Les compléments alimentaires chez les seniors - Le Moniteur des Pharmacies n° 2712 du 19/01/2008 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2712 du 19/01/2008
 

Cahiers Formation du Moniteur

Conseil

législation

au comptoir

« Il se méfie des compléments alimentaires »

Mon mari veut un produit contre la fatigue efficace, mais il se méfie des compléments alimentaires. »

Votre réponse« La réglementation des compléments alimentaires évolue au profit de la sécurité des consommateurs. Désormais, il existe des listes d'ingrédients et de dosages autorisés. Les produits que nous vendons sont tous conformes à la législation. »

définition Les compléments alimentaires sont une source concentrée de nutriments ou d'autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique, et dont le but est de compléter un régime alimentaire normal. Leur étiquetage prévoit le nom et la quantité des ingrédients utilisés en indiquant le pourcentage par rapport aux Apports Journaliers Recommandés (AJR), la posologie et les précautions d'emploi.

Sont admis dans les formules :

- les vitamines ;

- les minéraux ;

- les substances à but nutritionnel ou physiologique autorisées dans les compléments alimentaires (phytostérols...) ou destinées à une alimentation particulière (acides aminés...) ;

u les plantes et préparations de plantes possédant des propriétés nutritionnelles ou physiologiques reconnues en France ou à l'étranger.

La liste exacte des ingrédients est fixée par arrêtés (voir ci-contre).

conditions de vente- Depuis fin septembre 2007, la commercialisation des compléments alimentaires doit faire l'objet d'une déclaration préalable auprès de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF).

- Au sein de la CEE, leur libre circulation est acquise.

- Lors de l'importation d'un complément alimentaire comprenant une substance ou une plante légalement commercialisée dans un autre Etat, une déclaration préalable à la DGCCRF est demandée. Sans réponse dans les deux mois qui suivent, l'accord de commercialisation est admis.

- Lors de la commercialisation d'une nouvelle substance ou plante, une autorisation préalable de la DGCCRF est indispensable. Le dossier est ensuite transmis à l'AFSSA.

- allégations Aucune allégation de santé ne peut se référer au traitement ou à la prévention d'une maladie (toutefois, les mentions évoquant « la réduction d'un risque de maladie » sont permises !). Depuis le 1er juillet 2007, le règlement européen interdit :

- les allégations se référant à la quantité ou au taux de perte de poids ;

- les allégations se référant à des recommandations émises par les médecins.

Une liste des allégations de santé autorisées au niveau européen doit voir le jour avant le 31 octobre 2010.

Par ailleurs, deux nouveaux types d'allégations sont désormais autorisées :

- réduction d'un risque de maladie,

- réduction de sensation de faim ou l'accentuation de la sensation de satiété.

Elles sont accordées suite à une procédure d'autorisation obligatoire (auprès de la DGCCRF) fondée sur un dossier scientifique.

problématique féminine

au comptoir

« Je ne veux pas prendre de THM »

J 'ai des bouffées de chaleur difficiles à supporter. Mon gynécologue m'a proposé un traitement hormonal de la ménopause (THM), mais j'ai refusé. Une amie m'a conseillé des gélules à base de soja. J'ai envie d'essayer car c'est naturel. Qu'en pensez-vous ? »

Votre réponse« Au Japon, où la consommation de soja est élevée, les femmes ont beaucoup moins de bouffées de chaleur qu'en Europe. Si vous n'avez pas d'antécédents familiaux de cancer du sein, des ovaires ou de l'utérus, vous pouvez prendre un complément alimentaire à base de soja. Commencez par une cure de deux mois. L'efficacité varie d'une femme à une autre. Si vous ne voyez pas d'amélioration, n'augmentez surtout pas les posologies indiquées ! »

- bouffées de chaleur Les phyto-estrogènes

Les phyto-estrogènes ont la capacité de se fixer sur les récepteurs des estrogènes. S'ils exercent des effets de type estrogène, on ne peut pas pour autant établir un parallèle strict entre phyto-estrogènes et estrogènes.

- Principaux composés

Les phyto-estrogènes appartiennent à la famille des polyphénols. On y retrouve principalement :

- les isoflavones, présents en grande quantité dans les graines de soja et ses dérivés, mais aussi dans les fleurs femelles (cônes) de houblon ;

- les entérolignanes, présents dans les graines de lin et de céréales complètes. Ce sont les métabolites des lignanes, que l'on consomme au quotidien dans les fruits et légumes, les oléagineux, le thé... ;

- les coumestanes du trèfle et de la luzerne ;

- les stilbènes contenus dans la racine de réglisse et la rhubarbe.

- Plantes à activité estrogène

On prête à de nombreuses plantes une activité estrogène. Selon l'AFSSA, dans son rapport « Sécurité et bénéfices des phyto-estrogènes apportés par l'alimentation » (mars 2005), seules les espèces suivantes possèdent une activité hormonale :

- le fenouil (Foeniculum vulgare) : graine ;

- le houblon (Humulus lupulus) : cônes ;

- le kudzu (Pueraria lobata) : la racine de cette plante du Sud asiatique est très riche en puérarine, une substance apparentée à la daidzéine (isoflavone) ;

- la luzerne ou alfalfa (Medicago sativa) : parties aériennes ;

- le lin (Linum usitatissimum) : graine ;

- la réglisse (Glycyrrhiza glabra) : l'activité estrogène de la racine n'a été démontrée qu'in vitro ;

- le soja (Glycina max) : graine et dérivés (tonyu, tofu...) ;

- le trèfle (Trifolium pratense) : parties aériennes.

