se limite à du repos et à l'arrêt des médicaments hépatotoxiques et des boissons alcoolisées. Les formes graves peuvent nécessiter une hospitalisation.

Risques

L'hépatite A sévit dans le monde entier (1,4 million de cas par an), surtout dans les pays aux conditions sanitaires médiocres (Afrique, Amérique centrale, Amérique du Sud, Asie).

Mesures de prévention

La prévention repose sur le respect des règles d'hygiène et sur la vaccination (Avaxim, Havrix, en association dans Tyavax et Twinrix).

- Chez l'adulte : 1 injection intramusculaire.

- Chez l'enfant de 1 à 15 ans : 2 doses de 360 UI espacées d'un mois en intramusculaire.

- Rappel : après 6 à 12 mois puis tous les 10 ans.

La vaccination entraîne une séroconversion dans près de 100 % des cas après une injection. La protection débute dès la deuxième semaine et peut persister jusqu'à un an. Le rappel permet de prolonger la protection d'au moins 10 ans.

Chez la femme enceinte, le risque lié à la vaccination contre l'hépatite A est considéré comme négligeable, mais il est souhaitable de ne pratiquer cette vaccination qu'en l'absence de preuve sérologique d'une protection.

Fièvre typhoïde

Symptômes

Après une à deux semaines d'incubation, la fièvre typhoïde, due à une bactérie (Salmonella typhi ou S. paratyphi), débute de façon progressive par l'apparition d'une fièvre associée à des céphalées, à une insomnie, à une asthénie, éventuellement à des troubles digestifs (constipation ou diarrhée, crampes abdominales). A la phase d'état, la fièvre est constante et une diarrhée « jus de melon » apparaît. Des complications digestives (perforation intestinale), hépatiques (abcès, hépatite) et cardiovasculaires (myocardite, phlébites) peuvent survenir au bout de la troisième semaine.

Prise en charge

Le traitement est symptomatique, associé à une antibiothérapie : céphalosporines de troisième génération, quinolones.

Risques

La fièvre typhoïde se rencontre surtout dans des pays aux conditions d'hygiène précaires (Asie, Afrique, Amérique latine). 21 millions de cas annuels sont recensés dans le monde (plus de 200 000 morts). Toutefois, le risque est faible pour le voyageur. En France, depuis 2003, on dénombre 100 à 250 cas par an, contractés le plus souvent en zone endémique.

Mesures de prévention

Même si la vaccination (Typherix, Typhim VI et en association dans Tyavax) n'offre qu'une protection de 60 à 70 %, elle est fortement recommandée pour les voyages en conditions précaires et d'une durée supérieure à 3 semaines. Une injection 15 jours avant le départ confère une protection de 3 ans. La vaccination chez les enfants est possible dès 2 ans. Pour les femmes enceintes, l'innocuité n'a pas été démontrée. Il faut donc évaluer le rapport bénéfice/risque. La vaccination ne dispense pas de respecter les mesures hygiénodiététiques.

Amibiase

Symptômes

L'amibiase intestinale aiguë, due à l'ingestion de kystes du protozoaire Entamoeba histolytica, correspond à un syndrome dysentérique : émission de selles liquides afécales avec glaires et sang pendant 10 à 15 jours, accompagnées de coliques et de contractures intestinales. Il n'y a pas de fièvre. Des complications au niveau du foie, des poumons, du cerveau peuvent survenir lorsque le parasite gagne la circulation sanguine. Le temps d'incubation varie de deux à quinze jours voire plusieurs mois.

Prise en charge

Le traitement repose sur une réhydratation orale et la prise d'un antiparasitaire (métronidazole, tinidazole, secnidazole). Les ralentisseurs du transit sont contre-indiqués : ils masquent les symptômes et peuvent les aggraver (multiplication des amibes).

Risques

Moins de 5 % des diarrhées infectieuses du voyageur sont dues aux amibiases. Cette pathologie est plus fréquente dans les pays où les conditions d'hygiènes sont insuffisantes : Mexique, Inde, certains pays d'Afrique (500 000 personnes touchées avec 40 000 à 100 000 morts chaque année).

Mesures de prévention

Il n'existe pas de traitement préventif. Seules les mesures d'hygiène permettent d'éviter la contamination.

transmission par les moustiques

au comptoir Ai-je pu attraper la dengue ? »

Je me suis fait piquer par des moustiques durant mon voyage aux Antilles et je ressens actuellement des douleurs musculaires. J'ai lu sur Internet que cela pouvait être la dengue. Qu'en pensez-vous ? »

Votre réponse

« Les moustiques peuvent en effet transmettre des maladies infectieuses par piqûre, notamment la dengue. Cette maladie se manifeste par des douleurs musculaires accompagnées d'une forte fièvre. Si vous n'avez pas de fièvre, il y a peu de chance que ce soit la dengue. »

Certaines maladies tropicales sont transmises par des moustiques (femelles) qui diffèrent par leur mode de vie. L'anophèle a une activité nocturne (dès le début de la nuit, avec un pic entre 23 heures et 3 heures du matin), alors que l'Aedes pique le jour avec une activité maximale au début de la matinée et à la fin de l'après-midi.

