Orthopédie 1 - Partie supérieure du corps - Le Moniteur des Pharmacies n° 2696 du 13/10/2007 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2696 du 13/10/2007
 

Cahiers Formation du Moniteur

Conseil

au comptoir

« Je souffre d'une douleur dans le cou »

C e matin, je me suis réveillé avec une douleur dans le cou. J'ai appliqué un gel anti-inflammatoire mais j'ai encore mal. Une poche de chaud pourrait-elle me soulager ? »

Votre réponse

« Si vous n'avez pas subi de traumatisme, il s'agit sans doute d'un torticolis. Vous pouvez donc utiliser une poche de chaud car la chaleur atténue la contracture. Toutefois, il est difficile de maintenir appliquée en permanence une poche au niveau du cou. Le port d'un collier cervical est un moyen plus pratique pour maintenir de la chaleur. Il permet aussi de diminuer la contraction des muscles cervicaux en limitant leur sollicitation. »

Face à un patient souffrant d'un torticolis, il est souhaitable de systématiquement conseiller le port d'un collier cervical. Bien qu'inesthétique et encombrant dans l'esprit des patients, le collier est pourtant le meilleur moyen pour soulager rapidement douleur et contracture. En effet, les colliers cervicaux retiennent la chaleur bénéfique pour le relâchement musculaire. Ils soutiennent également la tête, limitant ainsi la sollicitation des muscles contractés et douloureux.

Attention ! Toutes les douleurs cervicales ne présument pas d'un torticolis. Pour ne pas passer à côté d'une pathologie plus grave, il faut systématiquement demander au patient si la douleur fait suite à un accident. Dans ce cas, le collier C1 est contre-indiqué car il n'est pas assez rigide. Un C2 voire un C3 est nécessaire pour limiter les flexions et permettre la cicatrisation des ligaments. De plus, il prévient une aggravation possible due à l'instabilité engendrée par la fragilité ligamentaire.

Les colliers

Il existe différents types de colliers cervicaux qui se distinguent par leur rigidité et leurs appuis. Les différents fabricants de matériel orthopédique commercialisent des orthèses qui peuvent différer par la couleur (chair, bleue, noire), la hdiv (de 6 à 11 cm, 9 cm étant le plus courant), la forme (certains fabricants proposent des colliers qui épousent la base du menton pour un meilleur confort).

Collier souple C1

Simple collier en mousse, le collier C1 n'exerce qu'un maintien très léger. Il conserve surtout la chaleur et apporte une « sécurité psychologique » due à la proprioception (voir encadré). Il peut être conseillé en cas de torticolis et d'arthrose cervicale (appelée encore cervicarthrose) ou lors du sevrage progressif après le port d'un collier rigide. Il est contre-indiqué en cas d'entorse car le maintien qu'il apporte est insuffisant.

Collier semi-rigide C2

Mousse plus compacte ou ajout d'un insert en plastique, le collier C2 possède un appui sternal qui limite la flexion et positionne la tête en hyperextension. Son maintien est donc supérieur à celui du C1. Le collier C2 est à conseiller en cas d'entorse bénigne ou de névralgie cervicobrachiale arthrosique.

Collier rigide C3

Généralement en plastique, le collier C3 permet un maintien plus important du cou, favorisant la cicatrisation ligamentaire en cas d'entorse. Réglable en hdiv grâce à un système de bandes autoagrippantes ou des vis, il permet un sevrage progressif de la position en hyperextension. Toujours muni d'un appui sternal, il dispose souvent d'un appui mentonnier pour un meilleur confort (non obligatoire). Il est indiqué en cas de traumatisme cervical, d'entorse de gravité moyenne ou de névralgie cervicobrachiale traumatique.

Collier C4 ou miniminerve

Rigide avec appui occipital, mentonnier et sternal, le collier C4 empêche la flexion et la rotation. Il peut également posséder un appui dorsal.

Le collier peut comprendre une ouverture antérieure pour les personnes trachéotomisées. Lorsque le collier est réglable en extension, on parle de minerve (terme souvent employé de façon inappropriée pour tous les types de colliers, notamment le C1). Le collier C4 est réservé aux traumatismes graves du rachis cervical et à toute immobilisation postopératoire.

La prise de mesures

La prise de mesures correspond au tour de cou au niveau de sa base sans coller complètement le mètre de couturière au cou (partir du haut du sternum et y revenir). Le patient doit se tenir debout. La personne qui prend les mesures se place face à lui. Ensuite, vérifier que le regard soit horizontal et mesurer la hdiv du cou (du haut du sternum à la mandibule, dont il faut soustraire deux centimètres).

Un collier bien adapté à la morphologie du patient doit permettre à ce dernier d'avoir le regard à l'horizontale. Si le patient peut baisser sa tête avec facilité, c'est que l'orthèse n'a pas une hdiv suffisante pour bloquer son cou.

Le choix du collier

- Le collier souple C1 est réservé au torticolis ou à l'arthrose cervicale. Cependant, ces deux pathologies sont souvent mieux soulagées par un C2.

- Il faut utiliser au minimum un collier semi-rigide C2 lors d'une douleur cervicale traumatique (accident de voiture, chute...).

- Le C3 est indiqué lors d'entorse moyenne.

- En cas d'entorse grave, le C4 est indispensable pour stabiliser complètement la colonne cervicale.

- Le collier C1 peut être porté la nuit en prévention s'il existe un risque de crise douloureuse. Il est possible alors de conseiller un collier évolutif qui permet de passer du C2 (le jour) au C1 (la nuit) par le retrait d'un élément rigide, insert en plastique par exemple.