- Dans quel cas les conseiller ?

Les phyto-oestrogènes peuvent être proposés aux femmes au moment de la ménopause :

- si elles se plaignent de bouffées de chaleur ;

- s'il n'existe pas d'antécédents de cancers hormonodépendants ;

- en cas de refus du traitement hormonal de la ménopause (THM) ou de contre-indication à ce dernier. Cependant, les phyto-estrogènes ne peuvent pas être présentés comme une alternative au traitement hormonal de la ménopause, leurs effets n'étant pas similaires.

Les isoflavones de soja Attention à la nomenclature !

Les isoflavones, comme tous les phyto-estrogènes, se retrouvent dans la lumière intestinale conjuguées à des sucres (glycosides), mais ne pénètrent dans la circulation sanguine que sous forme aglycone (forme libre). Seule la forme aglycone est donc active. Pour cette raison, l'AFSSA recommande d'exprimer les dosages d'isoflavones ou autres phyto-estrogènes en « équivalent aglycone ». Le poids moléculaire des phyto-estrogènes sous forme d'hétérosides étant le double de celui des aglycones.

La daidzéine et la génistéine sont les principales isoflavones retrouvées dans les compléments alimentaires. Sous l'effet de la flore intestinale, la daidzéine est transformée en équol, un métabolite encore plus actif (plus d'affinité pour les récepteurs estrogènes).

- Qu'en attendre ?

Les isoflavones peuvent être considérées comme des SERM (modulateurs sélectifs des récepteurs aux estrogènes) naturels. S'ils sont capables d'avoir un effet estrogène ou antiestrogène selon les tissus, l'effet global va dans le sens d'un effet estrogène faible prédominant.

- Effets sur les bouffées de chaleur

Le développement des compléments alimentaires à base d'isoflavones de soja est parti d'un constat : au Japon, où la consommation d'isoflavones de soja est 20 fois plus élevée que dans les pays occidentaux (45 mg/jour contre 0 à 2 mg), la fréquence et la sévérité des bouffées de chaleur est moindre.

Concernant les essais randomisés effectués avec les compléments alimentaires, les résultats vont dans le sens d'une diminution des bouffées de chaleur pouvant aller jusqu'à 40 %. Cependant, ces résultats varient fortement d'une étude à l'autre et sont parfois équivalents au placebo. La variabilité de l'efficacité d'une étude à l'autre et d'une femme à l'autre s'expliquerait par l'existence d'un métabolisme particulier des isoflavones chez certaines femmes (production d'équol).

- Effets sur l'ostéoporose

Des doses quotidiennes allant de 50 à 100 mg par jour permettent d'éviter le processus de déminéralisation chez les femmes ménopausées. Cependant, la réduction du risque de fracture n'est pas démontrée.

- Autres effets

Les études cliniques suggèrent une action favorable sur les fonctions cognitives de la femme, mais elles sont insuffisantes pour constituer une preuve solide.

Des apports d'au moins 45 mg/j de génistéine contribuent à diminuer le risque cardiovasculaire en agissant sur le cholestérol et la vasotonicité. Mais des doses dépassant 70 mg/j peuvent avoir l'effet inverse.

Des études récentes, restant à confirmer, ont montré une amélioration sur la sécheresse vaginale.

- Votre conseil en pratique

- Ne pas dépasser la dose sécuritaire de 1mg/kg/jour d'isoflavones aglycones. Il n'existe cependant pas de méthode standardisée pour doser les isoflavones de soja (garder une marge de sécurité !).

- Il y a un consensus pour proposer la plus petite dose active au début.

- Suivre la cure pendant 2 mois avant de déclarer une éventuelle inefficacité.

- Attention aux isoflavones fournies par l'alimentation (dérivés de soja) et au risque de surdosage !

- La prise concomitante de probiotique peut augmenter l'efficacité des isoflavones (transformation de la daidzéine en équol plus actif).

- Précautions d'emploi : les études animales ayant montré une prolifération des tumeurs mammaires sous isoflavones, ne pas les administrer chez les femmes ayant des antécédents de cancer hormonodépendant.

Les lignanes

- Qu'en attendre ?

Les lignanes, retrouvées dans les graines de lin, se comportent comme des prodrogues : elles sont métabolisées par la microflore intestinale. Ce sont leurs métabolites (entérodione et entérolactone) qui possèdent une activité estrogène. En conséquence, l'activité varie selon la nature de la flore intestinale de chaque individu. Des données pharmacocliniques existent, cependant la démonstration scientifique de l'activité n'est pas validée.

- Votre conseil en pratique

- Les précautions d'emploi restent les mêmes que celles des isoflavones.

- Pour les dosages, il semble raisonnable de s'en tenir à une quantité maximale de 60 mg par jour de lignanes et, par extrapolation, de préconiser une posologie de 1 mg/kg/j.

- Les personnes consommant beaucoup de fruits, de légumes et de céréales complètes doivent réduire les posologies des produits à base de lignanes.

troubles urinaires La cranberry ou canneberge (Vaccinium macrocarpon) est une baie rouge de la même famille que l'airelle, très répandue en Amérique du Nord.

Son emploi dans les compléments alimentaires est principalement lié aux proanthocyanidines (PAC), substances antioxydantes, qu'elle renferme.

- Qu'en attendre ?

Plusieurs études randomisées ont montré l'effet bénéfique des PAC sur la fréquence des infections urinaires féminines. Aujourd'hui, l'AFSSA reconnaît aux produits à base de canneberge l'allégation « contribue à diminuer la fixation de certaines bactéries Escherichia coli sur les parois des voies urinaires ». Et ce, à des doses journalières correspondant à 36 mg de PAC mesurées. Cette allégation est actuellement accordée au jus concentré de cranberry, à la poudre de jus concentré, au cocktail/nectar (25 % de jus + 13 % de sucres), aux cranberrys fraîches ou congelées et à la purée de cranberry.