Dengue

Symptômes

La dengue est une maladie virale dont la période d'incubation varie de 4 à 7 jours. Elle débute brutalement par un syndrome grippal sévère : forte fièvre accompagnée de maux de tête, de nausées, de vomissements, de douleurs articulaires et musculaires, d'une sensation de fatigue. Une éruption maculopapulaire peut survenir de façon inconstante sur le tronc, le visage et les extrémités.

La dengue évolue spontanément vers la guérison, sans séquelles, avec chez certaines personnes une phase prolongée d'asthénie. Toutefois, la maladie peut évoluer vers des formes sévères (dengue hémorragique, choc hypovolémique).

Prise en charge

Il n'existe pas de traitement curatif spécifique. La prise en charge est donc symptomatique : antalgique et antipyrétique pour soulager douleur et fièvre. L'utilisation de salicylés est contre-indiquée car ils peuvent aggraver un tableau de dengue hémorragique.

Risques

Actuellement, la dengue est l'arbovirose la plus répandue dans le monde avec 60 à 100 millions de personnes infectées par an et plus de 20 000 morts, particulièrement chez les enfants de moins de 15 ans.

La maladie circule de manière endémique dans plus de 100 pays d'Afrique, d'Amérique du Sud (y compris les Caraïbes), du Moyen-Orient, d'Asie du Sud-Est et du Pacifique occidental. C'est en zone urbaine que sont décrites la majorité des épidémies.

Transmission

Le virus de la dengue (Flavivirus) est transmis à l'homme par des moustiques infectés du genre Aedes.

Mesures de prévention

Il n'existe pas de traitement préventif ni de vaccin. Pour limiter au maximum les risques d'infection, il est important de se protéger contre les piqûres de moustiques (voir encadré page 5) et d'éviter la prolifération des vecteurs en éliminant tous les lieux de reproduction des moustiques (réservoirs d'eau).

hikungunya

Symptômes

Le chikungunya débute par une polyarthrite aiguë fébrile après un délai d'incubation de 2 à 10 jours. Cette atteinte articulaire concerne principalement les poignets et les chevilles, mais aussi les genoux, les articulations des mains et des pieds, beaucoup plus rarement les hanches ou les épaules. Sont fréquemment associés des maux de tête, des douleurs musculaires importantes (70 à 99 % des cas), une éruption cutanée maculopapuleuse du tronc et des membres (environ 50 % des cas). Des formes hémorragiques mineures, avec saignement des gencives, du nez ou purpura ont été décrites principalement en Asie. L'évolution se fait habituellement vers une amélioration rapide, avec disparition de la fièvre en 1 à 10 jours, des signes cutanés en 2 à 3 jours, des signes articulaires en quelques semaines. Il existe des cas d'atteintes articulaires chroniques.

Prise en charge

La thérapeutique est uniquement symptomatique, associant antalgique et anti-inflammatoire.

Risques

Les zones endémiques sont l'Afrique subsaharienne, l'Asie du Sud et l'océan Indien (la Réunion, les Seychelles, l'île Maurice, les Comores...).

Transmission

Le vecteur du chikungunya (Togaviridæ) est le moustique du genre Aedes.

Mesures de prévention

La prévention repose sur la lutte antivectorielle et une prophylaxie d'exposition.

Paludisme

Symptômes

Les premiers signes du paludisme sont une fièvre associée ou non à des maux de tête, des frissons et des vomissements. Ces symptômes apparaissent généralement 8 à 30 jours après la piqûre de moustique.

Des cycles typiques alternant fièvre, tremblements avec sueurs froides et transpiration intense peuvent alors survenir : il s'agit de l'accès palustre. La périodicité de ces cycles dépend de l'espèce de parasite en cause et coïncide avec la multiplication des parasites et l'éclatement des globules rouges qui conduit également à une anémie.

En l'absence de traitement, certaines formes de paludisme peuvent entraîner rapidement le décès par les troubles circulatoires qu'ils provoquent au niveau du cerveau (neuropaludisme).

Prise en charge

Le traitement peut être ambulatoire en cas d'accès palustre par Plasmodium vivax, P. malariæ ou P. ovale : chloroquine. En cas d'accès palustre à P. falciparum, le traitement est de préférence réalisé en milieu hospitalier : atovaquone-proguanil ou artéméther-luméfantrine (réserve hospitalière) ou, en seconde intention, méfloquine ou quinine. En cas de signes de gravité (notamment troubles de la conscience), une hospitalisation d'urgence est nécessaire avec administration de quinine en IV.

Risques

Le paludisme touche une centaine de pays dans le monde, particulièrement les zones tropicales défavorisées d'Afrique et d'Asie et d'Amérique latine. Environ 40 % de la population mondiale est exposée au paludisme, avec chaque année 500 millions de personnes gravement atteintes et 1 à 3 millions de décès. L'Afrique est le continent le plus touché avec 90 % des cas de paludisme recensés dans ses zones tropicales.

Transmission

Les moustiques qui transmettent la maladie sont les femelles hématophages de l'espèce anophèle. Il existe quatre parasites pouvant infecter l'homme : Plasmodium falciparum, P.vivax (les deux plus fréquents), P. malariæ et P.ovale. P. Falciparum est le parasite responsable des cas mortels.