- La névralgie cervicobrachiale s'appareille avec un C2 quand elle est d'origine arthrosique et un C3 quand elle est traumatique. Ces colliers se portent en alternance avec un C1 la nuit.

- Le collier doit soulager le patient pour supprimer l'attitude antalgique qui vise à limiter un certain nombre de mouvements par peur d'accentuer la douleur. L'essai de plusieurs colliers permet de choisir celui qui s'adapte le mieux à la morphologie du patient et lui apporte un soulagement appréciable.

La mise en place

Il ne faut pas hésiter à faire positionner le collier par le patient lui-même afin que celui-ci soit en mesure de le remettre correctement tout seul chez lui.

Il n'est pas toujours évident pour les patients que le système de bandes autoagrippantes, qui permet de fermer le collier, se place derrière la tête et non devant.

Les conseils à l'usage

u Le collier cervical C1 peut être porté la nuit si le patient en éprouve le besoin, surtout s'il sent que sa posture au lit risque d'accentuer la contracture musculaire. Cependant, un oreiller anatomique est mieux adapté pour éviter les récidives.

- La plupart des colliers cervicaux sont lavables à l'eau savonneuse.

- Ne pas effectuer d'essorage violent pour ne pas déformer l'orthèse.

- Certains colliers sont commercialisés avec un manchon de protection lavable qui permet de ne pas laver le collier en entier.

- Le patient peut retirer le collier lors de sa toilette.

Les conseils associés en cas de torticolis

- Proposer une pommade décontracturante associée à une poche ou à une pommade chauffante.

- L'huile essentielle (HE) de lavande fine (Lavandula angustifolia) peut être utilisée en massage comme décontracturant musculaire et antalgique.

Diluer deux à quatre gouttes d'huile essentielle dans une cuillère à soupe d'huile d'arnica. Appliquer en massage sur la zone douloureuse deux à trois fois par jour en remontant de la base du cou vers la nuque.

- Associer le traitement local à un anti-inflammatoire oral (aspirine, ibuprofène...) et/ou un antalgique comme le paracétamol, associé ou non à de la codéine.

- Un décontracturant par voie orale peut être aussi utilisé.

Les limites du conseil

- La présence de torticolis à répétition impose la recherche d'une pathologie sous-jacente. La somatisation d'un stress quotidien peut être responsable de tensions dans la nuque et donc de torticolis à répétition. Il faudra par conséquent traiter le stress.

u Une mauvaise adaptation du poste de travail, l'arthrose cervicale, le gonflement des ganglions du cou peuvent également provoquer des torticolis. Dans tous les cas il faut impérativement penser à rechercher des causes plus rares (neurologique ou tumorale).

- Un patient atteint de torticolis accompagné de fièvre doit consulter un médecin.

au comptoir

« Je suis tombé hier sur l'épaule »

J'ai fait une chute de vélo et j'ai atterri sur l'épaule. J'ai encore un peu mal. Le médecin m'a prescrit un gel et un gilet d'immobilisation. J'ai mis une écharpe pour me soulager. Je pense que cela suffit. »

Votre réponse

« Le gel soulage effectivement la douleur mais un gilet d'immobilisation vous soutiendrait mieux qu'une simple écharpe. Votre épaule sera moins douloureuse et guérira plus vite. »

Parfois mal supportées par les patients (chaleur, macération...), les orthèses d'épaule sont cependant plus confortables et plus pratiques que les plâtres.

Les orthèses d'épaule

Les orthèses de l'épaule participent pour la plupart au maintien de l'épaule en rétropulsion, à sa stabilisation, au soutien de la tête humérale et limitent les mouvements d'abduction en maintenant le coude au corps.

Gilet de contention et d'immobilisation

Le gilet de contention et d'immobilisation est généralement constitué d'un manchon soutenu par deux bretelles qui se croisent dans le dos. Le coude est maintenu contre le corps par une bande thoracique. Il est indiqué en cas de fracture de l'extrémité supérieure de l'humérus ou de luxation scapulohumérale.

Gilet acromioclaviculaire

Le gilet acromioclaviculaire est indiquée en cas de subluxation acromioclaviculaire (rupture des ligaments acromioclaviculaires et étirement des ligaments coracoclaviculaires). Cette orthèse maintient le bras plié, le coude contre corps. Un bandage en cavalier exerce une pression sur la clavicule ainsi remise en place. Elle peut être aussi utilisée en cas d'entorse acromioclaviculaire.

Coussin d'abduction d'épaule

Le coussin d'abduction bloque l'épaule sans coller le coude au corps. Le positionnement du bras en abduction évite la rétraction capsulaire, position pouvant être obtenue également avec des attelles métalliques articulées fixées sur un support thoracique. Ces orthèses articulées ont l'avantage de permettre un positionnement articulaire plus précis.

Le coussin d'abduction d'épaule est utilisé en cas de rupture de la coiffe des rotateurs - avant et après l'opération, rendue nécessaire dans ce cas. Il est également conseillé en cas de capsulite rétractile, en postopératoire lors de la pose de prothèse d'épaule.

Sangle claviculaire

Bandage en forme de huit, la sangle claviculaire maintient l'épaule en rétropulsion, évitant ainsi le chevauchement des fragments osseux. Elle est indiquée dans la fracture de la clavicule et l'entorse et la subluxation sternoclaviculaire.

Echarpe d'immobilisation

L'écharpe d'immobilisation soutient le bras et donc la tête humérale lors de paralysies. Elle limite ainsi le risque la subluxation scapulohumérale. Elle peut servir également de support au bras plâtré.