- Votre conseil en pratique

- La cranberry s'adresse aux femmes sujettes aux infections urinaires récidivantes dans un cadre préventif.

- Elle peut aussi être proposée dès les premières sensations de brulûre.

- Chez les hommes souffrant d'un adénome de la prostate, elle s'emploie aujourd'hui pour réduire le risque d'urétrite ou d'infections urinaires.

- Prendre une dose quotidienne de 36 mg de PAC 10 jours par mois, ou en continu pendant 1 à 3 mois.

- Boire au mois 1,5 l d'eau par jour.

- La cranberry ne remplace pas un traitement antibiotique ciblé.

douleurs articulaires

au comptoir

« J'ai des rhumatismes »

Mon médecin m'a prescrit des anti-inflammatoires pour mes rhumatismes. Cela m'a calmé mais je n'ai envie ni de me droguer ni de m'abîmer l'estomac. J'ai entendu parler de produits naturels efficaces et sans effets secondaires. Qu'en pensez-vous ? »

Votre réponse« Paracétamol et anti-inflammatoires sont le traitement de référence dans les douleurs articulaires. Mais il existe des compléments alimentaires à base de glucosamine et de chondroïtine ou de plantes qui ont l'avantage d'être bien supportés et qui sont efficaces. Je vous conseille une cure d'au moins 6 semaines pour constater un soulagement. »

Glucosamine et chondroïtineLa glucosamine

Synthétisée dans l'organisme à partir du glucose et de la glutamine, la glucosamine est fabriquée à partir du cartilage de crustacés. Son mécanisme d'action n'est pas totalement élucidé : elle stimulerait la synthèse d'acide hyaluronique au niveau des articulations et inhiberait des enzymes responsables de la dégradation du collagène. Dans les compléments alimentaires, elle existe sous forme de sulfate et de chlorhydrate (voir « Pour approfondir » p. 9). Le dosage reconnu aujourd'hui comme antalgique est de 1 500 mg par jour.

La chondroïtine

Composée de glycosaminoglycanes, la chondroïtine présente dans les compléments alimentaires est fabriquée à partir de cartilage de trachée bovine. Comme la glucosamine, elle augmente la synthèse d'acide hyaluronique et inhibe la dégradation du cartilage. La chondroïtine est utilisée dans les compléments alimentaires sous forme de sulfate. La dose journalière conseillée va de 800 à 1 200 mg/jour.

Attention ! Sous les appellations de chondroïtine et de glucosamine se cachent parfois d'autres ingrédients tels que le cartilage de poisson, de poulet... Les teneurs réelles en substance à effet physiologique ne sont alors pas précisées correctement.

Qu'en attendre ?

Les études menées montrent que la glucosamine permettrait de diminuer les douleurs articulaires et de limiter la progression de l'arthrose. Le sulfate de chondroïtine fait l'objet d'une AMM (Dona) en Allemagne, en Italie, en Grèce, en Espagne et au Portugal dans le traitement de l'arthrose. Les recommandations thérapeutiques de la Ligue européenne de la lutte contre les rhumatismes accordent à la glucosamine le plus haut degré d'évidence dans le traitement symptomatique de l'arthrose.

La chondroïtine aurait quant à elle un effet sur l'inflammation articulaire et la douleur. Elle fait l'objet de deux AMM en France (Structum, Chondrosulf) dans le traitement des manifestations de l'arthrose.

Les résultats s'obtiennent en observant des cures d'au moins 4 à 6 semaines.

Quand les conseiller ?

Les compléments alimentaires à base de glucosamine et de chondroïtine ne peuvent pas, réglementairement parlant, avoir d'allégation concernant une pathologie type arthrose. Ils sont destinés au soulagement des douleurs articulaires d'origine inflammatoire.

Ils peuvent être proposés :

- en compléments d'un traitement anti-inflammatoire de l'arthrose pour diminuer la posologie de ce dernier ;

- aux personnes souffrant de douleurs arthritiques ou arthrosiques ne pouvant pas ou ne voulant pas suivre un traitement à base d'anti-inflammatoires ou d'antalgiques ;

- en cas de douleurs articulaires débutantes.

Ces compléments alimentaires ne sont pas conçus pour soulager des douleurs aiguës ou le mal de dos (type lumbago ou sciatique).

Précautions d'emploi

La glucosamine est déconseillée aux personnes allergiques aux crustacés.

La chondroïtine pourrait augmenter l'effet des anticoagulants.

La glucosamine et la chondroïtine sont contre-indiquées chez les femmes enceintes et allaitantes.

phytothérapieParmi les nombreuses plantes à visée articulaire, deux sont particulièrement dignes d'intérêt : l'harpagophyton et la prêle. Jusqu'à présent, ces plantes étaient strictement médicinales et ne pouvaient être vendues qu'en pharmacie avec AMM. Elles sont maintenant admises comme complément alimentaire (selon la procédure de l'article 16 du décret relatif aux compléments alimentaires).

L'harpagophyton

L'harpagophyton (Harpagophytum procumbens) doit ses propriétés antidouleur à l'harpagoside contenu dans ses racines et ses tubercules.

- Qu'en attendre ?

Il possède des propriétés anti-inflammatoires. La dose active est de 400 à 500 mg d'extrait sec. On peut utiliser la poudre à raison de 2 à 3 g par jour.