Mesures de prévention

Les principales mesures de lutte contre le paludisme consistent en une chimioprophylaxie - qui varie selon les zones visitées (se reporter au tableau « Chimioprophylaxie antipaludique », du « Cahier Formation » du Moniteur n° 39 du 24 mai 2008) - et une protection contre les piqûres de moustiques.

Fièvre jaune

Symptômes

Après une période d'incubation d'une semaine, la maladie débute par une fièvre, des frissons, des douleurs musculaires, des maux de tête (syndrome pseudo-grippal). Une forme grave se caractérise par une rémission passagère qui précède l'apparition d'un syndrome hémorragique avec vomissement de sang noirâtre, d'un ictère et de troubles rénaux (albuminurie). La mort survient dans 50 à 80 % des cas, après une phase de délire, de convulsions et un coma.

Prise en charge

Il n'existe aucun traitement spécifique contre la fièvre jaune. La thérapeutique est uniquement symptomatique : antipyrétiques, antalgiques, antiémétiques et réhydratation.

Risques

Il y a environ 200 000 cas par an de fièvre jaune. La zone endémique se situe dans les régions intertropicales d'Afrique (95 % des cas) et d'Amérique du Sud. La fièvre jaune n'existe pas en Asie.

Transmission

Le parasite de la fièvre jaune, un Flavivirus, est transmis par la piqûre d'un moustique du genre Aedes.

Mesures de prévention

Les principales mesures de prévention sont la lutte contre les piqûres de moustiques et la vaccination. Il s'agit d'un vaccin vivant atténué qui apporte une protection dix jours après l'injection et pendant dix ans. Ce vaccin peut être administré dès l'âge de 6 mois et chez la femme enceinte dès le deuxième trimestre. La vaccination ne peut s'effectuer que dans les centres de vaccination antiamarile agréés.

transmission par les autres animaux - au comptoir

« Je me suis fait piquer par une punaise »

Je me suis fait piquer par une punaise au Brésil. Depuis, un bouton est apparu. Est-ce grave ? »

Votre réponse

« Il faut consulter un médecin car, au Brésil, les punaises peuvent transmettre certaines maladies graves. »

Maladie de Chagas

Symptômes

La maladie de Chagas, parasitose encore appelée trypanosomiase américaine, se développe en deux phases.

u Phase aiguë : un nodule cutané isolé peut se développer au point d'inoculation, parfois associé à de la fièvre, une anorexie et une lymphadénopathie. Certains cas aigus s'atténuent en 2 à 3 mois pour faire place à une phase silencieuse asymptomatique, avant que la maladie ne réapparaisse des années plus tard.

u Phase chronique : elle affecte le système nerveux (troubles neurologiques), le système digestif (dilatation du tube digestif) et le coeur (cardiomyopathie). En l'absence de traitement, la maladie de Chagas peut être mortelle en raison de la cardiomyopathie associée.

Prise en charge

Il n'existe pas de traitement spécifique, notamment en phase chronique.

Risques

16 à 18 millions d'individus seraient affectées dans le monde (25 % en Amérique latine, où le Brésil concentre 40 % de prévalence). Toutefois, le risque pour le voyageur est très faible.

Mode de transmission

Le parasite Trypanosoma cruzi est transmis par un insecte hématophage, le triatome (une punaise). Celui-ci se niche dans les murs et les toits des habitations pauvres des zones rurales et urbaines.

Mesures de prévention

Le seul moyen de contrôle reste les insecticides. Il n'existe aucun vaccin.

Maladie du sommeil

Symptômes

Le premier stade lymphaticosanguin de cette maladie parasitaire, encore appelée trypanosomiase africaine, est caractérisé par des poussées de fièvre, des céphalées, des douleurs articulaires et un prurit. Le second stade débute quand le parasite envahit le système nerveux central : état confusionnel, troubles sensoriels, de la coordination et du sommeil. Sans traitement, l'issue est toujours fatale.

Prise en charge

La stratégie thérapeutique dépend du stade de la maladie. Au premier stade, l'OMS préconise la pentamidine ou la suramine ; au second, du mélarsoprol ou de l'éflornithine.

En France, seule la pentamidine (Pentacarinat) est commercialisée et administrée en IV ou en IM à raison de 4 mg/kg un jour sur deux (7 à 10 injections au maximum).

Risques

La trypanosomiase humaine africaine sévit exclusivement en Afrique subsaharienne, dans les zones rurales. Le risque est faible pour le voyageur.

Mode de transmission

C'est une mouche du genre Glossina, encore appelée mouche tsé-tsé, qui transmet à l'homme par sa piqûre le parasite du genre Trypanosoma. Cette glossine, que l'on retrouve dans la végétation au bord des cours d'eau, pique durant la journée et est attirée par les couleurs sombres.

Mesures de prévention

Les répulsifs ont peu d'effets. Il faut donc porter des vêtements longs, assez épais et clairs. Il n'existe aucun autre traitement préventif.