Epaulière thermique

L'épaulière n'apporte que de la chaleur. Elle est conseillée chez les personnes âgées atteintes d'arthrose.

La prise de mesures

La prise de mesures est différente selon les orthèses et les modèles.

- Pour le gilet de contention et d'immobilisation, le gilet acromioclaviculaire et l'épaulière thermique, la mesure correspond généralement à la circonférence de la poitrine.

- La mesure, pour le coussin d'abduction de l'épaule et l'écharpe d'immobilisation, correspond plutôt à la longueur de l'avant-bras.

- Pour la sangle claviculaire, la mesure tient compte de la largeur des épaules. Certains modèles existent en taille unique réglable.

Le choix de l'orthèse

- Le choix de l'orthèse s'effectue en fonction du blocage de l'articulation souhaité (mouvements à limiter ou à bloquer). Son confort et son coût entrent également en compte. En effet, seules les orthèses répondant à la définition de « gilet de série pour contention et immobilisation scapulohumérale » sont prises en charge. La sangle claviculaire et les attelles d'abduction articulées ne sont par conséquent pas remboursées.

- La subluxation acromioclaviculaire nécessite l'appareillage de l'épaule par le gilet acromioclaviculaire. Elle exerce une compression sur l'articulation favorisant la cicatrisation.

- En cas d'entorse acromioclaviculaire, le bandage en cavalier peut être simplement réalisé grâce à un strapping. Il évite ainsi l'immobilisation de l'épaule et le risque de rétraction capsulaire. L'amplitude des mouvements de l'épaule est juste limitée.

- La luxation acromioclaviculaire (rupture des ligaments acromio- et coracoclaviculaires) nécessite une opération. Elle est suivie par le port d'une sangle claviculaire limitant l'abduction.

- Dans les entorses, il faut éviter le blocage de l'épaule coude au corps de façon permanente (sans rééducation simultanée) pendant une longue période. Elle peut provoquer une diminution de la mobilité de l'épaule par rétraction de la capsule articulaire, sans la bloquer.

- La luxation scapulohumérale nécessite une réduction de la luxation et une vérification de l'absence de lésions vasculaires et nerveuses. La réduction sera suivie du port d'un gilet de contention et d'immobilisation, notamment chez les patients jeunes (rétraction capsulaire favorable pour limiter le risque de luxation). Des luxations à répétition peuvent nécessiter une opération chirurgicale pour éviter l'usure des cartilages osseux.

- La fracture de l'extrémité supérieure de l'humérus peu ou pas déplacée peut être appareillée avec un gilet de contention et d'immobilisation. Toutefois, le gilet acromioclaviculaire permet de mieux stabiliser l'épaule et de limiter ainsi les risques de rétropulsion source de déplacement secondaire de la fracture. Dans le cas d'une fracture déplacée, une opération chirurgicale est nécessaire.

- La fracture claviculaire ou la subluxation de l'articulation scapuloclaviculaire sont appareillées par la sangle claviculaire.

- La luxation totale de l'articulation sternoclaviculaire nécessite une opération de réduction.

- La rupture de la coiffe des rotateurs est généralement opérée. L'épaule est ensuite immobilisée en abduction par un coussin d'abduction. Il faut éviter l'appareillage par un gilet de contention et d'immobilisation (rétraction de la capsule).

- En cas de paralysie du bras, d'hémiplégie ou de bras plâtré, une écharpe d'immobilisation suffit. Mais il est préférable de conseiller un gilet d'immobilisation car le poids est ainsi réparti sur deux bretelles. Dans ce cas, il n'est pas utile de mettre en place la bande de stabilisation.

- Les tendinites ne nécessitent pas d'appareillage mais du repos.

La mise en place

u La sangle claviculaire est mise en place par le médecin, éventuellement après une réduction de la fracture. Le réglage est réajusté en fonction de l'évolution de la consolidation.

u La pose d'un strapping nécessite des compétences spécialisées et un suivi pour réajuster la compression et surveiller l'apparition de troubles cutanés sous le bandage.

Les conseils à l'usage

- Laver à la main avec de l'eau savonneuse. Essorer par pression sans torsion et laisser sécher à plat loin d'une source de chaleur.

- Le patient peut ôter l'orthèse le temps de la toilette.

Les conseils associés postopératoires

Les opérations chirurgicales laissent toujours une cicatrice inesthétique. Pour l'atténuer, il existe des soins réparateurs (Epithéliale, Cicaplast...) à associer à des massages tant que la cicatrice est rouge (pendant environ douze à dix-huit mois). Le massage ainsi que la compression favorisent l'atténuation de la cicatrice.

Il faut également protéger les cicatrices du soleil à l'aide d'un écran solaire d'indice élevé (SPF 50+). Le stick est une forme galénique pratique et couvrante pour une application très localisée.

au comptoir

« Depuis que je suis en stage intensif de tennis, j'ai mal au coude »

J e joue au tennis régulièrement et depuis que j'ai intensifié mon entraînement j'ai mal au coude. J'utilise un gel anti-inflammatoire mais ça ne passe pas. Cela me gêne lors des matchs. Existe-t-il une attelle pour me soulager ? »

Votre réponse

« Oui, il existe des orthèses qui peuvent soulager votre tennis-elbow. La première permettra de le guérir. La seconde préviendra son retour. Pensez également à vérifier que votre matériel et vos gestes sont adaptés. »

Le tennis-elbow ou épicondylite est l'inflammation du tendon du deuxième radial des muscles extenseurs du poignet au niveau de son insertion sur l'épicondyle de l'humérus. L'épicondylite est provoquée généralement par des gestes répétitifs de l'avant-bras (rotation) et du poignet ou des doigts (extension), tels le revers au tennis mais aussi lors d'activités manuelles (maçonnerie, jardinage...). Cette inflammation guérit grâce à la mise au repos du tendon avec ou sans orthèse.