L'harpagophyton est contre-indiqué en cas de grossesse, d'allaitement et d'ulcère gastroduodénal. Il peut provoquer des troubles gastro-intestinaux.

- Quand le conseiller ?

L'harpagophyton soulage les douleurs musculosquelettiques et les arthralgies. Les cures doivent se prolonger 3 semaines en moyenne.

La prêle

La prêle (Equisetum arvense) est très riche en minéraux (20 % du poids sec), en particulier en silicium (5 à 10 %).

- Qu'en attendre ?

La silice joue un rôle important dans le maintien et le renouvellement du tissu conjonctif (synthèse du collagène). Elle favoriserait l'absorption métabolique du calcium. Le conseil optimal, étayé par les données scientifiques, est la forme poudre à raison de 1,5 à 3 g par jour pendant 3 mois.

- Quand la conseiller ?

La prêle soulage dans le cadre des douleurs d'origine rhumatismale (usure du cartilage) et agit en prévention de la déminéralisation chez les seniors.

Les autres plantes

- La reine-des-prés (Spiraea ulmaria)

Ses précurseurs de l'acide salicylique lui confère des propriétés antalgiques et anti-inflammatoires (mais il n'existe peu de preuves scientifiques).

- L'églantier sauvage (Rosa canina)

La formulation de Litozine (Merck Médication Familiale), le GOPO, ex traite des baies de l'églantier sauvage, limite les phénomènes inflammatoires au niveau des articulations, d'où une amélioration des symptômes rencontrés dans l'arthrose (douleurs, raideur).

prévention du vieillissement

au comptoir

« Ai-je besoin d'antioxydants ? »

M a fille veut que je prenne des antioxydants pour rester jeune ! Mais je ne me sens ni vieille ni malade. Pourquoi devrais-je en prendre ? »

Votre réponse« Une alimentation équilibrée couvre normalement vos besoins en antioxydants, mais stress ou infection peuvent induire des défits. D'où un possible intérêt d'un complément alimentaire après avoir évaluer le besoin par des dosages sanguins. »

Les formules antioxydantes Principaux antioxydants

- Vitamine A

- Elle est présente dans les aliments sous forme d'esters de rétinol (foie, lait, beurre, jaune d'oeuf...) et de caroténoïdes.

- Elle pourrait avoir un effet protecteur vis-à-vis des maladies cancéreuses. Des déficits infracliniques pourraient être en relation avec des épisodes infectieux chez les personnes âgées.

- Il est déconseillé de prendre des compléments alimentaires fortement dosés sans avis médical. Un excès peut entraîner des troubles de la peau et des phanères, mais aussi et surtout de troubles hépatiques.

u Caroténoïdes provitaminiques

- On trouve du bêtacarotène surtout dans les carottes, les melons, les potirons et les oranges, de l'alphacarotène dans les brocolis et les épinards et de la bêtacryptoxanthine dans les agrumes, les pêches et les mangues.

- A ce jour, il n'existe pas de recommandation concernant la dose journalière de caroténoïdes, mais on considère que 60 % des apports de vitamine A devraient être assurés sous forme de bêtacarotène.

- Les caroténoïdes diminuent le risque de cancer de la prostate et protègent modérément contre les effets nocifs du soleil (ils ne remplacent en aucun cas l'application d'un soin solaire haute protection).

- Le bêtacarotène n'est pas recommandé chez les fumeurs car il augmente leur risque de cancer du poumon.

- Les compléments alimentaires à base de caroténoïdes peuvent être utiles chez les personnes qui suivent un traitement diminuant l'absorption des graisses (traitement de l'obésité, hypolipémiants...) car il en résulte une diminution de l'absorption des caroténoïdes (molécules liposolubles).

- Vitamine C

- Les compléments alimentaires à base de vitamine C sont composés d'acide ascorbique ou d'ascorbate (moins agressif pour l'estomac).

- Un effet modeste sur la réduction de la durée des rhumes a été observé chez les personnes consommant peu de fruits et de légumes. La vitamine C est réputée pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires, de cancer du tube digestif et de cataracte, mais les preuves restent à étayer.

- De fortes doses (plus de 3 g par jour) provoquent diarrhées, ballonnements et brûlures d'estomac. Limiter la supplémentation chez les personnes qui souffrent de calculs urinaires.

- Vitamine E

- La vitamine E est en réalité une famille de huit substances dont la plus connue est l'alphatocophérol. Elle protège les membranes cellulaires.

- Les études sur la prévention du risque cardiovasculaire sont contradictoires. L'effet bénéfique d'une alimentation riche en vitamine E est prouvée, alors que la supplémentation à long terme suggère une augmentation du risque d'accident vasculaire. La vitamine E a en revanche démontré une légère efficacité dans les stades précoces de la maladie d'Alzheimer en vue de retarder son évolution.

- En raison de ses propriétés anticoagulantes, la vitamine E ne doit pas être associée aux traitements anticoagulants ainsi qu'au ginkgo et à l'ail (fluidifiants sanguins).

- Elle doit être arrêtée un mois avant toute intervention chirurgicale et est déconseillée aux personnes ayant des antécédents d'AVC.

- Dans les compléments alimentaires, la vitamine E doit être associée à la vitamine C, la seconde régénérant la première qui s'oxyde toujours après avoir accompli son action antioxydante. Une prise de vitamine E isolée même faible ne fait qu'augmenter le stress oxydant.

- Sélénium

- Il participe, avec la vitamine E, à l'activité de la glutathion-peroxydase, une enzyme impliquée dans la lutte contre le stress oxydatif.