Leptospirose

Symptômes

u La leptospirose, due à la bactérie Leptospira, généralement bénigne chez l'homme, peut toutefois être responsable d'insuffisance rénale voire de décès dans 5 à 20 % des cas.

u Après 4 à 14 jours d'incubation, la maladie débute par une fièvre élevée avec frissons, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires diffuses. Elle peut évoluer vers une atteinte rénale, hépatique, méningée ou pulmonaire. Dans 20 % des cas, elle se complique par un syndrome hémorragique. Des complications oculaires peuvent survenir tardivement.

Prise en charge

Le traitement des formes graves nécessite une hospitalisation (réanimation et administration d'antibiotiques). La convalescence est longue mais généralement sans séquelles.

Risques

La leptospirose sévit dans le monde entier, en milieu rural et urbain, mais surtout sous des climats tempérés ou tropicaux. On estime à environ 500 000 cas de leptospirose par an dans le monde.

Mode de transmission

La leptospirose est une zoonose due à la bactérie Leptospira. Ce sont les rongeurs (surtout les rats) qui excrètent la bactérie dans leurs urines. On peut la retrouver aussi chez les animaux d'élevage et les chiens. Les leptospires résistent assez bien en milieu extérieur (eau douce, sols boueux). La bactérie pénètre principalement par la peau lésée ou les muqueuses, lors d'un contact avec un objet souillé.

Mesures de prévention

La prévention repose sur la dératisation. Un vaccin humain monovalent (Spirolept) est proposé en France aux personnes très exposées (égoutiers, éboueurs).

Rage

Symptômes

Après une période d'incubation de quelques jours à quelques mois, la rage, due au virus Lyssavirus transmis par morsure d'animal, se manifeste par une encéphalite avec dysphagie, troubles nerveux et parfois hydrophobie.

L'évolution est fatale en l'absence de traitement après l'exposition ou lorsque la maladie s'est déclarée : coma puis mort par arrêt respiratoire en quelques jours à quelques semaines. Il faut donc instaurer un traitement rapidement après l'exposition, avant l'apparition des symptômes.

Prise en charge

Le premier traitement consiste en un nettoyage de la plaie, une antibiothérapie et une prophylaxie antitétanique. Il est suivi d'une vaccination postexposition associée ou non à des immunoglobulines spécifiques (RIG).

Risques

La rage humaine a disparu en France depuis 1924. Toutefois, elle reste répandue dans le monde (plus de 90 % des cas en Afrique et en Asie). L'Amérique du Sud, le Moyen-Orient et l'Europe centrale sont également des régions endémiques.

L'OMS estime le nombre de décès à environ 55 000 par an. En 2006, 4 300 personnes ont suivi en France un traitement au retour d'un voyage.

Mode de transmission

Le virus de la rage est contenu dans la salive des animaux en fin de maladie. Il touche principalement le chien, mais tous les mammifères peuvent être concernés.

Le virus est transmis à l'homme par morsure, griffure ou léchage de la peau excoriée ou des muqueuses. Il n'existe pas de transmission interhumaine (hormis lors de greffe).

Mesures de prévention

Il existe un vaccin préventif (Vaccin rabique Pasteur, disponible en pharmacie) qui s'administre en trois injections (J0, J7 et J21 ou 28) suivies d'un rappel au bout d'un an puis cinq ans après. Cette vaccination permet de réduire le nombre d'injection curative à deux à trois jours d'intervalle et d'éviter la sérothérapie.

autres modes de transmission - au comptoir

« Y a-t-il un risque avec un tatouage ? »

Ma fille s'est fait faire un tatouage au Sénégal. Est-il possible qu'elle ait attrapé une hépatite ? »

Votre réponse

« Oui, le sida et les hépatites B et C se transmettent par voie sanguine. Si les aiguilles et les instruments de tatouage n'étaient pas stériles, il y a un risque. Votre fille doit donc consulter un médecin. »

Voies sanguine et sexuelle

- Les maladies qui se contractent par voie sanguine sont principalement le sida et les hépatites B et C. Hépatite B et sida sont également transmissibles par voie sexuelle.

- Tout acte invasif (tatouage, acuponcture...) doit être effectué avec du matériel stérile.

- Il existe un vaccin contre l'hépatite B administré en trois injections (J 0, J 60, rappel dans les 6-12 mois) réalisable chez l'enfant (dosage adapté) et la femme enceinte. L'immunité est acquise deux semaines après la deuxième injection.

- La prévention du sida et de l'hépatite C passe par le respect de mesures d'hygiène (seringues et aiguilles stériles à usage unique, préservatifs...).

Contacts directs

Diphtérie

- Après incubation (2 à 5 jours), la diphtérie se manifeste par des « fausses membranes » blanchâtres sur les amygdales associées à une pharyngite, de la fièvre, une tuméfaction du cou et une céphalée.

- La diphtérie est traitée par un sérum antidiphtérique et des antibiotiques (pénicilline ou érythromycine).

- La diphtérie sévit surtout dans les pays d'Europe de l'Est. D'autres régions restent endémiques comme le Sud-Est asiatique et, à un moindre degré, l'Amérique du Sud.

- Un rappel est conseillé chez les adultes tous les 10 ans (Revaxis).