La pathologie peut être évitée par la mise en place d'un brassard sur l'avant-bras près du coude.

Les orthèses peuvent être remplacées par un strapping qui permet de mieux s'adapter à la morphologie de l'articulation. Sa pose doit être effectuée par une personne compétente (médecin du sport, kinésithérapeute...).

Les orthèses

Les orthèses du coude visent à mettre au repos les muscles extenseurs du poignet pour limiter la sollicitation du tendon douloureux. Seule l'attelle de coude articulée est remboursée.

Attelle de coude articulée

Thermoformée ou de série, l'attelle de coude articulée est posée quand l'inflammation est importante. Elle doit maintenir l'avant-bras en pronation et le poignet en légère dorsiflexion (25°). Contrairement à la coudière et au brassard, elle stabilise la main.

Coudière antiépicondylite

La coudière exerce une compression sur les muscles, limitant leur sollicitation. Un amortisseur viscoélastique masse également le tendon douloureux. Elle est conseillée pour le traitement de l'épicondylite mais aussi l'épitrochléite (golf-elbow provoqué par le geste du swing lors de la pratique du golf). Elle peut être utilisée en cas d'entorse bénigne du coude.

Cette orthèse est également conseillée en prévention du tennis-elbow et du golf-elbow ainsi que de l'hygroma du coude, provoqué par les chutes répétées sur le coude (judo...), ou lors de mouvements répétitifs.

Brassard antiépicondylite

Ce brassard limite la sollicitation du muscle (le deuxième radial) pendant l'effort. Une pastille en amont de l'épicondyle permet d'absorber les vibrations engendrées par la frappe de la balle sur la raquette. Elle est conseillée dans la prévention du tennis-elbow.

La prise de mesures

La prise de mesures s'effectue sur l'avant-bras en position pliée. Il faut mesurer la circonférence de l'avant-bras à 8 ou 9 cm du pli du coude (selon les fabricants).

Le choix de l'orthèse

- Choisir l'orthèse en fonction de la gravité de l'épicondylite : attelle de coude articulée pour une pathologie importante, coudière pour une pathologie bénigne. En prévention, conseiller le brassard antiépicondylite. La coudière antiépicondylite peut être proposée lors de la reprise de sport car elle a un pouvoir proprioceptif plus important que le bandage.

- Le traitement de l'hygroma commence par l'arrêt des mouvements répétés ou des microtraumatismes. Une poche de glace peut être appliquée pendant quelques minutes. Si l'inflammation prend de l'importance, une stabilisation du coude en extension quelques jours peut s'avérer nécessaire.

- L'hygroma peut être prévenu par le port d'une coudière antiépicondylite.

- Les traumatismes graves (entorse, fracture...) nécessitent un appareillage par une attelle de coude articulée ou un strapping (sauf fracture pour ce dernier).

La mise en place

Il est important de bien positionner les amortisseurs de la coudière ou la pastille du brassard sur les zones épicondyliennes et épitrochléennes (pour la coudière).

Les conseils à l'usage

- Dans la prévention du tennis-elbow, le choix du matériel est primordial. La technique de jeu entre également en compte (le poignet plié au revers par exemple). Il faut donc vérifier les gestes effectués et choisir un matériel adapté.

- Le patient peut ôter l'attelle de coude le temps de la toilette.

- Lavage à la main à l'eau savonneuse. Essorage sans torsion. Séchage à plat loin d'une source de chaleur.

Les conseils associés en cas de tennis-elbow

- Administrer par voie orale un anti-inflammatoire (aspirine ou ibuprofène...) et/ou un antalgique (paracétamol associé ou non à de la codéine).

- Proposer une poche de froid pour soulager la douleur et un anti-inflammatoire local.

- L'huile essentielle de menthe poivrée (Mentha piperita) peut être utilisée en massage pour ses propriétés rafraîchissante et antalgique. Diluer trois gouttes d'huile essentielle dans dix gouttes d'huile d'arnica. Appliquer en massage sur la zone douloureuse, trois fois par jour.

- En cas d'échec des infiltrations par un médecin, des massages et une physiothérapie par un kinésithérapeute peuvent être envisagés.

au comptoir

« Mon poignet est douloureux »

J'ai une arthrose du pouce, très douloureuse la nuit. Que me conseillez-vous ? »

Votre réponse

« Portez la nuit une orthèse de maintien du pouce et du poignet. Cela vous soulagera. »

Les orthèses du poignet et de la main permettent de soulager, de stabiliser, de cicatriser (entorse) et de limiter la sollicitation des muscles (tendinite).

Les orthèses de poignet

Les orthèses de poignet et/ou de pouce ne sont pas toujours bilatérales. La majorité des fabricants les différencient (gauche et droite). Certaines attelles sont aérées, c'est-à-dire qu'elles ne comprennent que l'armature protégée par un revêtement.

Poignet-main

L'orthèse poignet-main stabilise le poignet en légère extension grâce à un ressort palmaire tout en laissant libre l'articulation du pouce. Elle est indiquée pendant la phase inflammatoire de l'arthrite ou de l'arthrose du poignet, en cas de tendinites des muscles fléchisseurs ou extenseurs du poignet, d'entorse du carpe, de paralysie, en postchirurgie.