- Les études montrent une réduction du cancer de la prostate (200 µg/j). Le sélénium aurait un effet positif sur le système immunitaire et la prévention du vieillissement des organes.

- Il est déconseillé aux personnes souffrant de goître par déficit en iode.

- Polyphénols ou flavonoïdes

- Ces substances sont à l'origine des teintes brunes, rouges et bleues des fleurs et des fruits. Les plantes les plus riches en flavonoïdes sont le thé vert (catéchines), le raisin (oligomères procyanidoliques, resvératrol), les oignons, le cacao, le cassis, la grenade, la myrtille...

- Si les flavonoïdes ont une action antioxydante et protectrice reconnue des vaisseaux, leurs allégations sur la prévention des maladies cardiovasculaires n'ont pas fait l'objet d'études cliniques convaincantes. La supplémentation est déconseillée chez les femmes enceintes, les enfants et les personnes sous anticoagulants.

Quand les conseiller ?

Les formules antioxydantes s'adressent aux seniors :

- qui ont une alimentation insuffisante en fruits et en légumes ;

- qui pratiquent du sport de façon intensive (source de stress oxydant) ;

- qui fument (sauf le bêtacarotène) ;

- en période de convalescence ;

- qui s'exposent souvent au soleil.

Comment les conseiller ?

- Mieux vaut privilégier des formules complètes. Prendre un seul actif ne se justifie pas dans la mesure où le stress oxydant est une cascade de réactions et que chaque antiradicalaire a un rôle bien défini.

- Attention aux surdosages ! Questionner le patient sur ses habitudes alimentaires et sa prise de compléments alimentaires. Les doses cumulatives peuvent devenir pro-oxydantes.

- Priorité aux cures ! La durée de prise des antioxydants ne fait pas l'objet d'un consensus, mais les experts recommandent des prises d'une durée limitée (1 à 3 mois). L'objectif est de rétablir l'équilibre antioxydant et de prendre le relais de la supplémentation par les apports alimentaires.

Le veillissement oculaire Le principal risque du vieillissement oculaire est la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Première cause de malvoyance après 50 ans dans les pays industrialisés, elle provoque une baisse progressive de la vision aboutissant à terme à une perte de la vision centrale.

Antioxydants

- L'étude américaine AREDS (« Age-related Eye Disease Study »), effectuée sur 5 000 patients pendant plus de 6 années, a démontré l'effet préventif sur la DMLA de hautes doses journalières de vitamines et minéraux : vitamine C (500 mg/j) + vitamine E (400 UI/jour) + bêtacarotène (15 mg/j) + zinc (80 mg/jour).

- La réduction du risque d'évolution vers une forme néovasculaire est évaluée à 25 % sur 5 ans. Le bénéfice de la supplémentation se maintient à 10 ans.

Lutéine et zéaxanthine

- La lutéine et la zéaxanthine sont des caroténoïdes oxygénés (xanthophylles) qui ne sont pas fabriqués par l'organisme. Elles se concentrent surtout au niveau de la macula où elles jouent un rôle contre la phototoxicité : filtres optiques vis-à-vis de la lumière bleue, piégeurs de radicaux libres, protecteurs vasculaires.

- Un effet préventif : la consommation élevée de lutéine et de zéaxanthine (plus de 10 mg en tout) diminue le risque de DMLA de plus de 40 % en 4 à 7 ans (étude CAREDS).

- Une amélioration de la fonction visuelle chez les malades : cet effet a été confirmé par plusieurs études.

u Actuellement, les apports de lutéine et de zéaxanthine conseillés vont de 6 à 10 mg par jour.

Oméga-3- Les acides gras polyinsaturés de type oméga-3 interviennent dans la structure des photorécepteurs oculaires, en particulier l'acide docosahexaénoïque (DHA) : 110 à 140 mg/j.

- Une consommation élevée de DHA pourrait réduire de 30 à 50 % le risque de DMLA exsudative. Mais ces résultats sont basés sur des études observationnelles et épidémiologiques concernant les consommations alimentaires. Des études répondant aux standards scientifiques sont en cours.

Quand les conseiller ?- En cas de DMLA déclarée : les compléments alimentaires se prennent en continu sous le contrôle d'un ophtalmologiste.

- En prévention de la DMLA : des cures de trois mois à renouveler une fois dans l'année.

communiquez !

réalisez votre vitrine

Compléter l'alimentation grâce à la compétence du pharmacien

Le concept- L'événement : Aidez votre patient à choisir un complément alimentaire

- Le message : Vos compétences permettent de choisir le complément alimentaire le mieux adapté au patient

- Les produits : Les compléments alimentaires

- La couleur : Orange et beige

Les slogans- Choisissons ensemble votre complément alimentaire

- Complément alimentaire : choisissons le vôtre - Complément alimentaire : lequel est pour vous ?

Les fournitures- Deux panneaux de polystyrène extrudé

- Deux baguettes de bois - Un plot

- Carton plume épais de 50 mm - Une plaque de Plexi souple transparent - Une assiette

- Gélules vides voire des confettis

- Lettres adhésives ou pochoir - Bombe de peinture orange - Fil de nylon ou tiges métalliques fines - Adhésif double face (40 mm de large) - Adhésif transparent (40 mm de large) - Petits clous

Plan de la vitrine

Créer un panneau de fond en fixant deux panneaux de polystyrène extrudé avec de l'adhésif toilé. Renforcer la rigidité en haut et en bas avec deux baguettes de bois. Peindre le panneau en beige puis coller les lettres adhésives du slogan ou les peindre à l'aide des lettres pochoirs et fixer l'entonnoir. Accrocher le panneau au plafond à l'aide de nylon ou de tiges métalliques. Peindre ou recouvrir le plot de papier orange et le placer devant le panneau. Fixer l'assiette dessus. Disposer les produits au sol.

