Peut-on survivre sans se spécialiser ? - Le Moniteur des Pharmacies n° 2700 du 10/11/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2700 du 10/11/2007
 

Le grand débat

Pour faire face aux dangers qui menacent l'officine, notamment l'ouverture du capital, et assurer sa survie économique, la spécialisation peut apparaître comme une solution. Ceux qui ont déjà choisi cette voie ont-ils bien fait ? Eléments de réponses.

Le mot « libéra(lisa)tion » est devenu extrêmement tendance, l'ouverture du capital suscite le débat à Bruxelles, les chaînes font fureur hors de nos frontières, la distribution de produits OTC en dehors de l'officine est autorisée chez certains de nos confrères européens, la vente en ligne de produits de prescription médicale facultative non remboursables a été légalisée en 2004, les déremboursements pleuvent... La Croix verte fléchit.

Pour ne pas rompre, beaucoup de pharmaciens ont déjà opté pour la spécialisation. Une initiative individuelle plus ou moins originale mais qui présente certains atouts : d'abord en termes de santé publique, mais aussi de valorisation pour la profession et de rentabilité pour l'économie de l'officine. Question de choix personnel, au vu de la capacité de sa pharmacie, de sa clientèle et de ses centres d'intérêt. L'avenir est-il pour autant garanti ?

74 % des officinaux se disent prêts à se spécialiser

Nous avons posé la question à dix personnalités. La majorité insiste sur la nécessité de conserver le caractère unique et pluridisciplinaire du diplôme de pharmacien et de se concentrer avant tout sur le médicament, mission première de l'officinal. Elles s'accordent également sur l'importance d'opter pour la prévention et l'accompagnement des patients. Le débat porte plutôt sur la spécialisation choisie et la définition du terme.

D'aucuns craignent en outre une dispersion ou une course au chiffre d'affaires, ne voyant dans la spécialisation qu'un « plus » et non une réelle promesse de jours heureux.

D'ailleurs, notre sondage Le Moniteur-Direct Medica souligne le sentiment partagé sur le terrain : près de la moitié des officinaux français estime que la spécialisation est une bonne évolution, un tiers pense le contraire.

Mais lorsqu'on pose la question en termes de nécessité face au condiv actuel, 67 % répondent que les pharmaciens doivent se spécialiser. 74 % des sondés se disent même prêts à franchir le pas et 86 % à intégrer un réseau de soins. Une chose est certaine : la qualité est la carte à jouer pour ne pas compromettre son avenir.

Sondage réalisé par téléphone du 22 au 26 octobre 2007 sur un échantillon de 118 pharmacies représentatif de la population des pharmacies françaises, en fonction de la répartition géographique et du chiffre d'affaires de l'officine.

(résultats en pourcentage)

Face à l'évolution du monde de la santé (arrivée de médicaments « techniques » et/ou ciblés en officine, patient de plus en plus exigeant, évolution du métier de pharmacien et du suivi des pathologies avec les prises en charge en réseaux, concurrence accrue...), les pharmacies devront-elles se spécialiser ?

Est-ce une bonne évolution ?

Estimez-vous que chaque pharmacie est capable de fournir un service efficient dans toutes les activités de la profession ?

Seriez-vous prêt à vous spécialiser ?

Si oui, la spécialisation permettrait selon vous :

Sinon, pourquoi ?

Si le pharmacien devait se spécialiser, quel domaine vous paraîtrait le plus opportun parmi les exemples suivants :

Dans le cadre d'une spécialisation, seriez-vous prêt à intégrer un réseau de soins incluant d'autres professionnels de santé ?

Pensez-vous qu'une spécialisation nécessite une évaluation des pratiques ?

Et un label ?

Erratum : Dans notre dossier informatique (voir n° 2698, p. 40), le premier graphe aurait dû être titré « Qui s'occupe de la maintenance de votre système... » (un prestataire 87 % ; vous-même 12 % ; une personne de votre équipe 1 %). Le second (« Quel prix êtes-vous prêt à mettre... ») était erroné : 7,5 % d'entre vous sont prêts à mettre moins de 1 000 Euro(s), 13,3 % de 1 000 à 2 000, 27,5 % de 2 000 à 3 000, 26,7 % de 3 000 à 5 000, 25 % plus de 5 000.