Méningites A et C

- Après une incubation de 3 à 4 jours, une fièvre, des maux de tête, une raideur de la nuque et des troubles de la conscience apparaissent.

- Le traitement consiste en la mise en place d'une antibiothérapie le plus rapidement possible (céfotaxime, ceftriaxone).

- Le sérogroupe A de Neisseria meningitidis est responsable d'épidémies en Afrique, de l'Ethiopie au Sénégal, et en Asie. Le sérogroupe C touche les pays d'Amérique, d'Europe et d'Asie.

- Un vaccin bivalent contre les sérogroupes A + C (Vaccin méningococcique A + C polyosidique) confère une immunité d'au moins 3 ans. Il est conseillé pour les individus de moins de 30 ans devant séjourner de façon prolongée en saison sèche dans les zones endémiques. L'immunité apparaît dès le 10e jour après la vaccination. On peut vacciner la femme enceinte.

Contacts cutanés

Ankylostomose et anguillulose

- Ces deux infections parasitaires intestinales sont dues à des vers et sévissent surtout en Afrique, aux Antilles, en Amérique centrale et du Sud, dans l'océan Indien, en Asie du Sud-Est, en Inde et en Chine.

u La contamination se fait par pénétration cutanée des larves présentes dans la terre, les boues et l'eau douce.

- Il faut donc éviter de marcher pieds nus sur le sable ou sur des terrains propices aux larves.

communiquez !

réalisez votre vitrine

Tropiques : faire prendre conscience des risques sanitaires

Le concept

- L'événement : la préparation d'un voyage en zone tropicale

- Le message : s'informer pour éviter les maladies tropicales pendant un voyage

- La couleur : vert, bleu et rouge

Les slogans

- « Voyage tropical : informez-vous avant de partir »

- « Tropiques : mieux vaut prévenir que guérir »

- « Préparez votre voyage en zone tropicale »

Les fournitures

- 2 panneaux de polystyrène extrudé

- Adhésif toilé (largeur)

- 2 baguettes de bois

- Fil de nylon ou tiges métalliques

- Carte du monde

- Colle en bombe

- Lettres adhésives ou pochoirs

- Des plantes exotiques (réelles ou factices)

- Feuille A4 transparente adhésive pour imprimante

- Ancien panneau à réutiliser

- Bombe de peinture verte

- Rouleau adhésif transparent double face

Plan de la vitrine

Créer un fond en accolant deux panneaux de polystyrène extrudé à l'aide d'adhésif toilé et de baguettes de bois. Coller la carte du monde avec de la colle en bombe. Appliquer les lettres du slogan ou les peindre à l'aide des lettres pochoirs. Fixer les noms des continents et des maladies imprimés sur le papier adhésif transparent. Accrocher le panneau au plafond à l'aide de fil de nylon ou de tiges métalliques. Disposer devant les plantes exotiques. Poser le faux parterre végétal contre la vitre pour cacher les pots. Fixer les feuilles des palmiers avec de l'adhésif double face.

Détail d'un élément du décor

Pour fabriquer les noms des continents et des maladies, imprimer le div sur une feuille transparente adhésive. Découper ensuite autour du div et coller celui-ci sur la carte.

Pour joindre les maladies aux continents, utiliser des punaises reliées par du fil de couleur.

Malin !

Dans un panneau récupéré d'une ancienne vitrine, dessiner et découper le faux parterre végétal et les feuilles de palmier. Les peindre ensuite à l'aide de la peinture verte. Il est possible de les vernir pour un meilleur rendu.

communiquez !

les mots pour convaincre - Un voyage, ça se prépare !

Pour éviter tout désagrément pouvant rapidement se transformer en cauchemar lors d'un séjour en région tropicale, il est indispensable de préparer minutieusement son voyage.

Un rendez-vous pour préparer le voyage

- Un patient qui part dans un pays étranger et qui vous demande conseil précise toujours le pays de destination mais rarement la région où il se rend, les conditions d'hébergement, les éventuelles activités qu'il va pratiquer (rafting, randonnée dans la brousse...). Or, c'est en fonction de ces critères que le choix de la prévention s'effectue. Questionnez-le sur les conditions de son voyage puis proposez-lui un rendez-vous afin de disposer de temps pour vous renseigner sur les vaccinations conseillées ou obligatoires, sur la chimioprophylaxie à envisager afin d'établir la meilleure stratégie préventive. Attention ! les recommandations vaccinales et chimioprophylactiques peuvent varier d'une année sur l'autre et selon la saison.

- Ce délai vous permettra également de synthétiser les mesures hygiénodiététiques à respecter et les conduites à tenir en cas de problème. En effet, certaines personnes pensent également que la turista est liée aux plats épicés que seuls quelques voyageurs fragiles ne supportent pas (« Les habitants n'étant pas malades, pourquoi le serais-je ? »). Votre réponse : « Les habitants ont acquis une immunité par rapport aux germes locaux que vous n'avez pas. Il est donc indispensable de respecter à la lettre les recommandations que je vous ai données sur la consommation d'eau et d'aliments. Une hygiène draconienne est le seul moyen de ne pas gâcher vos vacances ! »

- Une consultation en centre spécialisé ou, au minimum, chez le généraliste est fortement conseillée voire indispensable pour la prescription des antipaludiques, tous sur liste I.