Détail d'un élément du décor

Couper dans le carton plume deux bandes (40 cm x 10). Ménager deux fentes au cutter sur la surface supérieure afin d'y glisser la feuille de Plexi découpée (triangle équilatéral dont la pointe est tronquée). Fixer le tout au panneau de fond avec de l'adhésif double face pour former un entonnoir. Renforcer si nécessaire avec des clous l'ensemble en dessous. Boucher le bas avec un morceau de Plexi fixé au carton avec de l'adhésif transparent. Remplir de gélules vides voire de confettis.

Malin !

Afin que la gélule soit bien visible, la coller au centre de l'assiette à l'aide d'un petit morceau d'adhésif double face au centre de l'assiette inclinée avec une cale. Fixer les points d'appui de l'assiette sur le plot et le panneau avec de l'adhésif.

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des conseils pour votre rayon

Un marché en forte progression

Le marché des compléments alimentaires a progressé de plus de 20 % en 2006. L'offre senior suit cette même évolution et comporte encore un fort potentiel de développement. Une aubaine à ne pas laisser passer quand on sait que l'officine reste encore leader des ventes sur ce segment.

Dans l'espace nature et santéLes compléments alimentaires sont situés au sein du rayon nature et santé. Ils y occupent au moins 20 % des meubles (deux meubles sur dix) et peuvent bénéficier d'une double exposition dans d'autres rayons en fonction de la clientèle et de la demande (dermocosmétique, diététique...).

Une double expositionLes compléments alimentaires peuvent être doublement exposés au sein du rayon nature et santé lors des animations. Il faut en effet prévoir un meuble d'animation consacré au seul rayon nature et santé.

Le merchandising de ce rayon est primordial en raison du foisonnement des marques et des plans de communication des différents laboratoires. Une assistance au repérage dans le linéaire est l'un des points fondamentaux. Une attention particulière doit être portée à la signalétique sur les étagères afin de clarifier l'offre pour le consommateur.

Travailler la mise en avant en fonction des rotationsSi les compléments alimentaires occupent deux meubles, le premier est réservé à la gamme leader et le second regroupe la ou les deux gammes conseil.

Le rayon se décompose alors par fonction : minceur, toniques, ménopause, solaires, sédatifs, reminéralisants osseux, ophtalmologie, grossesse, défenses immunitaires...

La mise en avant doit être travaillée en fonction des rotations. Dans le rayon, les étagères regrouperont les produits, éventuellement autour d'un thème selon la spécialisation de l'officine.

Les toniques et les sédatifs bénéficient de deux niveaux sur un meuble de sept étagères. Ils sont exposés en haut du meuble. Les compléments alimentaires pour la ménopause sont regroupés sur une étagère en seconde position. Interviennent ensuite les compléments minceur (deux étagères entières) puis, sur une étagère juste en dessous, viennent les compléments pour la peau et enfin les solaires regroupés sur une étagère. Les capillaires occupent eux aussi une étagère. En fonction de la saison, les solaires peuvent migrer en haut de meuble sur la seconde étagère.

les mots pour convaincre

Justifiez une sélection rigoureuse

Bien que la commercialisation des compléments alimentaires soit de plus en plus encadrée, il faut faire très attention à certains produits encore sur le marché.

Une sélection rigoureuse Pour proposer un choix de qualité, procédez à une sélection rigoureuse en vous basant aussi bien sur l'intérêt des composants que sur leur dosage : sulfate de glucosamine plutôt que sa forme chlorhydrate ; comparaison des dosages d'isoflavones sous forme aglycone. Il ne faut donc pas se cantonner au packaging et aux allégations que le produit revendique. Exigez de vos partenaires commerciaux des données scientifiques.

Attention aux actifs toxiques, notamment les plantes, qui se cachent derrière une présentation a priori sans risque ! La bourdaine, bien que phytothérapique, peut provoquer des effets indésirables graves (maladie des laxatifs voire cancers colorectaux).

Un choix assuméVotre sélection ne comporte peut-être pas le dernier complément alimentaire à la mode. Expliquez aux clients pourquoi vous n'avez pas souhaité référencer ce produit : « Ce complément alimentaire contient une substance dangereuse pour votre santé dans le cas d'une prise répétitive. » Argumentez aussi le choix de compléments alimentaires qui ont retenu votre attention. « Ce complément alimentaire à base de canneberge contient des proanthocyanidines au dosage recommandé par l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments, contrairement à celui que vous avez vu sur Internet. »

Les limites du conseilUn complément alimentaire a pour but de compléter une alimentation équilibrée. Il ne doit pas se substituer à une alimentation riche en fruits et légumes. Vous devez donc repérer les erreurs alimentaires : « A quelle fréquence mangez-vous des fruits ? des légumes ? de la viande ? des laitages ? »

Tous les compléments alimentaires ne sont pas dépourvus de risques toxiques. Les isoflavones ne doivent pas être proposés aux femmes ayant des antécédents de cancer hormonodépendant. Le bêtacarotène est à déconseiller chez les fumeurs. Interrogez vos patients avant de conseiller un complément alimentaire afin de déceler des contre-indications.

Un conseil associé N'oubliez pas également de penser à proposer une cure de compléments alimentaires chez les patients atteints de pathologies récurrentes qui vous présentent régulièrement des ordonnances pour des médicaments symptomatiques prenant en charge les bouffées de chaleur, les douleurs arthrosiques...