L'avenir est dans le médicament et auprès des malades." Michel Laspougeas, responsable de la communication de la section A (titulaires) de l'ordre des pharmaciens

La bataille de la parapharmacie est perdue depuis longtemps. Les pharmaciens sont donc obligés de se ressourcer et de revenir sur le secteur du médicament et sur celui des spécialités qui peuvent en découler. Ainsi, beaucoup de pharmaciens sont devenus très pointus dans le suivi des patients diabétiques, s'impliquant au sein d'associations de patients et rendant un très grand service aux malades. Les pharmaciens ont aussi fait beaucoup de progrès dans le suivi des patients cancéreux avec l'arrivée de médicaments spécifiques, sortis de la réserve hospitalière : le suivi du malade est de plus en plus pointu, la dispensation est meilleure. L'aromathérapie est également une spécialisation qui se développe. Enfin, nous avons un rôle à jouer dans le maintien à domicile. Mais, je le répète, notre avenir réside dans le médicament et auprès des malades. Il y a de moins en moins de médecins ; nous avons donc un rôle de relais à assumer.

Par ailleurs, il faudra introduire la notion d'honoraires, j'y tiens beaucoup. Vis-à-vis de l'Europe, des honoraires à l'acte nous feraient rentrer dans le giron des professionnels de santé. Car nous ne sommes pas considérés comme tels aujourd'hui, du fait d'une rémunération liée à la vente.

Enfin, la spécialisation nécessite un encadrement, une charte qualité dans les officines, une reconnaissance des qualifications. Elle protégera le monopole. A ce propos, je suis totalement opposé au libre accès de médicaments en officine.

La pharmacie traverse une terrible tourmente, mais je vois le pharmacien de demain plus professionnel que commercial.

Face au discount et au libre accès, la spécialisation peut être une solution." Joëlle Hermouet, directrice de Formaplus

Je préconise la spécialisation depuis longtemps, autour d'une activité (orthopédie, dermocosmétique, compléments alimentaires, homéopathie...) ou d'un positionnement (produits bio...). Mais qui dit spécialisation dit offre, compétence, place et temps. Par exemple, la spécialisation concerne plutôt les grosses officines qui bénéficient d'une plus grande capacité. Ceci dit, de plus petites pharmacies arrivent à tirer leur épingle du jeu justement en se spécialisant.

Les pharmacies spécialisées peuvent développer une offre plus technique, moins connue et, de fait, des marges un peu plus confortables. Donc, sur le principe, la spécialisation peut sauver le pharmacien et être une solution face au discount, à la bataille actuelle des prix, aux déremboursements et à l'ouverture de la concurrence sur la médication familiale. Il peut s'agir d'une spécialisation en maintien à domicile, selon l'environnement concurrentiel et après étude de la chalandise. L'orthopédie, le suivi des sportifs, des jeunes mamans et des bébés, les compléments alimentaires, les produits vétérinaires ciblant un type d'animal en particulier, le suivi des patients diabétiques, cancéreux, séropositifs, toxicomanes..., toutes ces spécialisations se développent et se développeront. Des pharmacies sont déjà devenues des pharmacies de référence.

Il faut savoir oser vendre des produits plus chers mais qui nécessitent par conséquent une parfaite maîtrise, une spécialisation donc, pour ne pas décevoir le client. Enfin, le pharmacien doit s'impliquer auprès des autres professionnels de santé et doit se faire connaître.

Le pharmacien devra se spécialiser dans les années à venir." Pierre Leportier, président de la FSPF

La position de la Fédération a toujours été claire : le pharmacien est un généraliste qui peut et devra se spécialiser dans les années à venir. Mais attention, son diplôme ne se divise pas ! De par sa formation, le pharmacien est pluricompétent. La spécialisation relève ensuite du choix personnel de l'officinal.

Il ne faut pas donner l'impression qu'il y aura dans l'avenir des pharmaciens de différentes classes. C'est faux. En revanche, il est évident que nous allons vers un certain nombre de spécialisations. Mais toutes les pharmacies ne le feront pas. Je pense que la spécialisation se fera sur de nouvelles responsabilités, de nouveaux services. Il y aura des spécialisations ou des formations complémentaires sur l'accompagnement thérapeutique, le MAD... Le pharmacien devra se spécialiser en termes de formation comme d'organisation. Ces nouveaux services pourront être rémunérés via la convention pharmaceutique signée avec la CNAM, mais on peut imaginer d'autres pistes : un accord avec les industries pharmaceutiques pour les plans d'accompagnement thérapeutique, des accords-cadres avec des agences de service à la personne, avec l'Institut de veille sanitaire, ou encore dans le domaine de l'environnement, comme le suggérait Roselyne Bachelot. Autant d'exemples, pas forcément uniques, qui à mon avis se développeront dans l'avenir. La marge commerciale restera principale et sera assortie de rémunérations annexes qu'on peut appeler « spécialisations » mais qui doivent rester disponibles à l'ensemble des pharmaciens.

