Eric Housieaux conçoit des écrans maison - Le Moniteur des Pharmacies n° 2697 du 20/10/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2697 du 20/10/2007
 

SAINT-SAUVEUR

Initiatives

Eric Housieaux voulait communiquer en faisant patienter ses clients. Mais pas à n'importe quel prix ! Et avec des messages qui lui ressemblent. Les propositions existantes ne lui convenaient pas. Qu'à cela ne tienne, il crée ses propres messages avec un matériel numérique simple.

Il suffit parfois de peu de choses : un cadeau, une rencontre, pour que l'idée lumineuse germe ! C'est ce qui est arrivé à Eric Housieaux, pharmacien à Saint-Sauveur dans la Somme, près d'Amiens. Un cadre photo numérique permettant de faire défiler des photos en cadeau d'anniversaire. Puis la visite d'un commercial lui proposant des écrans de communication, mais trop chers et avec un engagement sur une trop longue durée à son goût et la graine était semée. « Les propositions clés en main ne me correspondaient pas. Et elles sont impossibles à rentabiliser pour une petite pharmacie comme la nôtre », développe Eric Housieaux.

Le titulaire exerce en association avec sa femme. Une préparatrice complète l'équipe de cette officine semi-rurale. « J'avais envie de faire passer des messages de santé publique à ma façon. Le concept des écrans me plaisait aussi pour gérer l'attente des clients au comptoir pendant la préparation de leur ordonnance. » Eric Housieaux se lance donc dans la préparation d'un diaporama à l'aide du logiciel Power Point. Il faut dire qu'il le manipule avec dextérité car il s'en sert continuellement pour la préparation de ses cours en tant que professeur associé à la faculté de pharmacie d'Amiens. Le document Power Point est ensuite transformé en format JPEG puis incorporé dans l'écran qu'il connecte à son ordinateur dans son bureau. Il suffit de quelques heures pour la mise en page de départ. Puis les ajouts sont plus rapides : quelques minutes pour scanner un conditionnement et préparer une annonce promotionnelle. Les pages comportent toujours des photos de plantes, des dessins ou les conditionnements des produits dont il fait la promotion en scannant tout simplement les documents des laboratoires. « Le plus long, c'est de chercher les visuels ou de faire les photos. » Mais la photographie est une autre des passions d'Eric Housieaux.

Un peu de technique et beaucoup d'imagination

Chaque écran peut contenir au maximum une cinquantaine de diapositives. « Au début, j'avais prévu un changement d'écran toutes les trente secondes, mais les clients m'ont dit que c'était trop long. » Le tir est rectifié dans la foulée : les messages changent toutes les dix secondes avec des divs plus courts et des images. Deux écrans LCD de 25 cm sur 21 cm sont pour le moment placés sur le comptoir. Une télécommande permet de régler le défilement ou de choisir un arrêt sur image. « Le plus dur a été de trouver des tiges filetées pour fixer les écrans au comptoir. » Un écran peut également être placé dans le rayon aromathérapie. « C'est une idée de ma femme, cela permet de booster les huiles essentielles et les photos de plantes égaient le rayon. »

Et les idées de communication personnalisée ne manquent pas. Le virus de la grippe accompagne l'annonce de l'imminence de l'arrivée des vaccins. Une information générale sur le cancer du col de l'utérus permet de donner des conseils de prévention. L'accompagnement du sevrage tabagique est proposée. Les nouveautés ou les promotions sont mises en valeur. Les produits contre les poux et les conseils associés sont accompagnés d'un gros plan du parasite... « Les parents montrent les photos des poux aux enfants », s'amuse Eric Housieaux. Une occasion d'ouvrir le dialogue. En effet, certains sujets sont difficiles à aborder à brûle-pourpoint. « Par exemple, j'ai dû mal à conseiller les antioxydants. Une diapositive explicative permet d'attirer l'attention du patient et de l'inciter à nous poser des questions. » Des informations saisonnières sur la reconnaissance des champignons ou sur tous les services que peut proposer la pharmacie par exemple sont faciles à ajouter. Des annonces d'animation locales trouvent même parfois leur place sur ce support. « L'impact est difficile à apprécier en termes de ventes pour l'instant car la mise en place est récente, mais les commentaires spontanés de nos clients sont très positifs », estime le titulaire.

Après cet essai réussi, Eric Housieaux projette d'installer d'autres écrans dans son officine, voire même en vitrine pour annoncer les gardes, afficher des messages de santé publique... Son rêve : partager les diapositives réalisées avec d'autres pharmaciens. « La réalisation n'est pas très longue mais il faut réfléchir au message, l'écrire, trouver les visuels ou faire les photos... Si nous pouvions nous regrouper et que chacun propose une dizaine de diapositives, nous aurions tôt fait de constituer une banque de visuels », espère-t-il.

Envie d'essayer ?

Les avantages

- C'est beaucoup moins cher que des propositions clés en main : les écrans coûtent de 60 à 200 euros.

- C'est facile à réaliser et simple à utiliser.

- Cet outil permet d'animer l'officine et d'ouvrir le dialogue.

- La personnalisation est totale : « Cela nous ressemble ! », souligne Eric Housieaux.

Les difficultés

- Il est difficile de trouver de bonnes photos, surtout si l'écran est grand, ou alors il faut les faire soi-même.

- Il faut savoir se servir de Power Point et convertir en format JPEG.

- La conception nécessite tout de même quelques heures de travail.

Les conseils d'Eric Housieaux

- « Il faut le faire si on trouve cela amusant. Cela s'adresse à ceux qui ont le temps et l'envie de s'investir personnellement. »

- « Il faut bien choisir ses photos et visuels de façon à ce qu'ils aient un impact. »

- « Le plus dur, c'est la réflexion sur le message à faire passer. Quand on met une photo, un prix et un conseil c'est très rapide. »

- « Dans les officines plus grandes c'est aussi possible d'accrocher des écrans d'ordinateurs qui permettent alors de faire défiler des documents Power Point animés voire de faire passer des petits films de promotion que les laboratoires pourraient proposer. »

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