Il en va de même pour les patients qui vous demandent souvent des médicaments pour soulager des infections urinaires...

documentez-vous

LIVRES

Médecines alternatives. Le guide critique

Edzard Ernst, éditions Elsevier

Cet ouvrage clair et pratique permet de faire objectivement la part des choses. Il propose une approche critique de la supplémentation orale, uniquement fondée sur des preuves cliniques et des études publiées. 45 actifs de plantes sont passés au crible. On retrouve pour chaque actif l'action pharmacologique, les arguments cliniques, l'utilisation, la posologie et l'évaluation du rapport bénéfice/risque. Un dernier chapitre détaille les alternatives médicales (phytothérapie, acupuncture...) des différentes pathologies ou problématiques (arthrose, ménopause...).

Conseil en compléments alimentaires

Marie-Paule Vasson, Joëlle Goudable et Isabelle Hininger-Favier (coordinatrices), éditions Pro-Officina

Rédigé par les membres de l'Association des enseignants de nutrition en faculté de pharmacie, cet ouvrage présente les principaux nutriments employés dans les compléments alimentaires. Chacun des 25 nutriments est détaillé dans une fiche pratique où sont exposés ses effets biologiques, les sources alimentaires, les apports nutritionnels conseillés, les indications et les doses thérapeutiques, la toxicité et les précautions d'emploi. Le conseil à l'officine est illustré par un cas de comptoir. Ce livre fait figure de référence en termes d'informations scientifiques et réglementaires.

les compléments alimentaires chez les seniors

A dire aux patients

- Les compléments alimentaires ne doivent ni se substituer à une alimentation équilibrée ni remplacer un traitement médicamenteux.

- Ils ne peuvent ni guérir ni traiter une maladie.

- Leur étiquetage doit préciser la liste et la quantité de tous les nutriments qui entrent dans la composition du produit.

- La nouvelle réglementation assure la sécurité des consommateurs car elle prévoit un accord de commercialisation de la DGCCRF pour tous les produits.

- Attention à la prise concomitante de plusieurs produits ! Ils peuvent contenir les mêmes actifs (risque de surdosage).

- Les allégations sont à relativiser car elles ne sont pas toujours basées sur des études cliniques de grande envergure.

- Ne pas suivre de cures au long cours sans l'avis du pharmacien ou du médecin.

Evaluez vos connaissances

1-Un complément alimentaire peut revendiquer de réduire un risque de maladie.

2-Les phyto-estrogènes représentent une alternative au traitement hormonal de la ménopause.

3-Les isoflavones de soja ne sont actifs que sous forme aglycone.

4-Le yam présente un intérêt dans le soulagement des troubles du climatère.

5-Les effets de la glucosamine sur les douleurs articulaires se manifestent au bout de deux semaines.

6-Le bêta-carotène n'est pas recommandé chez les fumeurs.

7-La lutéine et la zéaxanthine sont des pigments protecteurs du vieillissement cutané.

Evaluez vos connaissances 1. vrai. 2. faux. 3. vrai. 4. faux. 5. faux. 6. vrai ; 7. faux.

Infos clés

- Un complément alimentaire ne peut prétendre prévenir, traiter ou guérir une maladie.

- L'étiquetage doit préciser les quantités de nutriments (en indiquant le pourcentage par rapport aux AJR) et de substances à effet physiologique (selon la consommation recommandée).

- Depuis fin septembre 2007, la commercialisation d'un complément alimentaire fait l'objet d'une déclaration à la DGCCRF.

- L'arrêté du 9 mai 2006 relatif aux nutriments en définit une liste pouvant être employée dans les compléments alimentaires et précise les doses journalières maximales.

Infos clés

- L'effet des phyto-estrogènes n'est pas identique à celui des estrogènes.

- L'effet des isoflavones de soja sur les bouffées de chaleur varie en fonction des femmes et de leur flore intestinale.

- Seule la forme aglycone des isoflavones est active.

- Ne pas dépasser 1 mg/kg/j d'isoflavones sous forme aglycone.

- Ne pas conseiller les phyto-estrogènes aux femmes ayant des antécédents de cancer hormonodépendant.

- La canneberge est reconnue efficace sur la diminution de

la fréquence des infections urinaires féminines.

- L'AFSSA recommande une dose de 36 mg de proanthocyanidines par jour (PAC).

point de vue

« Le yam ne présente aucun intérêt hormonal de type estrogène ou progestatif »

A quoi ressemble le yam ?

Le yam est un nom commun à de nombreuses espèces du genre Dioscorea comprenant les patates douces, les ignames...

Le yam présente-t-il un intérêt hormonal ?

La plupart des produits ne sont pas authentifiés et la confusion règne. La principale espèce, Dioscorea mexicana, est appelée au Texas la « racine des rhumatismes ». Ce qui peut se comprendre compte tenu qu'elle contient des substances stéroïdiques (dioscine et diosgénine), précurseurs des hormones corticosurrénales. La diosgénine extraite du yam sert à l'hémisynthèse industrielle de progestérone et de DHEA. Mais cette transformation ne se fait pas in vivo par voie orale. Le yam ne présente aucun intérêt hormonal de type estrogène ou progestatif. Il n'y a pas de données scientifiques valides qui vont dans ce sens, au contraire.

Loïc bureau,

pharmacien responsable des formations à l'Institut de formation des acteurs de santé (IFAS) et spécialiste des compléments alimentaires

pour approfondir Les plantes non reconnues pour leur activité estrogène *

- La sauge officinale (Salvia officinalis) peut être retrouvée dans certains compléments alimentaires pour contribuer au « bien-être durant la ménopause », mais elle n'a pas fait la preuve de ses propriétés estrogènes.