Poignet-pouce longue

L'orthèse poignet-pouce longue stabilise le poignet ainsi que le pouce maintenu en abduction par un ressort. Elle est indiquée dans l'entorse métacarpophalangienne du pouce, la tendinite de De Quervain (abducteur extenseur du pouce), la paralysie radiale, l'hémiplégie, la polyarthrite rhumatoïde, en postchirurgie. Elle se porte aussi avant et après l'intervention du syndrome du canal carpien.

Poignet-pouce courte

Plus courte que la précédente, l'orthèse poignet-pouce courte stabilise principalement le pouce en abduction. Elle est destinée à soulager la rhizarthrose.

Les attelles de doigt

Les attelles de doigt immobilisent les articulations interphalangiennes en extension. Elles favorisent ainsi la cicatrisation et permettent de retrouver une articulation mobile et stable. Elles ne sont pas remboursées.

Iselin

Elle maintient un à trois doigts. Lame d'aluminium recouverte de mousse ou de Plastazote, elle est découpée à la longueur souhaitée.

Digitale courbe

Elle ne maintient qu'un seul doigt. Elle est composée d'une tige métallique recouverte de mousse terminée par une partie recourbée. Il existe différentes longueurs.

Grenouille

Similaire à l'attelle digitale courbe, elle a en plus des pattes de fixation.

Fourreau

Elle se compose d'une tige métallique recouverte de mousse pliée en deux permettant au doigt de se glisser dedans. Elle peut être portée avec les parties métalliques placées sur les côtés ou dessous et dessus.

Base-ball

Elle est similaire à l'attelle grenouille mais n'a des fixations que d'un côté.

Moulée

u Stack : elle stabilise l'articulation interphalangienne distale.

u Interphalangienne : elle stabilise l'articulation interphalangienne proximale.

La prise de mesures

u Orthèses de poignet : mesurer la circonférence du poignet.

u Attelles de doigt : mesurer la longueur du doigt. Les attelles moulées ont des tailles spécifiques.

Le choix de l'orthèse

Poignet et/ou pouce

u L'orthèse se choisit en fonction de la localisation de l'articulation atteinte : poignet et/ou pouce. Préférer l'orthèse poignet-pouce longue pour la polyarthrite rhumatoïde ou avant et après l'opération du canal carpien et la courte pour la rhizarthrose (choisir la longue si la douleur irradie dans l'avant-bras).

- Elles peuvent être utilisées en prévention lors de la reprise d'une activité sportive ou du travail.

- Lors d'un sevrage de port, on peut retirer le ressort (orthèse plus souple).

Doigts

- En cas de tendinite, d'arthrose, d'arthrite, l'articulation doit être mise au repos en diminuant sa sollicitation par le port éventuel d'une orthèse ou d'un strapping.

- Dans le cas d'une fracture, le doigt doit être stabilisé dans une attelle après réduction pendant deux semaines. Pour un meilleur alignement et une protection, elle englobe au moins deux autres doigts ainsi que le poignet. Après consolidation, l'attelle est remplacée ensuite par un strapping pour une mobilisation protégée.

- En cas d'entorse de l'articulation interphalangienne proximale, une attelle doit maintenir l'articulation en extension pendant 8 à 10 jours. L'attelle moulée interphalangienne ne prend en compte que l'articulation concernée et limite ainsi le risque de rétraction capsulaire des autres articulations. Puis l'attelle est remplacée par un strapping après cicatrisation.

- En cas d'entorse de l'articulation interphalangienne distale l'immobilisation peut être réalisée de la même façon avec une attelle de Stack.

- Dans le cas d'une mauvaise posture suite à une reconsolidation avec un désaxement ou une rétraction tendineuse par exemple, une attelle fixe ou amovible maintient l'articulation dans la position opposée à la position « vicieuse » (hyperextension pour une rétraction) pendant 2 à 3 semaines. Une attelle digitale peut aussi être utilisée (2 à 6 semaines) pour limiter un mouvement, notamment après une opération.

- Lors de la reprise sportive, un strapping en syndactylie permet de protéger et de rééduquer le doigt. Il est composé de deux bandes qui, disposées de chaque côté de l'articulation, solidarise le doigt avec un doigt voisin.

La mise en place

- Pour les orthèses de poignet, il ne faut pas retirer complètement les sangles mais seulement les desserrer. L'orthèse est enfilée avec précaution car l'articulation est douloureuse voire fragilisée (déchirure de ligament). Il faut vérifier que l'orthèse soit bien positionnée avant de resserrer les sangles. Les sangles doivent maintenir l'orthèse en place sans trop serrer sous peine de provoquer un oedème.

- Les morceaux de sangles qui dépassent doivent être coupés.

- Les attelles de doigt nécessitent d'être maintenues par un sparadrap.

- Il est conseillé pour un meilleur confort de placer une compresse entre les doigts lors de la pose d'une attelle ou d'un strapping.

Les conseils à l'usage

- Les lames (parties rigides) sont généralement radiotransparentes.

- Le patient peut ôter l'orthèse le temps de la toilette.

- Retirer le ressort avant le lavage à la main à l'eau savonneuse. Essorage sans torsion et séchage à température ambiante.

- Veiller au maintien de l'articulation interphalangienne en extension complète lors de la phase de cicatrisation. Une position en flexion même légère peut provoquer une rétraction du ligament qui entraînerait une perte de la mobilité, notamment en extension.

- Les orthèses thermoformables ne doivent être approchées d'aucune source de chaleur au risque de les déformer (eau chaude lors de la toilette, la vaisselle...).