- Conseillez au patient de vérifier aussi s'il a bien souscrit une assurance adéquate pour la prise en charge des soins sur place et d'un rapatriement.

Rappeler des règles de bon sens

- Les touristes se comportent trop souvent comme s'ils étaient chez eux lorsqu'ils voyagent dans des pays étrangers. Or les risques ne sont pas les mêmes, notamment dans les pays tropicaux dont l'hygiène peut être précaire. Rappelez par exemple à vos patients qu'il ne faut pas caresser les animaux même s'ils paraissent inoffensifs, que les plages peuvent être sales et nécessiter le port de sandales voire de chaussures, que l'eau des lacs et des rivières peut regorger de parasites, ou que la plus appétissante des crèmes glacées peut être une décoction de salmonelles....

- Toutefois, malgré toutes les précautions prises pendant le voyage, certains touristes contractent une pathologie plus ou moins grave. Beaucoup se déclarent sur place, du fait d'un temps d'incubation inférieur à la durée du voyage. Il faut donc prévoir une trousse à pharmacie pour disposer du minimum, surtout en cas de voyage dans des zones rurales.

De retour de voyage

- Faire le lien entre symptômes et voyage : certains germes nécessitent à l'inverse plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour s'exprimer. Il est donc important de préciser au patient qu'il devra systématiquement signaler son séjour à l'étranger au médecin en présence de tout symptôme inhabituel au retour (symptôme cutané, diarrhée...). Toute fièvre dans le mois qui suit un voyage en zone impaludée doit faire penser systématiquement à un paludisme et être un motif de consultation rapide.

- Programmer les rappels de vaccination : la vaccination contre l'hépatite A débutée avant le voyage nécessite un rappel. Celui-ci doit être programmé dès avant le départ et noté dans l'agenda du patient, voire dans sa fiche patient pour lui rappeler à la date voulue.

En collaboration avec le Dr Jacky Desprat, directeur médical du centre de formation Poly Pôle Pharma, membre de GMG Santé.

documentez-vous

DOCUMENTS

Bulletin épidémiologique hebdomadaire : « Recommandations sanitaires pour les voyageurs »

Institut national de veille sanitaire

Chaque année, l'Institut national de veille sanitaire publie des recommandations sanitaires pour les voyageurs. Ce document regroupe des données actualisées concernant les vaccinations et la prophylaxie antipaludique recommandées en fonction des pays, les moyens de prévention contre les piqûres d'insectes, les précautions à prendre durant un voyage (diarrhée, IST...) et les éléments d'une trousse à pharmacie. Le dernier en date (BEH n° 25-26 du 24 juin 2008) est consultable sur le site Internet : http://www.invs.sante.fr/beh/.

INTERNET

Organisation mondiale de la santé

http://www.who.int/fr

Le site de l'Organisation mondiale de la santé détaille dans sa rubrique « Thèmes de santé » certaines maladies tropicales. Un aide-mémoire regroupe les informations essentielles à connaître sur la pathologie (symptomatologie, transmission, traitement...). Des liens renvoient vers des articles plus approfondis, le plus souvent en anglais.

Service des maladies infectieuses et tropicales de l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille

http://mit.ap-hm.fr

Le site Internet du service des maladies infectieuses et tropicales de l'AP-HM rassemble de nombreuses informations sur l'hygiène (eau), les piqûres d'insecte, la trousse médicale. Une carte du monde dresse les différentes maladies à risque pour chaque pays. Une rubrique est consacrée aux voyageurs particuliers (femme enceinte, bébé/enfants, personne âgée, patient atteint du sida).

Ministère des Affaires étrangères

http://www.diplomatie.gouv.fr

Dans la rubrique « Fiches pays », l'onglet « Santé » informe le voyageur sur les épidémies en cours dans le pays de destination et sur les problèmes de sécurité, les modalités d'entrée et de sortie. Il indique aussi les numéros de téléphone utiles en cas de problèmes (ambassades...).

à retenir - retour des tropiques

A dire aux patients

- En cas de symptômes au retour d'un voyage en zone tropicale, mieux vaut consulter un médecin. Toute fièvre peut évoquer un paludisme.

- Pour profiter au maximum des vacances à l'étranger, emmenez une trousse à pharmacie de voyage.

- Respectez quelques mesures d'hygiène et prévoyez un produit pour désinfecter l'eau dans les pays à risque.

- Pour prévenir les piqûres de moustiques, portez des vêtements longs et appliquez des répulsifs. Dormez sous une moustiquaire imprégnée.

- Ne caressez pas les animaux. Ils peuvent être porteurs d'infections comme la rage.

Infos clés

- Dans certains pays où les conditions d'hygiène sont précaires, l'eau et les aliments peuvent être porteurs de bactéries, de virus, de parasites. Le respect de mesures d'hygiène strictes permet d'éviter toute contamination.

- Près de la moitié des voyageurs présente une diarrhée lors d'un voyage à l'étranger. Le traitement repose sur une réhydratation associée éventuellement à un pansement gastro-intestinal et/ou à un antidiarrhéique.