Enfin, la spécialisation ne garantira pas le maintien du monopole : conserver le médicament à l'officine relèvera d'un choix de santé publique

Un atout évident pour la santé publique." Philippe Gaertner, président de l'UTIP-Formation continue

L'officine sera amenée à répondre à des demandes complémentaires de la population, mais toutes ne pourront pas se spécialiser. La spécialisation représente un atout évident pour la santé publique. Pour qu'il y ait un intérêt économique, il s'agit d'étudier la situation de l'officine. La demande existe, quelle que soit la localisation de l'officine. Il y a déjà aujourd'hui un certain nombre de référentiels de formation (MAD, phytothérapie, homéopathie, dermocosmétique...) qui entrent dans une logique de prise en charge standardisée. Un accord-cadre a été signé avec les centrales patronales et salariales pour développer des certificats de qualification professionnelle, les CQP. Le premier qui devrait être mis en place, au premier semestre 2008, concernera la dermocosmétique et dispensera 250 à 300 heures de formation. Cet accord prouve que les partenaires sociaux ont pris en compte la nécessité de former le personnel de l'officine et de leur permettre une progression de carrière. Le CQP sera accessible aux préparateurs, contrairement aux DU qui, sauf exceptions, ne concernent que les pharmaciens. Le CQP ouvre ainsi la formation à toute l'équipe. Un autre CQP est en préparation sur le secrétariat, intégrant le suivi du tiers payant. Le MAD sera sûrement un des tous prochains CQP.

Devenir la pharmacie du diabète est une bêtise." Gilles Bonnefond, secrétaire général de l'USPO

La spécialisation n'est pas la voie qui permettra de garantir le monopole du pharmacien, ce serait même plutôt l'inverse ! La vraie réflexion porte sur l'organisation de la mise en place de nouveaux services comme le maintien à domicile ou le suivi thérapeutique de patients compliqués (malades du sida, diabétiques, hépatiques...). Il s'agit d'une démarche qualité, de nouvelles missions à déterminer avec les pouvoirs publics. L'avenir est dans l'approfondissement de ses connaissances pour améliorer le service, mais pas au détriment de l'accueil du patient, du conseil, et pas si ce choix est motivé par un objectif économique. Devenir la « pharmacie du diabète » est une bêtise. Le diplôme de pharmacien est unique. L'officinal se doit de répondre à l'ensemble de ses patients.

Ce n'est pas une fin en soi." Claude Japhet, président de l'UNPF

Par nature, le pharmacien est pluridisciplinaire. Il ne faudrait en aucun cas morceler le diplôme. Mais une spécialisation sur une activité complémentaire ne pose aucun problème en regard de la mission première centrée sur le médicament.

Il faudra des professionnels aux connaissances plus pointues en oncologie, diététique, MAD... Mais la spécialisation n'est pas une fin en soi. Elle n'aidera en rien le pharmacien à faire face à une éventuelle libéralisation de l'officine. Seuls le savoir, le conseil, le suivi, la traçabilité et le contrôle de l'observance préserveront le monopole. En revanche, la spécialisation fluidifiera le parcours de soins : le pharmacien pourra en être le pivot. La spécialisation permettra également d'entamer un transfert de compétences, mais très général. Car plus on se spécialisera, moins le transfert de compétences pourra se faire.

Soyons d'abord des superspécialistes du médicament." Lucien Bennatan, président du groupe PHR

Non, l'avenir ne passe pas par la spécialisation. Commençons par être des spécialistes du médicament et du conseil associé avant de nous intéresser à autre chose ! Devenons des spécialistes de la prévention et de l'éducation sanitaire. Impliquons-nous dans les sorties de la réserve hospitalière, dans les services (audioprothèse, alicaments...). Tout ce qui touche à la « para-santé » ou « péri-santé », au pharmacien de s'en occuper. Il faut savoir que ce type de spécialisation est un atout mais n'apporte pas plus de chiffre d'affaires. Quant à se spécialiser dans une pathologie, je n'approuve pas. Et, dans le discount, j'y suis complètement opposé. La pharmacie de demain est celle qui sera capable d'être forte sur les versants professionnel et commercial. La qualité assure l'avenir, miser sur la quantité garantit sa perte. Se focaliser sur les prix, c'est être condamné à court terme. Les GMS l'ont déjà compris : après s'être concentrées sur des prix imbattables, elles savent maintenant que le service est indissociable. La seule chose qui peut sauver la pharmacie est de faire du patient son allié, de se rendre indispensable et de communiquer (ce qui reste un grand point d'interrogation). Sans cela, le reste est inutile. Montrons que nous pouvons devenir des spécialistes de l'information, de la qualité, de la prévention, que nous sommes capables d'être de nouveaux concurrents pour ceux qui sont déjà sur les marchés concernés, que nous aussi nous pouvons empiéter sur le monopole des autres. Soyons d'abord des superspécialistes du médicament.