- La racine d'angélique chinoise (Angelica sinensis) doit encore prouver son intérêt par des études in vivo.

- Le gattilier (Vitex agnus-castus) ne possède qu'un effet progestogène.

- Le cimifuga (Actaea racemosa), dont la racine est commercialisée sous forme d'extrait alcoolique, ne contient pas d'isoflavones. Il a fait l'objet d'essais cliniques révélant des résultats discordants.

- Le yam (plantes du genre Dioscorea) : il ne posséderait qu'un effet antioxydant (voir le « Point de vue » de Loïc Bureau p. 6).

* Source : AFSSA.

Infos clés

- 1 500 mg de sulfate de glucosamine par jour permet d'agir sur la douleur inflammatoire des articulations.

- La glucosamine et la chondroïtine peuvent limiter l'évolution des troubles articulaires d'origine arthrosique.

- Leur effet ne s'observe qu'au bout de 4 à 6 semaines.

- Les plantes médicinales telles que l'harpagophyton et la prêle peuvent désormais être utilisées dans les compléments alimentaires.

pour approfondir

« Seul le sulfate de glucosamine est efficace »La glucosamine se retrouve dans les compléments alimentaires sous forme de sulfate ou de chlorhydrate. Les résultats de ces deux composants sont-ils identiques ?

Le sulfate de glucosamine est, d'après la littérature scientifique, la seule formulation qui justifie une prescription ou un conseil dans les manifestations de l'arthrose. En effet, toutes les études conduites avec le chlorhydrate de glucosamine ou des formulations génériques n'ont pas montré de résultats probants.

La dose journalière du sulfate de glucosamine (1 500 mg) doit-elle être fractionnée ?

Il est impératif d'ingérer la dose active de 1 500 mg/jour en une seule fois. Seule cette posologie semble capable de générer des concentrations synoviales permettant d'inhiber l'expression des catabolites du cartilage.

L'association de chondroïtine à la glucosamine a-t-elle un réel intérêt ?

A ce jour, elle n'a pas réellement démontré de bénéfice additionnel par rapport à la prise de sulfate de glucosamine seule. L'étude GAIT* rapporte, certes, un intérêt pour cette association, mais il provient de l'apport de sulfate (de chondroïtine) à une formule inefficiente (hydrochloride) de glucosamine.

* « Glucosamine/chondroitin Arthritis Intervention Trial » ; New England J Med, 2006, 354, 795-808.Pr Jean-Yves Reginster

directeur de l'unité d'exploration du métabolisme osseux au CHU de Liège (Belgique).

Infos clés

- Les formules antioxydantes s'adressent aux séniors :

- qui ont une alimentation insuffisante en fruits et en légumes ;

- qui pratiquent du sport de façon intensive ;

- qui fument ;

- en période de convalescences ;

- qui s'exposent souvent au soleil.

- Le bêtacarotène ne doit pas être conseillé chez les fumeurs car il augmente le risque de cancer du poumon dans cette population.

u Les bénéfices d'une association vitamine C + vitamine E + bêtacarotène + zinc sont démontrées dans la prévention de la dégénérescence maculaire lié à l'âge (DMLA).

pour approfondir

« Doser le stress oxydatif pour supplémenter à bon escient »

Quel intérêt y a-t-il à doser le stress oxydatif ?

Le fait de doser certains marqueurs une fois par an voire tous les deux ans permet de supplémenter à bon escient, c'est-à-dire de ne pas donner un ingrédient dont la personne n'a pas besoin. On peut ainsi retrouver des valeurs normales antioxydantes en 4 à 5 mois. Egalement, les tests décèlent des modifications brutales de paramètres pouvant évoquer le début d'une maladie dégénérative.

Quels sont les marqueurs clés ?

Il y a ceux qui donnent un reflet de l'état des défenses : les vitamines C et E, l'alphatocophérol et le gammatocophérol, le sélénium, le cuivre, le zinc, le rapport vitamine C sur vitamine E et le rapport cuivre sur zinc. Ensuite, l'état de santé général (niveau d'agression cellulaire) est défini par les taux de glutathion et de protéines thiols. Enfin, l'état d'oxydation (prédiction du risque) est évalué par les marqueurs des lipides et de l'ADN oxydés.

Quels sont les facteurs garantissant la qualité des tests ?

Les prélèvements sanguins doivent être pratiqués à l'abri de la lumière. Idéalement, les dosages doivent être réalisés in situ et rapidement. Sinon, il faut les préserver par une congélation à - 80 °C. Attention aux envois par la poste des échantillons sanguins, le risque d'oxydation et de perturbation des marqueurs est élevé !

Dr Michel Brack

attaché à l'INSERM (U551, hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris).

pour approfondir

Les divs réglementaires

- La réglementation des compléments alimentaires repose sur la directive européenne 2002/46/CE, transposée en droit français par le décret n° 2006-352 du 20 mars 2006.

- A l'heure actuelle, trois arrêtés complètent ce décret :

- l'arrêté du 9 mai 2006 qui définit la liste des nutriments autorisés et qui en précise les doses journalières maximales (différentes des AJR). Il est modifié par l'arrêté du 14 novembre 2006 ;

- l'arrêté du 14 juin 2006 relatif aux modalités de transmission des déclarations de première mise sur le marché.

- Les allégations sont soumises au règlement européen (adopté le 20 décembre 2006) relatif aux allégations nutritionnelles et de santé sur les denrées alimentaires.

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


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