- Hépatite A, fièvre typhoïde et poliomyélite peuvent être prévenues par la vaccination.

Méthode de décontamination de l'eau

Les voyageurs bivouaquant ou dormant chez l'habitant dans des pays au niveau d'hygiène modeste doivent désinfecter l'eau avant de la boire.

- Ebullition : 5 minutes sont nécessaires pour éradiquer bactéries, virus et parasites.

- Désinfection chimique : cette technique est très efficace contre les virus et les bactéries. En revanche, elle est d'une efficacité incertaine contre les parasites, notamment contre Cryptosporidium.

Il est préférable de filtrer ou de faire décanter l'eau avant l'ébullition ou la désinfection chimique. Attention ! plus l'eau est froide, plus le temps d'action des agents désinfectants est long. Il faut donc le laisser agir plus longtemps dans ce cas.

pour approfondir

Autres maladies tropicales de transmission orofécale

Shigellose

- Incubation : brève.

- Symptômes : dysenterie aiguë pouvant être provoquée par 10 à 100 bacilles seulement : douleurs abdominales, vomissements, émissions permanentes de selles glairosanglantes, fièvre.

- Traitement : réhydratation, antibiotiques.

- Zone endémique : pays en voie de développement.

- Incidence annuelle : 0,6 à 1 million de morts dans le monde.

- Bactérie : Shigella.

- Prévention : mesures d'hygiène.

Choléra

- Incubation : quelques heures à quelques jours.

- Symptômes : violentes diarrhées et vomissements, pas de fièvre. Sans traitement, évolution fatale possible en 1 à 3 jours.

- Traitement : réhydratation intense (orale et IV), antibiothérapie discutée.

- Zone endémique : Afrique voire Asie.

- Incidence annuelle : plus de 100 000 cas (plus de 2 000 décès).

- Bactérie : Vibrio choleræ.

- Prévention : mesures d'hygiène.

Poliomyélite

- Incubation : 4 à 40 jours.

- Symptômes : syndrome grippal, paralysie plus ou moins importante (1 cas sur 200). Asymptomatique à 90 %.

- Traitement : rééducation, kinésithérapie.

- Zone endémique : Afrique, Asie, Moyen-Orient, Europe de l'Est.

- Incidence annuelle : moins de 2 000 cas mondiaux en 2005.

- Virus : Poliovirus.

- Prévention : mesures d'hygiène. Vaccination obligatoire chez les enfants en France et fortement recommandée chez les voyageurs. Vérifier que les rappels (tous les 10 ans) ont été effectués.

Infos clés

- Les moustiques sont à l'origine du paludisme mais aussi de la dengue, du chikungunya, de la fièvre jaune, de l'encéphalite japonaise...

- La prise en charge de ces pathologies est surtout symptomatique.

- La prévention passe par l'éviction des piqûres (port de vêtements longs, répulsifs, moustiquaire...).

- Contre le paludisme, une chimioprophylaxie orale est associée à la prévention locale.

- Une vaccination préventive existe pour la fièvre jaune et l'encéphalite japonaise (autorisation temporaire d'utilisation).

Répulsifs cutanés chez l'enfant et la femme enceinte

- Enfant de moins de 30 mois : l'Afssaps ne recommande aucun produit en raison de l'immaturité de leur barrière hématoencéphalique. Cependant, il convient d'évaluer les risques et les bénéfices attendus. Par conséquent, en complément de l'utilisation de moustiquaires et de vêtements imprégnés, l'utilisation de produits à base de citriodiol peut être envisagée dès l'âge de 3 mois. Cette molécule a été utilisée en juin 2006 par les autorités sanitaires françaises pour lutter contre le chikungunya chez les enfants de 3 mois à 20 ans. D'après le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 24 juin 2008, les Centers for Disease Control and Prevention des Etats-Unis préconisent l'utilisation des produits à base de DEET dès l'âge de 2 mois à une concentration maximum de 30 %, en respectant les contre-indications et les précautions d'emploi.

- Femme enceinte : seule l'utilisation de produits répulsifs cutanés contenant du IR3535 à une concentration inférieure à 35% est recommandée en plus de l'utilisation de vêtements et de moustiquaires imprégnés.

pour approfondir

Deux maladies tropicales transmises par les Culex

Les Culex sont responsables de la transmission de l'encéphalite japonaise et de la filariose en Asie tropicale. Ces moustiques, qui se reproduisent plus particulièrement dans les rizières inondées, piquent la nuit. Les protections recommandées sont identiques à celles préconisées pour se protéger des piqûres des anophèles.

Encéphalite japonaise

- Incubation : 5 à 15 jours.

- Symptômes : infection des méninges bénignes (fièvre et céphalées) ou symptômes non apparents. Dans certains cas le virus peut entraîner une forte fièvre d'apparition brutale, des céphalées, une raideur de la nuque, une désorientation, un coma, des crises convulsives, une paralysie spastique avec séquelles possibles, plus rarement une issue fatale.

- Traitement : aucun traitement connu, hormis symptomatique.

- Zone endémique : Asie.

- Incidence annuelle : 30 000 à 50 000 cas par an.