Les conseils associés lors d'une entorse du poignet

- Appliquer une poche de froid ou de la bombe cryogénique (arrêter l'application dès la formation d'un givrage) pour limiter par vasoconstriction l'apparition de l'oedème et de l'hématome et soulager la douleur. De la glace placée dans un sac plastique entouré d'une serviette peut être utilisée. Ne jamais appliquer de glace directement sur la peau (risque de brûlure).

- Associer une contention par un bandage non adhésif. L'application d'un gel sursaturé en sel facilite la résorption de l'oedème par effet osmotique (Osmogel) en l'absence de plaie.

- Appliquer un anti-inflammatoire local ou de l'HE de menthe poivrée diluée associé à un traitement oral anti-inflammatoire (aspirine ou ibuprofène...) et/ou antalgique (paracétamol associé ou non à de la codéine).

- Les protège-poignets peuvent prévenir les entorses et les fractures lors de la pratique du roller, à condition de les placer avant...

réalisez votre vitrine

Pour rester dans la compétition, proposez une orthèse

Le concept

- L'événement : soigner un traumatisme articulaire ou musculaire.

- Le message : le port d'une orthèse facilite la guérison.

- La couleur : vert, marron et bleu.

- Les produits : un collier cervical, une ceinture lombaire, une chevillère...

Les slogans

- « Pour ne pas rester sur la touche »

- « Choisissez l'accessoire gagnant »

- « Transformez l'essai en guérison »

Les fournitures

- 2 panneaux de polystyrène extrudé

- 2 baguettes de bois

- Banc

- Sac de sport

- Ballon de rugby

- Gazon artificiel ou papier vert

- Lettres adhésives ou lettres pochoir

- Bombe de peinture bleue

- Fil de nylon ou tiges métalliques

- Adhésif toilé de 38 mm de largeur

Créer un panneau de fond en accolant deux panneaux de polystyrène extrudé à l'aide d'adhésif toilé et des deux baguettes en bois en haut et en bas afin d'en assurer la rigidité. Le peindre en bleu ciel en gardant pour les poteaux de but une réserve blanche (voir ci-contre). Coller les lettres adhésives du slogan ou le peindre à l'aide des lettres pochoir. Accrocher le panneau au plafond. Disposer sur le sol le gazon artificiel (ou du papier vert), le banc, le sac et le ballon. Placer les produits sur le banc.

Détail d'un élément du décor

Présenter les orthèses sur des mannequins d'exposition (tête, buste, jambe...).

Coller des bandes d'adhésif large sur le panneau de façon à dessiner la forme des poteaux de rugby avant de le peindre. Il suffit ensuite de les retirer pour obtenir la forme des poteaux en réserve et ainsi évoquer le terrain de rugby.

documentez-vous

LIVRES

Traumatologie du sport

Raymond-Gilbert Danowski et Jean-Claude Chanussot, éditions Masson

Cet ouvrage, conçu pour les médecins et kinésithérapeutes du sport, offre des connaissances poussées sur les traumatismes rencontrés lors de la pratique du sport. Des schémas illustrent les lésions, les examens cliniques à pratiquer sur le patient, les strappings à réaliser. Des tableaux récapitulent les lésions engendrées par le traumatisme, les signes cliniques et radiologiques et les traitements décrits en détail dans le div.

FORMATION

DU d'orthopédie

http://www.wk-pharma.fr (rubrique « Formation » puis « Calendrier des formations »)

La plupart des facultés de pharmacie proposent des diplômes universitaires d'orthopédie. Cette formation permet d'acquérir les compétences nécessaires à la délivrance du petit appareillage orthopédique : anatomie, pathologies, orthèses... Des travaux pratiques permettent d'apprendre à réaliser des semelles orthopédiques, des ceintures sur mesure, des attelles thermoformables...

INTERNET

Société française de rhumatologie

http://www.rhumatologie.asso.fr

Dans la rubrique « Les grandes maladies », le site de la Société française de rhumatologie informe et aide les patients atteints d'arthrose, de maux de dos, d'ostéoporose, de polyarthrite rhumatoïde, de spondylarthrite ankylosante ou de fibromyalgie en répondant aux diverses questions qu'ils peuvent se poser sur leur pathologie ou leur traitement. Il met à disposition de nombreuses fiches conseil : les « Fiches d'auto-exercices » conseillent une série d'exercices à réaliser pour renforcer le dos ; les « Fiches vie quotidienne » proposent quelques idées pour ménager son dos au travail, en voiture, à la maison ou pendant les loisirs.

Deux sites consacrés à la main

http://www.institut-main.fr et http://www.reseaumain.fr

Les sites de l'Institut français de chirurgie de la main et du Réseau prévention main détaillent quelques pathologies de la main comme les entorses, les arthroses... Ils expliquent la pathologie et les examens, indiquent le traitement, qu'il soit chirurgical ou non. Ils donnent aussi des conseils pour la prévention des accidents de la vie courante.

orthopédie : 1 - partie supérieure du corps

A dire aux patients

Conseils généraux

- Utilisez de la glace ou une poche de froid en cas de traumatisme (entorse, tendinite...). Placer la glace dans un linge et non directement sur la peau (risque de brûlure).

- Préférez de la chaleur lors d'une contracture (torticolis...).

- En général, le port d'une orthèse est accompagné d'une polythérapie associant antalgiques ou AINS et/ou myorelaxants, mais aussi rééducation, repos partiel et exercices physiques réguliers.

- Portez les orthèses pendant toute la durée conseillée par le médecin. Un retrait prématuré peut entraîner une mauvaise cicatrisation et une instabilité chronique de l'articulation. A contrario, un port excessif peut être néfaste et entraîner des complications.