Le seul moyen d'affirmer l'utilité de la pharmacie." Jean-Luc Bury, pharmacien et P-DG d'IFMO (Initiative française du marketing officinal)

Les pharmacies qui s'en sortent le mieux aujourd'hui sont celles qui se spécialisent, avec une répartition du chiffre d'affaires en faveur de tous les produits liés à la spécialisation choisie et des marges records à 29,2-29,3 %. Bien sûr, nous sommes avant tout des spécialistes du médicament et nous sommes les seuls. Il faudrait déjà aider le pharmacien à affirmer cette spécialisation, à la maintenir par la formation continue et à valoriser les économies qu'elle génère. Les pharmaciens sont actuellement sous-utilisés. La spécialisation est le seul moyen d'affirmer l'utilité de la pharmacie.

Des spécialisations sont déjà reconnues pour être apposées officiellement sur l'« enseigne » de la pharmacie (orthopédie, MAD-SAD...), d'autres deviendront incontournables (oncologie). On peut penser que des spécialisations commerciales sont intéressantes, mais souvent mes confrères finissent par oublier qu'ils sont avant tout pharmaciens et secondairement commerçants. Je déplore que des officinaux soient surtout préoccupés par les prix. Casser les prix équivaut à se saborder à court terme.

La diversification est une nécessité économique." Elodie Bervily-Itasse, consultante (Eurostaf)

Face aux menaces qui pèsent sur le circuit officinal français, des pharmaciens élargissent leur champ d'activités et leur offre produits à des marchés et services générateurs de croissance et de marge. La participation à un réseau de santé est par exemple l'occasion pour le pharmacien de mettre en valeur son savoir-faire et améliorer l'image de sa profession, tant auprès des médecins que des patients. D'un point de vue financier, elle permet de capter des patients dont la consommation pharmaceutique est élevée et d'augmenter la vente de produits habituellement dispensés en milieu hospitalier.

Sur le marché de la parapharmacie, l'un des enjeux est de diversifier les compétences et d'utiliser le développement de la parapharmacie pour embaucher du personnel qualifié dans d'autres domaines que le médicament : soins esthétiques, diététique, orthopédie, audioprothèse, optique...

Quant au marché de l'assistance médicale à domicile, le pharmacien n'est souvent qu'un relais passif entre le patient et le prestataire de services. Sa position se marginalise sur le marché du MAD. Il faut dire que le développement d'une telle activité requiert une véritable disponibilité du pharmacien auprès des patients, les surfaces des officines sont relativement exiguës et les pharmaciens ne sont pas sensibilisés au MAD lors de leur formation initiale. Le MAD bénéficie pourtant de fortes perspectives de croissance que le réseau officinal devrait exploiter, particulièrement pour dynamiser les pharmacies en milieu rural et celles situées à proximité des établissements hospitaliers.

Nous devons définir le cadre de l'exercice des spécialisations." Pascal Louis, président du Collectif des groupements de pharmaciens d'officine

Le monopole doit se justifier par un bon exercice du métier. Economiquement, des services complémentaires sont à apporter. Ces deux aspects sont parfaitement liés. Toutes les professions tendent aujourd'hui vers le service et les demandes des consommateurs sont de plus en plus pointues. Il existe plusieurs pistes, en particulier le dépistage et la prévention. Pas mal de groupements ont mis en place ce type d'incitations. Toutes les spécialisations doivent être potentiellement accessibles à toutes les pharmacies, mais elles sont soumises à des formations - indispensables - et à de la place. Nous devons arriver à la définition du cadre de l'exercice de ces spécialisations. A partir du moment où le cadre entourant les spécialisations sera bien défini et que l'activité en question tiendra un rôle important, une rémunération complémentaire s'avérera indispensable. Puis, lorsqu'une vraie spécialisation sera reconnue et rémunérée, le besoin de répondre à une définition précise de la prestation se fera sentir : ce peut être une labellisation, un diplôme, une formation.

L'OCP soutient les spécialistes

Le Club des spécialistes, créé par l'OCP, propose d'accompagner les officinaux spécialisés dans la dispensation des médicaments innovants, soit plus de 900 pharmacies clientes du grossiste, en leur proposant des services dédiés : une lettre de liaison trimestrielle hôpital/officine, des fiches produits, des formations spécifiques, des soirées thématiques trimestrielles, des tables rondes et un forum d'échange sur Internet. Cinq grandes pathologies ont été retenues : oncologie, VIH, virologie hors VIH, hépatites et anémies graves. Pour l'OCP, il s'agit ici d'un moyen « de faire face aux enjeux de demain ».

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


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