- Transmission : Culex.

- Virus : Flavivirus.

- Prévention : protection contre les piqûres de moustiques. Vaccination recommandée aux voyageurs vivant ou séjournant longtemps dans les régions rurales où la maladie sévit à l'état endémique ou épidémique.Filariose

- Incubation : jusqu'à quelques années.

- Symptômes : hydrocèle, éléphantiasis des organes génitaux, jambes, bras, lymphoedème chronique.

- Traitement : diéthylcarbamazine, ivermectine et albendazole.

- Zone endémique : un tiers des cas en Inde, un tiers des cas en Afrique, le reste des cas en Asie du Sud, dans le Pacifique et dans les Amériques.

- Incidence annuelle : 1 à 2 millions de personnes atteintes.

- Transmission : Culex (en Asie) et Aedes (en Océanie).

- Parasite : genre filaire.

- Prévention : protection contre les piqûres de moustiques. Pas de vaccin.

Infos clés

u Punaises et mouches peuvent transmettre des maladies parfois mortelles pour lesquelles il n'existe pas de vaccin.

u La rage est toujours d'évolution mortelle lorsque les symptômes apparaissent, quelle que soit la prise en charge. Il faut donc mettre en route le traitement le plus tôt possible après le contact.

u La vaccination préventive antirabique ne dispense pas du traitement mais réduit le nombre d'injections. La prévention passe par l'absence de contact avec les animaux.

point de vue

« Le risque de contracter la grippe aviaire est extrêmement faible »

Est-il possible de contracter la grippe aviaire lors d'un voyage à l'étranger ?

Même si le virus H5N1 aviaire se retrouve un peu partout dans le monde (Asie, Afrique et Europe), le risque est extrêmement faible pour les voyageurs car les foyers sont très localisés (zones peu touristiques, prises en charge très rapides par les autorités du pays) et la transmissibilité à l'homme est faible.

Y a-t-il quand même des recommandations à faire ?

La contamination par le virus H5N1 s'effectue via les fientes de volailles qui se retrouvent sur les pattes de l'animal, au niveau des plumes et de la terre. Les voyageurs ne doivent donc pas toucher les volailles et se tenir à l'écart des marchés et des lieux organisant des combats de coqs.

Dr Jean-Marie Cohen,

coordinateur national du réseau des Groupes régionaux d'observation de la grippe (GROG).

pour approfondir

Leishmaniose : un tropisme cutané ou viscéral

- Incubation : quelques semaines à quelques mois.

- Symptômes :

- Leishmaniose cutanée : lésions cutanées et des muqueuses ulcérocroûteuses

- Leishmaniose viscérale : fièvre, asthénie, splénomégalie, amaigrissement

- Traitement : sel organique d'antimoine en IM ou IV, amphotericine B, miltéfosine. Guérison spontanée possible pour les formes cutanées.

u Zone endémique : de l'Afrique de l'Est au Sud-Est Asiatique, de la chine nord-orientale à la Méditerranée occidentale, du Mexique au nord de l'Argentine.

- Incidence annuelle : 1 à 2 millions de personnes atteintes.

- Transmission : phlébotome femelle actif la nuit.

- Parasite : genre Leishmania.

- Prévention : protections antimoustiques. Pas de vaccin.

Infos clés

- Eviter les actes invasifs inutiles, au risque de contracter le sida, les hépatites B et C.

- Eviter de marcher pieds nus.

- Il existe un vaccin contre l'hépatite B, la diphtérie et les méningites.

pour approfondir

Fièvres hémorragiques d'Ebola et fièvre de Marburg

Les fièvres Ebola et de Marburg sont mortelles chez 50 à 90 % des malades. Le réservoir principal de ces virus se situe dans les forêts tropicales africaines et des îles du Pacifique occidental. La transmission se fait par contact direct avec le sang, les sécrétions, les liquides biologiques des sujets infectés, mais aussi par contact direct avec des animaux porteurs du virus.

Après une incubation de 2 à 21 jours, une fièvre brutale survient avec myalgies, maux de tête et de gorge puis vomissements, diarrhées, éruptions cutanées, insuffisance rénale et hépatique et hémorragies internes et externes.

Il n'existe ni traitement spécifique ni vaccin. Depuis 2001, des épidémies du sous-type Zaïre ont été signalées au Gabon et en République du Congo (250 morts sur 300 cas).

Budget incompressible

Le coût de la prévention médicale (vaccination, prophylaxie antipaludique, décontamination de l'eau, trousse de voyage...) peut être estimé à 100 ou 150 euros par personne au minimum. Ce budget est incompressible et doit être prévu dans le coût global du voyage dès son élaboration.

Beaucoup de voyageurs, pour réduire les coûts du séjour, négligent cette prévention : « Je n'ai pas besoin de traitement antipaludique, je vais dans un grand hôtel où il y a la climatisation. » Faites prendre conscience à ce type de patients que cette attitude peut mettre leur vie en danger. « Une seule piqûre suffit pour contracter le paludisme. La climatisation réduit l'agressivité des moustiques mais ne les empêche pas de piquer. C'est vraiment grave : une crise neurologique peut être fatale. »

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