- Ne repratiquez pas trop vite une activité sportive.

- Ne négligez pas l'échauffement avant la pratique d'un sport.

- N'hésitez pas à demander conseil en cas d'inconfort, lequel fait souvent suite à un mauvais ajustement.

- Massez une cicatrice avec une crème réparatrice tant qu'elle est rouge (environ pendant 12 à 18 mois). Il faut également protéger les cicatrices du soleil à l'aide d'un écran solaire d'indice élevé (SPF 50 +).

- Prendre soin de l'orthèse afin qu'elle garde toute son efficacité : lavage à la main ou en machine à une température n'excédant pas 40 °C pour certaines, séchage à plat loin d'une source de chaleur.

Conseils spécifiques

- Les protège-poignets peuvent prévenir les entorses et les fractures lors de la pratique du roller. Il faut donc les mettre avant d'enfiler ses rollers.

u Le choix du matériel et la correction des gestes sportifs sont primordiaux pour éviter un tennis-elbow.

- Le collier cervical C1 peut être porté la nuit en cas de risque de torticolis. L'oreiller anatomique prévient les torticolis liés à une mauvaise position.

La prise de mesures * pour le choix des orthèses : du cou aux doigts

Evaluez vos connaissances

1-Le collier C1 est particulièrement indiqué en cas d'entorse du cou.

2-Le collier C1 peut être porté la nuit lorsqu'il y a un risque de torticolis.

3-Le coussin d'abduction de l'épaule maintient le coude le long du corps.

4-La fracture de la clavicule est appareillée par un gilet de contention et d'immobilisation.

5-Le tennis-elbow peut être évité grâce à l'utilisation d'un matériel adapté et à la pratique de gestes corrects.

6-La rhizarthrose est soulagée par le port d'une attelle poignet-pouce la nuit.

7-Le strapping d'un doigt lésé avec le doigt voisin permet de le protéger lors de la reprise de la pratique sportive.

Evaluez vos connaissances 1. faux ; 2. vrai ; 3. faux ; 4. faux ; 5. vrai ; 6. vrai ; 7. vrai.

Nous remercions les laboratoires Hartmann, Donjoy, Thuasne, Médi et Gibaud qui nous ont fourni les photos des orthèses.

Infos clés

- Conseiller au minimum un collier C2 en cas d'entorse (le C1 est contre-indiqué).

- Préférer les colliers C2 évolutifs pour soulager les torticolis et arthroses cervicales.

- La hdiv idéale d'un collier est celle qui maintient le patient en extension cervicale avec un regard horizontal.

- Le collier C1 peut être porté la nuit en cas de risque de mauvaise position entraînant une crise douloureuse. Il peut également servir dans le sevrage progressif du port des colliers rigides.

Le mécanisme de la proprioception

Les ligaments articulaires possèdent beaucoup de récepteurs sensitifs. Mis en action lors de l'étirement des ligaments, ces récepteurs renseignent le cerveau sur la position de l'articulation dans l'espace. Sans que l'on s'en rende compte, ils permettent au cerveau de donner des ordres aux muscles. C'est la proprioception.

Quand l'étirement du ligament est traumatique (entorse), les récepteurs des ligaments sont détruits. Dans ce cas, ce sont les récepteurs de la peau qui prennent le relais. La contention engendrée par une orthèse ou un strapping accentue la stimulation de ces récepteurs en tirant sur la peau, assurant donc une meilleure stabilité de l'articulation.

pour approfondir Conditions de délivrance et de remboursement des orthèses

Selon le Code de la Sécurité sociale, les orthèses (chapitre 1 du titre II) comprennent quatre catégories.

1. Bandage herniaire, ceinture, orthèse des membres, vêtements compressifs (grands brûlés), orthèse de contention des membres sur mesure.

2. Orthèses élastiques de contention des membres de série, colliers cervicaux.

3. Coques talonnières, chaussures thérapeutiques de série.

4. Orthèses plantaires.

Seules les orthèses de la catégorie 2 sont délivrables par tous les pharmaciens. La délivrance des autres orthèses est réservée aux orthopédistes-orthésistes, c'est-à-dire, pour les pharmaciens, aux titulaires du diplôme universitaire d'orthopédie ou aux pharmaciens dont la compétence professionnelle a été reconnue par le ministère de la Santé.

L'obtention de l'agrément auprès de l'Assurance maladie nécessite également un local adapté au respect du secret professionnel et à l'essayage des orthèses permettant l'intimité du patient, y compris vis-à-vis du professionnel : isolation phonique et visuelle. Le local comprend une table d'examen, une cabine d'habillage ou au moins un paravent, un point d'eau. Il comporte également un éclairage convenable et un espace de déambulation suffisant. Le local doit être accessible aux patients handicapés conformément aux dispositions de l'article D. 4364-15. Pour la réalisation de semelles orthopédiques, un podoscope et un podographe sont exigés.

Les orthèses sont prises en charge par la Sécurité sociale lorsqu'elles sont prescrites seules sur une ordonnance et délivrées par une pharmacie agréée. Les orthèses remboursables doivent être conformes aux définitions du LPPR.

Infos clés

- Le choix de l'orthèse d'épaule dépend de l'articulation à bloquer et des mouvements à limiter.

- L'appareillage de l'épaule par un gilet de contention et d'immobilisation peut entraîner une rétraction capsulaire et limiter la mobilité de l'épaule. Préférer le coussin d'abduction de l'épaule en cas d'immobilisation complète de longue durée.

- La sangle claviculaire et les strappings doivent être posés et surveillés par un médecin ou un kinésithérapeute.

pour approfondir - Les infiltrations

Les infiltrations consistent à administrer un principe actif directement au niveau de la lésion (autour d'un tendon, dans la cavité articulaire en cas arthrose ou d'arthrite inflammatoire). Il peut s'agir d'un corticoïde et/ou d'un anesthésique local ou bien d'un produit de viscosupplémentation dans les arthroses du genou. L'infiltration se réalise avec ou sans l'aide de la radiologie. Il faut être prudent chez les patients sous anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire ainsi que chez les diabétiques car ils nécessitent une adaptation de leur traitement.

Le patient doit aussi signaler au médecin s'il est hypertendu, porteur d'une pathologie cardiovasculaire, s'il a contracté récemment une infection ou s'il présente une plaie (risque de porte d'entrée aux agents infectieux).

Les complications les plus sérieuses sont la survenue d'une infection au point d'injection provoquant une arthrite septique ou un abcès (1 cas pour 71 000).

Attention aux infiltrations répétées qui peuvent entraîner un risque d'atrophie des tissus musculaires, sous-cutanés et cutanés !

Infos clés

- Le tennis-elbow nécessite la mise au repos des muscles extenseurs du poignet (curatif : attelle rigide ou coudière antiépicondylite ; prévention : coudière ou brassard antiépicondylite).

- Les orthèses peuvent être remplacées par un strapping.

- L'hygroma peut être prévenu par le port d'une coudière antiépicondylite.

- Les traumatismes graves sont appareillés par des attelles rigides.

Le matériel de tennis responsable de tennis-elbow

- Raquette : trop dure (métal, plastique dur) ; trop lourde ; mal équilibrée ; manche trop épais ; Grip lisse en plastique ; cordage de gros nylon ; tension de cordage excessive (plus de 20 kg) ; tamis trop grand.

- Balle sans pression.

pour approfondir - Le manchon de compression pour lymphoedème

La plupart des femmes atteintes d'un cancer du sein subissent un curetage ganglionnaire sous les aisselles. Chez certaines patientes, ce curetage entraîne l'apparition d'un oedème au niveau du bras.

Pour diminuer et prévenir ces oedèmes, il existe des manchons qui par compression favorisent le drainage lymphatique. Avec ou sans mitaine ou couverture de l'épaule, ils peuvent être de classe 2, 3 ou 4 selon la force de compression. Le remboursement dépend de la catégorie élastique et des suppléments (mitaine...).

Infos clés

- Le choix de l'attelle dépend de la localisation de la pathologie et de l'irradiation de la douleur.

- La mise en place de l'attelle doit être faite avec précaution pour ne pas aggraver la pathologie.

- Pour une cicatrisation satisfaisante, les articulations interphalangiennes doivent être stabilisées en extension.

- Le strapping syndactylique permet de protéger et de rééduquer l'articulation. Elle peut être utilisée en prévention lors de la reprise d'une activité sportive ou manuelle.

Reconnaître les différentes pathologies

Une pathologie articulaire dont le diagnostic est imprécis, donc mal traitée, peut entraîner des séquelles irréversibles. Le médecin doit donc l'identifier avec précision.

- Entorse : traumatisme avec étirement, déchirure voire rupture ligamentaire (craquement), gonflement immédiat et ecchymose.

- Tendinite : inflammation du tendon suite à une importante sollicitation musculaire et donc tendineuse (pratique sportive et professionnelle), douleur mécanique calmée par le repos.

- Arthrose : multiplication de microtraumatismes du cartilage consécutifs à des mouvements répétitifs (pratique sportive et professionnelle) ou une surcharge pondérale, une anomalie du squelette, une maladie touchant les tissus à proximité du cartilage... Douleur mécanique calmée par le repos, déformation articulaire, poussée aiguë douloureuse par inflammation brutale suite à une cristallisation dans l'articulation.

- Arthrite : inflammation due à une infection à des microcristaux ou à un rhumatisme. Douleur diffuse.

- Inflammation du canal carpien : due à la compression du nerf médian. Les trois premiers doigts s'engourdissent, picotements puis douleurs (souvent la nuit) surviennent.

Lors d'une douleur articulaire, l'interrogatoire détermine s'il s'agit d'une pathologie ou d'un traumatisme récent. Ensuite, dans le cas de traumatisme, il faut évaluer la gravité. Un craquement, une douleur intense, une impossibilité de mise en appui, une laxité et des mouvements anormaux, une flexion difficile associés à un oedème et une ecchymose dans les 24 heures doivent faire suspecter une entorse grave qui doit être traitée en urgence par un médecin. De même pour les luxations (déformation permanente de l'articulation). En attendant, il est possible de conseiller un antalgique et un anti-inflammatoire local associés à de la cryothérapie.

pour approfondir - L'orthèse thermoformée de la main

En cas de port régulier, l'orthèse thermoformée permet d'adapter une orthèse à la morphologie du patient, notamment en cas de rhizarthrose.

Un patron est réalisé à partir des mesures prises sur la main du patient. La plaque est ensuite découpée. Après chauffage (généralement dans de l'eau), la plaque découpée est modelée sur la main du patient. Des rubans de confort (placés sur le rebord de l'orthèse) et de fixation permettent la mise en place et le port de l'orthèse.

Des laboratoires commercialisent des thermoformables prédécoupés, dispensant ainsi de la réalisation du patron et de sa découpe, qui sont les manipulations les plus délicates.

Il existe des formations spécifiques pour acquérir les techniques relatives à la fabrication de ces orthèses.

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